Amour, sexe et manga : quand la romance fait monter la température…

La romance est l’une des grandes sources d’inspiration pour les auteurs de manga. Et si certaines relations restent chastes ou mettent la sensualité au second plan, certains mangas font le choix de parler ouvertement de sexe et nous laissent savourer la magie des corps qui se frôlent et qui s’emmêlent.

Journal du Japon vous propose donc aujourd’hui 5 titres où le sujet n’est pas tabou, où l’amour est un tout et où les relations continuent également sous la couette (ou ailleurs… parce que c’est bien aussi, ailleurs). Prêt à avoir un peu chaud et à faire grimper votre libido ? C’est parti !

& and : un amour brûlant, par Mari OKAZAKI

& and, manga de Mari Okazaki

Déclic Amoureux, Le Cocon, Après l’amour, la sueur des homme a l’odeur du miel, Complément affectifMari OKAZAKI est une auteure phare et moderne du shôjo et josei manga, et elle y narre souvent des relations complexes, où nombre de lectrices se retrouvent. Les femmes oscillent entre doutes, peines et petits instants magiques au sein des relations amoureuses qu’elles tentent de construire ou qu’elles subissent avec beaucoup de maladresse, d’impulsivité et de contradictions.

Ici, en 8 tomes, nous allons suivre Kaoru AOKI, secrétaire médicale qui se lance dans un job passion en ouvrant un salon d’esthétique, un rêve personnel. Charmante sans s’en rendre compte, elle piétine le cœur d’un jeune patron, génie de l’informatique… Mais c’est parce que son cœur, à elle, est ailleurs : l’un des docteurs de l’hôpital où elle travaille l’attire irrésistiblement. Ce dernier résiste, refuse de céder – pas toujours avec réussite – devant le charme fou de cette sirène, beaucoup plus jeune, lui répétant qu’il n’est pas ce dont elle a besoin, qu’elle devrait mieux se trouver quelqu’un d’autre.

Mais la passion l’emporte, les pulsions aussi, et leur relation va débuter sur des charbons ardents, Kaoru ne pouvant s’empêcher de laisser parler son corps : une main sur la joue, la main dans la main, l’envie de l’embrasser puis de s’abandonner lorsqu’il cède enfin, lui aussi, à son désir. Dans ce premier amour d’adulte Kaoru, qui d’habitude est dégoutée par le contact avec les autres, va se laisser envelopper par ses mains, et se laisser submerger par un étourdissant plaisir. Sous la plume légère et délicate de l’auteure, les cases se superposent et s’entremêlent, à l’image des corps de nos deux amants, dans un balais des plus enivrants.

Le sexe ici sera le témoin de toute leur relation : brûlant, avide, un véritable appel du corps et du cœur, puis plus solaire, doux et rassurant, chaud et apaisant…il sera aussi révélateur des malaises et des déceptions. Cet érotisme passionné s’imbrique ici dans la relation comme un élément parmi d’autres. Mais il ne peut pas être négligé car il exprime ce que le cœur pense et que, parfois, le cerveau met sous clé.

Une série à dévorer, donc, aux éditions Kana.

Le charme de l’uniforme : qui êtes-vous derrière le costume, par Shin KAWAMARU

Le charme de l'uniforme de Shin KAWAMARU

Une romance de bureau, c’est à la fois classique – où rencontrer un·e partenaire une fois adulte sans utiliser les apps de rencontre ? – et plein de promesses, parce que nos collègues ne nous donnent à voir que leur professionnalisme, ce qui a tendance à les rendre lisses. Et si, derrière l’image de perfection qu’entretiennent les meilleurs travailleurs, se cachaient les fantasmes les plus inattendus ?

C’est ce que cherche à déterminer Shin KAWAMARU, avec le Charme de l’uniforme, son premier manga sorti en France. Son héroïne, Miu Sakuramori est pour le moins obsédée par les choses de la vie… en cause, sa scolarité passée dans des écoles pour filles, qui l’ont tenue éloignée des garçons. Un soir, alors qu’elle quitte un love hotel après une rupture, elle croise son supérieur, Shirô Kerata.

De cette situation pour le moins gênante va naitre une relation un peu bizarre. En effet, Miu n’est pas indifférente au charme de son chef, aux belles fesses moulées dans son costume. Lui a du mal à saisir cette fille énergique et un peu maladroite, et surtout, décidée à explorer différents aspects du sexe via un livre de positions pour le moins acrobatiques, tirées du Kama Sûtra. Certaines de ces positions induisent d’ailleurs que l’homme adopte une position soumise. Ca tombe bien, Shirô se définit comme un gros masochiste !

C’est très drôle. La curiosité de Miu peut provoquer des catastrophes, que ce soit sous les draps où au bureau, mais la relation qui finit par s’établir entre elle et Shirô reste très tendre. Même si, déjà, des rivaux pointent le bout de leur nez et que cette histoire, pour l’instant juste basée sur le sexe, risque de prendre des tours inattendus et chauds bouillants.

La série compte 8 tomes au Japon et est en cours de parution. Chez nous, c’est Soleil qui la fait paraitre.

Partners 2.0 : l’union libre des corps, par SÔRYÛ

Partners 2.0, par Sôryû

Marre de l’amour ! Tomoka et Murata ne veulent plus entendre parler de relations de couple depuis qu’ils ont rompu, elle de son copain étouffant, lui de sa campagne contrôlante. Mais quand leur route se croisent, ils se rendent compte qu’ils peuvent être ensemble… sans l’être vraiment.

SÔRYÛ est de retour ! Connu pour ses mangas hentai au Japon, il s’est fait un nom chez nous en secouant violemment le monde très polissé des magical girls avec Magical Girl Holy Shit (Akata) et son héroïne perpétuellement énervée et accro à la nicotine. Cette fois, il s’attaque aux relations de couple en y insérant une notion pour le moins surprenante : la liberté.

Partners 2.0 c’est un peu un rêve éveillé de geek. Rencontrer le·la partenaire idéal·e lors de l’IRL de sa guilde de MMORPG, s’entendre si bien avec que vous parler sexe sans complexe autour d’un burger avant de vous envoyer en l’air pour le reste de la nuit, après avoir clairement poser limites et fantasmes… disons que les chances que ça arrive vraiment dans la réalité sont minces.

Et pourtant Tomoka et Murata l’ont fait. Ce couple qui n’en est pas vraiment un est attachant grâce à sa franchise. Ils se disent tout sans retenue; ont beaucoup de points communs mais ne partagent pas leur espace de vie. Ils s’entraident et font l’amour quand ils en ont envie sans autre limite que le consentement de l’autre. Dans un Japon aux accents encore très traditionnels, ce couple libre apporte fraîcheur et matière à réfléchir à ce que veut vraiment dire “être ensemble”.

Lors des scènes de sexe aussi on sent une grande liberté. Tomoka est très expressive et adore dire des termes osés, et entendre Murata parler pendant l’acte sans que des grossièretés ne sortent de sa bouche (chacun son kink, comme on dit). C’est un changement très agréable quand on est un peu trop habitué.e aux gars silencieux ou insultants des pornos. C’est une relation très tranquille et apaisée, ce qui change de beaucoup de relations où maintenir les apparences prime parfois trop sur la communication.

La série compte 6 tomes au Japon. En France, Kurokawa vient tout juste de sortir le 3e tome.

Hana et la Bête : la fille qui aimait un furry, par Chihiro YUZUKI

Depuis toujours, les humains et les Térianthropes vivent séparés par un mur. En le franchissant malgré l’interdit, Hana tombe sur Sanathi, mi-homme mi -loup, qui décide de la cacher plutôt que de dénoncer sa présence. Impossible de nier l’attirance qu’ils ressentent l’un pour l’autre, mais est ce que ça suffira à briser la barrière des différences ?

Vous l’aurez compris, ce manga de Chihiro YUZUKI est très particulier car il met en scène une humaine et une créature qui ne l’est qu’à demi et a tout du loup-garou. Un mélange qui fait depuis longtemps le bonheur de l’urban fantasy et de la romance paranormale en littérature mais qui a pu prendre de court les lecteurs de Meian. En effet, l’éditeur, qui adore les isekai, l’a présenté comme tel, alors qu’il s’agit simplement d’un monde fantastique où deux races se discriminent via un mur bâti entre elles.

Et surtout, Hana et la bête, c’est plus qu’un titre érotique, on flirte avec le porno ! Les scènes de sexe sont d’une grande intensité et on voit presque tout, la censure mettant un voile pudique sur les parties les plus intimes des protagonistes. Elles ne sont pas désagréables à regarder (hum, s’endormir dans des bras musclés et velus après l’amour…) et ça, Meian s’est bien gardé de nous le dire ! Surtout que l’histoire d’amour d’Hana et Sanathi elle, est absolument adorable et dégage une vraie tendresse. Les efforts que chacun accomplit pour comprendre l’univers et la façon de voir le monde de l’autre sont sincères, d’autant que la route sera longue pour être accepté.

Le manga aborde des thèmes délicats comme la xénophobie et la peur de l’abandon, mais le fait avec tact et réalisme, tout en laissant s’épanouir les liens entre Hana et Sanathi et donner naissance à une communauté de plus en plus soudée autour d’eux. Une petite leçon d’équilibre pour ce titre en deux tomes qui nous aura fait passer un excellent moment, aux éditions Meian.

Love Fragrance : le parfum de l’amour, par Kintetsu YAMADA

Couverture du tome 1 de Love Fragrance chez Kana

Asako est une jeune femme timide et complexée par son hyperhidrose : elle souffre d’une transpiration excessive et elle cherche à le dissimuler comme elle le peut : lingette sous les bras, vêtement qui dissimule, douche récurrente par peur de sentir mauvais… Ce problème lui pourrit la vie et a fait d’elle quelqu’un toujours en retrait, et effacé, qui a peur qu’on l’approche.

Jusqu’au un jour où elle interpellée par Kôtarô Natori. C’est le concepteur star des nouveaux produits de soins corporels de la société où elle travaille. Il lui déclare alors, sans détour : « Votre odeur est magnifique, laissez-moi la sentir pour développer notre nouveau produit ! ». Comment cet homme a qui tout réussit peut s’intéresser à elle et, surtout, être obsédé par son odeur, cherchant à chaque instant le contact pour glisser son nez dans ses cheveux, dans son cou… et plus qui sait ?

Love Fragrance est une magnifique histoire d’amour, un coup de cœur au sein de notre équipe, avec deux protagonistes phares particulièrement attachants. On y suit les doutes et les hésitations d’Asako, son manque de confiance en elle, sa peur de la proximité, et sa peur du bonheur aussi, qui vient totalement chambouler son quotidien bien protégé.

La narration du titre, bien pensée, ne se contente pas des introspections et sentiments d’Asako et laisse souvent la parole à Kôtarô qui, sous ses premiers airs de séducteur, est en réalité un homme plein d’attention, très doux, plein d’humour aussi… et qui est prêt à tout pour le bonheur de sa chère Asako.

Avec son rapport au corps compliqué pour Asako, le sexe est tout sauf une évidence, mais il est bel est bien là. Non pas pour les scènes elle-même qui sont aussi belles que fugaces, mais pour tout ce qui les précède. Le couple, durant les 11 volumes de la série va traverser une à une toutes les étapes d’une relation et relever les défis du couple. A chaque étape, leur recherche du bonheur de l’autre et leur envie de mieux se comprendre démontrent à quels point nos deux tourtereaux s’aiment, follement. Alors, quand Kôtarô se colle à Asakô, elle ne peut que difficilement résister, et elle n’en éprouvera d’ailleurs plus le besoin, cherchant même à aller au-delà de ses angoisses pour donner à Kôtarô autant que lui peut lui donner, à elle. Dans une belle alchimie des corps, ces deux amants font l’amour, littéralement.

Love Fragrance est disponible dans la collection Life, que ne vous recommandons dans son ensemble d’ailleurs, aux éditions Kana.

Les manga où les corps parlent sont évidemment bien plus nombreux, mais ces 5 titres vont feront passer d’excellents moments, entre romance, tranches de vie et mélange des corps. Dans ce genre quels sont vos favoris ? Dites-le nous en commentaire !

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