Rencontre avec HAGIWARA Daisuke

En 2023, à Japan Expo, l’une des invités était HAGIWARA Daisuke la dessinatrice du manga à succès Horimiya. C’était donc une évidence – et une excellente nouvelle – de l’accueillir pour présenter le manga encore en cours de publication en France, aux éditions Pika. Si au Japon il est terminé, la seconde saison de l’anime Horimiya – the missing pieces a participé à prolonger la hype sur le titre.

Une bonne occasion, que nous n’avons pas manqué, pour la rencontrer !

Préambule : Horimiya, par HAGIWARA Daisuke

Mais avant de passer à l’interview, un petit résumé de ce manga qui l’a rendu si populaire : c’est une idée originale de HERO qui a été publiée en webcomic yonkoma (histoire en 4 cases) entre 2007 et 2008… puis vient une nouvelle version en 2011 dessinée par HAGIWARA Daisuke et publiée dans le magazine GFantasy de Square Enix. Premier gros succès de Nobi Nobi, cette série tranche de vie a su s’imposer auprès des lecteurs comme des lectrices. Horimiya est clairement un titre qui rassemble le public grâce à des personnages attachants et à un humour universel.

Résumé : D’un côté, il y a Hori, la lycéenne à la mode et populaire à première vue, mais qui est en fait une fille très simple et qui pense avant tout à sa famille. Et de l’autre, il y a Miyamura, le lycéen lugubre et réservé qui se cache derrière ses lunettes, mais qui est en réalité un garçon cool aux nombreux piercings. Que se passe-t-il quand les deux se rencontrent par hasard sous leur véritable jour ?

La première saison de l’anime, diffusé sur Wakanim à l’époque, a elle aussi su trouver un nouveau public pour le manga. Couvrant tout le manga, ce fut donc la surprise quand une seconde saison fut annoncée. Cette dernière sera diffusée sur Crunchyroll. Elle reprend des histoires qui n’avaient pas été portées à l’écran pour en faire une série bonus, souvent avec des épisodes thématiques. Comme c’est un anime tranche de vie, l’idée fonctionne parfaitement. Le spectateur retrouve, ainsi et simplement, de bons vieux amis avec plaisir.

© Photo de Tatiana CHEDEBOIS – Ne pas reproduire sans autorisation

Voilà pour l’œuvre, passons désormais à l’artiste !

Ses débuts en tant que mangaka

Journal du Japon : Bonjour Mme HAGIWARA et merci pour votre temps. Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours de mangaka aux lecteurs de Journal du Japon ?

Daisuke HAGIWARA : J’ai commencé en 2010 avec une histoire courte, Back to the Jack (publié sur Gangan Online (Square Enix)) dont le scénario a été écrit par Shinkiba. C’est à cette occasion que j’ai débuté dans le manga professionnel. En 2011, j’ai commencé à travailler en tant que dessinatrice d’Horimiya. Je suis devenue mangaka car, depuis que je suis toute petite, j’aime dessiner. Ma famille et mes camarades de classe me disaient que j’étais douée en dessin. Peut-être que ce n’était pas vrai, mais j’y ai cru. Ensuite, au lycée, quand j’ai dû choisir mon orientation, j’ai décidé de devenir mangaka.
J’ai commencé à envoyer des planches à des maisons d’édition. En 2010, alors qu’à l’époque j’étais étudiante dans une université, une des histoires que j’ai envoyé a reçu un prix, et c’est ça qui m’a permis de commencer à travailler sur mon premier titre.

Avez-vous fait une école spécialisée pour vous perfectionner ? Qu’est-ce qui vous a décidé à ce métier et pas un autre ?

Depuis que je suis toute petite, j’aimais dessiner, je pensais que je pouvais devenir mangaka. Je n’étais pas à 100% sûre, mais j’ai quand même voulu essayer. Après mes études au lycée, je suis entrée dans une université pendant quatre ans. Il y avait un département de manga donc c’est là-bas que j’ai appris tout ce que je devais savoir sur le métier de mangaka.
Mais c’est vraiment lors de ma dernière année au lycée que j’ai décidé d’en faire ce métier. Jusque là je faisais les manga comme un hobby. Mais, à partir de ce jour je voulais devenir mangaka, ce n’était plus un simple loisir.

© Photo de Tatiana CHEDEBOIS – Ne pas reproduire sans autorisation

La sérialisation d’Horimiya

Comment s’est faite votre collaboration avec HERO ?

Je ne travaille pas directement avec HERO, tout passe par mon éditrice. Nous partons d’abord es épisodes créés par HERO, puis je fais les esquisses préparatoires (nemu). Ensuite, ils lui sont soumis pour savoir si ça fonctionne bien.
Je n’écris pas moi-même l’histoire, mais je peux faire des suggestions comme par exemple la fête du sport. Ensuite, HERO écrit l’histoire et je peux l’adapter. Cela donne des chapitres inédits par rapport à l’original. Si j’ai envie d’un événement comme la fête du sport au lycée ou d’autres, dans ce cas là, je fais des suggestions à HERO.

Quand vous dessinez un manga, quelle est votre routine pour l’élaboration d’un chapitre ?

Quand je travaille sur les esquisses préparatoires, comme on doit trouver un certain rythme à l’histoire, je travaille souvent dans des cafés ou des salons de thé, où il y a justement un peu de bruit. Il ne faut pas que ce soit trop fort, ou que je sois distraite par les conversations des gens autour de moi. Mais j’ai besoin de ces sons.
Mais quand je commence à travailler sur les crayonnés, là j’ai besoin de travailler chez moi alors j’écoute de la musique.

Qu’est-ce que vous écoutez ?

J’écoute de la musique très rythmée pour me motiver.

Est-ce que vous participez à l’anime (illustrations, etc.) que ce soit la première saison ou la nouvelle qui sort cet été ?

L’équipe de l’anime m’envoie toujours pas mal de choses pour que je les valide. J’ai pu davantage participer à la seconde saison Horimiya: The Missing Pieces.

Quel genre d’illustrations aimez-vous dessiner pour Horimiya ? Quelles sont vos inspirations ?

J’adore quand les personnages ont des émotions excessivement fortes. Normalement, les personnages sont calmes avec de très beaux visages. Mais quand ils sont en colère ou quand ils pleurent, ça change totalement les expressions du visage. J’adore ça !
Souvent, je m’entraîne à dessiner des expressions… je pense que tout le monde fait ça.

En tant que dessinatrice, comment abordez-vous le genre comédie romantique / tranche de vie, qui peut être assez répétitif, plus que d’autres genres ?

Quand j’ai lu le manga original, j’ai été étonnée car ce sont des histoires très anodines finalement. Il ne se passe pas forcément grand chose, mais le récit arrive à être intéressant malgré tout. C’est justement ça tout l’intérêt d’Horimiya. Ce sont des tranches de vie, mais il y a plein de choses à raconter. J’ai discuté à ce sujet avec HERO et il a cité le dessin animé Sazae-san qui est une série diffusé au Japon depuis 1969 (la série est entrée en 2004 dans le Livre Guinness des records en tant que « série animée encore en cours la plus longue du monde ».). Il ne s’y passe pas forcément grand chose, c’est peut-être un peu répétitif, mais c’est justement parce que c’est répétitif que les spectateurs se sentent rassurés par cette histoire et ses personnages.

Les projets d’HAGIWARA Daisuke

Par le passé vous avez collaboré avec SHIZUKU Totono pour le titre nenene. Est-ce que vous aimeriez en écrire vous-même dans le futur ?

Oui, j’aimerais bien écrire un jour un scénario moi-même !

Vous avez participé aux recueils de nouvelles Fate/Zero Yonkoma Holy Grail War, Tōken Ranbu Online Comic Anthology et Disney Twisted -Wonderland Anthology Comic. Comment avez-vous été contacté pour ces projets ?

En ce qui concerne Fate/Zero, je connaissais l’éditeur donc c’est lui qui m’a proposé de participer. Pour Tōken Ranbu et Disney Twisted c’est Square Enix qui m’a proposé de travailler dessus car on travaille déjà ensemble. Moi-même, je jouais aux jeux.

Avez-vous de nouveaux projets à venir en dehors de Horimiya ?

Pour le moment je n’ai pas de projet concret. 

Merci à vous pour cette interview.

Un grand merci à Square Enix, Nobi Nobi, Camille Hospital et la SEFA.

Tatiana Chedebois

Je suis tombée dans les animes et les mangas depuis toute petite. Mais depuis 1997 je me suis spécialisée dans la Jmusic sur divers média. Avant toute chose j'aime le rock sous toutes ses formes et je m'éclate en concert. Depuis peu j'ai acquis un doctorat en manga avec des chats.

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