Le Japon, un pays parmi d’autres : rencontre avec la Fête des Cultures du Monde, à Hérouville Saint-Clair
Si nous connaissons tous les grandes manifestations comme Japan Expo, Paris Manga, le FIBD et d’autres plus salons plus régionaux voir locaux, ce sont souvent des salons dédiés aux univers pop, geek voir 100% japonisant ou presque. Mais, depuis le temps que la culture japonaise s’est installé en France, elle est désormais répandue sur tout notre territoire. Aussi, lorsque votre serviteur a vu que la Fête des Cultures du Monde d’Hérouville Saint-Clair consacrait sa 45e édition (45e, oui, tout de même) à l’Asie de l’Est et du Sud-Est, le 25 mai prochain, nous sommes allés à la rencontre des organisateurs pour voir un peu comme le Japon et sa culture se faisait une place parmi d’autres…

Entretien avec Baya Mounkar, Maire-adjointe et responsable du projet.
La fêtes des Cultures du Monde, c’est quoi ?
Bonjour Mme Mounkar et merci pour votre temps. Pour commencer, parlons un peu de vous : quel est votre lien avec la Fête des Cultures du Monde ?

Bonjour, je suis Baya Mounkar, Maire-adjointe en charge de la vie associative, de l’économie sociale et solidaire, et conseillère communautaire à Caen la Mer.
Dans le cadre de mes fonctions, je travaille en étroite collaboration avec le tissu associatif local, et j’ai à cœur de soutenir les initiatives qui favorisent l’inclusion, la diversité culturelle et la participation citoyenne. La Fête des Cultures du Monde est l’un de ces événements emblématiques qui incarne parfaitement les valeurs que nous portons à Hérouville Saint-Clair.
Parlez-nous de la genèse du festival. Comment est-il né ?
La Fête des Cultures du Monde, anciennement appelée Fête des Communautés, a été créée en 1978. À l’origine, l’objectif était double : favoriser l’intégration des différentes communautés hérouvillaises, et faire entendre leur voix à travers des débats de société.
Très vite, l’événement a aussi mis en avant les cultures à travers la musique, la danse, la gastronomie, l’artisanat…
Aujourd’hui, même si l’enjeu de l’intégration reste présent, la Fête a évolué pour devenir un véritable moment de célébration des diversités culturelles, où l’on met en lumière le vivre-ensemble et la richesse de nos différences. D’où le changement de nom en 2024, pour affirmer cette évolution.
Chaque année, nous choisissons un thème géographique qui nous permet de mettre en valeur la richesse culturelle présente sur notre territoire. L’an passé, nous avons mis à l’honneur l’Afrique de l’Ouest. Cette année, nous avons souhaité explorer les cultures d’Asie de l’Est et du Sud-Est.
C’est l’occasion de faire découvrir au plus grand nombre la diversité de ces régions, tout en valorisant les associations locales qui en sont issues. Le Japon, avec son rayonnement culturel mondial, en est évidemment un acteur central.
Quel est aujourd’hui son but, sa philosophie ?
C’est un événement qui célèbre l’ouverture, la curiosité, et le dialogue entre les cultures.
À travers un thème annuel, nous créons une dynamique collective qui mobilise les associations, les habitants, les jeunes… C’est un projet fédérateur qui incarne ce que nous souhaitons pour notre ville : une société inclusive, accueillante et fière de sa diversité.
Combien de visiteurs attendez-vous ?
Sur la journée du 25 mai, nous attendons entre 3 000 et 4 000 personnes. C’est un temps fort dans la vie culturelle d’Hérouville, attendu chaque année avec enthousiasme.
Quel est le profil du public ?
Le public est très large : enfants, jeunes, familles, couples, seniors…
C’est un événement accessible à tous, convivial, intergénérationnel, et profondément enraciné dans le territoire de Caen la Mer.
Le festival mêle différentes cultures. Certains pourraient penser que cela dilue le message. Que répondez-vous ?
Au contraire, le mélange des cultures est notre force. À Hérouville, cette diversité est une réalité vécue au quotidien.
Mettre l’accent sur une région chaque année donne une ligne directrice, mais ce sont les croisements, les dialogues et les ponts entre les cultures qui donnent toute la richesse à notre manifestation. C’est une fête de l’universalité.


Par rapport à des festivals comme la Japan Expo, en quoi votre proposition est-elle différente ?
Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec de grands événements comme la Japan Expo.
Notre ambition est autre : faire découvrir les cultures dans leur profondeur, en lien avec les habitants et les associations de terrain.
Nous avons par exemple une exposition sur l’histoire des mangas, des ateliers de cuisine japonaise, des initiations au dessin manga, au kendo, ou encore une zone e-sport. Nous donnons du sens à chaque proposition, en veillant à créer du lien entre tradition, modernité et proximité.
Comment choisissez-vous le thème annuel ?
Deux critères guident notre choix :
- L’actualité internationale
- La représentativité locale dans notre tissu associatif.
En 2024, l’Afrique de l’Ouest était à l’honneur, notamment en lien avec la CAN organisée en Côte d’Ivoire et la forte présence associative sur ce thème à Hérouville.
Cette année, l’exposition universelle d’Osaka en 2025 nous a inspirés à mettre en avant l’Asie de l’Est et du Sud-Est.
Quels pays seront représentés cette année ?
Nous mettons en lumière plusieurs pays : la Chine, le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud et Taïwan.
C’est une opportunité de faire découvrir des cultures souvent mal connues, à travers des animations, des rencontres et des saveurs.

Et plus spécifiquement pour le Japon ?
Le Japon sera représenté autour de quatre axes :
- Le jeu de Go, emblématique dans la culture japonaise
- La cuisine, avec un atelier de fabrication de mochis
- Le sport, avec des démonstrations de kendo
- La culture populaire, avec une exposition sur l’histoire du manga et des ateliers de dessin manga.
L’idée est d’offrir une approche à la fois éducative, ludique et participative.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’exposition sur l’Histoire du Manga ?
L’exposition « La Fabuleuse Histoire des Mangas » est une véritable plongée dans l’univers du manga, de ses racines à aujourd’hui.
Elle présente des documents rares, des objets du XVIIIe au XXe siècle, des estampes narratives, mais aussi des mangas populaires ayant marqué les générations, comme Goldorak, Albator, Candy, Dragon Ball, Naruto ou Pokémon.

Un mot de conclusion pour nos lecteurs normands ?
Venez nombreux à Hérouville Saint-Clair le 25 mai pour cette 45e édition de la Fête des Cultures du Monde.
C’est un événement ouvert à toutes et tous, riche, festif et profondément humain.
C’est aussi une façon de voyager sans quitter la Normandie, de rencontrer, d’échanger, de découvrir, et surtout de célébrer ensemble la diversité qui fait la beauté de notre territoire.
Nous ferons partie de cette rencontre avec plaisir alors, rendez-vous le 25 mai au domaine de Beauregard !
Toutes les informations pratique sur le site web de la ville.
Remerciements à Mme Mounkar pour son temps et à l’équipe de la vie associative pour la mise en place de cette interview.