Forestrike : Je connais le Kung-Fu !
Dans l’Empire du Mandai, vous incarnez le plus jeune apprenti de l’Ordre de la Préméditation, mais aussi le dernier héritier de son enseignement ancestral. Votre mission : parcourir le pays à la recherche des plus grands maîtres d’arts martiaux, apprendre de nouvelles techniques et libérer l’Empereur de l’influence néfaste de son Amiral.

« Ne crains pas l’échec. » (Bruce Lee)
Développé par le studio nippon Skeleton Crew Studio et distribué par Devolver Digital, Forestrike est dirigé par le Français Thomas Olsson. Véritable ovni vidéoludique, le jeu mêle habilement roguelite, aventure et puzzle game. Sa particularité réside dans la capacité spéciale de son héros, Yu : la Préméditation. Celle-ci lui permet de revivre un même combat à l’infini afin de trouver l’enchaînement parfait de commandes pour vaincre tous ses ennemis. Certains niveaux imposent également des objectifs spécifiques, comme vaincre un adversaire à l’aide d’un autre, ou encore terminer une zone sans recourir à la Préméditation.

Voici donc la clé du gameplay : recommencer. Encore et encore, jusqu’à dénicher le combo idéal, celui qui vous permettra de perdre le moins de points de vie possible. Vos poings ne seront d’ailleurs pas vos seules armes. Au fil de l’aventure, vous apprendrez de nouvelles techniques, comme désarmer vos adversaires ou utiliser les objets de l’environnement à la manière d’un Jackie Chan. Chaises, bâtons, assiettes… tout est bon pour faire subir un sale quart d’heure à vos ennemis !
« Il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin. » (Matrix)
Côté gameplay, tout se veut instinctif. On pourrait comparer l’expérience à un jeu de mémoire : une fois la Préméditation ou le combat réel lancé, seuls quatre boutons sont à maîtriser. Attaque légère, attaque lourde, interaction avec un objet et esquive. À vous ensuite de déterminer le bon ordre d’exécution pour résoudre le puzzle et triompher de vos adversaires. Et ça, ce n’est qu’au début du jeu : les combos et techniques se multiplient tout au long de la progression en fonction du maître que vous allez choisir, et deviennent partie intégrante de l’esthétique des combats. Un véritable plaisir pour les yeux !
La question de la durée de vie du jeu peut naturellement se poser. Sachez toutefois qu’elle est particulièrement conséquente, au point qu’il est difficile d’en établir une moyenne précise. Forestrike se compose de quatre grandes zones, chacune introduisant un nouveau maître, mais aussi un nouveau boss. Chaque zone propose environ quatre à cinq combats.

Les ennemis constituent également l’une des grandes forces de la production grâce à leur remarquable diversité. Certains sont équipés de boucliers qu’il faudra briser à l’aide des objets à votre disposition, tandis que d’autres exigent l’utilisation d’attaques lourdes pour être mis à terre. Certains adversaires iront même jusqu’à vous lancer les objets qu’ils tiennent en main ou ceux qu’ils récupèrent directement dans l’environnement, vous obligeant à adapter constamment votre approche.
Puisque le jeu repose sur la répétition et l’expérimentation, la durée de vie dépend avant tout de votre manière d’aborder et de résoudre chaque puzzle. À cela s’ajoute la possibilité de recommencer les niveaux afin d’explorer des embranchements différents de ceux choisis lors de votre première tentative, ce qui renforce encore la rejouabilité.
« La vie peut nous mettre au tapis, mais c’est à nous de choisir si l’on veut ou non se relever. » (Karate Kid)
Forestrike excelle également dans sa capacité à installer une ambiance unique. On se croirait véritablement plongé dans un film de Bruce Lee. Entre les décors de tavernes, l’utilisation constante de l’environnement, les bruitages de chaises qui se brisent, les objets qui volent et les ennemis attaquant en surnombre, la musique discrète mais bien présente et les petits cris caractéristiques de Yu, tous les ingrédients sont réunis pour une immersion optimale.
Le jeu adopte un style pixel art qui renforce la nostalgie et confère un charme résolument vintage. La patte artistique de Thomas Olsson, déjà remarquée dans Olija, est immédiatement reconnaissable : les graphismes sont soignés et participent pleinement à l’harmonie et à la réussite de l’ensemble.

Le point noir du jeu, cependant, réside dans son instabilité sur la console de Nintendo, la Switch, sur laquelle nous avons effectué ce test. En effet, nous avons été expulsés de l’application à de nombreuses reprises, souvent après avoir subi des ralentissements en plein combat. Dès que trop d’actions s’enchaînaient à l’écran, la console peinait à suivre, provoquant des chutes de framerate avant de finir par nous renvoyer brutalement au menu.
Une mise à jour récente semble toutefois avoir corrigé ce problème, améliorant nettement la stabilité générale.
Si vous n’êtes pas amateur de die & retry, nous ne pouvons que vous conseiller de passer votre chemin. Néanmoins, la répétition constitue précisément la force et l’originalité de Forestrike. Optimiser les mouvements de Yu devient rapidement jubilatoire, en particulier lorsque les combats imposent des objectifs secondaires à remplir, poussant encore davantage à la réflexion et à la maîtrise.
Forestrike est une proposition audacieuse et exigeante, qui transforme chaque affrontement en véritable puzzle à résoudre. Sa direction artistique, son ambiance cinématographique et son gameplay basé sur la répétition en font une expérience à part. Un jeu destiné aux joueurs patients, prêts à apprendre de leurs erreurs pour atteindre la perfection martiale.
