Asterion, l’enfant caché de Cobra et Goldorak

Depuis le 21 octobre, un nouveau projet d’animation a vu le jour sur la plateforme de financement participatif Kickstarter : Asterion. Enfin, nouveau n’est pas tout à fait le mot. L’idée d’Asterion avait déjà germé en juillet, mais sa première forme n’étant pas adaptée le projet fût annulé. Fort de cette expérience, le porteur du projet Maroin Eluasti a revu sa copie et il a eu raison ! Asterion à d’ores et déjà remplit son premier objectif et n’attend plus que votre soutien pour s’envoler toujours plus haut.
Journal du Japon vous propose une entrevue avec Maroin pour découvrir cette série qui évoquera des souvenirs aux trentenaires, et pourquoi pas vous laisser charmer.

Une asterion
Résumé : 2122. La planète suffoque. Les glaces fondent. Alors que Kaméo accompagne sa famille en Antarctique, il découvre une étrange étoile de mer prisonnière de la glace. En la touchant, il provoque le réveil d’une créature mythique : Asterion, le poisson capable d’exaucer un vœu. Malheureusement, Kaméo assiste impuissant à la disparition de ses parents alors qu’ils tentaient de le protéger.
Avec l’aide de sa sœur Mira et de leurs amis, il cherchera par tous les moyens à les retrouver. Ensemble, ils devront affronter de nombreuses épreuves tout en déjouant les plans du redoutable Barbozza, un pirate prêt à tout pour mettre la main sur Asterion.

 

La France comme point de départ

Journal du Japon : Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je m’appelle Maroin Eluasti et je suis illustrateur, dessinateur de BD, animateur 2D et story boarder… Cela fait un peu plus de 15 ans que je vis de ma passion. Mon meilleur souvenir professionnel reste les 6 ans où j’ai travaillé chez Ankama. Là-bas, j’ai pu m’épanouir, essayer de nouvelles techniques et rencontrer des personnes qui venaient du monde entier…
J’avais l’impression de me retrouver à la Fac.

Tu as créé ton propre studio Pollux Animation. Quelle liberté est-ce que ça t’apporte ? Quels sont lesMaroin painting différents champs d’activité de ce studio ?
Ce n’était pas mon intention au départ. Après avoir essayé de convaincre quelques studios français qu’il fallait travailler avec les Japonais, je me suis rendu compte au bout de deux ans que c’était mission impossible. Finalement, j’ai créé Pollux pour pouvoir le faire. Car mon plus grand souhait, qui n’est plus un secret pour personne (rires), est que l’on puisse mélanger des styles graphiques et différentes sensibilités pour créer de « nouveaux dessins animés ».
Pollux se place tout d’abord comme créateur de concepts. Cela va du scénario au character design en passant par les décors. Cela me permet d’avoir le maximum de liberté artistique pour explorer et essayer des projets qui touchent à tous les styles.

 
Comment est né le projet d’Asterion ?
Il est né il y a très longtemps. En fait, depuis que je suis gamin, je rêve de faire une série d’aventures et de science-fiction comme Cobra ou Dragon Ball. Puis sont arrivés One piece et Naruto. J’ai pris une claque et cela a renforcé mon envie de travailler avec le Japon. J’ai repris mes premiers scénarios, retravaillé les designs, puis je suis retourné au Japon avec la conviction qu’on pouvait, à travers Asterion, créer une passerelle entre nos deux pays….

Une série nostalgique

On sent une forte empreinte 80’s dans le pitch, la bande-son ou même le character design. C’est la nostalgie des dessins animés de cette époque qui a fait germer Asterion ?
Oui, effectivement c’était le postulat de départ. J’ai grandi avec les séries des années 1980/1990, j’étais accro au club Dorothée puis il y a eu de nouvelles séries japonaises clairement inspirées par celles que j’aimais comme One piece, Gundam
J’aime cette période, mais il faut maintenant passer à autre chose, partir sur une série plus moderne avec plusieurs niveaux de lecture. J’aimerais vraiment que les enfants grandissent avec la série et que les adultes y retrouvent ce qu’ils aiment dans les séries japonaises.

 
Les trentenaires qui ont connu ces séries nostalgiques pourront-ils s’attendre à quelques clins d’œil de cette époque, comme des Harmony Cel ?
J’aimerais bien, mais cela m’ancre encore dans les années 1980 et 1990. Il faut le faire intelligemment, de façon plus moderne. Je suis en train d’y réfléchir.

 
Shichiro KOBAYASHI, Yasuhiro IRIE, Hiroshi SHIMIZU, le staff japonais présent sur le projet est assez prestigieux. Comment ces personnalités sont arrivées à travailler sur Asterion ? Ce sont des gens avec qui tu as déjà fait équipe par le passé ?
 Je suis un très grand fan de leur travail. En les rencontrant, je me suis aperçu qu’ils avaient la même envie que moi : celle de créer de nouvelles choses et permettre aux artistes japonais de s’ouvrir vers l’extérieur. Je n’ai pas travaillé avec eux dans le passé, j’avais seulement correspondu, il y a 14 ans, avec Mr KOBAYASHI quand il avait encore son studio Kobayashi Production. Quand je l’ai revu il y a 4 ans, il ne s’en souvenait plus. Nous sommes très vite devenus de grands amis. Comme quoi, se voir rapproche beaucoup ! Pour Hiroshi SHIMIZU, nous étions collègues quand il travaillait sur Ogrest (Ankama). J’étais un grand fan de son coup de crayon. J’ai aussi eu la chance de rencontrer Yasuhiro IRIE qui m’a été présenté par une amie japonaise. Au-delà du fait que c’est un grand réalisateur et un animateur hors pair, c’est aussi une des personnalités qui a envie que les choses bougent, que les artistes japonais se rapprochent de ceux d’autres pays. J’ai été très touché par sa détermination; je m’y retrouvais.

 
Nous avons donc affaire à une production franco-nipponne. Quel est le but en faisant intervenir des artistes japonais ?
Il est avant tout artistique. Je suis convaincu que l’on peut renouveler le genre en y combinant leur force narrative, leur manière de gérer les émotions et notre sensibilité artistique issue de nos racines européennes.

Quelles sont les méthodes de diffusion prévues pour Asterion ? Une diffusion TV sur une grande chaine est-elle envisageable ?
Elle sera multisupport. On pourra aussi bien la regarder sur ordinateur, tablette, téléphone. Je compte vraiment privilégier ces nouveaux canaux de diffusion. Comme vous le savez, la télé ne se consomme plus de la même manière, et le streaming ou le replay font un carton. Des chaînes comme Netflix ouvrent de nouveaux horizons. C’est la télé de demain et je souhaite prendre part à cette aventure. Pour info, Netflix s’est montré intéressé, mais ils veulent voir le premier épisode pour se faire une idée.

 
Qui dit financement participatif, dit contrepartie. Comment as-tu décidé de celles-ci ? Certaines ont l’air plutôt destinées à un public connaisseur du milieu (artbook, storyboard), alors que le public visé par la série est très jeune.
Je suis aussi un gros consommateur de goodies liés à la fabrication de dessin animés. J’adore ça et, même si la série s’adresse à un jeune public, il n’en reste pas moins que les coulisses intéressent toujours les adultes. Les enfants qui regarderont la série seront sûrement heureux de découvrir, en grandissant comment leur série a été fabriquée (rires).

Merci Maroin, et bon courage pour la concrétisation d’Asterion !

 

Pour suivre l’évolution de cette série, rendez-vous sur la page Facebook de Pollux Animation, régulièrement mise à jour, ou sur  le projet Kickstarter.

affiche kickstarter

Olivier Benoit

Présent sur Journal du Japon depuis 2013, je suis un trentenaire depuis longtemps passionné par l'animation traditionnelle, les mangas et les J-RPG. J'écris dans ces différentes catégories, entretiens également la rubrique hentai, et gère le pôle gastronomie. J'essaie de faire découvrir au plus grand nombre les choses qui me passionnent. @oly_taka

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