Nobunaga’s Ambition Taishi : à la conquête du Japon médiéval !

Quinzième opus de la franchise Nobunaga’s Ambition du développeur japonais Koei Tecmo, qui fête ses 35 ans, Taishi (Ambassadeurs) est sorti le 8 juin dernier en France, sur PC et PS4. Journal du Japon a pu le tester pour vous et vous détaille ce jeu de stratégie historique se déroulant à l’époque Sengoku.

Nobunaga's Ambition Taishi : à la conquête du Japon médiéval !

Nobunaga’s Ambition Taishi : à la conquête du Japon médiéval ! – Koei Tecmo©

Un jeu de stratégie historique

Carte du Japon médiéval : un terrain de jeu immense !

Carte du Japon médiéval : un terrain de jeu immense ! Plusieurs scenarii et moments historiques à revivre

Le jeu invite le joueur à revivre différents moments historiques de l’ère Sengoku, période où les grands seigneurs connus sous le nom de daimyo, se livrent bataille pour conquérir les terres avoisinantes avec pour objectif l’obtention du titre suprême de shōgun, chef du Japon. Nobunaga’s Ambition repose sur l’histoire de l’ascension fulgurante d’Oda Nobunaga, un seigneur de guerre mineur de la province d’Owari qui saura défier sa destinée et conquérir une grande partie du Japon sur le champ de bataille. Contrairement à ce que le titre peut laisser penser, le joueur ne se met pas uniquement dans la peau du « Roi Démon » mais a un large choix de clans en début de partie du petit seigneur qui ne possède qu’une base aux plus grands daimyo gratifiés d’un grand avantage grâce à un nombre de troupes et de bases plus importants. Chaque clan a ses propres aspirations et manières de s’imposer. A la fin, le but étant de conquérir la moitié du Japon par le biais des armes et de la diplomatie.

Dans ce sens, chaque partie sera différente et augmente la durée de vie du jeu. Rien qu’une partie vous pendra plusieurs dizaines d’heures. Eh oui ! L’unification du Japon demande du temps.

Incarnez un daimyo et gérez votre clan

Phase de stratégie : gestion au tour par tour de votre clan

Phase de stratégie : gestion au tour par tour de votre clan

Après avoir choisi votre clan, en tant que seigneur de guerre, vous devrez lors de phase en tour par tour (strategy phase), développer vos provinces en gérant le commerce et l’agriculture. Il faudra bien veiller à ces ressources importantes que sont l’or et les provisions. Si l’argent est le nerf de la guerre pour construire les bâtiments et entretenir son armée, la nourriture est très importante pour ravitailler vos troupes en déplacement. Le système d’agriculture reprend le rythme des saisons toujours dans le souci de rendre plus de réalité dans le jeu. Quant au commerce, à chaque tour vous pouvez étendre votre zone économique en investissant dans les divers marchés du pays. Dans les différentes bases que comporte votre territoire, vous pouvez y construire de nombreux bâtiments pour dynamiser vos récoltes ou revenus ou pour recruter des unités militaires (arquebusiers, cavaliers…).

Diplomatie et conquête militaire

Diplomatie

Diplomatie : se faire des alliés pour contrer d’autres daimyo et alliances tout en se méfiant de trahisons. Les amis d’aujourd’hui sont les ennemis de demain.

Pour arriver à gagner la partie, il est conseillé de nouer quelques alliances avec d’autres daimyo. Pour cela, on peut envoyer des émissaires afin de gagner les faveurs de ses voisins. Pour que les alliances soient encore plus solides et lier deux clans durablement, des mariages peuvent être célébrés. En début de partie, avoir 2 ou 3 clans alliés peut être intéressant. Quant aux petits seigneurs des alentours, il sera aisé de leur faire mordre la poussière…Avant de déclarer la guerre, il est conseillé de regarder les éventuels alliés des cibles potentielles pour éviter de se mettre à dos de puissants daimyo. Au départ, on attaque des voisins relativement proches mais, très vite, on s’aperçoit que le déplacement des troupes coûte cher, très cher en provisions.

Il convient donc de bien anticiper les besoins pour ne pas se retrouver très vite les greniers à riz vides et ne plus pouvoir nourrir son armée, devenant ainsi une proie facile. Assiéger une ville pourra prendre quelques tours et si les dépenses ne sont pas suffisamment anticipées, la conquête risque d’échouer et coûter la vie à de nombreuses troupes, mortes de faim. Les phases de combat en temps réel ne sont pas franchement réussies : nous lui préférons le système de bataille en mode automatique. En cas de besoin, vous pouvez échanger sur les marchés des provisions contre de l’or mais cette stratégie a ses limites, surtout en cas d’armée importante. Tous les 3 mois, période qui correspond à 3 tours, se tient le Conseil du clan. Il convient de choisir 3 politiques parmi les 6 conseillées par le clan afin d’augmenter les revenus, les provisions, les compétences en diplomatie ou encore d’obtenir des améliorations militaires.

Notre vidéo des 40 premières minutes d’une partie :

En conclusion

A la fin de ce test, l’avis est plutôt mitigé. A dire vrai, lors de la réception du jeu, nous nous faisions une joie d’allumer la console. La cinématique d’introduction donne vraiment envie mais plusieurs points nous font douter…

Bien que graphiquement tous les codes nippons de l’époque Sengoku soient là tout comme les divers protagonistes ô combien nombreux, ce jeu historique manque de quelque chose : on est loin de l’immersion annoncée ! Ceci s’explique par la complexité de cette période japonaise aux nombreux clans sur le devant de la scène, amenant leurs lots de rebondissements et de confusion. Un néophyte n’apprendra (presque) rien de cette période hormis quelques événements donnant droit à des scènes narratives tirées de faits historiques importants. Au mieux, il retiendra quelques noms de seigneurs. C’est trop peu pour une thématique qui constitue pourtant le principal attrait du soft. Le joueur est livré à lui-même, trop libre sans doute, faute d’un fil d’Ariane sous la forme, par exemple, d’objectifs à suivre tout le long de l’histoire (alliances avec tels clans ou conquérir ou vassaliser tel domaine).

Concernant la gestion pure, les commandes et les menus sont bien pensés. A l’opposé, les phases de combat en temps réel sont peu convaincantes : graphisme très en-dessous de ce que l’on pourrait s’attendre d’un jeu de stratégie et de guerre, et batailles sans grand intérêt… Surtout qu’elle sont diablement longues ! Niveau militaire, les unités telles que milice paysanne, soldats de métier à cheval ou équipés de mousquets ne sont pas assez diversifiées et n’offrent pas, malheureusement, de choix stratégiques.

En définitive malgré les bons points (gestion simplifiée de l’agriculture, du commerce, de la diplomatie et des déplacements), les gros points noirs (immersion compliquée du fait d’un manque cruelle « d’histoire » et d’un contexte historique non détaillé ; batailles en temps réel longues et sans intérêt ; graphisme daté) font baisser grandement la note de Taishi : juste la moyenne ! Le titre déçoit donc :  puisse Koei Tecmo revoir la copie pour le prochain opus de la saga…

Le test a été réalisé avec une version du jeu PS4 en anglais : les droits restent la pleine et entière propriété de Koei Tecmo©. 

 

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

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