Gaming Memories #22 – Hatsune Miku : Project DIVA

Bienvenue dans ce vingt-deuxième numéro de Gaming Memories ! Au vu de la chaleur qui règne en ce mois de juillet, nous vous invitons cette fois-ci à rester chez vous bien au frais, et en plus de cela avec une machine qui ne chauffe pas beaucoup : la PSP de Sony, qui fait sa première apparition dans notre rubrique en tant que support principal !  Pour l’occasion, nous allons revenir sur une série qui fête ses dix ans ce mois-ci : Hatsune Miku Project DIVA de SEGA. Prêts à aller s’amuser avec la musique, bien au ch… pardon, bien au frais ? Alors c’est parti !

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Il était une fois une petite DIVA

Miku

Hatsune Miku

Si vous suivez JDJ, vous avec donc un minimum de culture japonaise, et il y a peu de chances que vous ne connaissiez pas déjà au moins un peu Miku HATSUNE (初音 ミク , HATSUNE Miku). Faisons tout de même un bref résumé de sa création.

Miku a été créée par Crypton Future Media et lancée le 31 août 2007. Bien qu’on la voie souvent comme la première Vocaloïd – ces personnages anthropomorphes « banques de voix » qui chantent –, ce sont en fait KAITO et MEIKO qui sont les vrais premiers. Miku porte le numéro « 01 » sur son épaule car elle est la première à avoir été destinée au public international, et la première à chanter japonais et anglais par la même occasion (une mise à jour plus récente lui permet désormais de chanter aussi en chinois).

C’est la plus célèbre des banques de voix du programme Vocaloïd de Yamaha Corporation, mais son design préliminaire a été reporté et finalement utilisé pour la Vocaloïd 03, MEGURINE Luka. C’est finalement Miku, qui tire sa voix de la comédienne Saki FUJITA, qui sortit en premier avec la parution de la mise à jour du programme Vocaloid (V2). Miku a seize ans, des cheveux longs et turquoises, et a été imaginée comme étant une androïde venant d’un futur proche où la musique aurait disparu. Son nom signifie littéralement « Première voix du futur ». Son succès fut immédiat et grandissant, le nombre de chansons créées hallucinant, les produits dérivés en tous genres sont vite arrivés… et parmi eux, ce qui nous intéresse aujourd’hui, les jeux vidéo. Le premier d’entre eux, Hatsune Miku : Project DIVA est sorti en juillet 2007 et a été créé par SEGA sur la PSP de Sony.

Croix croix carré, rond rond rond et triangleuh… ♪

The Secret Garden, la chanson d’introduction. C’est plutôt joli pour une PSP.

Passons sur le scénario (inexistant) du jeu pour parler directement du gameplay. Après une très courte séquence d’introduction qui nous immerge dans un monde virtuel, on accède au menu principal. Il propose plusieurs modes et celui-ci qui nous intéresse le plus pour le moment est son cœur, le mode Free Play. Project DIVA (ou PJD) se joue avec les quatre boutons d’action de la console (croix, carré, rond, triangle). Après avoir choisi une chanson, son clip vidéo se lance et des icones correspondant aux touches sur lesquelles appuyer apparaissent en rythme avec la mélodie selon différents patterns pour s’y adapter et leur donner vie (ce n’est pas un simple  matraquage de touches en ligne droite).

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La boîte du jeu.

On dispose de trois modes de difficulté différents. Easy, pour commencer, est plus un entrainement pour se familiariser avec une nouvelle chanson qu’autre chose. Il n’y a que le bouton Rond à gérer la majorité du temps (certaines chansons peuvent aller jusqu’aux quatre touches) et le nombre de notes est assez mince. Il est relativement facile à terminer la plupart du temps. A coté de celui-ci se trouve le mode Normal, qui ajoute une deuxième touche (généralement croix). La difficulté et le nombre de touches à appuyer augmentent, rendant les chansons nettement plus vivantes. L’ouverture du mode Hard dépend de la performance du joueur car il faut atteindre un rang « Great » (donc faire assez peu de fautes) pour l’obtenir. Celui-ci constitue le véritable challenge, demandant cette fois de gérer les quatre touches. Finir une chanson pour la première fois en ouvre une nouvelle selon le groupe à laquelle elles appartiennent (elles ont tous un petit bandeau de couleur, ainsi si l’on finit une chanson tagguée blanc, on en ouvrira une autre de la même couleur).

Le jeu propose aussi deux autres modes plus « gadget » mais assez sympathiques : Miku Room et Edit Mode. Le premier porte très bien son nom, car on se contente d’y visiter la chambre de la DIVA et la regarder agir de différentes façons (il y a plusieurs comportements choisis aléatoirement). Au fil des chansons terminées, on débloquent des Modules (les tenues), des Room Items et autres qui permettent de customiser celle-ci, de son apparence jusqu’à ses décorations (c’est toujours amusant de poser une Mega Drive en déco sur un meuble…). Le jeu permet d’y prendre des captures d’écran (comme celles qui se trouvent dans cet article) et jouer des morceaux stockés sur le Memory Stick (le support de stockage de la machine). Le mode Edit, quant à lui, autorise le joueur à faire diverses fantaisies au travers des clips, comme changer de Module à un moment précis par exemple. Ce ne sont pas les modes principaux, mais ils permettent de rendre le contenu moins linéaire et fixe.

Perfect Star, Perfect Style ?

Iievan Polkka d’Otomania, une chanson qu’absolument tout le monde doit connaitre, n’est-ce pas ?

Le game-system de PJD s’apparente à ce qui se fait pour n’importe quel autre jeu de rythme mais au final, ce n’est pas totalement le cas. Par habitude, on aurait penser que finir une chanson et atteindre le meilleur score était ce qui est recherché, mais il est plus un indicateur qu’autre chose. C’est plutôt le nombre de notes réussies qui détermine le succès d’une partie. La notation du jeu se sépare en plusieurs niveaux dépendant du bon rythme de vos touches : Cool, Fine, Safe, Sad et Worst. Les deux premiers valident la note, le troisième coupe le combo et les deux suivantes font descendre la « jauge de vie » et sont automatiquement attribués si l’on n’appuie sur aucune touche lorsqu’il le faut (mais elle remonte après un nombre donné de notes réussies). Si celle-ci se vide, la chanson se termine et on obtient un DropXOut. Sinon, en fonction du nombre de notes réussies et celui demandé, on aura un rang final Standard, Great ou Perfect.

PJDUn rang Standard suffit à finir une chanson, ce qui débloque parfois des bonus (Room, Items, etc), mais c’est le rang Great qui permet d’avoir la version clip vidéo (PV) et aussi la difficulté Hard d’un morceau. C’est souvent la condition pour ouvrir le plus de bonus mais dans tous les cas, on peut très bien se contenter de finir le jeu en Easy avec des rangs Standard (quoi qu’en ayant le rythme, on peut avoir des meilleurs scores naturellement). Le score, du coup, n’est pas la priorité et on peut très bien avoir un meilleur score avec cent pour cent de notes Fine qu’avec cinquante pourcent de Cool et le reste « comme on peut ».

Le jeu joue quand même sur le score, qui est nécessaire à certains objectifs pour l’obtention de modules. Le score peut être augmenté naturellement en faisant les combos les plus longs possibles (donc sans rater de notes) ou par le Chance Time. Celui-ci se déclenche si la jauge de vie atteint le maximum et pendant ce temps, aucune mauvaise note ne la fait redescendre. Il faut essayer d’y faire le meilleur combo possible car cela peut rapporter gros en points à la fin d’une chanson. Lorsqu’un morceau est trop difficile, c’est un peu une façon de s’en sortir pour un court laps de temps aussi…

La PSP, un support parfait pour un tel jeu ?

Last Night, Good Night de kz (livetune) en mode PV.

Sorti un peu moins de cinq ans après la PSP (2004), PJD est un jeu en apparence simple, mais il propose des clips assez jolis, bourrés de couleurs et d’effets lumineux. Leur ambiance colle très bien aux chansons, comme si l’on regardait un clip vidéo officiel sur YouTube par exemple, et aucun ne ressemble à un autre. L’animation faciale de Miku a beau être parfois simple, il n’empêche qu’elle est parfaitement animée et sans qu’ils soient d’une qualité exemplaire (au contraire des menus « moins beaux » comme le faisaient les cinématiques en CG de l’époque), tous ces clips donnent un cachet unique à chaque chanson.

PJDL’animation des clips, elle, est généralement fluide et sans ralentissements (et heureusement), mais on constate à plusieurs reprises qu’elle est légèrement saccadée, sans pour autant qu’il y ait des masses de notes à faire à l’écran. Cela n’arrive pas avec tous les clips et ne gène en rien le jeu mais la fluidité des vidéos aurait pu être améliorée, d’autant plus que d’autres vidéos demandant plus de notes en même temps n’ont pas ce problème. C’est certainement dû à une utilisation du moteur graphique non-optimisée et c’est un peu dommage, surtout quand on sait que les épisodes suivants ne souffrent pas de ce problème.

Ce défaut reste mineur et heureusement car il aurait été dommage de s’en lasser avant la fin. Le jeu propose presque cinquante chansons (il y en a juste deux qui ont deux déclinaisons en incluant les chanteurs KAGAMINE Rin et Len). Cela peut paraître court lorsqu’on sait que chacun clip dure environ dans les deux minutes, mais c’est surtout l’engouement du joueur qui en fait sa vraie force, via le scoring et l’envie de débloquer un maximum d’objets et de modules. Tout peut être terminé en à peine plus de deux heures, au final, mais ceux qui veulent se dire qu’ils ont fait de leur mieux pourront retenter une chanson des dizaines de fois, surtout si elles leur plaisent.

La liste de chansons comporte des artistes devenus caractéristiques de la série, comme Ryo (Supercell), kz (livetune), ou Oster Project, que l’on retrouvera dans toutes les suites. Avec leurs styles caractéristiques en plus des autres, on obtient un mélange de tous genres : rock, electro, pop, ballades… il y en a pour tous les goûts et tous les tempos, du plus lent au plus rapide. Tout ceci forme un mélange éclectique et on finit forcément par avoir ses chansons et groupes préférés (ou ceux qu’on espère ne plus jamais entendre, cela peut aussi arriver).

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Le menu Free Play

La bande-son du jeu lui-même s’avère assez simple et courte (tout comme les boucles qui composent certains BGM), donnant un ton assez froid et solitaire lorsqu’on n’est pas dans une chanson ou dans la Miku Room, plus chaleureuse. Peut-être parce qu’à cette époque, Miku n’était encore que la seule chanteuse vraiment jouable, ou parce que c’était encore un univers triste (souvenez-vous du background imaginé pour elle) ? Bien que cela ne soit clairement pas l’intérêt principal du jeu, il donne une ambiance propre à celui-ci. La qualité sonore est au rendez-vous, mais les haut-parleurs de la console étant ce qu’ils sont, brancher un bon casque est conseillé pour avoir un son optimal et profiter de cette grande bande sonore au mieux.

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Et voilà, une petite Mega Drive chez Miku !

Même si les menus sont clairs et compréhensifs après un petit tâtonnement – le jeu étant uniquement en japonais –, on finit par s’y retrouver assez facilement. Celui dédié aux Modules exprime la condition pour débloquer tel ou tel costume assez clairement à condition d’avoir au moins quelques bases mais il y en a plus d’un qui est du genre « finir telle chanson tant de fois » ou « tant de chansons d’une même couleur tant de fois », etc. C’est un peu dommage de devoir ressortir du mode Free Play et aller dans celui des Modules pour changer si l’on souhaite coller à une chanson en cours. Les épisodes suivants ont amélioré la formule tout simplement en permettant d’en changer en choisissant sa chanson, et c’est déjà bien plus agréable de cette façon. Ceci étant dit, vous pouvez très bien faire le jeu en entier en laissant le module original de Miku…

DIVA Star Story

World is Mine par ryo (Supercell) en Hard, version Dreamy Theater.

Le premier Project DIVA a été porté sur PlayStation 3 en juin 2010 sous le nom Dreamy Theater. Sensiblement identique au jeu d’origine,  il était téléchargeable et proposait des graphismes plus à jour. Il fallait y brancher sa PSP (en USB) pour pouvoir y jouer mais cela permettait de retenter le jeu sur un autre support.

PJDCette même année 2010 fut prolifique pour la série avec une suite (Project DIVA 2nd) sortit sur PSP, ainsi qu’une version arcade, dont les graphismes étaient plus proches de ceux de la PS3 que de la portable.  Ce 2nd proposait moins de chansons mais de nouvelles mécaniques de jeu (notes longues, un quatrième niveau de difficulté entre autres), gommant les défauts du premier jeu par la même occasion. Si un certain nombre de chansons revenaient avec ce nouveau système, la moitié était toute nouvelle. La PSP accueillit ensuite Project DIVA Extend en 2011. Ces deux derniers permettaient de jouer avec les six personnages principaux de Crypton (Miku, Rin, Len, Luka, KAITO et MEIKO), et le troisième donnait des performances « live » jouables.

La PS Vita ouvrit ensuite le bal de la nouvelle génération graphique, avec l’arrivée des épisodes f et f2nd en 2013 et 2014. Ces deux épisodes furent portés sur PS3, profitant des graphismes et des fonctionnalités tactiles sur portable. Certaines notes proposaient d’utiliser les écrans tactiles (avant et arrière). Le dernier épisode « original » en date, Project DIVA X, est sorti en 2016 sur PS4 et Vita. Cet épisode offrait trente nouvelles chansons jouables, mais c’est l’un des épisodes dont nous avons déjà parlé sur le site, donc rendez-vous sur la page correspondante pour plus de détails.

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A gauche, Project DIVA (2009), à droite Project DIVA X (2016)

Plusieurs spin-offs ont vu le jour, notamment sur Nintendo 3DS (Project Mirai et Mirai DX), et appareils Apple (MIku Flick sur iPhone, iPod Touch et iPad). Le concept restait sensiblement le même mais était forcément uniquement tactile, et cet épisode, sorti en 2012, a été le premier à avoir une sortie internationale. Il y en eut une suite la même année. Steam accueillit Hatsune Miku VR en 2018, donnant une autre dimension à la série ! Mais outre l’énorme compilation Project DIVA Future Tone, aucun épisode tout nouveau ne semble vouloir faire son apparition depuis le départ de son créateur et producteur de chez SEGA après PJD X… il y a néanmoins un Hatsune Miku : Project DIVA MEGA 39’s prévu pour l’année prochaine sur Nintendo Switch. Celui-ci semble être une autre compilation de cent chansons (avec une dizaine de nouvelles, à ce que l’on sait actuellement). Un bon cadeau de remplacement pour ceux qui n’ont pas de PS4, mais rien de bien neuf hormis cela. Attendons de voir avant de juger (et qui sait, peut-être qu’il y en aura un test sur nos pages ?).

En dehors de la sphère vidéo-ludique, le Vocaloid eut un gros succès assez rapidement eu Japon, comme le démontrent les nombreux produits dérivés (figurines en tête). Désormais, on peut voir Miku régulièrement dans des concerts, comme les annuels Magical Mirai. Il y en a aussi eu quelques-uns plus originaux, avec du Taiko (tambours traditionnels japonais) par exemple, ou même avec un orchestre. Les jeux, quant à eux, était une excellente idée, qui plus est d’un genre évident qu’est le Rythm Game. Pourtant, même si l’on pourrait les imaginer plus hauts, les chiffres de vente restent assez honnêtes, surtout pour un genre de jeu et de musique si atypiques et qui ne peuvent pas plaire à tout le monde. Un million de copies se sont écoulées en trois ans (soit trois épisodes PSP et les spin-offs 3DS). En presque dix ans (en 2018), six millions de jeux s’étaient vendus, versions physiques ou dématérialisées comprises. Tout ceci concerne surtout le Japon car la série n’est jamais arrivée en boîte et disque jusqu’ici. Heureusement que les versions téléchargeables sur le PSN existent…

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Quelques illustrations de fans affichées aléatoirement lors des chargements.

Quoi qu’il en soit, la série des Project DIVA reste une valeur sûre du jeu de rythme qui s’améliore d’épisode en épisode, avec des nouveautés de gameplay qui rentrent bien avec les autres. Ce qui fait que, finalement, ce premier épisode est plutôt modeste et assez « simpliste » à coté, mais lui donne aussi un coté plus direct, qui va à l’essentiel, et c’est parfois aussi bon d’aller aussi vite dans la musique que de jouer avec des tonnes de mécaniques de jeu à apprendre. Il n’est pas ultime, ni dénué de défauts, mais Project DIVA est un bon jeu qui fait bien son travail. Apprendre ce qu’est « jouer avec la musique » est une tâche qu’il accomplit très bien, même dix ans après sa sortie !

Captures d’écran prises par JDJ. Crédits des autres visuels : Tous droits réservés ©SEGA,Crypton Future Media, Piapro.

1 réponse

  1. Doc Kelso dit :

    Déjà dix ans ?! Ça passe vite !
    Tiens c’est marrant, en lisant l’article j’ai du Miku qui passe sur Plug DJ 🙂
    Merci pour l’article, ça m’a donné un peu envie de ressortir ma PSP ^^

    Ah et : Wolrd Is Mine~! <3

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