• Non classé
  • 4

Chroniques Hentai : avec Dr Manga le hentai se met à la page

Que voici que voilà, sorti de nulle part et sans crier gare : un nouveau numéro de Chroniques Hentai ! Depuis notre dernier numéro, le paysage éditorial hentai français a encore évolué, faisant place à de nouveaux labels et éditeurs. Parmi ceux-ci, nous comptons Dr Manga. Nous vous présenterons donc ici ce nouvel acteur du secteur, ainsi que certains des ouvrages qu’il propose. Les illustrations et couvertures sont livrées telles quelles, donc NSFW et pour un public averti, à bon entendeur.

Dr Manga Logo

Dr Manga se divise en deux entités, reconnaissables à leurs extensions du nom de domaine, à savoir DrManga.com pour les mangas de type shônen et seinen, et DrManga.net pour les œuvres orientées yaoi, yuri, et hentai. Cette compartimentation entre deux sites distincts permet d’éviter que des mineurs ne tombent sur du contenu adulte au détour d’une page web. Les deux sites proposent une lecture des mangas en ligne, et à la page. Ce principe original permet de payer sa lecture au fur et à mesure, et si ce qu’il lit ne lui plaît pas, le lecteur n’aura pas le sentiment d’avoir payé un livre entier qu’il ne finira jamais.

Pour les chroniques hentai nous allons logiquement nous attarder sur DrManga.net, et de sa lecture d’hentai en ligne, à la page. L’idée se prête parfaitement aux mangas pornographiques, car on peut souvent lire un contenu qui n’est pas à notre goût (que ce soit par les graphismes ou par la nature des rapports) alors que la couverture était attirante… nous l’avons suffisamment démontré dans cette rubrique. Le système de paiement fonctionne avec des crédits à acheter à l’avance, appelés pilules (docteur > pilule, vous l’avez ?), qui seront ensuite consommés en direct à chaque page tournée. Le processus peut faire peur sur le papier, et on s’imagine être freiné de voir partir nos crédits  à chaque page, mais cela marche finalement plutôt bien, surtout si le stock de pilules est conséquent. Le site propose de recharger son compte en pilules via plusieurs offres, les prix étant logiquement dégressifs à mesure que l’on en prend beaucoup d’un coup. Avec l’offre à 5€, la pilule revient à 0,014€, et avec celle à 100€ à 0.01€. La différence peut sembler anodine, mais sur plusieurs centaines de pages, ces quelques centimes font la différence. À noter que les deux plateformes .com et .net sont compatibles entre elles, les pilules peuvent donc être utilisées sur un site comme sur l’autre. Pour pouvoir tester en toute sérénité ce concept et les œuvres proposées, le site vous offre 50 pilules lors de la validation de votre mail.

Concernant les œuvres disponibles, il est intéressant de noter qu’il y a des hentai classiques, type livre, mais aussi des CG set. Loin d’être de simples compilations d’images érotiques sans lien entre elles, ces packs d’images sont constitués d’illustrations plein-écran avec des textes narrant une histoire. Il n’y a donc pas de découpage type mangas et la part belle est faite à l’illustration, qui se rapproche dans la forme de celles que l’on retrouve dans les Eroge et Visual Novel. Tout est colorisé et les artistes derrières ces dessins travaillent sous Photoshop et à la tablette graphique puisque le terme CG signifie Computer Graphique. L’expérience de lecture est complètement différente d’avec un hentai classique. Parmi les CG set à disposition, vous trouverez deux histoires de monster-girl : une sur une femme-méduse, et l’autre sur une femme-grenouille, surfant clairement sur le fandom qu’a généré Tsuyu de My Hero Academia (qui compte parmi les personnages les plus repris dans les fanarts sur la série avec Ochako).

Pour les hentais traditionnels, nous y trouvons bien-sûr les classiques One Shot, composés de plusieurs petites histoires, mais aussi quelques titres en plusieurs tomes, chose assez rare. Parmi ceux-ci, nous avons retenu tout particulièrement Ayakashi No Me, dont nous vous proposerons une review. Tous les titres proposés sur la plateforme sont exclusifs à celle-ci, et sont introuvables ailleurs légalement et en français.

 

Chroniques sous X

Ayakashi No Me par Saori SATO
275 pages, à 4 pilules par page.
Contenu : Monstre, vanilla, récit.

Ayakashi no meCe manga nous raconte l’histoire de Kizu Akaru, une lycéenne timide possédant depuis toujours le « don » de voir la vraie nature de certains Ayakashi (les fantômes et démons du folklore japonais) présents dans notre société, et cachés sous forme humaine. Ce pouvoir sera complètement libéré après la rencontre de Rin, qui, en coupant la frange qui gênait son regard (hé oui, désolé pour les amoureux de filles timides cachées derrière leurs franges, au bout de quelques pages ça sera front apparent tout le temps) donne au pouvoir d’Akaru son plein potentiel. Rin est un ayakashi lui aussi, mais en tant que Kirin de statut divin, il se place au sommet de leur hiérarchie. Pour suivre notre héroïne dans son quotidien, Rin revêt une apparence humaine sous les traits d’une jeune fille aux longs cheveux argentés (allez hop, un peu de gender swap, c’est gratuit).

Avec les temps modernes, les ayakashi se font de plus en plus rares et Rin veut tout simplement protéger la conservation de leurs espèces en mettant en place une sorte de banque du sperme des yokai.

Étant donné que cela se fait déjà dans notre monde avec des espèces protégées ou encore avec les plantes, ce pitch est finalement d’une logique implacable et l’on en viendrait presque à se dire que si les yokai existaient, le procédé a du sens. Évidemment, puisque nous sommes ici dans un hentai, cela se traduit par une récolte manuelle de la part d’une jeune fille prude – sinon ça ne serait pas drôle ! – et donc par copulation avec des monstres.

Cela peut paraître peu, mais poser de telles bases permet de faire tomber beaucoup d’a priori négatifs. Car, comme le sexe avec ou sans sentiments change complètement la manière dont l’acte est perçu, résumer l’histoire à : « des monstres couchent avec une fille » peut nous faire entrevoir des scènes des plus atroces (Hot House, sort de mon esprit). Or, et même si les ayakashi ont par nature un comportement et une apparence bestiale, ce contexte, ainsi que l’humanisation des ayakashi s’étant intégrés dans la société humaine, change la donne et dresse des ébats avec des gens ayant simplement une apparence différente. D’ailleurs, le taux de scène de sexe n’est pas si élevé que ça, par rapport à la moyenne des autres hentai, et une grande place est faite à la narration.

Cette comparaison pourrait sembler un peu hasardeuse, mais Ayakashi No Me fait penser dans le fond à Fruits Basket. Le triangle amoureux entre Rin, Akaru et Inukami ressemble à celui entre Kyo, Yuki et Tohru, et le plot de la jeune fille pouvant voir la vraie forme d’humain à l’aspect animal coïncide. Plus la lecture d’Ayakashi No Me avance, et plus cette association se fait sentir. Ce n’est pas une tare, bien au contraire, car cela démontre à quel point ce hentai sort du lot.
Notons enfin que le manga compte plusieurs tomes (seul le premier est disponible sur le tout jeune site, mais nul doute que les suivants viendront) pour proposer une vraie histoire qui prend de l’ampleur au fil des pages. Dans ce premier volume déjà, le personnage de Tsukasa et l’arrivée de Satori viennent relancer le récit avant même qu’il ne faiblisse, ce qui laisse présager une intrigue soutenue pour la suite.

Pour ne rien gâcher à tout cela, le dessin de Saori SATO est bien maîtrisé et très agréable, mais surtout entièrement colorisé ! Des illustrations en début de chapitre sont d’ailleurs l’occasion pour l’auteure de montrer l’étendue de son talent avec des dessins s’inspirant parfois d’estampe, plein de dégradés et de fioritures. Nous vous proposons après ces lignes une galerie d’images pour que vous vous fassiez une idée de son habileté.

Pour résumer : avec ses cheveux en forme d’oreilles de chat (qui se dressent lorsqu’elle est surprise) et ses grands yeux, Akaru a un charme qui vous fera fondre, et la seule chose que vous voudrez après avoir fini ce tome, c’est de lire le suivant !

 

[ngg src= »galleries » ids= »189″ display= »basic_slideshow » gallery_width= »800″ gallery_height= »600″ transition_speed= »350″] 

Lecture érotique par Jake
201 pages, à 3 pilules par page.
Contenu : vanilla, squirt, megane.

Lecture érotique DrMangaLecture érotique s’ouvre sur une note de l’auteure à destination des lecteurs français, où elle explique être ravie d’être publiée en France. La première histoire, Le syndrome Sakura, met justement un personnage français en scène : Eve. La dualité des différences de culture entre une Française et un Japonais est au centre de cette nouvelle (notamment la capacité d’être tactile avec un étranger, pour nous autres Européens), avec les personnages de Eve et Chihiro. N’ayez cependant aucune crainte : le traité d’amitié franco-japonaise saura être honoré en profondeur.

Parmi les nouvelles suivantes, nous faisons connaissance avec Shô, un étudiant, et Ryoko, son amie d’enfance qui a du mal à contrôler ses différentes envies (celle de jouir et de faire pipi). Si on garde en toile de fond un thème scato très soft, l’histoire met surtout en avant, et sur deux chapitres, les relations après la première fois : là où toutes les barrières devraient être tombées, mais où la gêne peut continuer à faire son œuvre.

Vient ensuite l’histoire de Fumino, la bibliothécaire perverse. Arrivés à ce chapitre, on peut penser, à raison, que l’auteure tombe dans la facilité avec le coup de la bibliothèque des plus classiques. Il serait pourtant très dommage de s’arrêter sur cela, car c’est réellement à partir de ce moment-là que tout le one shot prend son envol. Fumino va servir de fil conducteur, et relier les histoires entre elles. Nous vous laissons bien-sûr le plaisir de découvrir de quoi il en retourne par vous-même, mais sachez que l’ouvrage prend de l’ampleur à partir de ce deuxième tiers, et ne cessera de s’améliorer jusqu’à la fin. Dans le dernier chapitre, c’est l’auteure elle-même qui se met en scène, ainsi que ses propres fantasmes. De quoi finir l’ouvrage en beauté, et confirmer par la même occasion la capacité de Jake à dessiner des visages féminin débordant de plaisir (Ahegao bonjour), mais aussi les chevelures complexes et détaillées. Un one shot qui a beaucoup plus à offrir que ce que l’on pourrait croire de premier abord, et une auteure à suivre de près (via son Twitter par exemple) !

[ngg src= »galleries » ids= »190″ display= »basic_slideshow »] 

Potion Magique par Abe TSUKUMO
36 pages, à 8 pilules par page.
Contenu : Changement de sexe, transgenre, bromance (?).

Potion Magique DrMangaPlus qu’une critique, c’est un des aspects de DrManga.net que Potion Magique va nous permettre d’aborder. Comme vous le savez, les recueils d’auteurs de hentai sont souvent des compilations d’histoires courtes publiées sur une plus ou moins longue période. C’est uniquement sous cette forme que ces récits nous parviennent, puisqu’il faut attendre d’avoir suffisamment de pages cumulées pour former un tankōbon (compilation de chapitres en format poche d’environ 200 pages), qui sera alors utilisé pour l’adaptation française. Avant d’avoir droit à un tankōbon, ces histoires courtes sont publiées au Japon sous forme de dōjinshi ou dans un magazine de prépublication. Qu’en est-il alors des œuvres qui ne sont pas incluses dans un one shot ? Pour palier à ce défaut de distribution, Dr Manga est là. Grâce à son format 100% numérique, le nombre de pages d’une œuvre n’est plus un problème, et cette dernière peut connaître une offre légale et rémunérer son auteur. 

Pour quand-même parler de Potion Magique, vous y trouverez une sympathique histoire répondant à interrogation : « que se passerait-il, et à quoi ressemblerais-je si j’étais une femme ?« . Ce changement, c’est Naoki qui va l’expérimenter, en compagnie de Yuji un bon ami à lui. Une trentaine de pages qui, même si elles ne révolutionnent pas le Hentai, ont le mérite d’être plaisantes et de faire découvrir le travail d’Abe TSUKUMO. Si cette nouvelle vous a plu, vous pourrez d’ailleurs trouver sur le site Voyage entre amis (60 pages) et Les infirmières (160 pages) du même auteur.

 

Ce tour d’horizon de Dr Manga.net est désormais terminé, rendez-vous sur le site pour vous faire votre propre idée. Si vous êtes plus format papier ou que que vous êtes tout simplement à la recherche d’autres aventures, retrouvez l’ensemble de nos chroniques hentai ici. Bonnes lectures !

 

Cet article est un article sponsorisé, réalisé sur demande de l’annonceur, mais les propos qui y sont tenus sont ceux du rédacteur travaillant en toute liberté, en accord avec notre ligne éditoriale, comme vous pouvez le lire dans nos mentions légales.

Olivier Benoit

Présent sur Journal du Japon depuis 2013, je suis un trentenaire depuis longtemps passionné par l'animation traditionnelle, les mangas et les J-RPG. J'écris dans ces différentes catégories, entretiens également la rubrique hentai, et gère le pôle gastronomie. J'essaie de faire découvrir au plus grand nombre les choses qui me passionnent. @oly_taka

4 réponses

  1. DebbyDowner dit :

    Ha, ça fait plaisir de lire une nouvelle Chronique Hentai ! Par contre c’est dommage que ce soit encore pour de la pub …
    J’me souviens d’avoir fait un tour sur DrHentai a ça sorti. C’était drôlement déprimant. Y’avait quasiment rien, et d’une qualité probablement questionnable. Y’a plus de 40 magazines de prépub’ qui publient quelques centaines de numéros par ans, plusieurs milliers de doujinshi qui sortent chaque année, avec, quoi, entre la moitié et les deux tiers qui sont numérisés sur les sites « illégaux » et peut-être 20% qui se retrouvent traduit en anglais petit à petit. C’est déjà triste de pouvoir n’en lire que si peu. Mais non, y’a des gens qui ont trouvé que c’était une bonne idée de réduire cela à peau de chagrin, en écrémant au passage tous les mangaka et doujinka les plus reconnu. Et c’est censé être une bonne chose en quoi ?
    Oh vous allez me dire que ça n’a rien voir, que là au moins des « légal ». Alors bon déjà, il n’y aurait jamais eu ce site ni vraiment de hentai en France s’il n’y avait pas eu les gros sites de scan, et ensuite, proposer si peu, si mal, et en faisant payer, je suis presque sûr que c’est criminel.

    « Cette compartimentation entre deux sites distincts permet d’éviter que des mineurs ne tombent sur du contenu adulte au détour d’une page web » Ok que DrManga respecte la loi sans trop discuter, mais vous, je sais pas, on a l’impression en lisant que cette phrase que y’a rien qui coince. Alors qu’on sait combien cette hypocrisie de la « protection des mineurs » a servi de prétexte aux pornophobes et aux censeurs, depuis Elvifrance et la loi X de Giscard jusqu’à aujourd’hui.
    (d’ailleurs Taifu Comics a donné l’impression de tester les limites de la loi, en mettant plus souvent -16 que -18 sur leurs manga)

    « Avant d’avoir droit à un tankōbon, ces histoires courtes sont publiées au Japon sous forme de dōjinshi » Des doujinshi republiés ensuite dans un tankoubon ? par un éditeur alors ou toujours à compte d’auteur ? ça arrive vraiment ça ? Si vous avez noté des exemples je suis preneur …

    « Qu’en est-il alors des œuvres qui ne sont pas incluses dans un one shot ? » En fait vous retrouverez pas mal de ces œuvres chez Fakku, qui publient en numérique et en anglais les chapitres de Comic X-Eros, Comic Kairakuten, Comic Bavel, Comic KOH, Girls for M, etc. Légalement aussi. C’est payant mais y’a pas l’équivalent en illégal (les teams de scans ne bossent pas aussi vite). On compare à ce que propose « DrManga » ? Voilà .. no comment.

    « Contenu : Monstre, vanilla » Montre et vanilla ; comment c’est possible ça ? ^^ Décidemment ce tag n’a jamais voulu dire grand-chose dans le hentai …

    J’ai encore râlé, mais c’est quand même vraiment chouette de voir que vous lâchez pas le projet 😉

    • Olivier Benoit dit :

      Cela fait également plaisir d’avoir des commentaires et des réactions 🙂

      – Oui, une nouvelle fois le numéro de Chroniques Hentai se tourne sur de la découverte de site/éditeur, mais c’est que l’arrivée d’un nouvel éditeur dans ce secteur ne passe pas inaperçue.

      – Vous vous doutez bien que de mon point de vue, à partir du moment où un éditeur propose un œuvre, je ne peux que soutenir ses publications hentai légale, au détriment du piratage, quelque soit l’éditeur en question 🙂
      Maintenant, même si certains choix semblent à tout à chacun discutable sur la manière de proposer légalement quelque chose, je m’arrêterai sur un point : j’ai découvert Ayakashi no Me et son auteur est rémunéré et reconnu en France.

      Au final c’est quand même le plus important, qu’un auteur ait des « vrai gens » avec qui interagir, qui le rémunère et qui lui permet de voir que ses œuvres ont un public, le reste c’est un peu du vent pour l’auteur (« ok, j’ai fait un bon score sur des serveurs pirates à l’autre bout de la terre, et qui finance mon prochain ouvrage maintenant ? »)

      Pour faire un parallèle avec le seinen, c’est à force de travailler avec les éditions Ki-oon que Tetsuya Tsutsui à finit par travailler directement avec cet éditeur. C’est le genre de chose qui serait impossible avec le scan, car l’auteur n’aurait rien en face de lui. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut payer un illustrateur/graphiste et que la rémunération en reconnaissance/visibilité est une absurdité, pourquoi ne pas penser pareil pour les mangas.

      Bon j’arrête là mon discours positiviste, mais c’était juste pour mettre un peu en lumière cet aspect du « chemin légal » d’une œuvre, qui n’est pas toujours mis en avant dans ces débats.

      – On est d’accord qu’une simple petite fenêtre demandant si l’on est majeur et complètement hypocrite et ne sert à rien. La loi n’a que ça à proposer comme « barrière », et même ça, ce n’est pas respecter par nombres de site (si on commence à sortir du hentai et qu’on prend le porno en générale sur le web). D’ailleurs on voit parfois des associations se battre bec est ongles pour faire respecter cette obligation, mais j’ai envie de dire « et après ? » si on veut protéger un mineur de l’accès au porno c’est bien avant dans le processus qu’il faut s’y prendre (et surtout se résoudre qu’il tombera dessus d’une manière ou d’une autre, et donc plutôt le préparer à ça).

      – Pour les histoires courtes ensuite publiées en tankobon je me suis égaré en parlant de « doujinshi ». En effet, je voulais dire que les histoires courtes sont publiées séparément puis en recueil, mais que nous ne les connaissons qu’en recueil en France. Cependant, j’ai parlé de doujinshi pour leurs publications initiales, au lieu de magazine de prépublication, je corrigerai ça, my bad.

      – Pour Fakku, oui ils publient ça en numérique, mais je parlais là de format physique au même titre que les recueils, les éditeurs occidentaux ne proposent pas d’histoires courtes dans un format livret type « doujinshi » (je parle bien de son format là, et pas de son statut d’auto-édition ^^ ).

      Après évidemment que Fakku est un bien plus gros éditeur que tous les éditeurs Fra réunis, c’est pas comparable. C’est quand même paradoxal que la France soit le 2nd marché du manga après le Japon, mais que pour le hentai les Américains nous passent devant.
      Cette frigidité dans les mœurs françaises impacte à ce point le marché. Heureusement qu’on est considérés à travers le monde comme des gens « libérés », sans censure culturelle et très à cheval sur notre liberté d’expression, je l’oublie parfois en voyant certaines réactions (cf la dernière pub Nana et le tôlé qu’elle provoque pour rester sur un exemple récent lié aux parties génitales).

      – Monstre + vanilla je ne vois pas d’incompatibilité dans l’absolu, si on prendre comme définition de « monstre » un aspect inhumain, mais pas nécessairement un être bestial et violent. Les films d’horreur nous font tout le temps associer les monstres à quelque chose de mauvais et meurtrier, mais c’est avant tout une manière d’indiquer une difformité, une anomalie. Un monstre peut-être répugnant physiquement, mais pas mal intentionné. C’est d’ailleurs presque un message d’Ayakahi no Me, avec le chapitre sur le Nuppeppō (une boule de chair flasque qui pue).

      Le vanilla étant juste du sexe « normal » sans pratique extrême, les deux termes peuvent s’associes. On peut justement s’attendre à quelque chose d’extrême avec ce manga vu le contexte et les idées que l’on se fait des « hentais avec monstres », mais il n’en est rien finalement.

      • DebbyDowner dit :

        « à partir du moment où un éditeur propose un œuvre, je ne peux que soutenir ses publications hentai légale, au détriment du piratage » Évidemment. Moi-même, pour l’anecdote, j’ai découvert « Henshin » de Sindo L sur un site de scan, puis un an plus tard je l’ai acheté quand Fakku l’a édité en anglais donc (« Metamorphosis »), et an encore après, je l’ai acheté quand Taifu l’a publié (« Métamorphose »).
        Mais j’ai pas cette chance pour toutes les œuvres que j’aime. Depuis que j’ai commencé il y a quelques années à tenir une liste des auteurs que j’ai pu apprécier dans mes lectures de scans, j’ai environ 300 noms de mangaka et de doujinka (ou de cercle). Et sur ces 300 noms, y’en a je crois environ 6 qui ont été publié par Fakku, 1 par Hot Manga, et 2 dans la nouvelle collection de Taifu.
        Disons donc que mon ardeur à défendre l’offre l’égal sera proportionnelle à ce ratio … Pour l’instant je dois défendre 30x plus l’offre illégale. « Achetez des trucs chez DrManga et Taifu !!! » Boom, voilà c’est fait, j’ai défendu un peu l’offre l’égal, ces quelques mots compensent pour ce que je l’ai enfoncée LOL

        « C’est quand même paradoxal que la France soit le 2nd […] mais que pour le hentai les Américains nous passent devant » Hmmm … c’est peut-être parce que les hentai publiés par les américains attirent également la communauté anglophone non américains, là où avec le hentai des éditeurs français, ben on est coincé avec le publique francophone c’est-à-dire quasi que la France. L’offre anglophone (légale ou illégale d’ailleurs) ouvre le hentai sur tout le publique occidental (voire même plus). En gros tout le monde peut lire un hentai en anglais, pas en français (perso j’ai commencé à lire et à vraiment apprendre l’anglais en lisant des hentai, pas à l’école ^^)
        Y’a qu’à voir sur le net : on trouve des communautés actives de hentai anglophones, en revanche y’a quasiment aucune communauté d’hentai en France.
        « frigidité dans les mœurs » Vous pensez plus que dans d’autres pays occidentaux ? De mon point de vue on se vaut tous a peu prés. Bien vu la pub Nana ; récemment j’pense aussi à la polémique sur le « Petit Paul » de Vivès.

        Mhhh, votre plaidoyer en faveur de la rémunération des auteurs est peut-être moins pertinent dans le contexte particulier du manga hentai au Japon. J’veux dire, dur ne pas être d’accord, cependant je ne suis pas sûr que ça colle parfaitement avec le monde du doujinshi. Faut bien se rappeler que lors du Comiket – le plus grand marché de vente de doujin – seuls les gros cercles populaires gagnent un peu d’argent, les cercles moyen ou petit n’en gagnent pas, voir en perdent carrément (car les coût de la location du stand est égale ou supérieure à leur recette). Yep, la majeure partie des dounjinka font ça gratuitement.
        Et pourtant, sans eux, plus de parodie (les éditeurs cèderaient face aux attaques des ayants droits, qui ont d’ailleurs déjà essayé de s’en prendre au Comiket), moins de contestations de la censure (les éditeurs testent aussi la censure, mais moins que les doujinka, qui eux se font moins taper sur les doigts), et moins de liberté et d’imagination (parce que les éditeurs doivent se plier au marché et au pognon, la où les doujinka peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent). Bref, sans ces types et nanas qui font ça gratos, pour rien ou pas grand-chose, le manga hentai ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’on aime.
        D’ailleurs, petite pensée aussi aux teams de scans anglophones (et françaises), qui elles aussi abattent beaucoup de travail plutôt gratuitement, et sans qui le manga hentai n’aurait jamais pu être autant diffusé en occident.

        « j’ai découvert Ayakashi no Me et son auteur est rémunéré et reconnu en France » Ah oui, là j’avoue c’est une bonne chose de l’avoir traduit, car sauf erreur de ma part on ne trouvait pas « Onaka ni Ippai, Ayakashi no Tane » en anglais sur les sites de scans. Il aurait eu bien plus de lecteur publié en anglais sur un site de scan, mais bon, tant pis pour les lecteurs et tant mieux pour l’auteur (?)(et on va dire matche nul pour l’œuvre ? ^^).

        « Le vanilla étant juste du sexe « normal » » Vu comme ça, j’avoue.
        Perso je l’utilisais plutôt dans le sens de « TOUT normal & classique », les « monstres » étant par définition anormaux et exceptionnels.
        Du coup, si c’est un chapitre de manga avec une représentation d’un rapport sexuel doux et attentionné entre une jeune femme et un chien, vous pourriez associer le mot clé « vanilla » à cela ?
        Après ça me fait drôlement plaisir qu’on puisse en venir à considérer comme de la pornographie « normale » la représentation d’une fornication entre une nana et un animal ! ♥

        • Olivier Benoit dit :

          – Pour l’écart France/USA : oui, n’importe quel occidental peut lire une publication anglaise, là où un tome en français ne parlera qu’a un francophone, et si c’était aussi le cas du marché du manga en général il n’y aurait rien d’étonnant, mais ce qui me fait tiqué c’est justement que la France est devant pour le shonen/seinen/shojo, malgré qu’il n’y ait « que » des francophones qui puissent lire les publications françaises. Je voulais surtout mettre en parallèle cette différence d’équilibre tout-public/classé X entre France et USA.

          « J’ai commencé à apprendre l’anglais en lisant des hentai, pas à l’école » ça c’est de la catchphrase lol À ressortir au marmot quand il galérera avec les faux amis au collège :p

          – Petit Paul c’est déjà un peu plus délicat que de juste voir la représentation d’une vulve et des menstruations rouge et non bleu dans une pub, on est plus sur de la simple frigidité (et puis mettons-nous à la place des gens choqués par Nana, ils vont faire un AVC direct si vous leur mettez Petit Paul dans les mains, chaque chose en sont temps lol).

          – Oui c’est sûr que le discours de la rémunération des auteurs ne s’applique que pour des œuvres sorties chez un éditeur pré-publication/tome relié, et pour tout l’univers du doujinshi ça à déjà moins de sens. Et en effet, le travail « gratuit » de beaucoup d’artistes contribue énormément à la liberté de la culture hentai qui nous plait tant.
          Après je pense que vous êtes bien plus au courant des auteurs/doujin hentai que moi. Même si je tiens cette rubrique, je reste avant tout un grand consommateur de manga et anime tout public, c’est surtout ma volonté de vouloir parler de sexualité de manière décomplexée qui m’a amené à parler d’hentai, c’est pour ça aussi que je me concentre sur les sortie françaises. Si les journées faisaient plus de 24H j’irais scruter plus souvent les limbes de l’internet hentai :p

          – À la base le Vanilla sex concerne surtout les pratiques et s’oppose au BDSM, c’est les pratiques soft et conventionnelles (pénétration vaginale et missionnaires pour un couple hétérosexuel par exemple). Mais le hentai explosant les limites du possible dans son imaginaire, les contours du vanilla se font surement plus flous. Disons que dans votre exemple ça dépendra si c’est juste un chien (et là je dirais non, c’est de la zoophilie et c’est hors convention) ou si c’est un être mi-homme mi-chien (comme dans Ayakashi no me) avec une silhouette humaine (et là on revient sur le sujet sur les monster girls d’un précédent numéro).

          – 2nd catchphrase de l’année avec votre dernière ligne haha

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights