Mangas : 6 nouveautés qu’il ne fallait pas rater en 2019

Comme à chaque fin d’année, le temps est au bilan et aux cadeaux. L’équipe de Journal du Japon a donc décidé de revenir sur ses nouveautés mangas préférés de 2019 en sélectionnant les 6 titres qui ont le plus marqué la rédaction, en toute subjectivité bien sûr. Voici donc quelques idées de lecture ou de cadeaux à (s’)offrir !

Et vous, quelle a été LA nouveauté coup de cœur de cette année 2019 ?

 

Le Bateau de Thésée, chez Vega Editions.

bateau-de-thesee-4-vegaAprès Erased qui avait passionné les lecteurs il y a quelques années, voici le thriller / polar temporel le plus scotchant de l’année 2019. On y suit un jeune homme, Shin, qui se retrouve plongé dans le passé à un moment-clé de l’histoire de son propre père, accusé à la fin des années 80 d’un crime qu’il clame ne pas avoir commis, mais qui a détruit sa famille et sa vie. Le voici dès lors revenu six mois avant la tragédie.

Partant à travers son titre d’un concept philosophique et d’un héros grec tournant autour de la notion du « moi » ( si toutes les parties du bateau sont remplacées, est-ce toujours le même bateau ?), ce titre de Toshiya HIGASHIMOTO est merveilleusement ficelé sur ses 4 premiers tomes parus durant l’année : le lecteur suit l’enquête, frôle à de nombreuses fois le tueur, se méprend et hésite sur son identité, sur la culpabilité du père, et il est rapidement inquiet de l’impact des actions de Shin sur la course des événements. Même si Shin en a bavé dans sa première vie, il semblait avoir trouvé un certain bonheur, est-ce que ces actions ne risquent pas de le plonger dans un enfer encore plus grand… Le tome 4, dernier en date, renvoi Shin dans le présent, et les rebondissements, déjà palpitants dans la période passé précédent le crime, nous mettent la boule au ventre lorsque le l’on découvre le futur alternatif qui s’est mis en place.

Le bateau de Thésée c’est donc un brillant scénario, une mise en scène prenant, une narration efficace et un graphisme réaliste et d’un excellent niveau.La série s’achèvera en 10 tomes mais c’est déjà un régal et un succès avec de nombreuses critiques élogieuses et une sélection officielle au Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême !

 

Beastars, aux éditions Ki-oon

beastars-4-ki-oonCette année, l’une des nouveautés qui m’a le plus marqué, est, et reste, Beastars dont l’aventure a débuté dès le mois de janvier 2019. Il y en a eu d’autres attention, mais cette série, au catalogue de Ki-oon, dont un anime est sorti au Japon sur Netflix en Octobre, vaut réellement qu’on s’attarde sur elle.

Avec 7 volumes en France, contre 16 ce mois-ci au Japon, on a la possibilité de découvrir tout le talent de Paru ITAGAKI. Elle critique la société de la plus belle des manières, en utilisant les animaux, notamment les carnivores d’un côté, et les herbivores de l’autre, permettant ainsi de mettre en avant les différents travers du quotidien. On y suit des étudiants justes avant qu’ils ne prennent leur envol, dans une école où tout est bien réglementé, mais où un être un Beastar, l’élite parmi l’élite, peut faire la différence en imposant ou non son point de vue. Entre l’Herbivore qui s’assume ou a peur ou le Carnivore qui se cherche entre succomber ou non à ses instincts primitifs, on obtient un cocktail explosif, le tout sur fond de puberté, d’amour mais aussi d’un meurtre qui reste toujours insoluble avec un meurtrier qui continue de se balader sur le campus.

Un dessin très expressif, un scénario qui nous livre des promesses à peine avouées, et vous obtenez un personnage principal Legoshi, totalement réaliste, bluffant et attachant. Je conseille vraiment, une série prenante, sans faux-semblants !

 

Adieu mon Utérus : Ma lutte face à la maladie, chez Akata

adieu-mon-uterus-akataPublié initialement en septembre 2017 aux éditions Kondansha, Adieu mon Utérus est apparu au courant de l’année 2019 aux éditions Akata, dans la lignée des manga autobiographiques tel que Mon père alcoolique et moi.

Malgré son titre atypique Adieu mon Utérus met en avant la lutte féminine face à une maladie qui touche près de 600 000 femmes par an dans le monde. C’est à travers ce titre que Yuki OKADA par le biais d’un style artistique enfantin, nous raconte à bâton rompu son combat face au cancer du col de l’Utérus.

Dans les premières pages de son manga, l’autrice nous présente un panorama de vie des plus normal : heureuse dans son couple, mère d’une petite fille, elle pratique le métier qu’elle aime. Un jour, alors qu’elle consulte son gynécologue pour un simple retard de règles, elle ne se doute pas que son quotidien va totalement basculer… En effet son médecin lui annonce qu’elle est atteinte d’un cancer du col de l’Utérus. C’est à partir de cet instant que Yuki OKADA nous entraîne dans son combat face au cancer. Au fur et à mesure qu’elle nous raconte son histoire, la mangaka met en avant les différents obstacles que rencontre une malade, tel que la réaction de son entourage, les relations avec le corps médical et les patients, et surtout la possibilité de devoir procéder à une ablation de l’utérus, et toutes les conséquences que cela entraîne dans la vie d’un couple, l’affrontement du regard extérieur et surtout la castration, l’infertilité, et l’image d’un  corps abîmé…

Un douloureux ressenti en tant que femme, un récit courageux et sans atermoiements et une histoire bouleversante.

Blue flag aux éditions Kurokawa

blue-flag-2-kurokawaBlue flag est l’une des perles incontestable de cette année 2019. Débarqué en France en mars 2019, il compte désormais 3 volumes au compteur, pour 6 au Japon où la série est toujours en cours.

Au printemps de leur année de terminale, trois élèves se retrouvent à un carrefour de leur vie. Taichi est dans la même classe que Tôma, un ami d’enfance à qui tout réussi et que Futaba, une fille qu’il a du mal à supporter. Un jour, Futaba se confie à lui et lui avoue qu’elle est amoureuse de Tôma.

Blue flag n’est pas une romance. Il met à nu les sentiments de la jeunesse japonaise, les douleurs de l’amour, le passage à l’âge adulte, les difficultés à se trouver une place quand on n’entre pas dans le moule de la société… Un instantané de la jeunesse actuelle dans toute sa complexité, sans tabou, mais pas sans humour et beaucoup de finesse. Cette dernière année de lycée c’est le rite de passage, celle où tout peut exploser car ils sont tous à un carrefour de leur vie. Plus des enfants, mais pas pour autant des adultes.

KAITO maîtrise la mise en page et le découpage de son manga à la perfection, exploitant au mieux son scénario avec une narration toujours claire dont les émotions atteignent toujours leur lecteur.

Une revisite des codes du shôjo à découvrir !

 

 

Tokyo Revengers aux éditions Glénat Manga

tokyo revengers 3Tokyo Revengers c’est l’histoire d’un pari éditorial, celui d’un retour du furyô manga, que nous vous représentions en large et en travers cet été : Manga, Furyô et yakuzas. C’est le 17 avril dernier que Ken WAKUI débarquait en France avec 14 tomes au compteur au Japon et d’autres à venir.

On y découvre que, à 26 ans Takemichi a le sentiment d’avoir déjà raté sa vie, entre les petits boulots ingrats qui paient mal et le désert de sa vie amoureuse… C’est alors qu’il apprend la mort de Hinata, la seule petite amie qu’il ait eue, victime collatérale d’un règlement de comptes entre les membres d’un gigantesque gang, le Tokyo Manji-kai. Le hasard – et un grave accident, aussi – va alors le ramener 12 ans en arrière, lorsqu’il était au collège et se donnait des airs de rebelle. Et si c’était pour lui l’occasion de sauver Hinata ? Néanmoins, pour modifier le futur, Takemichi va devoir se montrer digne d’intégrer le Tokyo Manji-kai, au plus haut rang, celui de son charismatique et mystérieux leader…

Tout comme le Bateau de Thésée, le saut temporel est une belle occasion, quand il est maîtrisé, d’étoffer un scénario en apportant du fond, comme ici le retour sur ses rêves d’enfance confronté à la dure réalité de la vie d’adulte… et la lâcheté de nos choix, parfois, entre les deux. D’autant que ce retour nous emmène aux heures de gloires du furyô manga, juste avant le déclin des gangs qui ont défrayé la chronique au Japon, à la fin du siècle dernier. Au bon scénario de thriller on retrouve donc tous les ingrédients qui font battre le cœur des amateurs du genre : des grandes gueules au grand cœur, parfois mis à mal par la vie ou leur incapacité à communiquer autrement que par leurs poings.

Une belle occasion, touchante et prenante, de s’essayer au furyô manga ou de renouveler son amour du genre !

Blizzard Axel aux éditions Nobi-Nobi

Couverture du tome 1 de Blizzard AxelBlizzard Axel est sans conteste une série qui sort du lot pour cette année 2019. Série terminée en 6 volumes doubles au Japon, on se prépare d’avance à savourer cette pépite. En France, vous pouvez dorénavant retrouvé 3 des six tomes prévus depuis ce mois de novembre chez Nobi-Nobi. Si vous regardez la couverture, vous devez vous dire que le trait ne vous ait pas inconnu, et pour cause ! L’auteur n’est autre que celui qui a réalisé Seven Deadly Sins : Nakaba SUZUKI. Avec Blizzard Axel, c’est l’une de ses premières séries qu’on découvre.

C’est d’ailleurs une vraie surprise de retrouver ce titre au catalogue de ce petit éditeur, mais quand on sait qu’il ne cesse de sortir de nouvelles séries pour le moins intrigantes, on salue leur volonté de sortir Blizzard Axel, ce shônen grand public. Oui, vous lisez bien : grand public. Ce titre est réellement pour petits et grands, d’où le fait qu’on le retrouve ainsi au catalogue de l’éditeur. On y suit le quotidien de Fubuki KITAZATO, un collégien quelque peu bagarreur mais au grand cœur, qui semble agir ainsi pour attirer l’attention. On comprend assez vite pourquoi il rêve d’être reconnu et le centre de l’attention : il appartient à une famille pour le moins froide avec lui, qui ne jure que par la réussite. Alors que son cas semble perdu, il va découvrir par hasard le patinage artistique : n’y connaissant rien, il va pourtant se prendre de passion pour ce sport et vouloir à tout prix en faire. Chose encore plus surprenante, il a l’air doué dans le domaine ! Repéré, il s’en va donc apprendre les rudiments de ce sport beaucoup plus éprouvant qu’il n’y parait, avec ses codes implacables. 

Dans ce titre, ce qui est réellement passionnant, c’est la manière dont le patinage artistique est mis en avant grâce à Fubuki. Totalement néophyte, on découvre ainsi ce sport en même temps que lui et on s’émerveille de ses prouesses. Des prouesses dessinées à la perfection grâce à Nakaba SUZUKI qui offre un dessin particulièrement expressif et classe sur fond d’un scénario qui a juste ce qu’il faut quand il le faut de rebondissements et de pirouettes (oui, on a osé le jeu de mots). Un titre qui fait un bien fou à la lecture, et qui redonne du pep’s à voir toute cette passion et cette grâce contenue !

Bien d’autres titres auraient mérités d’être dans cette sélection mais nos rédacteurs ont du trancher et mettre de côté des titres comme Les liens du Sang, Tsugumi Project, Time Shadows, BL Métamorphose, Astra Lost in Space, Les Montagnes Hallucinés, The Red hat in Hollywood et bien d’autres pépites. On compte donc sur vous, dans les commentaires, pour nous donner votre coup de cœur manga et nous dire pourquoi il vous a marqué cette année !

 

 

1 réponse

  1. 19 avril 2020

    […] * Sélection : 6 nouveautés qu’il ne fallait pas rater en 2019 […]

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