Fairy Tail le jeu, un complément à l’anime ?

Si vous êtes un fan de la série de MASHIMA Hiro comme certains membres de l’équipe de Journal du Japon, alors le jeu sorti sur PS4, PC et Switch fin juillet pourrait bien vous intéresser ! Gage de fidélité à l’oeuvre originale, le jeu est supervisé directement par MASHIMA Hiro, l’auteur étant d’ailleurs responsable du chara-design. Et c’est le studio Gust qui s’est donc chargé de le créer de bout en bout. Fairy Tail le jeu est édité par Koei Tecmo Games et distribué par KOCH MEDIA en France. Comme on peut s’y attendre avec ce genre de jeu adapté de licence à succès, celui-ci n’a pas l’ambition de révolutionner le genre du J-RPG, mais a tout de même le mérite d’en maîtriser les codes, avec la possibilité de contrôler nos personnages favoris cette fois-ci, que ce soit Natsu, Lucy ou même Erza !

Alors, Fairy Tail – le jeu : dans la moyenne des adaptations mangas ou un cran au dessus ? 

Un adaptation fidèle à l’anime et au manga ou de l’inédit ?

Team Natsu sur Fairy Tail le jeu

KODANSHA Ltd.©Hiro Mashima,KODANSHA/FAIRY TAIL Committee,TV TOKYO ©KOEI TECMO GAMES CO., LTD. The KT logo is a registered trademark of KOEI TECMO HOLDINGS CO., LTD

Si vous cherchez un jeu totalement inédit en terme d’histoire alors on préfère vous prévenir tout de suite : le jeu se positionne exactement au moment de l’arc « Sept ans plus tard » (aux alentours des chapitres 254-257 du manga), en pleine saison 3 pour l’anime (au niveau de l’épisode 122 environ) et s’étire jusqu’à l’arc « Tartaros » (les chapitre 356-417), soit la saison 6 de l’anime (à partir de l’épisode 234).

Mais ça, c’est pour le postulat de départ, car en réalité on ne va pas prendre exactement la même direction que dans l’œuvre originale. Ici, des ellipses temporelles ont lieu sous forme narrative, racontées par Lucy, nous permettant de faire des sauts à travers l’histoire. En somme, le jeu ne colle pas parfaitement au scénario d’origine et réalise des bonds entre différents moments-clés et scènes les plus épiques du manga : donc fan que vous êtes vous serez aux anges, néophytes vous passerez peut-être à côté de certaines références.

Si vous ne connaissez pas la série d’origine ou souhaitez une piqûre de rappel, voici le résumé de l’éditeur français, Pika éditions :

Entrez dans la guilde de Fairy Tail ! Bienvenue dans un monde de magie, d’humour, de bastons et de jolies filles ! Lucy, jeune magicienne, rêve de rejoindre la fameuse guilde de magiciens, la Fairy Tail. Après sa rencontre avec Natsu et Happy, un chat intrépide, le rêve de Lucy devient réalité ! Mais la guilde de Fairy Tail est réputée pour le caractère imprévisible de ses membres. Natsu en est le meilleur exemple, anti-héros drôle et bagarreur !

Mais alors, adaptation fidèle ou complément au manga, voire à l’anime ? On peut penser à une belle adaptation, étant donné que les passages proposés issus de la série sont extrêmement fidèles même si réalisés différemment au niveau du design. Ce dernier est en effet très ressemblant, même si on sent moins de fluidité au niveau des expressions et des mouvements. Cela est dû notamment à la 3D utilisée en majorité. En effet, à l’instar des autres jeux réalisés par le studio Gust, tel que la saga des Atelier, on remarque que la 3D est très bien maîtrisée aux niveaux des décors mais pêche un peu plus du côté des expressions du visage. Résultat, par rapport à ce qu’il se fait actuellement en terme d’animation 3D des visages, ces derniers paraissent un peu plus figés. Néanmoins, on sent le coup de crayon de l’auteur derrière, puisqu’en dehors des personnages en 3D, les animations proposées par moment, comme lorsqu’il y a un dialogue, sont elles, dans un style plus traditionnel. Les décors sont eux aussi très fidèles à ce que l’on peut apercevoir dans la série, mais ils restent cependant très classiques, parfois même un peu labyrinthiques : on peut y déambuler, mais sans la carte, cela pourrait devenir compliqué. Seuls certains bâtiments se révéleront importants, le reste ayant pour seule fonction d’aller discuter avec des PNJ (pour des quêtes secondaires) et des personnages emblématiques (pour améliorer les liens existants entre eux).

Pour autant, l’histoire fait des sauts de puces tout au long du jeu, accélérant son rythme, et on possède finalement un joli complément, voire même une autre entrée en la matière dans l’univers de Fairy Tail (pour en apprendre davantage sur sa conception, retrouvez l’interview de l’auteur réalisée en 2016 à Japan Expo). De nombreuses allusions sont faîtes à des personnages croisés dans la série, ou des moments bien spécifiques liés à tel ou tel personnage. Certes, de micro-résumés sont réalisés, mais clairement si vous n’avez pas vu l’arc avec Oul et sa fille et Grey, ou celui de la fameuse Tour où Gerald était le pion principal… Eh bien, cela peut être un peu frustrant. C’est pourquoi le jeu serait davantage à destination des fans et des connaisseurs de la série plutôt que des amateurs qui rateraient quelques informations importantes, même si distillées par petits morceaux ici et là.

Un gameplay classique pour un jeu au tour par tour

Erza en action sur Fairy Tail le jeu

KODANSHA Ltd.©Hiro Mashima,KODANSHA/FAIRY TAIL Committee,TV TOKYO ©KOEI TECMO GAMES CO., LTD. The KT logo is a registered trademark of KOEI TECMO HOLDINGS CO., LTD

Le jeu dépasse toutefois un petit peu la fin du manga, puisqu’on propose au joueur de tenter l’examen de rang S. Cela va de pair avec le fonctionnement du jeu. Vous l’aurez compris, Fairy Tail est un titre qui met en avant la magie, mais surtout le principe de guilde, un lieu recensant plusieurs magiciens dans l’idée de former une famille et un groupe uni. Plus les membres d’une guilde développent leur pouvoir magique et leurs attributs, plus la guilde est réputée. Pour y parvenir, les membres doivent monter de rang, et le plus élevé est celui de rang S, celui qui indique que vous êtes un magicien de haut niveau !

Le jeu met en avant ce point dès le départ : vous partez en effet quasiment bon dernier au niveau du rang de votre guilde. Il vous faut donc certes avancer dans l’histoire, mais tout en grappillant des places au sein du classement des guildes. Vous y parvenez en faisant évoluer vos personnages, mais aussi en améliorant votre guilde elle-même. Dans la série, si vous vous souvenez, il existe notamment un bar, une bibliothèque, un coin piscine, un laboratoire grâce à Reby et le fameux tableaux des quêtes. Celui-là même que Lucy, Natsu et Happy, ne cessent de regarder souvent pour se faire un peu d’argent. Eh bien dans le jeu, on vous pousse à améliorer ce lieu, afin de monter dans le classement, et en parallèle augmenter les niveaux de vos personnages grâce aux quêtes accessibles et au scénario principal.

Notez qu’il vous faudra d’ailleurs environ 25-30h de jeu pour boucler cette histoire principale, décomposée en un petit prologue, six chapitres (séparés en plusieurs parties), 3 histoires bonus et un épilogue ! Ensuite ce sera à vous de finir de développer votre guilde et vos personnages pour tenter l’examen de rang S. Autant dire que le jeu se fait assez rapidement, d’autant qu’on a choisi le mode normal chez Journal du Japon, mais un mode difficile existe aussi. De plus, la prise en main se fait suffisamment vite et c’est peut-être l’un des points faibles du jeu avec le graphisme parfois un peu figé : il s’agit d’un jeu au tour par tour, un peu dans l’idée des Atelier produit par le même studio. Aujourd’hui, de nombreux RPG utilisent un mode de combat en temps réel, cela pourrait donc rebuter certains joueurs, mêmes les plus fans de Fairy Tail. Disons que ce point en particulier dépendra de la sensibilité de chacun : certains apprécient le tour par tour, d’autres pas du tout. Au sein de l’équipe par exemple, les deux team sont bien présentes.

Lucy en préparation d'une attaque sur Fairy Tail le jeu

KODANSHA Ltd.©Hiro Mashima,KODANSHA/FAIRY TAIL Committee,TV TOKYO ©KOEI TECMO GAMES CO., LTD. The KT logo is a registered trademark of KOEI TECMO HOLDINGS CO., LTD

Toutefois, le système de tour par tour possède quelques subtilités qui permettront d’apprécier ce dernier : un mode attaque classique où votre personnage attaque avec ses poings et ses pieds, ou à coup d’épée, suivant son tempérament. Par exemple, Erza étant une magicienne chevalier, son attaque classique sera un coup d’estoc, Lucy à l’inverse n’ayant pas d’arme en particulier, ce sera un simple coup de pied. Le mode magie, qu’on utilise le plus souvent dans le jeu, est le mode le plus détaillé : au fur et à mesure que vos héros s’améliorent, leurs attaques magiques se débloquent et prennent de la puissance. Ainsi, Natsu verra son fameux « Poing d’Acier du Dragon de Feu » se développer au fil de l’histoire et des attaques puissantes comme « Fournaise du Lotus pourpre » apparaître. Une seule chose : faites attention à votre barre de magie qui pourrait descendre assez vite. Le mode défensif est lui présent pour positionner un personnage en défense, donc plutôt classique et clairement, sauf un ou deux combats un peu difficile, ce mode n’est jamais utilisé. Enfin, les modes super-pouvoir et collaboratif pour faire des chaînes sont peut-être le réel point intéressant dans ce tour par tour.

Au-delà de la jauge de magie utilisée pour les attaques magiques, une autre jauge peut s’activer en fonction de vos attaques sur chacun des personnages présents dans l’équipe: si cette dernière se remplit, une super attaque imparable se déclenche grâce aux points de magie. Une autre jauge se remplit petit à petit au fur et à mesure qu’avance le combat, une fois pleine, une chaîne peut se créer : cela veut dire que vous pouvez utiliser un super combo réalisé à partir de plusieurs attaques des personnages présents dans votre équipe, quelles soient cette fois magique ou non. Le but est de faire un maximum de dégâts : si vous êtes en pleine nature, certains endroits ont en effet besoin d’un nombre de dégât particulier pour révéler des coffres au trésor avec des objets sympa à l’intérieur.

Le colisée de l'arc des Grands Jeux Magiques sur Fairy Tail le jeu

KODANSHA Ltd.©Hiro Mashima,KODANSHA/FAIRY TAIL Committee,TV TOKYO ©KOEI TECMO GAMES CO., LTD. The KT logo is a registered trademark of KOEI TECMO HOLDINGS CO., LTD

L’autre stratégie consiste à agir en fonction des ennemis qui vous font face, comme pour les Atelier, soit vous allez au-devant des ennemis afin d’avoir l’initiative au premier tour, soit ce sera l’ennemi qui ira vers vous et aura l’ascendant. Ensuite, comme dans beaucoup de jeux, les ennemis seront plus ou moins faibles face à certaines attaques : en particulier les attaques magiques qui se font sur des zones bien particulières que vous apercevez avant de lancer l’attaque. Ainsi vous pouvez choisir de combattre un ennemi précis, ou tout un groupe.

Pour résumer, vous incarnez Natsu et sa clique et au fil de l’aventure vous débloquez toutes leurs attaques phares présentes dans la série. Vous pouvez également switcher au niveau du personnage meneur : si vous êtes un fan de Lucy, vous pouvez ainsi la choisir. Afin de donner toutes les chances à vos héros, vous pouvez également les équiper d’objets, soit récupérés dans le jeu, soit construits avec Reby, afin de booster leurs capacités. Au fur et à mesure que vous avancez dans l’histoire, vous découvrirez donc ces différents coups spéciaux cités plus haut, et améliorerez vos techniques.

Si vous vous y prenez bien, en montant les rangs de vos personnages, vous pourrez même changer leur vêtement : un peu de fan-service n’a jamais tué personne, n’est-ce pas ? L’objectif principal du jeu est donc de redresser le rang de votre guilde pour devenir la numéro UNE et montez vos personnages pour tenter d’obtenir le tant convoité, rang S. Pour cela, une douzaine de personnages sont jouables et utilisables à la fin du scénario principal, d’autres se débloquant avec les différents DLC. On parvient vers ce fameux rang S en suivant l’histoire principale et en surmontant les difficultés auxquelles font face nos héros : comme dans la série en somme.

Allez, l’équipe ne pouvait pas finir ce test sans vous parler de la bande-son : un véritable bonus qui fait un bien fou. Pourquoi ? Car les musiques reprennent les musiques de l’anime, les thèmes principaux de ce dernier. Autre bonus façon fan-service ? Le doublage : ce sont exactement les voix des seiyuu de l’anime que l’on retrouve ici ! Donc vous aurez la vraie voix de Natsu, la vraie voix de Lucy, de Happy, Erza, Gajeel etc. Bref, l’immersion est bien présente au-delà du chara-design respecté, grâce à l’univers bien reproduit, et la musique épique fidèle à l’anime ! C’est peut-être l’un des rares jeux où le son n’a pas été coupé durant le test, car c’était un petit plaisir de s’enivrer musicalement, bien sûr.

Finalement, le jeu Fairy Tail est fait pour les fans, c’est indéniable. Au-delà du gameplay qui aurait pu être un peu plus complexifié, on a une histoire intéressante, une évolution des techniques et des personnages, un peu rapide mais cohérente au vu de la durée de la campagne principale. Et on offre également aux joueurs la possibilité de continuer de faire grandir les personnages après cette dernière. Dans l’équipe on valide donc car on passe un bon moment et c’est le principal pour un tel jeu !

Pour plus d’information sur le jeu, rendez-vous sur le site officiel du jeu. Ou sur le site officiel japonais également.

Charlène Hugonin

Rédactrice à Journal du Japon depuis quelques années, je suis un peu une touche-à-tout niveau mangas, anime et culture. Mais j'ai une jolie préférence pour tout ce qui a trait à la gastronomie japonaise, et ce qui tourne autour et même le sport ! Peut-être pourrons-nous même en parler ensemble ?

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