Lupin III : The First – Le retour réussi à l’écran du gentleman cambrioleur !

Après la sortie inédite en 2019, dans les salles obscures françaises, du Château de Cagliostro de Hayao MIYAZAKI et du Secret de Mamo, la saga Lupin III revient cette année en force en France avec un premier long-métrage en image de synthèses, Lupin III – The First écrit et réalisé par Takashi YAMAZAKI. Le gentleman cambrioleur est de retour (dès demain dans toutes les bonnes salles de cinéma) mais pas pour vous jouer un mauvais tour : la rédaction a adoré et vous dit pourquoi il ne faut surtout pas rater ce film qui réunit toute la famille…




A la recherche du journal de Bresson et le mystère de l’Eclipse

Lupin III repart à l’aventure en France, le pays de son illustre grand-père, Arsène Lupin. Il s’associe à la jeune Laëtitia pour voler le journal de Bresson, un trésor que même Arsène Lupin n’a jamais réussi à dérober, dit-on. Le journal est protégé par un mécanisme impénétrable et donnera du fil à retordre au gentleman cambrioleur qui aime prévenir ses victimes avant sa visite. Notre héros n’est pas le seul à vouloir le précieux livre du professeur Bresson, qui révèle l’emplacement d’une arme dévastatrice. Le film d’une heure et de demie promet donc de l’action décalée et des gags, des courses poursuites, des escapades aériennes, de l’évasion spectaculaire comme Lupin en a le secret…

Lupin III avec le journal de Bresson et Laëtitia

Lupin III avec le journal de Bresson et Laëtitia ©TMS Entertainment

Une bonne dose d’action pour toute la famille avec la clique de Lupin III

L’un des points forts du film est de pouvoir réunir toute la famille, que l’on connaisse ou non la série Lupin III. En effet, cet opus n’est pas une suite mais bel et bien un nouveau film qui fait référence au personnage principal du film. Lupin III est le petit-fils d’Arsène Lupin (la 3e génération donc), tandis que « The First », dans le titre, souligne qu’il s’agit du premier film en 3D. Le gentleman cambrioleur est bien entouré pour résoudre le mystère de l’Eclipse avec ses fidèles acolytes : Jigen, l’as de la gâchette ; Goemon, samouraï des temps modernes qui manie le sabre comme personne ; la pétillante et manipulatrice Fujiko… Sans oublier l’inspecteur Koichi Zenigata qui ne cesse de poursuivre Lupin III et sa bande. Dès la scène d’introduction et sa course poursuite, le ton est donné : le spectateur n’aura pas le temps de s’ennuyer avec de l’action menée tambour battant !

Tous les ingrédients d’un bon film d’aventure sont réunis : gadgets à la James Bond ; le temps qui presse à la Mission Impossible ; exploration de grotte avec pièges à la Indiana Jones et Les Aventuriers de l’Arche Perdue ! L’humour n’est pas en reste avec les acrobaties, gags et déguisements de Lupin : les méchants nazi participeront aux éclats de rire (des petits et des grands) dans les salles obscures. Même si le développement du film et la fin heureuse seront peut-être un peu trop faciles à anticiper pour les plus âgés, le film se veut simple et abordable pour tous, une bulle bienvenue pour oublier pendant au moins deux heures le coronavirus et la crise que nous traversons actuellement.

Lupin III accompagné de ses acolytes Jigen, Goemon et Fujiko avec l'inspecteur de police

Lupin III accompagné de ses acolytes Jigen, Goemon et Fujiko avec l’inspecteur de police ©TMS Entertainment

Le passage de l’animation traditionnelle au choix de la modernité et de la 3D aurait pu faire peur aux fans du gentleman cambrioleur mais, soyez rassurés, TMS Entertainment et le réalisateur ont clairement bien travaillé… Le résultat a de quoi rivaliser et ne pas rougir face à des productions Pixar de qualité et reconnues dans le métier de l’animation en images de synthèse. La modélisation des personnages est vraiment réussie sans que l’on aie perdu le charme des séries 2D de notre enfance ! Assez réalistes tout en gardant des expressions du visage exagérées, on se régale devant les gags de type cartoon et les pitreries de Lupin (la scène du début sur le toit fait fort et annonce dès le départ la couleur !).

Lupin III qui fait le singe sur le toit

Lupin III qui fait le singe sur le toit ©TMS Entertainment

Innover sans trahir l’héritage de Monkey Punch

Dans cette morosité ambiante, sur fond de crise sanitaire du Covid-19, le film familial est un bon moyen de retourner au cinéma. Parmi les messages du film on y retrouve plein de bons sentiments et des valeurs comme la transmission ou la persévérance. Si Lupin est un voleur, c’est un héros finalement bienveillant et Laëtitia a elle aussi hérité des talents d’archéologue de son grand-père. Ce premier film en 3D s’inscrit lui aussi en digne héritier de la saga créée en 1967 par Monkey Punch disparu l’année dernière, permettant à la saga de passer un nouveau cap et d’étendre son public potentiel, mais sans trahir l’essence des personnages ou de la licence : le réalisateur Takashi YAMAZAKI et son équipe reprennent clairement tous les ingrédients qui font de Lupin le gentleman cambrioleur que l’on connait depuis 50 ans, tout en le modernisant avec la CGI.

Katō Kazuhiko alias Monkey Punch (Photo de Crunchyroll)

Au Japon, le petit-fils d’Arsène Lupin est une star qui a eu droit à pas loin de 9 mangas (sur une période s’étalant de 1967 jusqu’à aujourd’hui et dont les sériés Lupin III H, Neo M, Shin Y sont toujours en cours), 6 animés, presque 30 téléfilms (à raison d’un film chaque année), une dizaine de films d’animation et 4 OAV. En France, cela a été plutôt compliqué et tout n’est pas encore disponible en français… En effet, le mangaka n’avait pas jugé bon de négocier avec les ayants droit de Maurice Leblanc la permission d’utiliser le nom de Lupin. C’est ainsi pour cela que l’on connaît plus dans l’Hexagone Lupin sous ses premiers noms (Edgar de la Cambriole, Vidocq, Rupan III ou Wolf). Ce n’est qu’en 2012, 70 ans après la mort de l’auteur français pour que son œuvre tombe dans le domaine public, que le nom original de Lupin III (pour la série comme pour le nom du héros) a pu être utilisé dans le monde entier (et plus seulement au Japon).

Quelques Français ont rencontré le gentleman cambrioleur pour la première fois au cinéma avec Le Secret de Mamo en 1981 : à cette époque, l’animation japonaise est loin d’être populaire et n’a pas encore reçu ses lettres de noblesse. Le succès arrivera avec la deuxième série télé diffusée sur FR3 à partir de 1985 et baptisée Edgar, détective cambrioleur. A chaque série animée, Lupin porte une veste d’une couleur différente. Les fans repéreront dans le film la couleur rouge que portait Lupin dans la série de leur enfance !

Edgar le détective cambrioleur à Lupin III, le gentleman cambrioleur qui n'a pas pris une ride !

D’Edgar le détective cambrioleur à Lupin III, le gentleman cambrioleur n’a pas pris une ride ! ©TMS Entertainment


Vous l’aurez compris : Lupin III et toute sa clique vous attendent dans les salles obscures dès demain ! Au programme : un bon film pour toute la famille avec des scènes d’action bien réalisées, de l’humour avec un Lupin III qui conserve ses mimiques malgré les images de synthèse, et continue ses singeries défiant la gravité et les lois de la physique pour notre plus grand bonheur… Que l’on soit fan depuis la série animée diffusée sur FR3 dans les années 1980 ou que l’on appartienne à la nouvelle génération qui ne connaît pas encore le gentleman cambrioleur, Lupin III The First est LE film à voir de la fin 2020 !

David Maingot

Responsable Culture à JDJ et passionné de la culture et de l'histoire du Japon, je rédige des articles en lien avec ces thèmes principalement.

1 réponse

  1. 7 octobre 2020

    […] parce que nous ne lancerions pas dans un concours sans raison, voici un extrait de notre critique parue hier, avec quelques arguments qui justifie le déplacement  : « Tous les ingrédients d’un […]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...

Verified by MonsterInsights