Shaman King (2021) : le remake tant attendu débarque sur Netflix ce 9 août !
C’est 20 ans après la première série animée que le remake de Shaman King annonce le grand retour du shônen de Hiroyuki TAKEI. C’est en 2001, au Japon, que fut diffusé le premier épisode de ce titre phare du début des années 2000 ! Adaptée du manga éponyme, il faudra attendre 2003 pour qu’elle débarque à la télévision française sur la chaîne Fox Kids (ancien nom de la chaîne Jetix). Shaman King est ainsi devenu un titre que nombre d’entre nous a pu connaître bien jeunes… Cependant, il est malheureusement rapidement devenu un vague souvenir, laissant sa place à des titres devenus aujourd’hui incontournables comme Naruto, Bleach ou One Piece.
2020 nous a permis, à nous Français, de nous replonger dans le manga grâce à la Star Edition de Kana ainsi que la publication des titres Shaman King Flowers et Shaman King The Super Star. Mais c’est cette année que le titre revient définitivement sur le devant de la scène : le remake de 2021 fait sa grande sortie internationale ce 9 août sur Netflix ! L’occasion pour Journal du Japon de se pencher sur cette nouvelle adaptation tant attendue.
provider: youtube
url: https://youtu.be/VzYGqAXfe5g
src: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VzYGqAXfe5g?feature=oembed&wmode=opaque
src mod: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VzYGqAXfe5g?wmode=opaque
src gen: https://www.youtube-nocookie.com/embed/VzYGqAXfe5g
Shaman King : un rapide tour du passé
Cet article se concentre sur la nouvelle adaptation animée Shaman King (2021) et non sur l’histoire de toute la franchise. Nous avions déjà réalisé un papier sur la première série, qui traitait également rapidement du manga. Direction donc notre Souvenirs (jap)animés de Shaman King pour (re)découvrir ce titre plus en détails. Pour autant, tenter d’écrire sur Shaman King sans même faire une rapide présentation risque de poser des problèmes. Alors reposons les bases ensemble : Shaman King est un manga écrit et dessiné par Hiroyuki Takei paru la première fois au Japon en 1998 dans le célèbre Weekly Shōnen Jump.
On y découvre l’histoire de Yoh, un jeune adolescent aux apparences bien normales : un poil flemmard, Yoh rêve d’une vie de tranquillité. Pourtant, il est le descendant d’une des plus grandes lignées de shamans : des humains capables de communiquer avec les esprits qui jouent un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité ignorante de leur existence. Malheureusement pour notre héros avide de tranquillité, Yoh est né à un moment décisif de l’histoire des shamans où tout le monde l’attend aux tournants : le Shaman Fight ! C’est en effet ce grand tournoi, qui ne se tient que tous les 500 ans, qui débouche sur le couronnement du nouveau Roi des Shamans, celui qui régnera sur l’humanité pour les 500 prochaines années.
À son lancement, en 2001 au Japon, la première série animée Shaman King rencontra très rapidement un grand succès. La première adaptation débarqua dès 2003 en France. Composée de 64 épisodes, le rythme de la série a vite rattrapé l’œuvre originale, et le problème de la suite se posa. C’est ainsi que l’on peut la découper en 2 parties bien distinctes : une première assez fidèle au manga, qui a conquis bon nombre d’entre nous ; et une deuxième en roue libre, loin de faire l’unanimité autour des fans…
Mais le titre n’a pas connu ce seul échec. La descente aux enfers s’est doucement enclenchée au fil des années, pour finalement se terminer sur un ultimatum que l’éditeur donna à l’auteur : le titre doit se finir, et vite ! Shaman King, ce titre prometteur, se voit donc boucler au bout de 32 tomes, d’une manière brusque qui a laissé tous ses lecteurs sur leur faim.
Mais en 2020, 14 ans après la parution française du tome 32, l’ultime tome, le 33, est enfin paru en France. Cette bonne nouvelle n’est pas arrivée seule : les droits pour les spins-off ont également été acquis, confirmant tour à tour les parutions de Shaman King Flowers (terminé), Shaman King The Super Star (en cours de parution), Shaman King Crimson (à paraître) et Shaman King Zero (à paraître).
Et pour fêter cette année les 20 ans de la première série, une nouvelle adaptation animée Shaman King (2021) débarque sur Netflix ce 9 août. Ce remake du studio d’animation Bridge, particulièrement attendu par tous les fans de la première heure qui avaient assisté au triste destin de la série, ne passe pas inaperçu. Shaman King est de retour, et on en entend parler !
Que vaut ce remake ?
Un chara-design irrégulier
La première chose que l’on regarde lorsqu’une adaptation animée est dévoilée, c’est bien évidemment le graphisme et tout particulièrement le chara-design. Si les premières images dévoilées étaient prometteuses, on se rend rapidement compte des quelques irrégularités qui viennent entacher le travail. Le chara-design de Shaman King (2021) semble se rapprocher des traits du dessin de Hiroyuki Takei à la fin de son œuvre : des personnages filiformes et des traits fins. Pourtant, parfois, les proportions sont hasardeuses : têtes ou mains trop grosses ; petits bras ou petit corps… On s’étonne d’un rendu si irrégulier qui donne un côté presque enfantin à certains passages. Un étonnant constat qui s’oppose d’emblée avec les traits travaillés apportés aux personnages. C’est ce contraste entre les scènes « ratées » et les plus réussies qui apporte un côté incohérent et préjudiciable à cette version de 2021.
La seconde (mauvaise) surprise est à chercher plutôt du côté de l’identité des personnages. Prenons l’exemple d’Anna. Personnage emblématique du titre, elle est une jeune blonde aux yeux noirs et aux cheveux courts, au carré. La voici dorénavant les yeux dorés et les cheveux longs. Un changement qui peut paraître anodin, mais qui retire toute l’identité du personnage, puisque c’est bien le chara-design qui caractérise les personnages. Même constat capillaire pour Horohoro qui a maintenant des rouflaquettes particulièrement proéminentes, lui donnant une allure bien différente de celle qu’on lui connaissait.
Néanmoins, on pourrait justifier ce choix par l’évolution du dessin du mangaka qui a lui-même apporté certains changements à ces personnages au fil du temps, puisqu’en effet si Anna a des yeux de jais dans les premiers tomes, ceux-ci s’éclaircissent sur la fin, comme ses cheveux qui poussent au fil de l’aventure. On pourrait donc faire un parallèle assez simple entre la première adaptation animée qui se calque sur le style du début du manga, et cette seconde adaptation qui se calquerait plutôt sur le style de la fin.
Anna et Horohoro dans l’adaptation animée de 2001
Anna et Horohoro dans l’adaptation animée de 2021
Ces différents constats font ressortir une impression générale assez quelconque de personnages bien moins charismatiques que ceux de la première série. Mais est-ce dû à un mélange de tous ces petits détails ou à une mauvaise foi dictée par la nostalgie de l’enfance ? Là où, avant, on pouvait reconnaître les personnages de Shaman King à leur forte identité et différence par rapport à d’autres animés. Aujourd’hui, cela n’est plus si marquée tant tout est devenu lisse et classique. Il est indéniable que les couleurs et le soin apporté aux personnages apportent un vent de fraîcheur appréciable, mais cette singularité de la version de 2001 n’y est plus, et elle manque.
Ces changements ont sans doute été apportés pour moderniser la série et l’adapter aux goûts et aux habitudes du public actuel. À tord, en perdant son identité propre et sa personnalité, ou à raison, en permettant de faire rentrer la série dans les standards du moment, selon les points de vue. Néanmoins, il est tout à fait probable que cette gêne n’aurait pas été aussi marquée si un deuxième élément perturbant n’était pas venu titiller les lecteurs de l’œuvre originale et les téléspectateurs de la première heure : le rythme !
Un rythme effréné
Au revoir les scènes de vie dans la maison de Yoh et Anna, les entraînements de l’enfer, la rencontre délirante entre Yoh et Horohoro… Shaman King (2021) n’a pas le temps avec ces « niaiseries » : on va dans le vif du sujet, et vite ! La couleur est annoncée dès le premier épisode. Là où la première adaptation prenait deux épisodes pour introduire l’histoire et présenter Amidamaru et Mosuke, cette nouvelle adaptation condense le tout en un seul épisode. Ce constat se répète tout au long de cette première saison. La différence de rythme est flagrante : le Shaman Fight débute dès le cinquième épisode, tandis qu’il fallait arriver à l’épisode 13 pour l’introduire dans la version de 2001. Tout va donc 2 fois plus vite. Et si l’on compare avec l’œuvre originale, le constat est encore plus déroutant : le lancement du Shaman Fight n’intervient qu’au tome 4. Cela fait donc 5 épisodes pour couvrir 4 tomes.
Ce rythme frustrera sans doute les fans de la première heure, d’autant plus qu’il met à la poubelle des scènes particulièrement intéressantes comme la rencontre entre Yoh et Horohoro qui marque le début de leur amitié. Cette dernière devient donc difficile à cerner dans cette nouvelle adaptation puisqu’elle semble plus être posée comme un cheveu sur la soupe. Là sans trop savoir pourquoi, qu’on doit accepter sans trop se poser de question. Ce choix se justifie très certainement par la volonté de coller plus au manga qu’à la première adaptation, puisque dans l’œuvre originale leur rencontre se déroule bien lors des qualifications du Shaman Fight. Pour autant, la pilule est difficile à avaler : on souhaite nous proposer une animation plus fidèle au manga, mais sans respecter le rythme de ce dernier.
Difficile donc de se positionner face à cette nouvelle adaptation animée : oui on suit la trame du manga, mais non on ne suit pas son rythme. On peut certainement expliquer ce choix par plusieurs facteurs. Tout d’abord, au début des années 2000, les animés qui traînaient en longueur étaient très courants. La première adaptation animée de Sailor Moon en est un parfait exemple, parmi tant d’autres. Ce standard n’est aujourd’hui plus d’actualité, puisqu’il était à l’époque en place pour retarder le moment où la série rattraperait le manga. C’est ce qui est arrivé avec Fullmetal Alchemist où sa première adaptation animée a pris une route scénaristique complètement différente et inédite. Ensuite, on peut supposer que les producteurs, le studio Bridge, ont fait le choix de ne pas s’attarder sur le début du titre, nécessaire à la présentation des personnages et de l’univers, pour s’attaquer au plus vite au vif du sujet qu’est le Shaman Fight et proposer ainsi rapidement des scènes exclusives en animé aux fans de la première heure.
Pour autant, que les raisons soient bonnes ou mauvaises, 5 épisodes pour couvrir 4 tomes reste un ratio alarmant qui pose des questions. Néanmoins, il n’est pas évident que ces changements choquent les nouveaux arrivants dans l’univers de Shaman King. Si cette nouvelle version fait découvrir l’œuvre à de nombreux téléspectateurs (ce que l’on espère), il y a peu de chances pour que ces différents éléments leur apparaissent comme perturbateurs. C’est plutôt à ceux qui ont connu il y a 20 ans le titre que la question suivante se posera : qu’est-ce qu’on pense finalement de cette nouvelle adaptation animée ?
Shaman King (2021) : on aime ou pas ?
Il serait mentir de ne pas dire que le constat est plutôt mitigé. Difficile de s’attacher à l’histoire et à ses personnages quand tout se déroule à vitesse grand V. Pour autant, il est compliqué de se positionner sur cette nouvelle adaptation animée et d’y apporter un regard objectif lorsque Shaman King a été un titre phare de son enfance.
On regrette bien évidemment le choix du rythme. Reprendre une série à 0 pour ne pas la chouchouter… On peut aisément se sentir frustré et voir ça comme un gâchis. Partir dès le départ sur un nombre d’épisodes inférieur à la première adaptation sachant qu’elle ne couvrait pas l’œuvre entière ne présage rien de bon. Si l’on compare avec Fruits Basket, dont la nouvelle adaptation (2019) s’est terminée il y a peu, on observe 55 épisodes pour 23 tomes pour le manga. On peut faire le même constat avec Fullmetal Alchemist Brotherhood (2009), la seconde adaptation de Fullmetal Alchemist (2003), avec 64 épisodes pour 27 tomes. Ce choix de 52 épisodes pour 33 tomes (dont un tome double) annonce donc tout de suite une couleur plutôt trouble. On sent que Shaman King est un titre qui s’est terminé il y a plus de 10 ans et qu’il ne fait pas partie des cartons du moment… Qu’il n’est plus dans la hype, mais qu’on peut encore lui faire tirer quelques revenus grâce à la vente de produits dérivés découlant de cette nouvelle adaptation animée. En effet, rappelons-le : l’industrie de l’animation n’est plus très bonne et affiche des chiffres en baisse continuelle malgré les immenses succès tel que celui du film de Kimestu no Yaiba. Ce n’est donc pas une adaptation animée qui va permettre de renflouer les caisses mais plutôt tout ce qui va en découler, comme les produits dérivés et les nouveaux mangas type spin-off.
Pour autant, bien que le rythme perturbe, il est en revanche très appréciable de voir des scènes jusqu’ici exclusives au manga prendre vie sur nos écrans. Le début du Shaman Fight marquait pour la première adaptation animée le début de la dégradation de l’anime face à l’œuvre originale. Et c’était à partir de là que les téléspectateurs avaient décroché face aux tournures hasardeuses des évènements qui perdaient l’âme de Shaman King (voir notre critique Souvenirs (jap)animés citée plus haut). La saison 1, disponible sur Netflix depuis ce 9 août 2021, se termine plus ou moins au même endroit que la fin de la première partie de la première adaptation animée. La prochaine saison sera donc le début de ce que nous n’avons pas pu voir à l’écran il y a 20 ans.
Un deuxième constat très positif et pas des moindres : c’est l’équipe de doublage français de la première heure qui est au rendez-vous pour ce remake ! On retrouve ainsi avec grande nostalgie les voix françaises de l’époque de Yoh et Hao (Taric Mehani), Manta (Nathalie Homs), Amidamaru (Frantz Confiac), Anna (Nathalie Bienaimé), Horohoro (Benjamin Pascal), Ren (Olivier Korol), Faust VIII (Stéphane Ronchewski)… En somme, tous les personnages principaux (à l’exception de Ryu qui est maintenant doté d’une voix plus grave). Un plaisir qui n’a pas de prix, et un effort qu’on ne peut qu’applaudir.
En conclusion, on pourrait dire que chez les fans on aura un sentiment partagé entre la frustration causée par les erreurs de cette nouvelle animation et l’envie de découvrir ce que la suite nous réserve. Cette première saison de Shaman King (2021) offre donc un goût mitigé mais bien évidemment plus qu’apprécié pour les fans de la première heure qui voient enfin le titre revenir sur le devant de la scène. Espérons donc que la suite sera à la hauteur de nos attentes puisque maintenant que l’on approche des scènes inédites en animé, l’amélioration du rythme est toujours possible et peut-être que la suite viendra rééquilibrer le tout.
Alors même si le constat est ici en demi-teinte, le plaisir de retrouver nos shamans préférés est bien évidemment présent. Shaman King (2021) est donc accueilli avec plaisir, et la suite se fait déjà attendre !
Ajouté dans ma liste mais pas encore visionné je vais me laisser tenter je pense .
Sur un sujet complètement différent désolé, Je ne sais pas si vous avez une rubrique dédiée, alors je me permets de vous glisser la question dans ce commentaire:
Auriez-vous une ou des bonnes écoles à me conseiller pour commencer l’apprentissage du japonais sur Paris ou le 93 ?
Je suis préinscrit à l’école YUTAKA pour le moment mais les cours ne commenceront que le 9 septembre.
Je suis en train de le visionner, personnellement le chara design ne me gène pas j’aime bien Anna et ses cheveux longs. Ce que j’aime bien aussi c’est que c’est beaucoup plus proche du papier et les personnages ont (presque) tous le bon nom.
Le rythme par contre j’avoue que j’ai été surpris ça s’enchaine très vite et quelqu’un qui n’a pas lu le papier pourrait vite si perdre c’est un bémol
Après le rythme fait que le caractère des personnage n’est pas très bien développé on ressent moins le caractère paresseux et ultra détendu de Yoh pareil pour le coté intello de Manta celui un peu benêt de Horhoro et surtout le sadisme de Anna
Il n’y a pas de personnage inventé de toute pièce ni d’épisode HS c’est bien mais c’est vrai que le rythme est un peu dur à suivre