Le rock japonais est de retour au Hellfest !

Après deux ans d’absence, Hellfest le plus grand festival de metal d’Europe rouvrait ses portes à Clisson, en Loire-Atlantique. Et ce, pour deux week-ends : le premier du 17 au 19 juin et le second du 23 au 26 juin. C’était d’ailleurs l’occasion pour le festival de fêter son 15e anniversaire en grandes pompes, initialement prévu en 2020. 

Lors des premières annonces -fin 2019- du line up du premier week-end, plusieurs groupes japonais étaient annoncés : Crystal Lake, Baby Metal, Maximum The Hormone, MONO & The Jo Quail Quartet et Envy. Néanmoins, seuls les trois derniers ont maintenu leur présence au Hellfest en 2022, ce qui ne les a pas empêchés de donner tout ce qu’ils avaient pour un public en manque. Journal du Japon était sur place et revient pour vous donner ses impressions !

Un week-end caniculaire

Le Hellfest n’a jamais aussi bien porté son nom. En effet, au-delà du beau temps, les festivaliers ont retrouvé un festival placé sous le signe de la canicule, ce qui a pu rendre les choses plus compliquées pour nombre d’entre nous. Heureusement, la direction avait décidé d’autoriser les gourdes personnelles et les pompiers étaient présents pour arroser les metalleux, notamment aux abords des mainstages. 

Les températures n’ont cependant pas empêché certains braves d’aller pogoter devant les mainstages et ainsi de profiter de la moindre note de musique. 

© Photo de Juliet Faure – Ne pas reproduire sans autorisation

Des monstres japonais bien présents

Parmi vous, beaucoup connaissent très certainement le groupe Maximum The Hormone. Et ce particulièrement grâce à ses deux chansons What’s up People ? et Zetsubou Billy que l’on retrouve dans l’anime Death Note.

Mais combien connaissaient Envy ou MONO & The Jo Quail Quartet ? Le rendez-vous est donné sous la Valley et les spectateurs sont nombreux pour ces deux références japonaises. MONO & The Jo Quail Quartet sera le premier à ouvrir le bal à 21 h 35 lors du deuxième jour (samedi 18 juin). 

MONO & The Jo Quail Quartet

© Photo de Juliet Faure – Ne pas reproduire sans autorisation

Véritable pilier du post-rock, le groupe effectue encore ses balances lorsque la foule s’amasse sous la Valley. Le groupe est par ailleurs accompagné du quartet à corde de la célèbre violoncelliste Jo Quail. En dépit de la chaleur et de la fatigue accumulée lors des deux premières journées, l’impatience est palpable. Les fans sont présents, attentifs au moindre mouvement sur scène. 

Le show commencera légèrement en retard, à cause de soucis d’ordre technique qui impacteront la qualité du son. Mais les fans prennent leur mal en patience. Assister à un concert de MONO, en particulier avec The Jo Quail Quartet, est une expérience unique qui se savoure, qui se vit, qu’importe les imprévus. Et c’est à ne surtout pas manquer. 

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Dès les premières notes, nous sommes emportés par la puissance de MONO et par la magie du duo que le groupe forme avec le quartet de Jo Quail. L’acoustique des instruments du quartet répond naturellement, parfaitement aux instruments électriques du groupe japonais. 

La magie opère. Une bulle se crée dans la Valley permettant à chaque fan de profiter de l’instant. De leur côté, les musiciens ne paraissent plus être avec nous. Ils sont partis dans un voyage dont ils sont les seuls à avoir connaissance. Une performance puissante, unique et digne des plus grands poètes. 

MONO est un groupe qui vous marque. Pas seulement pour son énergie, mais pour ce qu’il dégage et pour la magie que sa musique répand. 

Envy

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Ce n’est pas la première fois que le groupe japonais nous fait l’honneur de participer au Hellfest. En effet, ils étaient déjà présents lors du Hellfest de 2019, avant que la pandémie ne décide de mettre la culture sous cloche, mais aussi lors de l’édition de 2015. 

Ce jour-là, ils prennent la suite de MONO & The Jo Quail Quartet sous une Valley remplie à craquer. Tout comme leurs compatriotes, le groupe de screamo post hardcore japonais était particulièrement attendu. Bien que méconnu de la scène française, Envy est une véritable référence de la scène screamo post hardcore, le groupe existant depuis 1992.

Ce soir-là, le groupe ouvrira son set avec Zero, qui suffira largement à entraîner la foule dans son sillage. L’énergie dégagée par le groupe nous fera vivre de véritables montagnes russes, allant parfois jusqu’aux larmes pour certains. Le groupe se permettra même un moment mélodique à la guitare, jusqu’à ce que le chanteur ne vienne briser la quiétude, tout d’abord avec un monologue, puis avec un cri dont il est le seul à en avoir le secret. 

© Photo de Juliet Faure – Ne pas reproduire sans autorisation

Un moment hors du temps qui permettra à chacun des spectateurs d’être en symbiose avec le groupe et leurs émotions. Si MONO est un groupe qui vous marque, Envy, lui, est un groupe qui vit à travers vous. Sa musique fait corps avec votre âme. Les Japonais savent comment vous toucher. Et Envy devient l’un, voire le meilleur concert de cette deuxième journée du Hellfest

Maximum The Hormone

On ne présente plus Maximum The Hormone, véritable phénomène de la scène nippone. Sur le troisième jour du festival, ils ont tapé fort sur la Mainstage 1. Ce concert était le dernier de leur tournée européenne et certains fans avaient pu les voir quelques jours auparavant au Trianon, à Paris. 

Comme à leur habitude, le groupe de nu metal japonais ne fait pas dans la dentelle et s’approprie son terrain de jeu éphémère. Les fans sont ravis. Maximum The Hormone fait partie de ces groupes que l’on attend avec impatience, car on sait qu’ils vont tout donner. 

Et ç’a clairement été le cas. Leur musique, réputée lourde, rythmée, agressive, a secoué absolument tout le monde. Durant 50 minutes, les fans se sont tout simplement lâchés entre les pogos, les wall of death ou même les slams. Des interactions que les Japonais adorent et qui ne sont pas présentes au Japon. 

On aurait voulu que le show de Maximum The Hormone ne cesse jamais, mais nous le savons : le groupe adore venir en Europe et nous les reverrons !

Vous l’aurez compris, en dépit de deux annulations, le Japon a montré que, lui aussi, savait faire du metal et pas qu’un peu. De plus en plus de groupes gagnent en puissance et sont originaires du pays du Soleil Levant, il ne fait donc aucun doute que le Hellfest devrait, à l’avenir, en accueillir davantage en ses terres sacrées du rock. 

Juliet Faure

Tombée dans la culture japonaise avec le célèbre "Princesse Mononoké" de Miyazaki, je n'ai depuis jamais cessé de m'intéresser à ce pays. Rédactrice chez Journal du Japon depuis 2017 et Responsable de la section Jeux Vidéo depuis peu, je suis devenue la yakuza de l'équipe. Plutôt orientée RPG et Seinen, je cherche à aiguiser de nouvelles connaissances aussi bien journalistiques que nippones.

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