Les animes de l’hiver 2024 : Frieren, Solo leveling, Bucchigiri?!, Shangri-La Frontier….

Alors que la saison d’hiver est à présent bien entamée, il est temps de se pencher sur les séries marquantes de ce début d’année. Avec au programme trois séries originales, chose de plus en plus rare dans le contexte de production actuel, qui plus est produites par des studios de renoms : Bones, Mappa, ou supervisées par un vétéran du milieu des animes de mecha. Pour se réconforter avec des séries cocooning, on se tournera ensuite vers le cour 2 de Frieren dont nous détaillerons les décors, ainsi que la délicatesse d’A sign of Affection. Les amateurs de shonen nekketsu ne seront pas non plus en reste, avec la suite de série culte ou bien le tant attendu Solo Leveling. Enfin nous terminerons par l’incontournable fournées d’isekai et assimilés : que l’on soit transféré dans un monde parallèle, ressuscité ou bien qu’il soit seulement virtuel, tout y est !

Sommaire (accès rapide)

Les productions originales

Les séries cocooning

Les shonen pur jus

Isekais : tensei, ten’i et VRMMO

Les productions originales

Metallic Rouge : un retour au source de Bones dans l’air du temps

par Elliot Tetedoie

Les amateurs de top opening de la saison n’ont sûrement pas loupé le générique d’ouverture groovy de Metallic Rouge. Mais il serait dommage de s’arrêter à cette introduction, tout aussi bien réussie qu’elle soit. Metallic Rouge est un nouveau projet original du studio Bones, produit pour fêter les 25 ans de l’entreprise. Un anime d’envergure qui a toutes les cartes en main pour séduire les fans de science-fiction.

Le mot “source” dans le titre de cette chronique n’est pas dû au hasard.. Certes Bones a produit quantités de grands classiques des séries de science-fiction originales (Eureka Seven, Star Driver, Space Dandy, …), mais, quand l’on remonte aux véritables sources du studio, deux noms (parmi tant d’autres !) peuvent apparaître : Cowboy Bebop, série culte de Sunrise sur laquelle se sont réunis les futurs membres de Bones, et RahXephon, deuxième série télé 100% originale du studio. Derrière Metallic Rouge se trouvent, pour simplifier, deux personnes clefs de ces deux séries. Tout d’abord Toshihiro KAWAMOTO, chara-designer de Cowboy Bebop qui reprend ce même rôle sur Metallic Rouge. Ensuite Yutaka IZUBUCHI, designer de renom ainsi que créateur et réalisateur de RahXephon qui s’est occupé de la création du vaste univers de Metallic Rouge et est également co-responsable du déroulement du récit. 

Le monde de Metallic Rouge met en scène un futur très lointain, où des robots humanoïdes, les Nean, ont été créés par les hommes pour résister à une invasion extra-terrestre lors d’un immense conflit intergalactique qui fait désormais partie des livres d’histoires. Désormais, les hommes et les robots cohabitent dans une société qui, en surface, semble être en paix. Pourtant, des tensions subsistent et les deux héroïnes Naomi et Rouge sont chargées de tuer les Nean terroristes opposés au gouvernement. Discrimination homme/robot, reflexion sur ce qu’est ou non la vie et l’individu, soyez prêt à trouver dans Metallic Rouge tous les thèmes chers à la science-fiction robotiques depuis Asimov. Le parallèle avec la science-fiction internationale est d’ailleurs intéressant : il y a quelques mois sortait en France un véritable chef d’oeuvre d’animation de science-fiction : Mars Express ; lui aussi articule robot, enquête policière style film noir et voyage entre la Terre et Mars. Un hasard du calendrier pas si anodin, quand la progression des techniques d’intelligence artificielle sont sur toutes les lèvres.

Le duo d’héroïne n’est pas sans rappeler le succès récent de Lycoris Recoil (A-1 Pictures), mais cette dynamique n’est pas non plus étrangère au studio Bones : le réalisateur de Metallic Rouge, Motonobu HORI, a fait ses premières armes en réalisation sous la houlette de Shin’ichirô WATANABE, en mettant en scène un autre duo d’héroïne sur Carole & Tuesday. Une dynamique classique, portée par une esthétique tokusatsu lors des transformations des Gladiator, Nean pouvant adopter une forme guerrière sertie d’une armure. Rien d’étonnant quand on sait que les designs ont été créés par Tamotsu SHINOHARA et Takayuki TAKEYA, deux designers ayant officié sur de nombreuses séries Kamen Rider en tant qu’illustrateur ou designer d’armure et de créatures. Une touche tokusatsu servie par un effort sur la fluidité et le spectaculaire des scènes d’action.

Tous ensemble ! BRAVEEEERN

par Elliot Tetedoie

Brave Bang Bravern a surpris beaucoup de monde avec son ton décalé, à mi-chemin entre le réalisme militaire du Real Robot et l’extravagance héroïque du Super Robot. Une série hybride derrière laquelle se trouve un homme, l’animateur, mecha-designer et réalisateur Masami ÔBARI qui depuis les années 80 a navigué sans cesse entre ses deux genres et qui délivre avec sa nouvelle série, tout son amour pour le genre de l’anime de robot au sens large.

cover de l'anime avec personnages
Yūki Bakuhatsu Bān Bureibān©CygamesPictures/Crunchyroll

Prenons par exemple le cas de Bravern, le robot principal sentient et que trop amoureux (ou en tout cas très incontestablement attiré) de Ao Isami. Son apparence et son caractère citent sans se cacher les robots des séries Yûsha (Brave en anglais…comme quoi), fameuse franchise d’anime de robot pour enfant des années 90 sur laquelle ÔBARI a beaucoup travaillé. Mais des robots géants aux transformations incongrues et à l’énergie débordante de la sorte ne peuvent que détonner dans le monde d’apparence si réelle de Brave Bang Bravern, où même si il y a des robots type mobile suit, ces derniers sont lourds et peu agiles. Eh bien oui ! Mais Bravern s’adapte. Par exemple, une transformation de robot du style Brave ne saurait se passer du logo qui s’affiche derrière le robot et d’une insert song entrainante pour donner une prestance sans égale à ce dernier et graver le titre et l’hymne de la série dans le cerveau des petits enfants. Eh bien Bravern ne déroge pas à la règle : le logo de la série ainsi que sa musique attitrée apparaissent sans faute derrière lui. Mais cela n’aurait aucun sens dans la diégèse de l’œuvre ? Aucun souci, Bravern est équipé d’un projecteur de logo et sa musique thème est jouée par les enceintes de son cockpit. Quant aux super techniques, cela va sans dire que le pilote doit les hurler à plein cœur pour qu’elles fonctionnent.

Ces clins d’œil humoristiques n’enlèvent rien à l’efficacité de la mise en scène de l’histoire qui, malgré un inévitable accent militariste, progresse en intensité dans la reconquête de la Terre contre l’invasion alien par les survivants. Brave Bang Bravern montre encore une fois, que malgré les réticences des fans “à l’ancienne”, la 3D a aujourd’hui toute sa place et son intérêt pour rendre possible et agréable à l’œil les mouvements des robots géants. Un anime qui fonctionne très bien dans son mélange entre un récit épique, voire surprotéiné, de robot géant et une parodie décomplexée du genre mais plein d’amour et de respect pour le genre.

Yūki Bakuhatsu Bān Bureibān ©CygamesPictures/Crunchyroll

Dernier aspect inévitable de Brave Bang Bravern qui peut faire pencher la balance pour certains : son penchant Boy’s Love 100% assumé. Les designs des personnages masculins, notamment Ao Isami et son camarade américain Lewis Smith, pouvaient déjà mettre sur la voie, mais le visionnage de l’ending mi-comédie musicale, mi-strip tease viril finit de convaincre. Dans Brave Bang Bravern l’amitié et la rivalité virile peut à tout moment se transformer en un amour aussi fort que celui qu’éprouve Bravern pour Isami. Cette relation peut d’ailleurs être le premier point de départ du Boy’s Love dans Brave Bang Bravern mais il n’est jamais bon d’assigner un genre à un robot géant alien. La présence de tension homosexuelle masculine dans un anime de robot peut surprendre au premier abord mais n’est pas révolutionnaire pour autant. Le public féminin japonais, auquel ce type de représentation est en premier lieu adressé, suit et soutient le succès du genre depuis son origine. Des couples de personnages, comme Char Aznable et Amuro Ray de Gundam ou bien Lelouch Lamperouge et Suzaku Kururugi, ont embrasé et embrasent encore l’imagination des fans adeptes de shiping en tout genre. 

Bucchigiri?! : quand les BG montrent les poings !

par Tatiana Chedebois

Bucchigiri?! est un anime original réalisé par Hiroko UTSUMI (SK8, Free!!, Banana Fish) et scénarisée par Taku KISHIMOTO (91 days, Haikyuu, Fruits basket). Ce dernier est plus habitué aux adaptations, c’est sa première série originale en duo avec UTSUMI. Produit par le studio MAPPA, le studio a recruté pour l’occasion une belle brochette d’animateurs chevronnés. Côté direction artistique c’est la talentueuse Suzuki KURUMI (Jujutsu kaisen 2e saison, IRODUKU, The Aquatope on White Sand) qui nous offre une vision entre deux monde très classe.

Arajin Tomoshibi retrouve un vieil ami du lycée, Matakara Asamine. Ces retrouvailles prennent une tournure inattendue lorsqu’ils se retrouvent mêlés dans une bagarre avec les pires voyous de la ville. Cette dernière est un mélange entre une ville japonaise et un conte des mille et une nuit. D’ailleurs chaque personnage a un nom qui y fera référence. Arajin c’est Aladin, son comparse Senya (sen = mille) c’est « les 1001 nuits », etc. Je ne suis pas bien sûre de capter la moitié des références, alors amusez-vous à les trouver !

©Bucchigiri?! Production Committee/MAPPA

C’est un du grand n’importe quoi avec un sous-texte absolument parfait pour les fujoshi (fan féminine de Boys’ love) et fudanshi (fan masculin de boys’ love) friands de muscles et… de ship. Oui, non, mais on ne me l’a fait pas. C’est clair depuis le premier épisode tout est fait pour enflammer l’imagination de tout le monde ! On ne sait pas vraiment comment ça va se terminer, et l’histoire n’avance pas très vite, c’est assez inégale de ce point de vue. Mais visuellement c’est très sympa et les séquences d’animation sont sublimes et l’univers est attractif (non, je ne pense pas qu’aux torses musclés). Peut-être que ça fait passer les faiblesses du scénario. Peut-être. Le générique de début Sesame de Kroi est entraînant et je l’écoute en boucle, quant à celui de fin Love je t’aime de Mahiru Coda, il est mignon aussi.

Bucchigiri?!, c’est une bonne surprise, mais que je trouve bien en dessous de SK8. On en attendait sans doute beaucoup et j’ai été plus surprise par Brave Bang Bravern! qui fait mieux en termes de scénario et de WTF. Bref, Bucchigiri?! c’est sympa, mais on ne saura qu’à la fin si ça sera une tuerie ou un essai raté. 

Les séries cocooning

Frieren : des décors qui détonnent

par Aurore Lpz

Lorsque vous regardez un anime, que remarquez-vous d’abord ? Peut-être la qualité de l’animation, le chara design, ou bien essayez-vous de reconnaître quel seiyu se cache derrière un personnage en particulier ? Mais vous arrive-t-il de regarder au-delà de ce qu’il se passe au premier plan ? C’est ce que l’on vous propose de faire aujourd’hui en nous intéressant aux décors de l’anime Frieren, déjà largement plébiscité pour son animation fluide et ses superbes Layout. Il est assez rare que ce sujet soit abordé dans l’animation, trop méconnu, on a vite tendance à penser qu’il suffit, pour qu’un décor soit efficace, qu’il ancre l’histoire dans un contexte spatio-temporel (à moins qu’il ne s’agisse d’un Ghibli ou d’un Makoto SHINKAI.)

Et pourtant, certains animes ont des styles artistiques tellement particuliers, qu’il nous est difficile de les ignorer, ce qui est le cas pour Frieren. La direction artistique est menée par Takagi SAWAKO (Bleach, Blue Lock,…) , suivi par l’équipe du studio Wyeth pour les artboards et Yoshioka SEIKO (Evangelion 3.0, Little Witch Academia, …) au concept art. 

Pour ceux qui, d’ordinaire, ne portent pas trop d’attention aux décors, il faut savoir que les couleurs utilisées habituellement peuvent être très saturées : Un ciel au bleu bien pétant, une herbe radioactivement verte, ou des sols au carrelage super propres et brillants qui scintillent de milles feux. Fort heureusement, Frieren déroge à la règle et nous offre un univers à la fois très coloré et désaturé ! Les ombres sont majoritairement teintées de bleu, violet ou orange, toujours sans trop de saturation. Sans compter que les plans regorgent de détails, de petites pointes de lumières ou d’une alliance de couleur efficace et peu contrastée. Un plaisir pour les yeux de voir ces beaux décors qui, pour une fois, ont été respectés par l’équipe compositing ! La tendance actuelle amenant souvent à avoir la main inutilement lourde sur les flous ou les éclats de lumière.

SOSO NO FRIEREN ©2020 Kanehito YAMADA,Tsukasa ABE / SHOGAKUKAN

Autre point qui ravira les amateurs nostalgiques, les décors sont principalement peints à la main avec une technique bien connue au Japon : La Poster Color. Avec un premier succès en 1963 sur la série Astro le Petit Robot, la technique se popularise à travers le Directeur Artistique des studios Ghibli, Kazuo OGA, dans les années ‘80, cette technique a permis de peindre tous les décors de cette époque, notamment Akira ou Ghost in The Shell pour citer les plus connus. Difficile à maîtriser au début, elle donne une touche très réaliste et authentique quand on sait l’utiliser. Et Frieren en est la preuve grâce à l’expertise des membres du studio de décor Wyeth dans le domaine. 

A sign of Affection : romance et handicap, la série réconfortante de cet hiver

par Tatiana Chedebois

A sign of affection est le dernier manga en date du duo Suu MORISHITA, édité en France chez Akata. Joli succès autant en France qu’au Japon, son adaptation en anime était très attendue.
L’anime est confié au studio Ajia-do (Kakushigoto, Ascendance of a Bookworm) capable du meilleur comme du pire… Le point le plus important étant que les personnages utilisent la langue des signes. Nous sommes vite rassuré car le staff explique sur les réseaux sociaux qu’ils font vérifier l’exactitude des mouvements, et corrigent si besoin jusqu’à ce que ce soit parfait. Et effectivement, ils se sont beaucoup appliqués sur ces passages. Mais pas que. Les regards, les expressions des visages, les couleurs, la façon de parler, tout est retranscrit avec soin. Voir autant d’attention pour l’adaptation d’un titre de romance fait plaisir à voir quand on voir certains animes bâclés ces derniers temps. 

A sign of affection © suu morishita/KODANSHA/Crunchyroll

Mais que raconte A sign of affection ? Il s’agit de la rencontre entre une jeune femme sourde et d’un jeune homme trilingue toujours à la découverte du monde. Comment communiquer ? Comment deux êtres aussi différents peuvent-ils espérer commencer une relation ? Tous les deux ont des projets, des études, des envies, mais dans des mondes totalement différents. Ils vont apprendre à échanger, à s’adapter l’un à l’autre… Tous les deux vont se comprendre assez vite, notamment car Itsuomi est prêt à apprendre la langue des signes ; et de son côté, Yuki n’est pas fermée à la nouveauté, bien au contraire. C’est plutôt leur entourage qui s’inquiète pour eux. A tort bien entendu.
Gravitent autour d’eux, des personnages secondaires dont les histoires sont parfois plus complexes avec des amours à sens unique. 

C’est typiquement un anime doudou. De ceux qui vous remontent le moral quoiqu’il arrive dans votre vie. C’est une romance douce et attachante. Itsuomi, malgré son air froid, est au petit soin avec Yuki. Il ne l’infantilise pas et au contraire il souhaite qu’elle soit forte et indépendante. A sign of affection est donc une adaptation de qualité qui prend soin du matériel original et qui je l’espère fera encore plus connaître le manga.

Les shônen pur jus

Shaman King Flowers : la digne suite de la série culte

par Mick Akutu

Après avoir eu droit au reboot de l’animé Shaman King (écrit et dessiné par Hiroyuki TAKEI) en 2021, voici Shaman King:Flowers, adapté du manga du même nom et suite officielle de Shaman King. Nous y suivons les aventures de Hana Asakura, fils de Yoh et Anna Asakura qui ont autrefois participé au Shaman Fight. Il s’agissait d’un tournoi qui devait décider du nouveau roi des shamans. Nous retrouvons également Amidamaru, le fantôme d’un samouraï légendaire qui, après avoir été le compagnon de Yoh, se retrouve cette fois-ci aux côtés de son fils.

Plus d’une décennie après le couronnement d’Hao Asakura, frère jumeau de Yoh, en tant que nouveau roi des shamans, le monde semble être en paix. Mais la vie d’Hana bascule le jour où elle  fait la rencontre de Yohane Asakura et de sa sœur Luca, membres de la branche secondaire de la famille Asakura en quête de revanche vis-à-vis de la branche principale. Alors que Yoh et Anna sont portés disparus, Hana ne pourra compter que sur Tamao et Ryu, ancien compagnon d’armes de son père, pour faire face à la nouvelle menace qui se profile à l’horizon.

Shaman King : Flowers © 2011 Takei Hiroyuki /Shueisha/2024Shaman King : Flowers Production Comitee

Tout comme le reboot de 2021, Shaman King: Flowers est produit par le studio d’animation Bridge qui a notamment travaillé sur Fairy Tail et Yu-Gi-Oh! Sevens. L’adaptation de l’animé reste très fidèle au manga avec notamment une animation très belle et fluide. Elle souffre par contre du même mal que le reboot Shaman King, à savoir une bande son qui n’arrive pas à sublimer les moments épiques des combats. Shaman King: Flowers reste cependant un animé très chouette à regarder et je ne pourrai que le recommander à tous ceux qui sont intéressés par le l’univers développé dans la série originale.

Solo Leveling : trop vite, trop fort ?

par Mick Akutu

L’animé le PLUS attendu de cette saison d’hiver n’a pas manqué de faire parler de lui, en divisant notamment les fans après la diffusion des premiers épisodes. La hype a-t-elle été au rendez-vous ? Ou au contraire, l’animé n’a-t-il pas su se montrer à la hauteur de ce que l’on nous promettait ? Ce sont les questions auxquelles je vais essayer de répondre ici.

©Solo Leveling Animation Partners

Solo Leveling est un animé adapté du webtoon (écrit par Chugong et dessiné par Dubu) du même nom par le studio A-1 Pictures. Dans un monde où l’humanité doit vivre avec la peur de monstres vivant dans des donjons et menaçant de détruire le monde à tout instant, une poignée de personnes possèdent des capacités spéciales, appelées « les chasseurs », lutte chaque jour afin de vaincre les monstres. Les Chasseurs sont classés du niveau S au niveau E, autrement dit du niveau le plus fort au niveau le plus faible. Jinwoo Sung est le chasseur de classe E le plus faible qui soit mais qui continue d’exercer son métier pour le bien de sa mère et de sa sœur. Un jour, il participe à une expédition menée dans un double donjon qui éradique la quasi-totalité de son groupe et devait également l’avoir tué. C’était sans compter sur l’intervention d’un mystérieux « Système » qui lui confère la capacité de monter de niveau (incluant sa force, sa vitesse, son intelligence) et ainsi de renverser le cours de sa vie. Il revient maintenant à Jinwoo d’augmenter ses capacités tel le héros d’un RPG et de découvrir qui se cache derrière le « Système » qui lui a donné ses nouveaux pouvoirs.

L’énorme attente derrière l’adaptation en animé de Solo Leveling tient probablement du fait que le webtoon a généré beaucoup d’engouement ces dernières années, tant en Corée qu’en Europe. N’ayant regardé que l’animé pour le moment, je n’ai pu que constater que la « hype » était justifiée jusqu’à présent. Deux premiers épisodes sanglants, une animation dynamique et aux petits oignons ainsi qu’une bande son épique constituent tous les ingrédients que l’on a réuni dans cet animé pour proposer aux spectateurs un produit à la hauteur des attentes. Cependant, j’ai eu l’impression que l’histoire devient bien vite assez terne car on a l’impression  que Jinwoo est devenu beaucoup trop fort et beaucoup trop vite ; on peut se demander si les monstres qu’il rencontrera dans ses futures péripéties constitueront de véritables enjeux pour lui. Solo Leveling ressemble finalement à bien des égards à Demon Slayer: on suit un protagoniste qui vit des aventures dangereuses mais dont la suspension consentie de l’incrédulité semble bien limitée car nous savons qu’il va survivre peu importe le danger qu’il rencontre. Nul doute que cela pourrait refroidir les amateurs du genre Shonen qui auront sûrement l’impression qu’il n’y a pas grand chose d’original dans ce que Solo Levelling propose mais cela serait sans doute exagérer aussi. Je reste en attente de voir la direction que prendra l’intrigue dans les prochains épisodes mais Solo Leveling est un animé qui mérite qu’on lui accorde sa chance en attendant (ou non) d’être emporté par la hype.

©Solo Leveling Animation Partners

MASHLE : la recette d’un générique qui cartonne ?

par Tanja (Last Eve)

MASHLE entame sa seconde saison. Le manga s’est terminé au Japon, et la première saison de l’anime n’a pas forcément fait d’étincelle. Mais elle a clairement du potentiel et un public important même si on n’est pas au niveau d’un Jujutsu Kaisen ou d’un Demon Slayer.

Lorsque l’anime débute, le générique est diffusé sur la chaîne d’ANIPLEX au Japon. Les personnages de l’anime y font une petite chorégraphie en rythme avec le refrain. Des vidéos où les doubleurs reprennent la chorégraphie sont diffusées sur les réseaux sociaux. Et comme elle est simple à retenir, tout le monde peut s’amuser à la refaire. C’est le début du buzz sur Tik-tok avec des challenges.

Creepy Nuts a écrit un titre ultra addictif avec un flow incroyable, un rythme de dingue (style Jersey club) et un refrain ultra simple à retenir. Les réactions pleuvent sur Youtube, on reconnaît l’addiction de la chanson ainsi que la qualité musicale du groupe. Sur la chaîne de Creepy Nuts pendant près d’un mois il n’y a qu’un clip avec l’image fixe de la pochette sur la version courte de Bling-bang-bang-born. Un vrai clip sera diffusé plus d’un mois plus tard juste pour relancer le buzz.

Sony se sert de tous les outils à sa disposition. Un anime, pas n’importe lequel. Un titre issu d’un manga du JUMP de la SHUEISHA diffusé dans le monde entier grâce à MANGAPLUS. Il a plus de chance d’avoir déjà une grosse fanbase. Par exemple, le manga et l’anime sont disponibles en France chez Crunchyroll. La chanson est interprétée par Creepy nuts du label Creepers appartenant à Sony Music. Là encore le style musical n’est pas laissé au hasard. C’est du hip-hop un style qui fonctionne parfaitement dans le monde entier. Vous saupoudrez tout ça d’une petite chorégraphie rigolote et c’est parti pour buzzer sur Tik-tok. Ils comptent sur les réseaux sociaux pour faire monter la sauce à l’image d’Idol l’année précédente avec une petite danse. Et ça marche. 

Bling-bang-bang-born se classe 8e lors de sa sortie au Japon, et se hisse à la 1re place à l’international. Le titre fait déjà plus de 60 millions de vues sur Youtube (en regroupant toutes les vidéos), sur Spotify il est déjà à 46 millions d’écoutes et ça va continuer !

Et l’anime dans tout ça ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas regardé…

Triple dose « d’isekai-fantasy » : tensei, ten’i et VRMMO

The Wrong Way to Use Healing Magic : le plaisir d’un isekai sans surprises

par Jean-Baptiste Bondis

À chaque saison, son lot d’isekais. Aussi décriée et médiocre que puisse être la majorité de ces séries, c’en est malgré tout quasiment devenu une tradition. Et pourtant, on se retrouve parfois face à de petites surprises bien sympathiques, comme c’est le cas avec The Wrong Way to Use Healing Magic.

Dans l’absolu, cette série ne propose rien de bien original, avec ses trois lycéens invoqués dans un monde fantastique pour le protéger d’une armée démoniaque. L’un d’entre eux, Usato, possède bien entendu une destinée à part qui l’amènera à être un élément décisif malgré le fait qu’il ait été invoqué par erreur. Et sa magie de soin, bien que théoriquement très défensive, s’avérera sûrement être la clé de la victoire face à un énième seigneur ou roi démoniaque. Autant de poncifs, donc, qui feront souffler du nez ceux que ce genre très codifié exaspère, et pléthores d’écueils à éviter pour le réalisateur Takahide OGATA, qui n’avait jusqu’alors réalisé que des séries adaptées des livres pour enfants Kaiketsu Zorori.

©The Wrong Way to Use Healing Magic Animation Partners/Crunchyroll

Dans l’ensemble, force est de constater qu’il remplit le cahier des charges de l’anime classique de fantasy. The Wrong Way to Use Healing Magic fait rapidement passer l’aspect « isekai » de son récit au second plan pour se concentrer sur une aventure assez classique, où de jeunes héros s’entraînent pour faire face à une menace à venir. Par contre, la magie de soin évoquée dans le titre a beau être omniprésente depuis le premier épisode, elle tarde à montrer l’usage alternatif promis. Une fois ce point révélé, peut-être alors cette série sortira-t-elle du lot, même s’il y a fort à parier qu’il s’agisse simplement d’une utilisation offensive somme toute assez classique, comme ce fut le cas pour Naofumi dans The Rising of the Shield Hero.

En l’état, The Wrong Way to Use Healing Magic représente malgré tout un bon divertissement, porté par des personnages aussi archétypaux qu’attachants, qu’on se plaît à suivre dans une épopée dont on connaît déjà la plupart des ficelles, tenants et aboutissants. Reste maintenant à voir ce que la fin de la série aura à offrir !

The Unwanted Undead Adventurer : un titre dans un anglais cassé pour de la fantasy de qualité

par Jean-Baptiste Bondis

Adapté d’un light novel, comme son nom a rallonge le laisse présager, The Unwanted Undead Adventurer nous narre l’histoire de Lendt, un aventurier de rang bronze tué par un dragon en explorant un donjon et réincarné en tant que squelette, avec la particularité d’évoluer à mesure qu’il tue des monstres. Obligé de cacher sa nouvelle nature, il va malgré tout continuer à poursuivre le même but que de son vivant : devenir un aventurier de rang mithril.

©OVERLAP/Okano Yu/Jaian/The Unwanted Undead Adventurer production committee

Après quelques épisodes, il devient vite assez évident que ce ne sont pas les combats qui feront l’intérêt de cette série. Pas tant que le bestiaire se limitera à des squelettes et des gluants, en tout cas. Ce sont plutôt les liens que Lendt tisse avec ceux qui l’entourent qui donnent vie au récit, et nous permettent de découvrir ses différentes facettes. On prend plaisir à en apprendre plus sur celui qu’il était de son vivant, et à s’inquiéter de ce qu’il pourrait devenir.

Nombreuses sont les questions et les mystères qui foisonnent dans cette série. Et chaque petit élément de réponse qu’on parvient à gratter au fil des épisodes donne toujours envie d’en savoir plus, même si on se doute que de nouvelles interrogations pointeront rapidement le bout de leur nez.  

Shangri-La Frontier : répéter « GOAT » pour cacher la nullité d’un jeu

par Jean-Baptiste Bondis

Vendue comme le renouveau du genre, Shangri-La Frontier continue sur sa lancée avec un second cours… toujours aussi décevant. Resituons rapidement l’histoire : dans un futur proche, un joueur adepte des jeux pourris se lance dans Shangri-La Frontier, le « meilleur VRMMO qui existe. » Sauf qu’il suffit de se pencher dessus trente secondes pour voir que le game design de ce jeu « futuriste » a clairement vingt ans de retard sur ce qui se fait actuellement ! On dirait presque qu’il a été conçu au fur et à mesure de l’écriture de l’histoire, sans une structure claire et sans se soucier une seconde de la cohérence de l’ensemble. Ce nouveau cours se centre cette fois sur l’affrontement contre l’un des sept « monstres uniques », Wethermon le gardien du tombeau.

Mais comment peut-on considérer comme « god-tier » un combat de boss faisable à trois avec deux joueurs débutants, durant lequel la première phase consiste à ne rien faire pendant dix minutes, la seconde, à lancer un item au visage du boss pour enfin entamer la troisième phase et se battre vraiment ?! Ceux qui ont la chance de pouvoir regarder cette série sans s’en soucier peuvent profiter de combats sympas et bien animés, avec une pointe d’humour rigolote. Mais si vous vous intéressez un tant soit peu aux jeux vidéo et à leur conception, alors votre suspension de l’incrédulité volera en éclats en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « zone de boss instanciée.»

©Shangri-La Frontier Production Committee / Crunchyroll

2 réponses

  1. ifté dit :

    Pas vraiment d’accord avec la critique sur Shangri-La Frontier, je pense que le chroniqueur manque d’heures de jeu sur la console pour apprécier le passage sur Wethermon! Shangri-la s’inspire de pas mal de JV et notamment de Xenoblade (l’auteur l’a dit plusieurs fois en interview), jeu dans lequel on peut affronter un boss de niveau 200 alors que le max que le joueur peut atteindre est le 99, ce qui est donc a peu près une situation similaire à la série, a laquelle on peut palier avec des objets et sorts qui ont été préparés a l’avance avant d’aller au combat.. exactement ce que font les héros, certains objets sont un peu tirés par les cheveux pour le divertissement et à la rigueur ça peut gener mais c’est pas non plus abusé au final, ils sont sur le fil a surveiller et timer leur cooldown pour pas mourir les 3 en même temps, ce qui reveille des sensation de jeu assez réelles.

    Aussi, il y a une différence entre « rien faire » et essayer de survivre dans un temps imparti a un adversaire cheaté, encore une fois c’est le genre de challenge qui peut exister et tenir 3*10min face un boss qui nous one shot a chaque fois ça a de quoi faire suer..

    Donc non au contraire, Shangri La ravive des sensation de jv assez concrète la ou bcp de séries inspirés de jeu video font assez fantasy lambda au final, et le fait que des bons reflexes de joueurs soient recompensés et peuvent compenser une absence level bah c’est très jeu video aussi, si t’es capable de tout parer ou esquiver au final tu peux t’en sortir même si tu meurs en un coup comme Sunraku qui fait un build assez extrème parce que c’est sa façon de jouer!

    • Jean-Baptiste Bondis dit :

      Bonsoir, et merci pour ton commentaire. Ça fait toujours plaisir de savoir qu’on est lu ^_^
      Tu as pile mis le doigt sur ce qui me pose problème avec le jeu de cette série: il est construit en s’appuyant sur des mécaniques de RPG/ARPG solo. Le problème, c’est qu’à partir du moment où Shangri-la Frontier est un jeu massivement multijoueur, il est obligé d’obéir à tout un tas de contraintes d’équilibrage qui ne sont pas nécessaires aux RPGs classiques. C’est probablement cela qui me sort systématiquement de la série.

      Sinon, pour revenir rapidement sur tes arguments, il y a une différence entre affronter un boss lv200 quand on est au niveau max, et abaisser artificiellement le niveau des joueurs. C’est une chose qui se fait, dans FF14, par exemple, mais uniquement pour permettre aux joueurs de plus haut niveau de pouvoir revisiter les donjons de moindre difficulté (et pour accélérer la recherche de groupe, accessoirement). Ici, le fait d’abaisser le niveau des joueurs à 50 ne prend de sens qu’à travers le storytelling, puisqu’amener Sunraku au niveau max d’entrée de jeu reviendrait à se couper de tout un tas d’opportunité narrative. Mais en tant que mécanique de jeu, c’est au mieux médiocre.
      Pour ce qui est des combats avec des phases de survie dans des combats de boss, ce n’est pas pour rien que c’est extrêmement rare, et généralement sur des durées plus courtes et avec des patterns plus intenses. Ou alors dans des challenges plus facultatifs, réservés à ceux qui aiment platiner leurs jeux. Tu t’imagines.
      Quant aux items proposés, sans entrer dans les détails, la plupart ne sont absolument pas adaptés à l’équilibrage d’un MMO.
      Enfin, je te rejoins qu’il est très cool de regarder quelqu’un jouer à un Souls-like en SL1 et s’appuyer lourdement sur l’esquive/la parade, mais encore une fois, c’est une mécanique d’ARPG solo. Et avec plus de 30 millions de joueurs et suffisamment de temps d’existence pour qu’une commu de gamers s’intéressent au PvE HL (ie les guildes qui chassent les monstres uniques), un jeu qui repose aussi lourdement sur la parade/esquive se serait déjà fait speedrunner dans tous les sens.

      Un MMORPG, c’est un cauchemar à équilibrer, comme en témoigne le lancement de New World, notamment, qui a lassé la plupart des gros joueurs en moins de quelques mois, sans compter le fait qu’un équilibrage totalement défaillant a fait fuir la majorité des joueurs en un temps record. Sachant cela, je ne vois pas dans quel univers un jeu comme Shangri-la Frontier aurait pu attirer et retenir 30 millions de joueurs, là où Log Horizon me paraît largement plus plausible en tant que MMORPG (et pas en tant que simple jeu vidéo, encore une fois), par exemple.

      Pour finir, je te rejoins sur le fait que les combats sont dynamiques et cools à regarder, mais son histoire est en définitive de la simple fantasy assez lambda : avoir des réflexes d’enfer, compenser une différence de puissance ne sont pas des spécificités du medium vidéoludique. C’est quelque chose qu’on retrouve un grand nombre de shonens à base de dépassement de soi et aux protagonistes génériques. Cela étant dit, je comprends qu’il puisse faire vibrer chez toi la corde de la nostalgie, s’il t’éveille de vieux souvenirs de Xenoblade 🙂

      Bien sûr, tout ce que j’ai développé ci-dessus et dans l’article n’est que mon avis, et tu es libre d’avoir le tien, tout aussi évidemment 🙂

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