Dragon’s Dogma 2, la revanche de Capcom
Il y a déjà plus d’une décennie, le 22 mai 2012, Capcom se lançait dans une nouvelle licence, un RPG à monde ouvert innovant du nom de Dragon’s Dogma. Bien que le jeu ait été éclipsé par Skyrim, sorti six mois plus tôt, il a réussi à se faire une place dans le cœur des joueurs et à acquérir un statut culte au fil du temps. Ce n’est que douze ans plus tard, le 22 mars 2024 que Capcom a décidé de retenter l’aventure avec une suite : Dragon’s Dogma 2, toujours avec Hideaki ITSUNO à sa tête, déjà réalisateur du premier opus et de la série Devil May Cry. Sortie sur PS5, Xbox Series X et S et PC, Dragon’s Dogma 2 promet de capitaliser sur les fondations de son prédécesseur tout en repoussant les limites de ce que les fans ont pu expérimenter auparavant. Echec ou réussite ? Réponse dans ce test.
L’héritage de Dragon’s Dogma
Avant de plonger dans le second opus, il est important de rappeler ce qu’est Dragon’s Dogma. Ce jeu RPG Dark Fantasy en monde ouvert a été développé par Capcom, connu pour des titres comme Street Fighter et Resident Evil, et lancé en 2012. Bien que le jeu ait été acclamé pour son univers immersif, son système de combat et son approche unique entre les personnages jouables et non jouables, il n’a pas connu un succès commercial immédiat, en partie à cause de la sortie de The Elder Scrolls V : Skyrim. Cependant, le titre a acquis une forte réputation au fil des ans grâce à des ressorties et des portages, notamment avec la version « Dark Arisen », devenant ainsi un jeu culte.
Dragon’s Dogma Dark Arisen
En effet Dragon’s Dogma est un jeu unique en son genre, avec un système de combat dynamique, et une mécanique de grimpe innovante qui permet aux joueurs de s’accrocher aux monstres pour les attaquer.
Le jeu propose également un système de pions, des compagnons contrôlés par l’IA qui accompagne le joueur dans sa quête. Ces pions peuvent être personnalisés et partagés en ligne avec d’autres joueurs.
Le monde ouvert de Dragon’s Dogma est vaste, immersif, avec des environnements variés allant de forêts luxuriantes aux montagnes enneigées. Un peu à la manière de Elden Ring ou Zelda Breath of The Wild plus récemment, le joueur n’est pas directement guidé et peu explorer à sa guise ce monde complet, avec des quêtes secondaires, des donjons cachés, et PNJ un peu partout, sans avoir d’indications spécifiques, il sera de votre devoir d’explorer ce vaste monde par vous même.
Avec le succès grandissant de Dragon’s Dogma au fil des ans, Capcom, décide alors de retenter l’aventure avec un second opus, et promet de conserver l’essence de l’original tout en introduisant de nouvelles mécaniques, d’avoir un monde plus dense, une narration enrichie, en somme un jeu plus actuel. Cette suite ce veut à la fois comme une continuation, mais aussi une expansion de l’univers déjà riche de Dragon’s Dogma.
La revanche de Capcom
Dragon’s Dogma 2, comme le premier jeu, se déroule dans un univers de fantasy médiévale, où nous incarnons un insurgé, un humain, qui après une attaque du dragon s’est vu dérobé sont coeur par celui-ci. Survivant à cette attaque, et armé de pouvoir, il va entamé sa quête afin de retrouver son coeur et vaincre le dragon. C’est le dogme du dragon. Non sans rappeler la série des Elder Scrolls, l’aventure commence dans une prison où la première action sera de personnaliser son personnage de la tête au pied, et vous pourrez passer du temps à faire le personnage que vous désirez, car oui la personnalisation est extrêmement complète et détaillée.
Si le scénario du jeu, n’est pas le plus palpitant du monde, notre voyage nous emmènera dans beaucoup d’endroits différents, des paysages aussi variés que contemplatifs, chacun peuplé de créatures, et personnages qui vont venir enrichir le lore du jeu. L’immersion est ce qui prime ici et c’est la vrai force du jeu, avec une liberté d’exploration totale, et comme pour un Elden Ring, l’exploration est récompensé.
Dragon’s Dogma 2 ne se contente pas de reprendre les éléments qui ont fait le succès de son prédécesseur ; Il les amplifie et les affines. Le système de combat, déjà salué pour sa dynamique et son intensité, est enrichi de nouvelles classes et de capacités permettant une plus grande personnalisation et stratégie. La mécanique d’escalade des créatures, très inspiré de Shadow of The Colossus, était un point central de l’original et est désormais plus fluide, offrant des affrontements encore plus spectaculaires et tactiques.
La carte de Dragon’s Dogma 2 est significativement plus grande que celle de l’original (quatre fois plus grande d’après le compte X/Twitter du jeu). Chaque région est distincte non seulement par son esthétique, mais aussi par les types de mission et de créatures que l’on peut y trouver. De plus le jeu intégré également des environnements dynamiques qui réagissent aux actions du joueur, ajoutant une couche supplémentaire de réalisme et de conséquence de l’exploration, en passant par des forêts, des montagnes enneigés ou encore des marais. Et il faut ajouter que l’univers créer est très organique, il est possible de voir des créatures en attaquer d’autres ou tomber dans des pièges un peu à la manière de Monster Hunter World, cela apporte une immersion non négligeable et il faudra faire preuve de stratégie pour profiter pleinement de ces environnements dynamiques. On regrettera cependant le fait de ne pas avoir de monture pour se déplacer plus rapidement, les voyages rapides coûtant vite cher et ne sont pas si fréquent que cela.
L’un des points faibles souvent cités du premier opus était sa narration parfois lacunaire. Avec la suite, Capcom a clairement mis l’accent sur une histoire plus riche et des personnages mieux développés. Des intrigues secondaires complexes et des dialogues améliorés enrichissent la trame principale, engageant les joueurs dans le lore de l’univers et les motivations personnelles et leurs compagnons de voyage.
Le système innovant des pions a également était étendu, ici ce ne sont plus de simples auxiliaires au combat ; Ils apprennent et s’adaptent aux stratégies des joueurs et peuvent même initier des quêtes ou suggérer des tactiques. Cette IA améliorée rend chaque pion unique et renforce le sentiment de voyager avec des amis. Chaque joueur va créer son pion principale en début de partie, en personnalisant son apparence, ses compétences et son comportement. Ce pion pourra ensuite être compléter par d’autres pions que l’on va pouvoir recruter, notamment des pions créés par d’autres joueurs. Une des caractéristiques uniques des pions est leur capacité à apprendre et à s’adapter. Au fur et à mesure que l’histoire progresse, les pions apprennent de l’expérience du joueur et des interactions avec l’environnement. Par exemple, ils peuvent apprendre à combattre efficacement certains types de monstres ou à éviter des pièges spécifiques, en fonction des défis rencontrés précédemment.
Une évolution technique
Dragon’s Dogma 2 s’appuie sur les dernières technologies graphiques pour offrir une expérience visuelle époustouflante. Grâce à l’utilisation du moteur graphique RE Engine, déjà bien éprouvé par Capcom dans d’autres titres majeurs (Resident Evil 4, Devil May Cry 5), le jeu est visuellement magnifique, les éclairages dynamiques et les effets de particules lors des sorts par exemple rendent l’environnement plus vivant et réactif que jamais, tandis que le réalisme des expressions et des visages rendent le tout très crédible. Les paysages sont vastes et variés, des forêts denses et mystérieuses aux déserts arides et aux montagnes enneigées, chacun présenté avec un niveau de détail qui pousse à l’exploration.
Cependant, Dragon’s Dogma 2 n’est pas sans défauts techniques, en particulier en ce qui concerne la performance sur les consoles comme la PS5. Des chutes de framerate sont fréquemment observées dans des scènes urbaines densément peuplées ou lors de combats intensifs impliquant de nombreux ennemis et effets visuels. Ces ralentissements peuvent nuire à la fluidité du jeu, rendant parfois les affrontements confus et moins réactifs. Ce problème est exacerbée par l’absence de modes d’affichage alternatifs qui permettraient aux joueurs d’opter pour une meilleure stabilité du framerate au détriment de la qualité graphique.
Dragon’s Dogma 2 est bien plus qu’une simple suite, c’est une réaffirmation de l’engagement de Capcom à créer un monde qui est à la fois vaste et minutieusement détaillé, où chaque élément contribue à une expérience immersive et captivante. En bâtissant sur l’héritage du jeu original, cette suite réussit non seulement à capturer l’essence de ce qui fait le succès de son prédécesseur, mais elle élargit également ses horizons en introduisant des innovations significatives dans le gameplay, la narration, et la conception de l’environnement. Il vous faudra 20 voir 30 bonnes heures pour venir à bout du titre. Malgré des défauts flagrants qui à n’en pas douter devraent être corrigés au fil des patchs et autres DLC, avec Dragon’s Dogma 2, Capcom ne se contente pas de répondre aux attentes des fans ; il les dépasse, offrant une épopée épique, qui invite à l’aventure, à l’exploration et à l’imagination.