Des vacances de Pâques réussies : du chocolat, oui, mais surtout des jeux !

Qui dit vacances scolaires dit… jeux de société ! Vous le savez, chez Journal du Japon, nous aimons vous proposer une sélection ludique pour l’occasion des vacances, ce moment idéal pour jouer en couple, entre amis et en famille. Pour cette édition de Pâques 2025, c’est 3 petits jeux simples et efficaces que nous vous avons sélectionné : Ito, Koi-Koi et Tales of Kunugi. Prêts pour vous amuser ? Partez !

Ito – Don’t Panic Games

On débute cette sélection par une nouveauté de cet hiver 2025 éditée par Don’t Panic Games : Ito, un jeu collaboratif qui nous vient tout droit du Japon. C’est en effet l’artiste japonais Mitsuru Nakamura qui est à l’origine de ce petit jeu qui pourrait faire penser au célèbre The Mind (As d’Or de l’année 2019). Mais si l’objectif final est similaire entre ces deux jeux, c’est bien là tout ce qui les rassemble, car Ito demande bien plus de créativité !

Le but du jeu est simple : placer coopérativement dans l’ordre croissant les cartes des différents joueurs. Chaque personne possède, face cachée, une carte avec une valeur qui va de 1 à 100. À chaque manche, un thème est tiré au hasard. Sur la base de ce thème, chaque joueur doit, à tour de rôle, exprimer de manière imagée où se situe sa carte sur l’échelle de 1 à 100.

Pour comprendre, rien de plus efficace qu’un exemple : si vous piochez une carte entre 1 et 10, et que le thème est « taille des animaux », vous pourriez alors dire « une souris ». Si vous piochez une carte entre 90 et 100, vous diriez plutôt « un éléphant », tandis que si vous aviez une carte moyenne (autour de 50), vous pourriez citer un golden retriever ou autre race de chien de taille moyenne. Dans cet exemple, si l’un de vos coéquipiers dit « une souris », pensant avoir la carte la plus petite, alors que vous possédez vous-même la carte 1, vous savez que vous allez devoir faire comprendre que votre carte est la plus petite. Vous pourriez alors dire « le bébé d’une souris ». Le concept est simple, et le jeu l’est tout autant. Le plus dur sera de faire preuve de créativité, de justesse dans vos propositions (et d’ajustement en fonction de ce que disent les autres), et de réussir à estimer ce que vos coéquipiers estiment comme petit, moyen, ou grand, et tous les entre-deux qu’il peut y avoir !

Si le jeu est trop simple pour votre équipe, vous pouvez corser les choses en prenant plus de cartes par joueur. Au plus il y a de cartes à placer correctement au centre de la table, au plus viser juste devient difficile. Le jeu prend fin lorsque vous le souhaitez : au bout de X manches, ou bien lorsque la pioche est terminée. Il n’y a pas de points à compter, le but du jeu est simplement de rigoler et débattre avec vos partenaires dont vous apprenez petit à petit à mieux comprendre les schémas de pensées !

Extrêmement facile à prendre en main, rapide à expliquer et à mettre en place, Ito est un jeu qui marche très bien en apéro ou lorsque l’on n’a pas beaucoup de temps devant soi pour se lancer dans un jeu dont on ne maitrise pas la fin. Les thèmes sont variés et originaux, allant de choses plutôt factuelles « Manga célèbre » (1 étant donc un manga de niche et 100 un manga extrêmement populaire) à des concepts plus abstraits comme « Chose utile si vous êtes perdu dans le désert » (1 étant inutile et 100 indispensable) ou « Chose que vous aimeriez découvrir si vous étiez scientifique » (1 étant quelque chose qui ne vous intéresse pas du tout et 100 quelque chose que vous adoreriez). S’ensuivent alors de grandes discussions au moment de la révélation des cartes : comment un 93 peut se retrouver avant un 87 ? Qui s’est trompé ? Pourquoi ? Comment ça découvrir le Japon de l’époque Edo serait une plus incroyable exploration que de pénétrer dans l’Atlantide ?!

Accessible dès 8 ans, Ito se joue de 2 à 8 joueurs. Bien qu’elles soient estimées à 10 minutes, les parties peuvent être rapides ou longues selon votre humeur du jour, de quelques minutes si vous lancez une simple manche jusqu’à plus d’une heure si vous enchaînez les thèmes et montez en difficulté. Le but ici est simple : générer des idées, débattre, et rigoler ! Et il faut dire que le jeu rempli bien ses objectifs !

Ito est disponible au prix de 14,90 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Le Koi-Koi – Iello

On enchaîne avec un jeu traditionnel japonais très populaire : le Koi-Koi. Ce jeu en duo qui utilise les cartes du Hanafuda est un incontournable du jeu japonais que l’on présente comme doux et poétique. L’éditeur Iello nous propose dans sa gamme « Cartes traditionnelles » une version revisité du célèbre Koi-Koi par l’illustratrice Anna Gushchina et édité en collaboration avec le musée de la Carte à jouer.

Joué en 12 manches (ou 6 pour raccourcir la partie), le but du Koi-Koi est d’être le joueur ayant fait le maximum de points à la fin de la partie. Pour faire des points, il faut réaliser des yaku, des combinaisons de cartes. Il existe 12 types de yaku différents, chacun possédant son petit nom et rapportant un certain nombre de points, allant de 1 à 15 selon leur complexité de réalisation. Pour faire des combinaisons, il faut faire des paires entre les cartes que l’on possède en main et celles qui sont sur la table, communes à tous (le « Ba »), ou des paires entre les cartes de la pioche et celles de la table.

À son tour, le joueur réalise deux actions : utiliser une carte qu’il a en mains pour former une paire avec celle du Ba (s’il le peut), puis piocher une carte et récupérer la paire, s’il y en a une, ou laisser la carte piochée dans le Ba. Dès lors qu’il parvient à réaliser un yaku (par exemple : 10 fleurs, 5 animaux, ou bien 3 banderoles de couleur), il doit alors faire un choix : dire « shobu » et mettre fin à la manche, ou dire « koi » et continuer la manche. En disant « koi », le joueur multiplie par deux les points réalisés. Lors du deuxième yaku, il pourra dire « koi koi » pour tripler, puis « koi koi koi » pour quadrupler et ainsi de suite… Mais attention, les multiplicateurs sont communs aux deux joueurs ! Si le premier dit « koi », mais que c’est le second qui réalise un yaku après cette annonce, il peut alors dire « shobu » et mettre fin à la manche en profitant du x2 offert par l’adversaire. Les subtilités du décompte des points ne s’arrêtent pas là : à chaque manche, le gagnant marque autant de points que ses yaku lui permettent, et le vaincu perd ce même nombre de points !

Vous l’aurez donc compris, le Koi-Koi est un jeu de stop ou encore où plusieurs profils de joueurs peuvent se révéler : les plus prudents, qui avancent petit à petit, en privilégiant le « shobu » même pour 1 ou 3 points, et les plus intrépides, qui cherchent à réaliser de gros scores pour le plaisir du risque. Les manches s’enchaînent jusqu’à la douzième, à la fin de laquelle le cumul des points positifs et négatifs est compté.

À la fois stratégique et hasardeux, le Koi-Koi est un jeu calme et réfléchit. Lors de la première action, on choisit une carte pour former une paire et lorsque plusieurs possibilités s’offrent à nous, il faut alors choisir minutieusement la carte qui a le plus de potentiel de yaku. Mais lors de la deuxième action, c’est le hasard le plus total. Soit on forme une nouvelle paire, soit on laisse sur place, ce qui offre peut-être de nouvelles possibilités à notre adversaire. Loin d’être contrôlable, le jeu nous emmène avec lui dans un monde de dilemmes et de prise de décisions, couplés avec la simple « chance ». Vient ensuite le choix du « shobu » ou du « koi » : est-ce qu’on a fait tout ça pour 1 seul petit point ? ou est-ce qu’on fait trainer l’expérience pour tenter de faire mieux ?

Qui dit jeu traditionnel, dit jeu aux multiples variantes. Le Koi-Koi est à l’image de notre contrée/coinche et de ses différentes règles. La version de Iello peut être une version différente d’un autre Koi-Koi, mais l’éditeur propose quelques variantes dans ses règles afin d’explorer différentes possibilités. Jeu exclusivement à deux, comptez entre 1h et 1h30 pour une partie en 12 manches, ou diviser ce temps pour une partie en 6 manches.

Le Koi-Koi est disponible au prix de 12 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Tales of Kunugi – Frenchy Kuma

On termine cette sélection ludique par une nouveauté qui n’est pas passée inaperçue pendant le Festival International des Jeux de Cannes le mois dernier : Tales of Kunugi. Proposé par l’éditeur Frenchy Kuma, le jeu arrive sur les étagères de nos ludothèques préférées après la réussite de la campagne de financement participatif terminée en septembre 2024. Avec son matériel original, le jeu se démarque visuellement par son arbre majestueux qui trône au centre de la table. Tout le jeu tourne autour de lui : il va falloir en prendre soin !

C’est en 5 manches (nommées « années » dans l’univers du jeu) que les joueurs doivent coopérer pour faire grandir cet arbre et le décorer. Mais cela ne se fait pas n’importe comment : les différents éléments ne peuvent être posés qu’à une seule main, et si ça tombe, c’est perdu ! Et des objectifs communs et personnels viennent challenger l’équipe. Le cumul des points possibles par l’ensemble des objectifs atteint 20, et au plus l’équipe se rapproche de ce score maximal, au plus la splendeur de son arbre est relevée. À 20, il devient un kami de la forêt, rien que ça !

Vous l’aurez compris : Tales of Kunugi n’est pas un jeu que l’on gagne. Il n’y a ni vainqueurs ni vaincus. Le but du jeu est simplement de réaliser, de manière collaborative, le meilleur score. Pour cela, chaque année est divisée en 4 saisons (hiver, printemps, été et automne) qui permettent chacune de réaliser certaines actions. On pioche d’abord des branches d’arbres et des décorations, puis l’on doit ensuite les emboîter et/ou les poser sur l’arbre en suivant les objectifs reçus en début de partie. L’équipe n’est pas autorisée à communiquer sur ses objectifs personnels, elle ne peut collaborer ouvertement que sur les objectifs communs. Il va donc falloir réussir à placer les éléments voulus sans dire à ses coéquipiers pourquoi. Cette idée d’apparence étrange ne l’est pas réellement, tout en écoutant les idées des autres. À la fin de la 5e année (manches), on passe au décompte des points. Au plus on se rapproche du maximum, 20, au plus notre arbre est splendide !

Malgré des règles qui peuvent paraître longues à la lecture, Tales of Kunugi est un jeu très simple avec une idée de base qui l’est tout autant. Ce qui est ici intéressant, c’est la dextérité et la prise de décision dans le placement des différentes branches et décorations. La communication avec ses coéquipiers est primordiale pour ne pas oublier les objectifs et ne pas partir dans tous les sens. La première partie est d’ailleurs un test pour déterminer les capacités de votre équipe à se concentrer. Chez nous, l’exploration a pris le dessus sur tout le reste, nous faisant oublier nos objectifs communs et personnels au détriment de la découverte de cet arbre et de ses possibilités. Mais une fois les premières poses passées, on se ressaisit et on fait tout pour rendre hommage à notre bel arbre. Le plus non négligeable : le matériel qui est particulièrement agréable et original, puisque l’arbre est en bois !

Le jeu se joue de 1 à 4 joueurs, idéal donc pour des parties solo. Accessible dès 8 ans, Tales of Kunugi ne demande pas de réflexions particulières mais plutôt de la précision et de la communication, ce qui peut être intéressant à travailler avec les plus jeunes. En apéro, il peut aussi être assez drôle à sortir. Comptez environ 30 minutes pour une partie.

Tales of Kunugi est disponible au prix de 36 euros. Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

Alors, plutôt coopération ou compétition ? Plutôt ambiance ou réflexion ? Les trois jeux Japon de notre sélection ludique des vacances de Pâques sont très différents les uns des autres. Le choix risque d’être difficile, c’est pourquoi chez Journal du Japon, nous avons choisis de ne pas choisir !

Rokusan

Roxane, passionnée depuis l'enfance par le Japon, j'aime voyager sur l'archipel et en apprendre toujours plus sur sa culture. Je tiens le blog rokusan.fr dédié aux voyages au Japon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi...