YMCK : Swing en famille

YMCK est un groupe de 8-bit assez connu par les amateurs du genre en France, notamment grâce à NoLife qui diffuse abondamment leurs morceaux. Le trio, qui existe depuis 2003, est constitué de Takeshi YOKEMURA, Midori KURIHARA et de l’énigmatique Tomoyuki NAKAMURA qui ne quitte jamais son masque. Le festival La Magnifique Society les a invité pour sa première édition, dans le cadre de sa programmation dédiée aux scènes électro et hip-hop japonaise. C’était l’occasion rêvée pour le groupe de présenter son nouvel album, Family Swing.

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Nous retrouvons Takeshi YOKEMURA et Midori KURIHARA après leurs deux concerts. Ils sont satisfaits de ce passage en France. Midori KURIHARA est vêtue de son costume inspiré de la Famicom – la veille, elle portait les couleurs de la NES. L’interview se déroule en anglais, langue que maîtrise Takeshi YOKEMURA…

Journal du Japon : Vous avez joué hier et aujourd’hui devant deux publics très différents : hier, les festivaliers étaient dans un état d’esprit de retour de fête, peut-être un peu ivres, alors qu’ajourd’hui, il y avait pas mal de familles dans la fosse. Comment gérez-vous ces différents publics ?

Takeshi YOKEMURA: On ne fait pas grand chose de spécial, en réalité ! Nous n’avons pas de stratégie. Éventuellement, s’il le faut, on peut un peu changer notre set s’il y a trop de chahut : on va chercher à les faire participer davantage, pour calmer un peu l’ambiance tout en les amusant. Le public japonais est un peu différent : il va venir pour partager une expérience collective. C’est important de lui donner des directions, c’est aussi pour ça que nous avons une partie interactive dans notre spectacle.

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Vous étiez d’ailleurs déjà venus en France il y a quelques années…

Takeshi YOKEMURA: Oui, nous sommes venus une première fois en 2009, à Nîmes. Nous étions venus avec d’autres artistes, dont DÉ DÉ MOUSE.

Midori KURIHARA : C’était à l’occasion d’un festival dédié à la musique japonaise.

Comment est-ce que les différents publics que vous pouvez rencontrer réagissent aux éléments interactifs de vos concerts ?

Takeshi YOKEMURA: Tout le monde participe généralement. Les réactions sont quasiment tout le temps positives. C’est également important pour nous de faire participer le public à notre spectacle. Ça n’est pas une expérience unilatérale : tout le monde peut être impliqué et s’amuser.

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Vous avez fait un choix particulier en faisant de la musique 8-bit. Pourquoi avoir choisi ce style ?

Takeshi YOKEMURA: Où commencer… ? Je voulais faire quelque chose de jazzy. Mais pas dans le sens classique du terme. Je voulais partir vers quelque chose qui aurait été du jazz mélangé à quelque chose d’autre. Une de mes premières idées a été de mélanger le jazz à la techno. Mais après avoir essayé plusieurs combinaisons, je suis arrivé à la conclusion qu’on ne retrouvait pas vraiment le son techno dans ces premières compositions, dans le rythme ou dans l’ambiance. Ça n’était pas le style que je voulais. Je me suis alors demandé quelle était l’image que je voulais faire passer dans la musique. Un jour, je me suis rendu compte que le son des jeux vidéo auxquels je jouais plus jeune pouvait fonctionner avec ce que je voulais créer. J’ai donc commencé à composer des morceaux intégrant des sons tirés de la Famicom et de la Game Boy.

Et à partir de quand le chant a été intégré à la musique ?

Midori KURIHARA: Takeshi et moi-même nous connaissons depuis longtemps. Quand il a conçu sa première démo, il m’a invitée à enregistrer les refrains. Takeshi chantait la plupart des couplets. YMCK est ma première expérience en tant que chanteuse ! Jusque là, ça n’étais pas du tout un projet professionnel que j’avais envisagé. C’est très étrange.

Takeshi YOKEMURA: J’ai trouvé que sa voix correspondait davantage à la mienne à la 8-bit. Donc on a échangé nos rôles, et elle est devenu la chanteuse principale du groupe.

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Vous concevez également vos costumes de scène. Pouvez-vous expliquer le processus créatif ?

Midori Kurihara : Je crée des costumes tirés de l’univers de Nintendo, en particulier les consoles Famicom et NES. Ce sont vraiment les consoles 8-bit que m’inspire, compte tenu du fait que nous faisons de la musique 8-bit. Vous ne me verrez jamais sur scène avec un costume de Super NES ou de Nintendo 64 ! Cette contrainte m’oblige donc à être créative.

Lors de vos deux sets, vous avez joué pas mal de morceaux tirés de Family Swing, votre dernier album en date. Sur cet album, la dominante est donc le swing. Mais chaque album a sa thématique propre (la cuisine sur Family Cooking, la course automobile sur Family Racing…) Comment décidez-vous des thèmes, et comment les retranscrivez-vous en musique ?

Takeshi YOKEMURA: Chaque fois que nous débutons un nouvel album, nous nous réunissons tous les trois pour choisir le prochain thème. Nos échanges à ce propos peuvent parfois être mouvementés ! Mais à la fin, nous parvenons toujours à trouver un accord. C’est le processus de base. Après, pour ce qui est de la composition, la façon de faire change d’album en album. Nous essayons d’identifier une direction à prendre, mais la création même dépend d’énormément de facteurs différents.

Ce qui est intéressant, c’est que nous pouvons écrire de la musique tous les trois. Donc nous allons chacun créer des motifs musicaux de notre côté. Tomoyuki NAKAMURA travaille sur des synthétiseurs. Midori compose avec un orgue électronique de Yamaha, Electone. Pour ma part, je joue de la guitare et évidemment je code de la 8-bit. Ça participe à la diversité de notre musique.

Nous réunissons donc les différentes compositions personnelles des membres du groupe. En prenant des éléments de différents motifs ici et là, nous créons les morceaux, qui deviennent à la fin un album !

Pourquoi avoir choisi le swing pour cet album ?

Takeshi YOKEMURA: Nous voulions revenir aux premiers morceaux que nous composions au début de YMCK, au concept que j’ai présenté tout à l’heure : un mélange de jazz et de techno.

Vous avez mentionné Tomoyuki NAKAMURA, le 3e membre du groupe. Quel est son rôle ?

Takeshi YOKEMURA: Il est responsable des animations vidéo. Il crée également des chansons très intéressantes. Il n’en écrit pas beaucoup, mais lorsqu’il nous en présente une nouvelle, nous sommes généralement impressionnés par son travail. Ses morceaux sont également reconnus comme tels par notre public.

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Pour finir, parlons de votre collaboration avec Nintendo dans le cadre PiCTOBiTS. Comment est-ce que ce projet a vu le jour ?

Takeshi YOKEMURA: Un de mes amis travaille dans la compagnie de jeux vidéo qui a produit PiCTOBiTS, en collaboration avec Nintendo. Pour les besoins du jeu, il avait donc besoin de remixes de thèmes et morceaux emblématiques des jeux de Nintendo.

Journal du Japon : Avez-vous un message particulier à passer à votre public français ?

Midori KURIHARA : J’aime beaucoup la France. J’adorerai y revenir pour partager davantage notre musique avec le public français.

Takeshi YOKEMURA: C’est la même chose pour moi ! Invitez-nous à nouveau !

Retrouvez toutes les informations et l’actualité du groupe sur leur site internet ou sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Instagram et You Tube.

Remerciements à YMCK pour son temps et à la Magnifique Society pour la mise en place de cette interview.

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