Hajime No Ippo : la saison suprême ?

Hajime No Ippo est un spôkon (ou supôtsu konjo, un manga sportif) de Georges Morikawa ayant pour thème la boxe. Prépublié depuis 1989, le titre compte aujourd’hui une centaine de tomes au pays du soleil levant et continue de faire les beaux jours du Weekly Shônen magazine. Kurokawa publie depuis 2007 ce pionnier du shônen sportif en le scindant par saison. Après «  La rage de vaincre » (saison 1, 30 tomes) et « Destins de boxeurs » (saison 2, 16 tomes) c’est au tour de « La défense suprême » (saison 3, 21 tomes) de s’achever ce mois-ci…

L’occasion pour le Journal du Japon de faire le bilan de cet arc.

©George Morikawa/Kodansha Ltd.

Récapitulatif des rounds précédents

Avant de s’aventurer plus loin dans l’analyse de cette saison 3, il est nécessaire de revenir sur les événements majeurs des précédentes. [Attention : spoiler] Dans « La rage de vaincre », tout part d’une question qui taraude le lycéen maltraité qu’est Ippo : qu’est-ce que ça fait d’être fort ? En quête d’une réponse et découvrant un sport qui le passionne, il finit par s’y jeter à corps perdu avec toute l’équipe du club de Kamogawa.

Sa puissance phénoménale et ses entraînements lui permettent de se classer parmi les 10 meilleurs de sa catégorie. Il s’ensuit une lutte acharnée entre tous les prétendants au titre afin de déterminer le futur champion national. « Destins de boxeurs » s’attarde sur le plus grand rival de notre champion : Miyata. Ce dernier s’en est allé combler le fossé qui le séparait du Tyson nippon en tentant de conquérir le trône de l’OPBF (Oriental and Pacific Boxing Federation).

©George Morikawa/Kodansha Ltd.

On suit également Takamura, qui s’élève au au niveau mondial pour vaincre le méprisant Bryan Hawk et une nouvelle recrue rejoint l’équipe/le club Kamogawa en fin de saison: Itagaki, un jeune espoir du monde amateur, admiratif de Makunouchi. [Fin du spoiler]

Une saison pour tous

La saison 3 démarre donc avec son lot de promesses scénaristiques. La meilleure « arme » d’Ippo, le Dempsey Roll est vite mise en déroute et son duel avec son éternel rival Miyata s’en trouve repoussé. Tous les prétendants au titre se réjouissent alors de découvrir les failles de l’ultime technique du champion. Il devient rapidement aisé de comprendre les inquiétudes du vieux coach : Ippo n’est pas un boxeur infaillible. Aucun boxeur ne l’est. Le suspense, les doutes et les rebondissements sont aussi omniprésents que plaisant à suivre.

De tous ses adversaires, on retiendra surtout Sawamura (aka le psychopathe), qui vole presque la vedette aux personnages secondaires. Profond et torturé à souhait, il offre une touche sombre très appréciable au récit.

©George Morikawa/Kodansha Ltd.

Takamura, de son côté, continue sa vertigineuse ascension au sommet du monde avec une seconde catégorie en ligne de mire, celle des poids moyen. Aoki obtient enfin son premier match pour le titre national des poids légers et, enfin, le rookie Itagaki se prépare pour le championnat espoir de la conférence EST.

Un héros, une histoire

George Morikawa semble avoir bien compris la force principale de son manga : ses personnages. Ils sont si uniques et charismatiques qu’il eut été dommage de ne se concentrer que sur Ippo, le pilier central. Exceptés les matchs d’Aoki qui virent à la comédie burlesque, les buts que se fixent chaque héros sont tous captivants à suivre.

La boxe est le lien qui lie intrinsèquement l’ensemble des intervenants de HNI, mais ce qui amène chaque protagoniste à s’y plonger est un background à chaque fois riche et différent. Il n’est donc pas étonnant de constater que des anciens rivaux d’Ippo reviennent croiser son chemin, tant leur popularité a su se pérenniser au fur et à mesure de l’histoire.

C’est ainsi que le touchant Vorg Zanghief tente de refaire son comeback sur le ring. Ce loup, qui ne se battait que pour subvenir aux besoins de sa mère malade dans la froide Russie, a compris qu’il aimait profondément la boxe. Le passé des adversaires d’Ippo est tout aussi important que les autres éléments qui composent ce shônen. Ces flashbacks font mieux comprendre les enjeux qui se tiennent dans l’échange violent de coups qui a lieu au centre du ring.

HNI nous raconte avant tout l’histoire d’hommes qui se sont réfugiés dans la boxe pour combler un vide dans leur vie. C’est cela qui les rend si attachants et humains à la fois. Il n y a pas de personnages foncièrement bons ou mauvais, juste des êtres en quête de réponses qu’ils trouvent en s’entre-déchirant durant des rounds entiers.

Des matchs documentaires

Si, du haut de ses trois saisons et de ses 67 tomes, HNI continue d’enthousiasmer les foules, c’est qu’il faut aussi rendre honneur à une mise en scène particulièrement efficace.  Le mangaka n’hésite pas à prendre son temps sur plusieurs planches afin de retranscrire au mieux le mouvement de certains coups. Les effets de vitesses et les impacts sont très travaillés et les effets de lumière sont si bien maîtrisés que l’on se sent vraiment sous le feu des projecteurs. Pour parachever le tout, l’auteur ne lésine pas sur les gerbes de sang ou l’abondante sueur.

Si l’action est exceptionnellement bien dépeinte, l’analyse technique n’est pas en reste et tous les héros, alors spectateurs, y vont de leurs pronostics souvent avisés et de leurs explications très enrichissantes. L’immersion est alors totale et d’une grande simplicité, même pour un néophyte.

Cette troisième saison d’Hajime No Ippo est donc un excellent cru : toujours aussi passionnante mais bien plus recherchée et riche grâce à sa galerie de personnages de plus en plus étoffés et toujours aussi attachants. Enfin nous l’attendions tous, le combat entre nos éternels rivaux se profile enfin. VIVEMENT LA SAISON 4 !

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