Sélection manga, your livre in april
Nous voilà déjà en avril, son soleil printanier (enfin plus ou moins), ses œufs en chocolat, ses congés scolaires… Bref les conditions idéales pour se poser et déguster un bon manga. À condition bien sur d’avoir préalablement fait le tri parmi les quelques 160 sorties du mois, la vingtaine de nouvelles séries et autant de one-shots !
Heureusement du coté de Journal du Japon, avant de succomber à la gourmandise, l’équipe a pris soin de sélectionner les lectures qui accompagneront l’inévitable crise de foie qui suivra : 4 nouveaux titres prometteurs, 2 séries récentes qui s’avèrent surprenantes, et enfin 3 excellents titres qui continuent de nous ravir.
Gare aux excès de cacao, et très bonnes lectures à toutes et à tous.
Olivier H. : L’anime vient de se terminer… mais ce n’est pas grave car grâce voici maintenant le manga original de Your Lie in April, de Naoshi ARAKAWA, un spécialiste des histoires se déroulant dans un univers scolaire. Malheureusement, la bande son de l’anime fera défaut au manga, mais nous pourrons profiter de deux tome d’un coup ! Que demandez de plus, laissez vous entraîner par ce doux mensonge.
L’histoire, sur fond de musique classique, nous raconte l’histoire de quatre amis, et en particulier deux d’entre eux : Arima Kousei et Kaori Mayazono, tout deux musiciens. Arima est un prodige du piano, surnommé le « métronome humain », car il peut jouer une partition à la perfection. Mais suite à un trauma, il se voit incapable de jouer du piano. Kaori, elle, est une violoniste qui joue de son instrument à sa façon, en s’appropriant les morceaux. Bien que fondamentalement différents, Kaori va demander à Arima d’être son accompagnateur lors de compétitions, le poussant ainsi à rejouer du piano. Une histoire sublime, des personnages hauts en couleur, c’est ce qui vous attends avec ce titre, que Ki-oon a la malice de publier durant le mois d’avril. Mon coup de cœur de cette année !
Loÿs : Cela fait un moment que l’on attend la venue des titres de Shûzô OSHIMI (Haku no Hana) dans nos librairies françaises… Eh bien ce sera enfin chose faite grâce à Akata avec son tout dernier titre : Dans l’intimité de Marie ! Cet auteur décrit avec talent les obsessions les plus sombres de l’homme. Il aborde ses sujets avec brio et philosophie. Dans sa dernière œuvre, « un polar social et psychanalytique », il va dépeindre le fantasme d’un homme envers une jeune fille et son aventure dans la peau de cette dernière.
J’aime le rythme et la justesse de la narration de Shûzô OSHIMI, il sait jongler avec le politiquement (in)correct de manière métaphorique et imagée. Et pour ne rien gâcher de tout cela, il possède un trait tout simplement captivant qui ne rend la lecture de ses œuvres que plus alléchante.
Marion : La franchise L’Attaque des Titans n’en finit plus : après Before the Fall puis les fanbooks Inside et Outside, Pika s’est emparé de Birth of Livaï. Cette fois on y suit le personnage emblématique du même nom dans les bas-fonds de la ville. Chef d’une troupe de bandits, Livaï se fait repérer par un certain Erwin Smith, celui dont on sait qu’il est le chef des bataillons d’exploration à la surface… Cette rencontre sera le point de départ de ce qui fera de Livaï le soldat le plus puissant de toute la garnison.
Toujours sous la surveillance de Hajime ISAYAMA, on découvrira cependant dans les deux tomes qui composent ce spin-off des graphismes de Suruga HIKARU. Les fans de la série originale et du personnage en question seront ravis par ce récit venant enrichir un peu plus la mythologie du carton de ces dernières années. À noter que deux OAV ont adapté cette histoire au Japon sous le titre Kuinaki Sentaku et que la seconde est sur le point de sortir, à l’occasion de la publication du seizième tome de la série.
Julien : « Encore un manga de vampire ! » pesteront assurément certains – sans doute un peu à raison – en tombant sur le premier tome de Seraph of the End, publié ce mois-ci par Kana. D’autres pourtant l’accueilleront avec une curiosité sans cesse renouvelée, comme le sont les différentes approches de ce mythe occidental que les auteurs nippons ne se lassent pas de se réapproprier. D’autant qu’il s’agit ici d’une « vraie » histoire de vampire, et pas simplement d’un personnage vampirique parmi un casting de monstres divers peuplant un univers plus largement fantastique.
Mais quoi qu’il en soit, accompagné de son adaptation animée qui démarre aujourd’hui même en simulcast sur Wakanim, Seraph of the End risque fort de faire parler de lui dans les prochains mois. Pour le meilleur ? Pour le pire ? Pour ma part, je suis au moins ravi de retrouver l’excellent dessin de Yamato YAMAMOTO, dont le Kure-nai chez Kazé Manga était passé un peu trop inaperçu. Espérons que le scénario de Takaya KAGAMI le placera en plus parmi les bonnes histoires de vampires.
Jean-Baptiste : Pour cette fois, mon regard s’est timidement porté sur le quatrième volume de Prison School. Sous ses atours sulfureux, cette série cache un humour absurde pour le moins inattendu. Emprisonnée un mois par le conseil clandestin des élèves, notre équipe de bras cassés va tout tenter pour permettre à l’un de ses membres de s’évader le temps d’un rendez-vous… et d’acheter des figurines des Trois Royaumes ! Bon, jusque là, malgré tout, on pourrait encore attendre un minimum de sérieux de l’histoire. Mais c’est sans compter sur les quiproquos stupides qui s’enchaînent, au point de rendre le récit complètement loufoque.
En soi, on est loin d’un chef d’œuvre, et la patte sexy d’Akira HIRAMOTO en rebutera plus d’un. Mais Prison School cache quelques bonnes surprises, et montre habilement qu’un manga peut être à la fois sexy et potache.
Fabien : Le voyage historique et culinaire de Ken, cuisinier de notre époque, poursuit tranquillement sa route chez Komikku avec Le Chef de Nobunaga. Si la cuisine occupait une grande place au début, la tendance semble changer depuis peu avec la présence de batailles, de stratégies et d’alliances militaires, le tout orchestré par Oda Nobunaga.
La fin du précédent tome nous dévoilait aussi les prémices de la future bataille qui nous sera présentée par la suite et cela semble quelque peu inquiétant pour l’un des principaux personnages du titre. Ajoutons à cela l’apparition d’une femme qui, comme notre héros, semble venir d’une autre époque et nous avons là tous les ingrédients nécessaires à l’attente du sixième volume de l’œuvre de Mitsuru NISHIMURA et Takuro KAJIKAWA.
Audrey : Alors qu’on approche lentement mais sûrement de la fin (définitive cette fois !) de l’histoire de Rozen Maiden, les poupées s’unissent afin de sauver leurs maîtres menacés par leur plus jeune sœur, Kirakishô… S’il y a bien une série qui me tient à cœur et dont j’attends les derniers opus avec impatience, c’est vraiment celle-là ! Un peu nostalgique de l’ambiance de l’anime (et de sa bande son ensorcelante), je retrouve avec bonheur cette douceur dans les traits fins et délicats des PEACH-PIT.
La direction prise par le scénario n’a certes pas toujours été parfaite, et pourtant l’atmosphère générale du récit est toujours aussi réussie, empreinte à la fois de ces petits moments tendres et drôles du quotidien, et de passages plus nerveux et mystérieux lors des combats entre nos petites héroïnes. On s’est ainsi sincèrement attaché au caractère de chacune d’elle, ainsi qu’à Jun, le collégien hikikomori qui s’ouvre petit à petit au monde, et on attend avec hâte de connaître leurs destins respectifs, tandis que le rythme narratif s’accélère dans la dernière ligne droite de l’intrigue !
Paul : Sans que l’on s’en rende forcément compte, la publication de chaque nouveau tome de Blue Exorcist est devenue une petite fête – deux fois par an – pour les lecteurs de shônen. Kazue KATO a su manier les rebondissements et conserver ses qualités de dessinatrice (chara-design, décors, encrage et j’en passe), tout comme celles de mise en scène, pour prendre de l’ampleur dans ce deuxième arc. Et l’impatience nous gagne donc à chaque sortie de nouveau tome.
Le volume 13 nous a laissé en pleine attaque de la place forte des illuminati, face à des monstres zombiesques et protéiformes à la peau dure. Mais mon petit doigt me dit que ces derniers n’ont vocation qu’à nous mettre en appétit… On attend donc de pied ferme les membres d’élites de cette société secrète. Vivement le 22 avril !
Tatiana : ZETMAN c’est l’histoire de Jin, un jeune orphelin au passé nébuleux au cœur de manigances qui le dépassent. Amagi Corporation s’intéresse de près à ses capacités physiques hors normes qui semblent s’inscrire dans la continuité d’un plan étrange : le ZET. Masakazu KATSURA (Vidéo Girl Ai, I’’s, Wingman) signe avec ce manga son œuvre la plus sombre, où la violence n’épargne aucun des personnages. Après une douzaine d’années de publication, nous découvrirons ce mois-ci le 20e tome. Mais ce n’est pas n’importe quel tome car nous arrivons au terme, non pas de la série, mais du premier arc ! C’est donc avec impatience qu’il est attendu par tous les lecteurs assidus des aventures de Jin.
La force du récit, ses personnages torturés, ses combats épiques et son dessin fouillé font de ZETMAN un incontournable de Masakazu KATSURA, et du seinen en général. À n’en pas douter ce premier arc devrait se terminer en apothéose avec la confrontation entre Jin et Koga. Retenez votre souffle et plongez dans le chaos pour l’affrontement final.
Aku no Hana avec un « H » devant aku ? C’est une erreur.
Super article !