Séjour au Japon : comment se loger ?

Partir à la découverte d’un pays nécessite de prendre de nombreuses dispositions. L’une des principales reste de savoir où poser ses bagages durant son séjour. Longtemps, le Japon a été vu comme un pays où trouver une habitation relevait du parcours du combattant. Mais le nombre exponentiel d’arrivées de touristes qu’a connu le Japon ces dernières années a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives en matière de logement. On vous en dit plus.

L’offre hôtelière a longtemps été hors de prix au Japon. Ouvrant ainsi un boulevard au développement de la plateforme californienne de locations de logements entre particuliers : Airbnb.

Alors que le Japon s’annonçait comme le marché le plus prometteur d’Asie pour Airbnb, la société originaire de San Francisco a vécu de plein fouet la mise en place le 15 juin dernier du nouveau régime juridique en matière de locations entre particuliers, réduisant drastiquement les possibilités.

Celle-ci marque en partie la fin du développement d’Airbnb au Japon et le succès du lobby hôtelier japonais. Mais cette nouvelle législation dit surtout beaucoup de la perception qu’ont les japonais du tourisme étranger.

Avec plus de 20 millions de touristes supplémentaires entre 2010 et 2018 selon l’Agence Mondiale du Tourisme, le Japon bénéficie d’un engouement touristique sans pareil.

Tokyo, ville bouillonnante

Photo Agathe Marty / Unsplash

En l’état, l’offre en matière de logement se doit de suivre, qu’il s’agisse de courts, moyens ou longs séjours. De nouvelles formules d’hébergements sont alors apparues, réduisant ainsi les coûts alors que le Japon a longtemps été l’un des pays les plus chers en matière de logement.

Le maître-mot : ANTICIPATION !

Si vous prévoyez un voyage de courte durée au Japon, on ne saurait trop vous recommander d’anticiper un maximum votre mode d’hébergement et procéder idéalement à la réservation de celui-ci sans attendre d’être sur place.

Selon vos attentes et que vous soyez seul(e), en famille ou en couple, vous pouvez bien sûr opter pour l’hôtel classique. Hormis Tokyo où les prix peuvent être très élevés, il est possible de trouver un hôtel qui remplisse la condition du bon rapport qualité-prix sans chercher le luxe. Une recherche consciencieuse sur votre moteur de recherche préférée ou sur les sites spécialisés (booking, tripadvisor…) vous permettra de faire le tour de l’offre très large en la matière.

Si vous souhaitez d’ailleurs une expérience originale et typiquement japonaise, vous pouvez vous reportez sur les capseru oteru (capsule-hôtel), business hôtel ou encore les love-hôtels.

Les premiers n’existent qu’au Japon et requièrent de ne pas souffrir de claustrophobie. Situés au cœur des centres villes, ces hôtels répondent au besoin des salariés japonais ayant fini trop tard pour rentrer chez eux par le dernier train de bénéficier d’un lit pour passer la nuit. Les derniers, eux, sont plutôt l’apanage des jeunes couples japonais en recherche d’un moment d’intimité. Ces love-hôtels bénéficient souvent d’une décoration excentrique mais ont généralement un bon niveau de confort, au même titre que les business hôtels qui brillent pour leur part par leur côté spartiate.

Capsule hôtel à Kobe - photo de Kojach (CC2) Flickr

Capsule hôtel à Kobe – photo de Kojach (CC2) Flickr

Une immersion dans une famille japonaise

Envie d’entrer en contact avec des japonais et de profiter de votre séjour pour découvrir l’art de vivre à la japonaise ? On vous conseille le traditionnel ryokan. Il s’agit d’une auberge traditionnelle qui renferme une décoration de style japonais. Ce type d’hébergement chez l’habitant est très présent dans les grandes villes comme Tokyo ou Osaka. Leur architecture traditionnelle, rompant avec la multiplication des buildings au cœur de la ville, attire de plus en plus de touristes. Séjourner dans un ryokan demande de se plier à de nombreuses traditions nippones (se déchausser en arrivant, dormir dans un futon…). À noter que dans les stations thermales, on retrouve les ryokan construits près de sources chaudes (Onsen). Il existe plusieurs milliers de ryokan au Japon, du plus rustique au plus luxueux, alors n’hésitez pas à vous rendre ici pour plus d’informations.

Il est également possible de passer des nuits chez l’habitant avec la formule plus économique des minshuku. Ce format s’apparente à nos chambres d’hôtes avec peut-être plus de simplicité (salle de bain collective, pas de petit-déjeuner).

On ne peut pas ne pas aborder l’incontournable auberge de jeunesse. Connue sous l’appellation « Gaijin House », l’auberge de jeunesse reste la solution la plus économique qui soit pour se loger au Japon. Sous réserve que la vie en communauté et la promiscuité ne vous fassent pas peur. Cuisine commune, toilette partagé, salle de bain pour tous… on vous recommande ce type d’hébergement pour de courts séjours. Sachant que le principal avantage de ce type de maison partagée est qu’on en trouve plusieurs dans le centre des villes et qu’il est possible d’y rencontrer des gens et ainsi y nouer des amitiés si l’on est seul au Japon.

Dans ce domaine, quelques clics sur internet permettent de se rendre vite compte que deux enseignes dominent le marché des gaijin house : Sakura House et Oak House. On vous laisse aller faire un tour sur leur site internet pour trouver votre bonheur. Attention néanmoins au côté un peu « fêtard » propre à ce type de logement qui peut vite se révéler problématique.

Pour des séjours de moyens et longs termes, certains vont également opter pour ce genre d’habitation, le coût peu élevé restant une des motivations principales.

À ce sujet, Madeline, rédactrice tourisme pour notre site Journal du Japon, nous fait part de son expérience en la matière.  « Je suis allée au Japon avec un visa vacances travail, je travaillais dans l’école française de Kyoto. J’avais trouvé le studio sur internet bien avant que je sois au Japon, j’avais payé la caution et réserver le tout depuis la France, précise-t-elle. La recherche d’un studio à Kyoto n’a pas été facile, c’est plus simple en revanche pour des colocations en auberge. D’ailleurs il n’y a pas de différences avec la France, le système de location est sensiblement le même avec le paiement des charges en plus du loyer. Concernant le côté administratif, on a juste le contrat de travail à fournir et les papiers d’identité. Ainsi, pour un studio de 20 mètres carrés, je payais environ 350 euros par mois. J’avais environ 10 euros d’électricité par mois et 20 euros de gaz tous les deux mois. L’eau et internet étaient compris dans le loyer. » Et à la question de ce que serait son conseil à nos lecteurs, Madeline répond sans hésiter : « cela dépend de leur projet, mais s’ils sont seuls, je conseille de toute façon la colocation pour sortir et rencontrer du monde, mais pas en auberge, ou alors sur une très courte période ». 

Quartier d'Asakusa, où se trouve beaucoup d'auberges / Photo Claudio Guglieri - Unsplash

Quartier d’Asakusa, où se trouve beaucoup d’auberges / Photo Claudio Guglieri – Unsplash

 

Plus de tranquillité et d’intimité : l’appart-hôtel

Exit le tracas des charges à régler en plus du loyer avec cette formule qui n’est certes pas la plus avantageuse financièrement mais qui permet tout de même de bénéficier d’un tarif dégressif si on y reste longtemps. Point d’attention néanmoins pour ce type d’hébergement : certaines compagnies vous demanderont de verser l’intégralité du loyer en une seule fois avant l’installation. Par ailleurs, pour ce type d’hébergement, vous aurez affaire dans 99% des cas à des appartements de type studio tout équipé et disposant d’un mobilier de type occidental.

Les surfaces des appart-hôtels sont assez réduites mais ceux-ci sont parfaitement équipés.

Les surfaces des appart-hôtels sont assez réduites mais ceux-ci sont parfaitement équipés.

Selon votre situation (working holiday visa ou visa étudiant), vous aurez probablement différentes formules d’hébergement qui s’offriront à vous. On passe sur les conseils qui prévalent également ici : être attentif à l’emplacement, la distance avec votre école/travail, la proximité des transports en commun et de toutes les commodités.

Si vous souhaitez opter pour le circuit de location traditionnelle en faisant appel à une agence immobilière une fois sur place, armez-vous de patience ! Outre les nombreux refus auxquels vous allez sûrement devoir faire face, statut de « gaijin » oblige, la constitution du dossier et le coût engagé pour l’entrée des lieux est un véritable chemin de croix. On ne saura trop vous recommander de trouver où vous loger depuis la France, à l’image de ce que Madeline a pu faire.

Ainsi, il existe autant de possibilités que de situations propres. Pour Jean-Baptiste, au Japon depuis septembre 2017, après un premier séjour d’un an entre 2015 et 2016 à Nagoya pour une Licence, l’expérience est toute autre : « j’habite actuellement à Tokyo avec un visa étudiant qui ouvre droit à une autorisation permettant de travailler jusqu’à 28h/semaine (très facile à obtenir en s’acquittant des formalités nécessaires en arrivant à l’aéroport. Après, c’est plus fastidieux). »

Pour ce qui est du logement, Jean-Baptiste, rédacteur pour Journal du Japon, n’a pas eu à se tracasser : « étant en master, je suis parti via un programme d’échange de mon université française (Denis Diderot – Paris 7), et à chaque fois l’université d’accueil proposait une place dans leur résidence (ce qui n’était pas obligatoire, mais les tarifs sont plus qu’avantageux). Ça se gère un petit peu en amont, mais ça ne nécessite pas de recherche, dans le sens où c’est l’université qui te contacte en premier. Je devais payer aux alentours de 200-250 euros/mois pour Nagoya, et à Tokyo, j’ai payé 167 000 yens par semestre, ce qui fait grosso modo 27 000 yens par mois (environ 250 euros) en demi-pension. »

Vous prévoyez un séjour au Japon dans le cadre d’un visa étudiant ? Le conseil de Jean-Baptiste est le suivant : « pour ceux qui partent en échange, je conseille de bien se renseigner auprès de leur université d’accueil, qui a probablement la possibilité de les aider à trouver un logement à un tarif accessible. Les résidences proposées ont des tarifs très variables, certains de mes amis payent plus que moi, mais la qualité de service est en conséquence. »

Vous avez envie de nous faire part de votre expérience ou de vos bons plans ? N’hésitez pas à les partager avec nous dans les commentaires !

Merci à Madeline et Jean-Baptiste d’avoir pris le temps de partager leur expérience.

 

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