[Attentes Mangas] Janvier, quand dansent les mots s’amusent les doigts gelés

Nous y voici. La nouvelle année est enfin là et toute l’équipe de Journal du Japon vous souhaite à toutes et à tous une excellente année pour 2019 ! Qu’elle vous apporte bon nombres de livres pour de la lecture à foison ! Et qui dit nouvelle année, dit nouveau planning côté éditeurs. Comme on pouvait s’y attendre, de ce côté-là on est servi en ce premier mois de l’année. Beaucoup de choses à se mettre sous la dent après l’indigestion des fêtes, et on ne va pas bouder son plaisir.

Entre nouvelles séries et suites tant attendues, l’équipe s’est une nouvelle fois penchée sur la question ! Voici donc ce que l’on peut vous proposer pour ce mois de janvier. Et vu qu’on repart sur de nouvelles bases, il y a pas mal de nouveautés à disposition dans les rayons avec pas moins d’une quarantaine de nouveautés et one-shot ! Pour bien commencer l’année, une part de galette à la main, c’est par ici que cela se passe…

Bonnes lectures et découvertes !

Les petits nouveaux

Couverture du one-shot Love Contest chez Taïfu ComicsRien que le titre est intrigant : Love Contest, comment l’amour peut-il être un concours ? La première chose qui nous vient à l’esprit est : « un concours où les personnes agrandissent leur tableau de chasse ? » Et bien non ! Ici, il s’agit d’un concours de meilleures performances au lit ! Et attention, elles doivent être physiques et artistiques ! Artistiques… ce n’est pas un peu casse-cou ? Oui parce qu’au club Seikodô, ces rapports, c’est tout un art ! Techniquement cela est possible : n’appelle-t-on pas ces rapports, du sport de chambre ?

On peut alors imaginer que cela peut être artistique comme la gymnastique mais entre nous je ne pense pas que ce « sport » sera un jour présent aux Jeux Olympiques… C’est dans ce milieu disons… original, que le naïf Kiyosato met les pieds par curiosité et là-bas, qui croise-t-il ? La fille de ses rêves à qui il veut offrir sa virginité ! Une histoire d’amour en perspective ? Retrouvez cette histoire pour le moins rocambolesque chez Taïfu Comics, et dès le 24 janvier dans toutes les librairies. (Roxane)

Couverture du tome 1 de Granblue Fantasy chez Pika
Tiré du jeu vidéo du même nom sorti en 2014 au Japon, Granblue Fantasy nous compte l’histoire de Gran accompagné de Vyrn, une sorte de lézard ailé. Rêvant d’aventures, les deux amis vont voir leur vie changer du tout au tout lorsque leur chemin croisera celui de Lyria. Tous trois partiront alors à la recherche d’Estalucia, la mythique île aux étoiles. Publié depuis 2016 au Japon, le manga a également été adapté en anime et diffusé en 2017.

Sous le design de Cocho, les personnages du jeu vidéo prennent alors vie et suivent un scénario imaginé par Fûgetsu MAKOTO (Re:Zero deuxième arc). Alors que le jeu a été comparé à la licence Final Fantasy, le manga respectera-t-il son esprit fantasy ou peut-on s’attendre à un esprit totalement différent ? Série actuellement en cours au Japon (5 tomes à l’heure actuelle), les deux premiers tomes sortent en même temps dans nos contrées le 09 janvier 2019 aux éditions Pika. (Juliet)

Couverture du tome 1 de Celle que je suis chez Akata
Celle que je suis (Kono Koi ni Mirai wa nai) est une série en deux tomes éditée par Akata. Elle se déroule dans les années 80. Le héros Yûji Manase est étudiant. Mais il vit au quotidien avec deux secrets dont il n’a jamais parlé à personne : d’une part, les sentiments qu’il éprouve pour son ami de longue date Masaki Matsunaga, et de l’autre, le malaise qu’il ressent vis-à-vis de son corps. Un jour, Yûji pose la main sur une robe que sa sœur a laissée dans son appartement, sans savoir que cet acte allait bouleverser sa vie…

Ce manga est scénarisé par Bingo MORIHASHI avec les dessins de Koko SUWARU plus connue pour ses œuvres boy’s love. Les dessins sont élégants et raffinés, l’histoire originale et quand on connaît l’éditeur on ne peut qu’attendre avec impatience un titre sur un thème aussi délicat. C’est un titre à surveiller de près en ce début d’année 2019 et qui risque bien de faire parler de lui. (Tatiana)

Couverture du tome 1 de Le dilemme de Toki chez Glénat
Après un accident de vélo avec une entité extraterrestre, Mitsuharu, un jeune homme peu sûr de sa vie personnelle, se retrouve à héberger Toki, un alien qui lui demande de décider lequel des deux sexes il devrait choisir. Alors ? Amour ou amitié ? Fille ou garçon ? Il semblerait que le choix ne soit pas si évident. Avec des dessins proches de Air Gear (OH GREAT !) et un scénario qui pourrait rappeler To Your Eternity (Yoshitoki OIMA), l’on ne peut attendre de Kiri GUNCHI, l’auteur dont c’est le premier manga, de ne pas tomber dans les facilités scénaristiques.

Mitsuharu va-t-il envisager l’amitié d’une fille ou l’amour d’un garçon par exemple ? Ou se cantonnera-t-il de simplement voir en un Toki masculin un ami et chez une Toki féminine, l’amour ? Série terminée en trois tomes au Japon, le début des réponses à ces questions arrive chez nous le 02 Janvier 2019 chez Glénat. (Camille)

Couverture du tome 1 de My Home Hero chez KurokawaÀ mes yeux, je trouve que nous n’avons pas assez de mangas policiers ou de ce genre en France. Ceux concernés étant déjà terminés, ou en cours depuis des années (pour ne pas citer Détective Conan…) Résultat, je suis d’autant plus intrigué par My Home Hero d’où une ambiance certaine se dégage déjà fortement de la couverture. Un homme hurlant sous la pluie ? Ce n’est pas sans rappeler certaines scènes désespérées de films à succès, mais quand cela porte en plus sur un homme qui a juste commis l’irréparable pour le bien de sa fille… Alors là je dis oui, et je m’y intéresse.

On y retrouve au dessin Masashi ASAKI (Psychometrer Eiji) semblant au sommet de sa forme, sur un scénario d’un petit nouveau Naoki YAMAKAWA ! Deux auteurs de thrillers, une rencontre qui risque bien de créer un joli bouquet explosif… Que seriez-vous prêt à faire pour protéger votre famille ? Hâte d’en découvrir d’avantage en janvier chez Kurokawa. (Charlène)

Couverture du premier tome de Beastars chez Ki-oonOn ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec les lauréats du Prix Manga Taisho Awards, si ce n’est qu’ils méritent toujours le détour. Beastars, le lauréat 2018 signé de Paru ITAGAKI dénote encore plus que ses prédécesseurs avec sa société anthropomorphe où les carnivores sont craints et accusés de leurs appétits bestiaux. Et c’est encore pire lorsqu’un jeune alpaga est retrouvé mort et que les regards se braquent sur Legoshi, un jeune Loup de 17 ans.

Mais ce seinen dramatique où le thriller et le théâtre se mélangent est aussi intrigant par son graphisme qui humanise à merveille les animaux avec un trait qui sait parfaitement passer d’une ambiance douce à angoissante, grandiose à touchante et qui dépeint un tableau de la société qui semble diablement pertinent. À ces moments de lectures prenants et qui ne laisseront sûrement pas indifférents, on peut ajouter que Ki-oon, habitué à nous proposer de belles éditions, a choisi de convier son auteur au prochain FIBD d’Angoulême, signe qu’il croit vraiment en son titre. Alors, pourquoi pas nous ? (Paul)

Couverture des Fleurs Pourpres chez Cornélius
Auparavant, la seule œuvre de Yoshiharu TSUGE de disponible en France était l’autobiographie L’homme sans talent. La bande dessinée contait le quotidien de son auteur, désabusé, qui a tout plaqué pour déménager en campagne avec sa femme et son fils. Loin d’un joyeux retour à la terre, sa vie s’avérera être catastrophique, la faute à une reconversion peu lucrative en vendeur de cailloux. Malgré son atmosphère sale, le manga réussissait à être drôle grâce aux magouilles d’un dessinateur qui réussissait à rire de sa propre situation.

Cornelius ayant annoncé la parution d’une intégrale de son œuvre, je pourrais désormais explorer à loisir les travaux d’un auteur qui m’intrigue. Le premier ouvrage de cette anthologie, intitulé Les Fleurs pourpres, est un recueil d’histoires courtes publiées à la fin des années 60 dans le magazine d’avant-garde Garo. La poursuite d’une sombre banalité semblant être au rendez-vous, j’attends désormais sa parution le 24 Janvier avec impatience. (Simon)

Les suites

Couverture de l'avant-dernier tome de Ah! My goddess chez Pika
Initialement publié en 1988 au Japon puis en 1997 en France chez Manga Player (ancêtre de Pika Editions), Ah ! My Goddess ou Aa ! Megami-sama (Kôsuka FUJISHIMA, aussi connu pour avoir créé le character-design de nombreux jeux Tales of de Namco) atteindra avec ce quarante-septième tome son avant-dernière parution. Keiichi et Belldandy (les personnages principaux), embarqués dans une longue aventure aux Enfers, semblent sur le point de pouvoir enfin en sortir, prouvant aux yeux de tous le lien puissant qui les unit. Mais est-ce que tout se passera comme prévu, pour une fois ?

Rien n’est moins sûr, car une nouvelle épreuve directement adressée au jeune homme l’attend. Espérons un nouveau volume aussi intéressant et rempli d’action et de douceur que les précédents. La série est terminée depuis avril 2014 au Japon, souhaitons aussi que Pika Editions ne nous laissera pas attendre encore une année complète pour la conclusion. (Antoine)

Toutes les bonnes choses ont une fin

Couverture du dernier tome de Saltiness chez Akata
Le 4e et dernier tome de Saltiness sort enfin et ça me ravît autant que cela me désole. Les bonnes choses ont une fin, ce qui les rend inoubliables. Premier manga de Minoru FURUYA à être publié en France chez Akata, Saltiness suit les pérégrinations et les interrogations souvent… absurdes du jeune trentenaire Takehiko NAKAMARU, inadapté social assumé, loser merveilleux et insupportable, vivant dans son monde loin des problèmes et questionnements du monde réel. Le récit qui colle aux basques de Takehiko nous emmène dans un monde que l’on pourrait qualifier de parallèle où le jeune homme évolue à son aise et au plus tente-t-il de s’adapter à la réalité qui l’entoure, au plus le décalage se creuse.

C’est drôle, cynique et prenant car Saltiness en dit beaucoup sur la société japonaise et les mentalités et phénomènes sociaux qui la peuplent. Armé d’un dessin sagace et d’un scénario ciselé, on entre au fil du récit dans l’illogisme de la logique de Takehiko pour accéder au thème du manga. C’est un très beau tour de force qui, à travers ce personnage unique et décalé, pose la question individuelle qui nous tracasse tous à un moment de nos vies : quelle est ma place dans ce monde ? (Émilie)

Les petits bonus

Couverture du roman graphique La danseuse de Mao chez Pika
Le roman original, paru en 2008, est écrit par Qiu Xialong, écrivain chinois, notamment créateur du détective Chen Cao, policier féru de poésie et d’écriture. Ce personnage est un policier intègre mais lié au parti communiste. Dans ses romans, l’ombre de Mao et de la révolution culturelle planent à chaque intrigue. J’ai hâte de découvrir ce roman graphique, qui je pense retranscrira plutôt bien l’ambiance du romancier policier.

Ce tome spécifiquement met en scène la petite-fille d’une maîtresse de Mao Zedong, qui pourrait potentiellement détenir des informations compromettantes sur son grand-père… Et au parti communiste et en Chine dans les années 90, on ne plaisante pas avec l’image parfaite du père de la nation. Une plongée dans la Chine moderne, qui va nous faire découvrir la face sombre du parti communiste chinois, autour de corruption, triades et gardes rouges. Pour cela c’est du côté de Pika que cela se passera dès le 16 janvier ! (Coline)

 

 


Haiku en entier utilisé dans le titre de l’article : 

Quand dansent les mots
s’amusent les doigts gelés
l’hiver se réchauffe
(tiré du blog « Le carnet de bord d’Eschylle« )

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