Dragon Ball Super : l’éternel tournoi…

Le mois dernier, le nouvel opus de Dragon Ball Super est sorti chez Glénat. Alors que l’affrontement avec Zamasu et Goku Black prend fin dans le tome précédent, les nouvelles aventures de Son Goku et Vegeta continuent avec des combats toujours plus nombreux et des adversaires toujours plus forts en perspective. Après une année 2017 qui a sacré la série meilleur lancement et des ventes plutôt au beau fixe en 2018, que vaut sur le fond Dragon Ball Super au bout de six tomes ?

Car chaque nouvelle sortie de Dragon Ball Super semble susciter beaucoup d’espoir mais aussi… de déception ! Pourrons-nous encore nous régaler comme au bon vieux temps ? Éléments de réponse ci-dessous…

© Shueisha

Un nouveau tournoi commence

Après le match de présentation disputé par les dieux de la destruction, Son Goku fait la démonstration de ses pouvoirs en affrontant un certain Toppo de l’Univers 11 mais il est facilement battu. Zen-O (le Roi de Tout, la personne la plus haut placée parmi les dieux dans Dragon Ball) décide donc d’organiser le « tournoi du plus fort » dans lequel les dieux de la destruction seront d’office exclus pour rajouter un peu de piment à l’événement. Pour l’occasion, les règles ont été modifiées : il n’y aura qu’un seul match dans lequel des équipes formées de dix participants s’affronteront toutes en même temps, dans un délai imparti de cinquante minutes environ. En outre, il est interdit de tuer son adversaire et il n’est pas possible de s’envoler.

Pour gagner, il suffira aux combattants de simplement bouter l’adversaire hors de l’aire de combat. L’équipe qui aura battu toutes les autres ou qui aura le plus de combattants à la fin du temps réglementaire sera déclarée vainqueur. En guise de récompense, elle recevra les Dragon Ball et verra n’importe lequel de ses souhaits accordé. Pour finir, elle verra son univers épargné alors que tous les autres… seront anéantis ! Gloups !

Cette fois-ci Son Goku et son équipe n’auront pas droit à l’erreur puisque le destin de la Terre et de toutes les planètes de l’Univers sont entre leurs mains. Nos amis doivent donc réunir les plus forts combattants de l’Univers 7 soit : Goku lui-même, Vegeta, Son Gohan, Piccolo, Tenshinhan, Krilin, C-17, C-18, Kame Senin et… Freezer qui accepte de se joindre aux Saiyans en échange d’une résurrection complète s’ils l’emportent ! Oui, nos Super Saiyans préférés s’allient à Freezer pour combattre les autres univers, en particulier l’Univers 11 qui héberge le guerrier le plus fort de tous, un dénommé Jiren. C’est l’objectif de Son Goku qui, comme à son habitude, veut l’affronter pour devenir encore plus fort. Alors comment va-t-il faire pour le vaincre ?

Ça vous le saurez en lisant le tome suivant mais préparez-vous déjà à une espèce de bagarre générale façon Battle Royale qui oppose les plus forts représentants des univers !

Dragon Ball Super © Shueisha

La team Terre © Shueisha

 

Prélude à une baston générale

Ce tome 6 sert en fait de prélude à la baston générale qui aura lieu dans le Tome 7. Ici l’auteur se charge d’introduire le tournoi et de rassembler les membres de l’équipe de l’univers 7. Au passage, il présente d’autres belligérants au fil des pages comme Caulifla, Cabbe, Toppo et évidemment Jiren. On sait d’ores et déjà qu’un combat terrible aura lieu entre lui et Son Goku.

On retrouve le dessin habituel d’Akira TORIYAMA mais à travers la plume de Toyotaro (seul le scénario a été écrit par le créateur du manga). L’histoire est toujours aussi loufoque avec cet humour si particulier avec un Goku qui, s’il a le corps d’un adulte, a toujours l’esprit d’un enfant : parfois ses répliques ont une candeur qui ne cessera d’étonner, mais qui n’est pas toujours du goût de tout le monde… Nous n’avons pas pris la peine de compter, mais le pauvre bougre a pris un sacré nombre de tartes de la part de Beerus ! Et, à ses côtés, nos protagonistes de toujours sont là pour nous rappeler que cette série n’a pas pris une ride depuis sa création en… 1984 !

Vraiment ? Pas une ride ?

Dragon Ball Super

2019 : Son Goku contre Jiren. 1988 : Son Goku contre Piccolo Jr. Des similitudes n’est-ce pas ? © Shueisha

En réalité, on peut en douter. Étrangement, bien que l’avenir de l’univers soit en jeu, on ne ressent pas vraiment la même angoisse que celles éprouvées lors de l’affrontement avec Cell et a fortiori Boo contre qui la pression était telle et l’adversaire tellement puissant qu’on doutait presque que Son Goku et les autres Saiyans pussent l’emporter. Ici, on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un jeu vidéo et que le perdant sort de l’écran, tout simplement. Zen-O paraît trop sympathique pour être cruel au point d’anéantir les univers qui vont échouer au tournoi. De toute façon, cela fait bien longtemps que la tension a disparu de Dragon Ball puisque maintenant les personnages ont des vies illimitées grâce aux boules de cristal et l’humour est présent même dans les situations les plus critiques, ce qui n’était pas le cas auparavant.

De plus, on peut critiquer l’absence de certains personnages emblématiques et vraiment puissants dans l’équipe de Son Goku : Boo, Son Goten et Trunks. Les excuses invoquées pour ne pas les faire participer oscillent entre l’acceptable (Vegeta ne veut pas mêler les enfants à cette histoire) au grotesque (Boo est entré en hibernation, il dort. Attendez, vous avez bien dit : il dort ?!) A l’opposé, on remarque la présence de Krilin (!) et… Kame Senin (!!!) dans l’équipe. Pour sauver l’univers, on aura connu plus fort et plus crédible ! De même, Jiren, qui est supposément le plus fort des univers, ne dispose que d’un design simple d’extra-terrestre des années 40 revêtu d’une combinaison moulante. Décevant…

©Shueisha

Ceux qui ont connu les débuts de cette série dans les années 80, se souviennent d’un Son Goku encore enfant, voyageant sur son nuage magique… Et qui depuis n’a cessé de se battre contre des ennemis toujours plus forts, dans une redondance un peu regrettable. La force dans Dragon Ball, c’est un peu comme les prix de l’immobilier : généralement, lorsque le prix d’une maison augmente, celui des maisons environnantes aussi. Pareil pour Son Goku, Vegeta et compagnie : même si leur force a énormément cru depuis leurs débuts, celle de leurs adversaires a augmenté dans les mêmes proportions et l’ordre préétabli ne change plus et devient sans surprise.

Bref, même si les adversaires ont changé, même si les décors ont changé le principe est toujours le même : de la baston à gogo avec des légères pauses, souvent teintées d’humour pour patienter jusqu’à la bagarre suivante. En même temps, l’auteur nous ressert des concepts éculés déjà vus lors des précédents tomes avec les allers-retours dans le futur de Trunks (cf. les arcs opposant nos héros aux cyborgs C-17 et C-18) et les motivations des vilains n’ont pas changé d’un poil : détruire l’univers, régner sur tous les êtres vivants ou bien anéantir la race humaine. Pas très original tout ça.

Dragon Ball Super

Le plus fort de l’univers contre Kame-senin…Un combat improbable © Shueisha

Mais d’un autre côté, que faut-il s’attendre d’un seinen d’arts martiaux à part des combats à tout bout de champ ? Une intrigue soutenue peut-être…Il est permis de rêver mais probablement pas dans Dragon Ball dont la raison d’être du héros et du titre et d’enchaîner les combats pour devenir plus fort. Et là malheureusement, Akira TORIYAMA, scénariste de cette nouvelle série comme évoqué plus haut, retombe dans la facilité : pour meubler un probable trou dans son imagination, il réintroduit un énième tournoi où les plus forts s’affrontent. Et tout cela vous en conviendrez bien, cela fait partie du vu, revu et déjà-vu. Dommage… Si au moins nous pouvions assister à des combats épiques sur le plan de la mise en scène ou du graphisme, ou profiter du nouveau dessinateur pour un peu d’innovation… Non, encore non, ceux-ci n’ont rien de spectaculaire leur dessin n’apporte rien de nouveau par rapport à d’habitude.

Toujours la même chose…

Il semble évident qu’on ne veut pas vraiment changer ou renouveler, au moins un peu, Dragon Ball mais plutôt rester dans le cadre du fan service. Pour le moment, la série connaît un succès certain d’un point de vue des ventes mais le résultat est beaucoup plus mitigé auprès des fans qui, un peu plus à chaque tome, reprochent à la nouvelle série un manque de profondeur scénaristique et des personnages peu ou pas charismatiques. En ce sens, ce nouveau tome ne déroge pas à la règle puisqu’il confirme les écueils énumérés précédemment.

Heureusement la licence Dragon Ball a encore de la ressource. Pour ne pas trop vous décevoir ou se quitter sur cette déconvenue, nous ne saurions que trop vous conseiller le dernier film mettant en scène Broly le guerrier millénaire qui sortira en ce mois de mars, Dragon Ball Super: Broly. Il a déjà fait un carton au cinéma aux Etats-Unis et bien évidemment au Japon. Et d’attendre que Dragon Ball Super, le manga, lui, se réveille !

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