Trinity Trigger – le RPG inspiré des jeux iconiques des années 90

Fan des jeux RPG un peu rétro ou du moins ceux sortis dans les années 1990, voire tout début 2000, alors Trinity Trigger pourrait très bien vous plaire. L’éditeur du jeu FuRyu vante en effet une inspiration fortement tournée vers le passé, tout en apportant néanmoins sa petite touche moderne et actuelle. Mais que vaut vraiment ce titre qui semble vouloir un peu suivre le succès de Octopath Traveler dans la même veine ? Journal du Japon a pu tester le jeu dans sa version sur Switch afin de vous en faire un retour le plus clair possible.

Trinity Trigger – Launch trailer (pour playstation, mais même vidéo pour switch)

Trinity Trigger : un destin cruel imposé au héros

© FURYU Corporation

Il y a très longtemps les Dieux du Chaos et de l’Ordre s’affrontèrent dans les cieux pour dominer le monde. L’histoire aurait pu en rester là si ces derniers, dans leur effervescence, n’avaient pas malheureusement embarqué le reste du monde dans leur conflit. Parce qu’en effet, leur bataille, hors de contrôle, impacta Trinitia, le monde où les humains et les animaux cohabitent. De nombreuses armes sacrées se mirent à tomber des cieux pour s’écraser sur Trinitia, en modifiant profondément la topographie des lieux où elles s’échouèrent. Ainsi, les déserts, les océans et les montagnes en furent à jamais modifiés. Malgré ce combat acharné, aucune des deux divinités ne réussit à s’imposer.

Le conflit perdure encore aujourd’hui. Les belligérants ont décidé pour pimenter le combat de désigner un Guerrier du Chaos et un Guerrier de l’Ordre parmi les humains afin de définir une bonne fois pour toutes quel camp soumettra l’autre. Dans cette guerre, le joueur incarne Cyan, un jeune homme, le héros de Trinity Trigger. Et il ne le sait pas encore, mais il a été désigné par les Dieux pour devenir le prochain Guerrier du Chaos et ainsi suivre la destinée qu’on lui impose. À vous maintenant d’explorer Trinitia et de tenter de sauver le monde !

Vous l’aurez compris avec le résumé du jeu, mais le fait que vous incarniez un héros, qui au départ ne sait pas ce qu’il est réellement, cela a de quoi surprendre par la suite quand l’histoire se développe. Très vite on comprend en effet que les dieux aiment à tirer les ficelles. Et qu’ils imposent purement et simplement leur propre vision du monde. Ainsi, Cyan découvre que son destin est tout tracé et que la violence en fait forcément partie tout comme le fait que ceux qui vénèrent tel ou tel dieu, les suivent aveuglément. Débute alors pour lui un périple comme il ne l’aurait jamais imaginé auparavant. Et pour y parvenir, il fera la rencontre d’un Trigger : Flamme, une créature magique ayant la capacité de se transformer en arme.

© FURYU Corporation

Au début du jeu, vous n’avez d’ailleurs la possibilité de n’en utiliser qu’une seule : l’épée. Mais au fil des donjons et quêtes, vous pourrez en obtenir jusqu’à huit : chacune avec ses forces et faiblesses, que vous choisirez grâce à votre trigger justement.

Le jeu est ainsi un jeu d’action, type J-RPG, avec vue du dessus comme de nombreux jeux des années 90 à l’instar de ceux comme la saga de Secret of Mana ou encore les premiers Tales of, puisque vous n’avez réellement que deux boutons à manipuler : un pour attaquer et un pour esquiver. Et si jamais vous êtes un peu perdus, le jeu vous propose une ribambelle de tutoriels que vous débloquez au fur et à mesure. Vous pouvez les revoir quand vous le souhaitez puisque présents dans le mode option du jeu avec d’autres paramètres.

Deux autres paires de boutons vous serviront également : les boutons L et R qui permettront de faire apparaitre soit la roue de toutes vos armes afin de switcher ou la roue des soins et bonus à utiliser en combat qu’il vous faudra renseigner au préalable ; et les boutons ZL et ZR eux sont là pour vous faire passer d’un personnage à un autre afin de changer de protagoniste principal (sachant que votre héros sera rejoint par deux autres personnages en cours de route).

Un gameplay simple, efficace avec sa petite dose de stratégie…

© FURYU Corporation

Trinity Trigger est un jeu qui se rapproche fortement des jeux réalisés par l’équipe derrière. Entendre par ici tous ceux qui ont pu contribué à des jeux remontant au milieu des années 1990. Notamment Yuki NOBUTERU (Trials of Mana) à l’origine de cet univers, qui s’est entouré de développeurs comme Raita KAZAMA (Xenoblade) pour la conception des personnages et Yura KUBOTA (Octopath Traveler) pour le scénario. Ajoutez-y ensuite à la musique Hiroki KIKUTA (Trials of Mana) et vous obtenez une équipe assez fournie à la patte plutôt reconnaissable.

Ici le jeu tend à surfer sur la vague de ces nouveaux J-RPG qui essaient de relier les jeux types A-RPG (entendre par là ceux qui ne se jouent pas au tour par tour) et les RPG classiques, avec une touche plus actuelle. Le design général n’est pas transcendant mais suffisamment propre et beau pour comprendre chaque région traversée par nos héros, alors que les Armas (les armes sacrées des dieux) en ont modifié la typographie. Ainsi, alors que les héros traversent plusieurs régions, on saisit aisément que tel territoire est hivernal, tel autre plutôt désertique, un autre encore plutôt boisé, et un autre en revanche à l’aura poisseuse de par les marais qui le composent… Environ 6 contrées sont à traverser et chaque monstre rencontré est en adéquation avec ces dernières.

La musique aussi n’est pas exceptionnelle, mais agréable à l’écoute, ce qui fait qu’on ne ressent pas l’envie d’éteindre le son tout en jouant. Elle est présente sans être envahissante, et accompagne ainsi correctement les scènes d’action.

© FURYU Corporation

L’action se joue par ailleurs de deux façon différentes, mais très simplement en fonction des zones de combat traversées. Comme les jeux d’époque, type Secret of Mana, c’est à vous d’aller au-devant des monstres en les attaquant immédiatement sur la carte, certains, vous détectant viendront le faire d’eux-mêmes mais c’est à vous qu’incombe souvent le premier coup. À ce sujet, cela ne lance pas un combat au tour par tour mais bel et bien un combat en temps réel. Chaque personnage possède en effet des jauges permettant d’indiquer la magie possible ou le potentiel d’attaque : plus la jauge d’attaque est remplie et plus fort sera le coup, à l’inverse si votre jauge se vide aucun point de dégâts n’atteindra votre cible. Il vous suffira à ce moment-là d’attendre quelques secondes tout en esquivant et en comptant sur vos alliés et l’IA afin de vous laisser de temps de revenir à l’attaque. Cette dernière pilote en effet vos compagnons de route avec lesquels vous pouvez néanmoins switcher vous-mêmes comme vous le souhaitez afin de choisir quel personnage utiliser à l’instant T. Gardez en tête que vous ne pouvez en contrôler qu’un sur les trois, les deux autres vivront leur vie. Le reste se joue simplement au niveau de l’équipement puisqu’ils monteront de level tout comme vous au fil des combats.

Enfin la seconde action se passe via les donjons et les boss. Au-delà des attaques à réaliser sur les monstres se trouvant sur votre chemin, le but des donjons est bien d’atteindre le dernier niveau, souvent au 4e étage à peine, et de le vaincre.

La petite difficulté réside alors dans ces donjons où les boss vous attendent. Le fait de pouvoir gérer une roue avec plusieurs armes complexifie un peu les combats car il vous faut trouver l’arme qui aura le plus d’effet. Les boss ont également la particularité d’avoir deux jauges distinctes : une jauge d’étourdissement et une jauge de vie. Il vous faut donc d’abord étourdir le bestiau puis l’attaquer le plus possible avant de répéter l’action autant de fois que nécessaire. De plus, si vous ne voulez pas laisser l’IA tout gérer du côté de vos compagnons, rien ne vous empêche de switcher avec l’un d’eux et de lui faire changer d’arme afin d’être plus efficace et ainsi de suite, autrement ils attaqueront sans demander leur rester pour vous épauler.

Une fois ces donjons vaincus, c’est à ce moment-là que vous aurez la possibilité de récupérer une nouvelle arme grâces aux triggers, car oui, vos deux coéquipiers aussi possèdent leur propre compagnon : Viz et Rai. Au départ, chaque personnage possède son set d’armes, différent des autres dans l’obtention de ces dernières, mais au fil du récit, la possibilité de toutes les obtenir pour les trois se met en place. À vous ensuite de monter vos armes et leurs compétences au fil des combats en allouant des points.

… avec quelques faiblesses à retenir

© FURYU Corporation

Si le jeu en lui-même n’a rien à envier à d’autres RPG du genre, qu’on a même déjà chroniqué pour Journal du Japon, tant il est appréciable à jouer avec un design plutôt intéressant, il faut souligner quelques faiblesses. Dans un premier temps, si vous pensiez trouver avec Trinity Trigger un jeu à la hauteur des jeux d’aujourd’hui niveau durée de jeu, alors vous risqueriez d’être déçus !

En effet, en prenant votre temps, entre la trame principale de l’histoire à suivre et les quêtes annexes au nombre d’une petite quarantaine, vous ne mettrez que 20h à terminer le jeu. Cela peut ravir ceux qui apprécient les jeux courts, sans prise de tête, mais cela peut aussi être un point faible car un bon RPG on aime quand il se joue longtemps.

L’autre point noir du jeu réside à présent dans sa localisation. On vous propose en voix orale l’anglais et le japonais, ce qui est plutôt sympathique puisqu’on apprécie d’avoir le doublage originel. En revanche, au niveau de l’écrit, là aussi ce sera soit l’anglais soit le japonais ! Le fait qu’il n’y ait pas eu de traduction française au jeu peut ralentir l’achat de ce dernier auprès de certains joueurs. Tout le monde n’est en effet pas très familier de la langue de Shakespeare, or on sait que sur les jeux de type RPG il y a souvent beaucoup de textes, et des textes explicatifs qui plus est ! Heureusement, l’anglais utilisé dans Trinity Trigger, est relativement « simple », ou du moins permet de comprendre l’information générale et de continuer à avancer. Pas de point de blocage donc mais cela aurait été un plus non négligeable !

L’Intelligence Artificielle est parfois capricieuse… Entendre par-là que si vous ne switchez pas en plein combat pour revenir sur vos compagnons d’armes, ces derniers continueront d’utiliser les dernières armes qu’ils avaient en main et donc ne pas forcément avoir la meilleure pour combattre les monstres en face. Si jamais l’un d’eux meurt, il vous faut alors soit le ressusciter via un artefact, soit finir le combat et voir un fantôme vous suivre jusqu’à ce que vous trouviez une auberge. Il faut donc avoir bien penser au préalable à monter en compétences leur propres armes et les protéger via des amulettes comme votre personnage principal.

De plus, l’IA persiste à faire interagir vos personnages accompagnateurs qui sont Elise et Zantis, avec les monstres proches d’eux, et cela même si vous comptiez les éviter. En somme, l’IA n’a pas un code qui lui permet d’agir par elle-même réellement, il vous faudra donc intervenir régulièrement pour veiller à ce que chaque combat se passe au mieux ! Et parfois, cela peut créer quelques sueurs froides.

Trinity Trigger est clairement le type de jeu d’aventure et d’action qui peut plaire au grand public si l’anglais ne rebute pas. Pour 50€, les 20h de jeu sont largement exploitables et intéressantes ! D’autant que l’histoire est plus intéressante qu’il n’y parait de prime abord mêmes si on peut la penser un peu prévisible. Le fait de pouvoir y jouer soit sur Switch soit Playstation 5 est également un joli plus. Un J-RPG sans prise de tête donc qui plaira sûrement, sorti le 16 mai dernier !

Si vous êtes curieux, et souhaitez découvrir le travail réalisé sur la partie graphique, en dehors du jeu, de beaux concept art ont été réalisés et sont présents sur le site officiel du jeu : Trinity Trigger Official.

Charlène Hugonin

Rédactrice à Journal du Japon depuis quelques années, je suis un peu une touche-à-tout niveau mangas, anime et culture. Mais j'ai une jolie préférence pour tout ce qui a trait à la gastronomie japonaise, et ce qui tourne autour et même le sport ! Peut-être pourrons-nous même en parler ensemble ?

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