Rendez-vous à Cherisy Mangas ! Avec Yoann le Scoul, Eruthoth et Hachin [Partie 1]

Pour sa 5e édition, le festival Cherisy mangas avait égayé le dernier week-end de septembre des Chérisiens. Situé dans le Centre-Val de Loire (28), le village est à moins d’une heure de Pariset l’entrée de la convention est gratuite. Conférences, ateliers, danses, sports, il y en avait pour tous les goûts ! Ce qui nous offrait un planning chargé d’émotions et de découvertes du 31 septembre au 1e octobre 2023.

Mais, durant ces quelques jours nous nous étions spécialement attardés au stand de la maison d’édition Nouvelle Hydre. Nous avons pu échanger avec toute son équipe dans une ambiance conviviale et festive. Nous en avons profité pour questionner trois de ses mangakas sur leur parcours professionnel, la génèse de leurs œuvres et leur avis quant au monde du mangas. Yoann le scoul (Bravest Journey) et les aventures périlleuses de son jeune épéiste. Hachin (SkilledFast) et l’intrigante enquête menée dans son thriller d’anticipation. Eruthoth (Enfant des abysses) et ses monstres aussi terrifiants qu’intriguants.

Mais avant de découvrir leurs confidences, nous avons assisté à leurs propres animations… Que le spectacle commence !

Eruthoth, Yoann le Scoul et Hachin à l’œuvre ©Marie Baptista pour Journal du Japon – Tous droits réservés

Les ateliers de Nouvelle Hydre

Nous avons pu assister à 3 animations le samedi 30 septembre : deux ateliers de dessins complémentaires et une battle artistique.

Le cours de Eruthoth, intitulé Apprendre à dessiner des monstres , enseignait les bases artistiques. Le but était de créer des personnages dont la morphologie définissait la personnalité : un visage carré et de larges épaules pour un être robuste, un corps rond et de gros yeux pour un animal gentil, puis une silhouette angulaire et des oreilles pointues pour un protagoniste mesquin. Les élèves avaient appris à jouer avec ces codes pour ici créer un renard aussi adorable que machiavélique. Puis ils l’ont rendu monstrueux en le sortant des normes (oreilles disproportionnées, pattes anormalement longues..). Ce qui avait permit à Eruthoth d’interroger l’assistance sur la notion d’étrange.

Le cours de Hachin quant a lui avait porté sur le scénario. Intitulé Apprendre à créer une histoire, la leçon débutait par une situation commune : un repas de famille dans une cuisine. Au fil des éléments ajoutés par le public, on avait crée tous ensemble un scénario en trois temps (introduction – péripéties – conclusion). Hachin nous avait présenté les angles de vue, les bruitages et les onomatopées, quelques notions de cinéma et des petites astuces pour suggérer une action. Voir susciter une émotion précise chez le lecteur.

Le Battle dessin du samedi eut lieu entre Eruthot et Yoann le Scoul. Plusieurs thèmes leurs avaient été proposés par le public : la foudre, un bubble tea à la fraise, les doudous… Les deux artistes réussissaient à être complémentaires ou à interprêter le même thème d’une façon totalement différente chacun, sans jamais se concerter. Le dernier thème leur avait permit de dessiner dans leur propre style des personnages emblématiques d’un mangas autre : Bravest Journey pour Eruthoth et Enfant des Abysses pour Yoann.

En plus de ces 3 ateliers, Cherriuki (une autre mangaka de Nouvelle Hydre) avait réalisé un dessin en live le même jour. Le lendemain de nouveaux ateliers et un battle inédit ont eu lieu pour prolonger l’immersion dans l’univers des quatre mangakas.

Le stand de Yoann lors du Cherisy Mangas ©Marie Baptista pour Journal du Japon – Tous droits réservés

Rencontre avec Yoann le Scoul

Journal du Japon : Bonjour Yoann Le Scoul, et merci pour ton temps. Pour commencer, peux-tu nous raconter ta première rencontre avec les mangas et comment ton rapport à cet univers a évolué durant ton enfance ?

Yoann le Scoul : Tout a commencé lorsque j’étais vraiment petit, à l’époque où le Club Dorothée passait à la télévision. J’ai pu voir des séries comme Les Chevaliers du Zodiaque ou Juliette je t’aime. J’ai grandis dans les années 90 et je faisais partie du tronçon qui avait encore la chance de pouvoir voir ça. Petit à petit j’ai pu retrouver les mangas d’origines en librairie et ainsi commencer à en lire pas mal. Là où j’ai vraiment commencé à m’intéresser aux mangas, évidemment, c’était avec Dragon Ball qui est arrivé assez vite dans ma bibliothèque. Il y a eu assez rapidement Détective Conan, Naruto, One Piece…  

Tout ce qui résonnait à l’époque avec mon adolescence m’avait beaucoup marqué (même si Dragon Ball est resté le pilier tout le long durant). Il y a eut 2-3 temps assez forts, par exemple avec Achille 21. Il a été une révélation. Je l’avais découvert pendant mes débuts de mangaka professionnel sur une série longue. Ses jeux de caméra, son évolution graphique, ce que le mangaka arrivait à oser dans les designs, je trouvais tout ça très intéressant. Il y a eu One Piece que je trouvais extrêmement riche en terme d’écriture, de folie, d’univers. Son monde est à la fois loufoque et très cohérent… Ce qui est un tour de force ! En mangas que j’avais découvert enfant mais que je n’ai apprécié qu’une fois jeune adulte c’était Gumnn. Il a été pour moi un ancrage dans le seinen. Etrangement, le fait d’avoir un peu persévéré dans la lecture fut une belle récompense.

Et comment en es tu venu à faire ton métier… Quel est ton parcours professionnel d’ailleurs ?

Ce qui est assez amusant, c’est que je ne me destinais pas à devenir un jour mangaka. J’y avais pensé assez jeune mais ça me n’est pas venu comme ça. J’ai fais un Bac ES assez classique, Économie et Social. Mais je commençais à envisager de vivre du dessin. Je faisais déjà des petits story-board de mon côté. De quoi monter un sérieux projet de mangas, même si je n’y croyais pas trop.

Après j’ai fais une prépa artistique (Prép’art). Elle m’a initié aux arts plastiques au sens large. C’était intéressant et j’étais très curieux. Je me rendais compte que je ne connaissais pas tant de choses que ça dans ce domaine. Puis j’ai fais une école d’art à Saint-Luc Tournai en Belgique, en art graphique. J’ai fais un an et demi là-bas avant de revenir en France pour d’avantage m’initier aux arts numériques, aux arts de l’animation et du jeu vidéo dans une école qui s’appelle E-Artsup. J’y fus ensuite prof puis désormais responsable pédagogique.

J’avais même commencé à m’investir dans une autre de mes passions d’adolescence. J’avais pris un logiciel qui servait à faire des jeux vidéo quand j’étais ado, du nom de RPG Maker. J’ai retrouvé cet amour là quand j’ai fais mes études dans ce domaine. J’en ai profité pour commencer à concrétiser mes petits projets à côté. Après les études j’ai même crée mon propre studio. Qui malheureusement n’a pas survécu au COVID.

J’ai pu être en réalité mangaka parce que je bossais sur des recherches autour d’un jeu (je commençais à le publier dans sa version prototype). Le fait d’avoir partagé ses croquis a intéressé un éditeur, qui est encore le mien à l’heure actuelle : Nouvelle Hydre. C’est comme ça qu’en me proposant de prendre mes dessins et d’en faire une histoire originale, j’ai renoué avec mes amours du mangas et que je me suis vraiment lancé dans cette aventure là.

Présentation du projet scolaire de Yoann le Scoul : une œuvre transmédia (mêlant BD, jeux vidéo et animations) ©E-artsup

Si j’ai bien compris, tu continues ta profession à E-Artsup en plus d’être mangaka. Peux-tu nous présenter plus en détails ta fonction de Responsable Pédagogique et comment tu concilies les deux activités ?

Après avoir passé 6 années à enseigner, je souhaitais aller encore plus loin sur les programmes au niveau de la pédagogie. J’ai toujours aimé aider les élèves à apprendre et les pousser à toujours plus découvrir. C’était quelque chose qui m’animait quand j’étais déjà étudiant. 

Maintenant mon rôle, en temps que responsable pédagogique, c’est de fédérer les professeurs autour d »un programme à la fois cohérent, exigeant et fascinant. Ils sont souvent des professionnels de l’industrie de l’animation ou du jeux vidéo, donc peu habitués à enseigner. Je dois aussi aider les étudiants à évoluer dans leur cursus et à comprendre tout ce que l’on va attendre d’eux au niveau professionnel. Ce qui n’est pas tout le temps réjouissant, mais ça doit être le plus fun possible pour tous le monde.

Concilier ces 2 métiers m’a demandé beaucoup d’organisation. Quand j’ai fais le 1e tome de Bravest Journey j’avais mon studio de jeux vidéo, que j’ai du fermer pas longtemps avant la sortie du premier tome, et mon poste d’enseignant. Je donnais à l’époque quelques cours à l’E-artsup. Maintenant le jeux vidéo est entre parenthèses : j’aime toujours faire des petits prototypes quand j’en ai le temps mais ça reste très rare. Effectivement, être responsable pédagogique à plein temps fait que je dois être très organisé. Sinon ça peut fortement impacter mon travail de mangaka ou celui de responsable. Après j’ai aussi un équilibre avec ma famille qui me permet de pouvoir profiter des 2 professions. 

Je pense que nous, les auteurs avons tous un point en commun : on se nourrit beaucoup de ce que l’on trouve à l’extérieur de notre imaginaire. On s’inspire pas mal des autres, ne serait-ce que pour le caractère de nos personnages et pour les situations parfois comiques. Mais aussi pour des enseignements, à la manière de charades et de paraboles que l’on peut appliquer à différentes choses. Cela reste intéressant de s’intéresser un peu à tout.

Peux-tu nous présenter ton mangas, tes personnages et leurs inspirations ?

J’aime bien présenter Bravest Journey de façon rigolote aux enfants. Je dis que c’est l’histoire d’un épéiste, d’un nain, d’un elfe et d’une sorcière qui vont délivrer une jeune fille dans un donjon. Je précise aussi que c’est l’histoire de Jubei, un épéiste qui s’ennuie dans son bled (RockPass) et dont le grand-père à des pouvoirs formidables (ceux du Sinister Volcano). Mais malheureusement il tombe malade et Jubei veut absolument le sauver, quitte à ne pas écouter toutes les explications de celui-ci et partir à l’aventure sur un malentendu. Il se trouve que ses intérêts recoupent ceux de ses nouveaux amis, ce qui va vraiment l’aider à sauver son grand-père. Il se retrouve ainsi dans une quête épique.

Bravest Journey recoupe un peu ce qui devait être un jeu du nom de Brave Mercenaries. C’était l’histoire de mercenaires allant dans des donjons déjà pré-établis où chacun représentait une menace liée à une catastrophe naturelle. On retrouve ce qui sert de pierre angulaire du manga, avec les Sinisters qui sont les dix êtres les plus puissants mais aussi menaçants de cette planète. 

Comme c’était un jeu vidéo, il y avait des rôles que l’on retrouvait souvent dans les RPG. En mode jeux de rôle, avec une distribution des classes. Savoir maîtriser la magie était une compétence revenant aux magiciens et sorciers. Il y avait des voleurs, des barbares, ce genre de chose.

C’est comme ça qu’au moment où mon éditeur (H2T, avant de devenir Nouvelle Hydre) m’avait demandé de dessiner les personnages. J’en ai profité pour exagérer certains personnages et de leurs donner les meilleurs compéteces, en me disant “Qu’est-ce-que j’aimerais avoir comme groupe pour partir à l’aventure ?”. A la manière de Donjons & Dragons. J’avais constitué une équipe de gens complémentaires, et c’est comme ça que quasiment tous les designs sont apparus sur papier. 

J’avais facilement trouvé cette complémentarité car je suis un bon joueur de RPG. Je suis toujours attiré par les designs de héros ayant une épée, une agilité et des compétences de combat spectaculaires. J’avais aussi l’idée d’avoir un support avec la forge à côté, notamment avec le nain Piotr. Finalement l’elfe est venu un peu plus tard mais par contre Gaëlle, qui est la sorcière multitâche, je l’ai eu très très tôt en tête. Parce que je voulais un personnage qui soit plus sage, plus expérimenté et presque plus fort que tous les autres. Et qui puisse apporter graduellement du soutien. Mais elle est moins résistante que les autres. 

Bravest Journey est le carrefour de plusieurs inspirations. Je pourrais en citer pendant trois plombes. Pour Jubei, c’est assez évident qu’il reprend beaucoup de Goku (Dragon Ball) . Même de Luffy (One Piece) à la limite. Comme eux il est naïf, pur et volontaire. Mais il n’écoute pas beaucoup. C’est aussi le trait du héros shônen que j’aime beaucoup pouvoir utiliser scénaristiquement. Le lecteur peut ainsi découvrir l’univers en même temps que Jubei vu qu’il ne retient aucune information.

Comment ton shônen se démarque du lot ? Quels thèmes aborde-t-il ?

Je suis dans un genre assez classique : humour et action adressé à un jeune public. Peut-être parce qu’il y a des références qui sont plus occidentales que ce qui peut venir du Japon. Ce qui est logique, beaucoup de mangas vont s’inspirer de leur public et de leur culture commune. J’ai de mon côté décidé, pour certains jeux de mots et quelques approches, d’être assez référencé sur la culture française en général. De parler au lectorat français, à moi, à nous. Ce qui est une façon de présenter les codes du pur shônen classique mais à la française.

Je sais que beaucoup de mes camarades en France se portent d’avantage vers un public légèrement plus âge que le mien. C’est à dire à partir de douze ans, les jeunes adolescents, en ce qui concerne les œuvres shônen purs. Là où globalement je démarre un cran en dessous pour rester ouvert à un public large, un public d’enfants qui peut encore avoir plusieurs belles heures de lectures devant lui. Il y a tellement de choses à leur présenter !

C’était mon intention, d’avoir aussi un public vaste. Je trouve ça intéressant comme objectif et je m’intéresse moi-même à des choses très universelles : la famille, les amis, ce qui définit « être fort »… J’enfonce des portes ouvertes mais en même temps c’est fascinant de traiter un sujet qui veut toucher tout le monde et qui y arrive vraiment.  

Il y a un sous-thème dans Bravest Journey : le climat. Il est question de catastrophes naturelles et le thème se développe toujours plus drastiquement au fil des tomes. Je pense que c’est aussi ça la portée des shônen ; pouvoir expliquer qu’on a beau avoir des intentions bonnes, un moment le monde dans lequel on évolue va forcément subir quelque part la trace de notre passage. Et il faut avoir une forme de responsabilité par rapport à ça. Je pense que ça apporte au récit, par ses voies classiques, un message encore plus profond et important. Ce qui sera plus flagrant à la sortie du troisième et dernier tome (juin 2024).

Où en est ton histoire ? Connais-tu sa finalité ?

A partir du moment où nous avions bien avancé sur le tome 1 avec mon éditeur, nous avions déjà pas mal balisé ce qui allait se passer dans la suite de l’histoire. On savait déjà d’ailleurs quel serait le cliffhanger du tome 2 alors que je n’avais pas encore fini de dessiner le tome 1. En l’occurrence, le tome 3 est écrit depuis un moment. C’est découpé dans le strict et ça se finalise au niveau des storyboard. Le premier chapitre est déjà ancré. »

As-tu des personnages et des scènes préférés ?

Il y a des scènes du 1e tome que je trouve forcément très importantes dans les tomes suivants. Mais le chapitre qui à mon sens dévoile le plus de choses n’est pas celui qui fait le plus avancer l’histoire : c’est le sixième. C’est là où je me suis le plus éclaté avec le rythme, ce que je trouve très important. Quels que soient les personnages, l’histoire, le style graphique que l’on a ; c’est lui qui prime. C’est ce chapitre qui m’a permit de mettre en avant des éléments fantastiques, des créatures un peu menaçantes, glisser de l’humour absurde par dessus… Je me suis beaucoup éclaté avec les différentes thèmes et actions. Je me suis aussi acharné sur le storyboard pour que vraiment au niveau des cases, ce qui se passe dedans puisse être très dynamique et rigolo à lire.

Si je me contente à nouveau du premier tome, mon personnage préféré est Gaëlle. C’est un personnage que j’ai bien aimé écrire. Elle a ce côté maternel et sage, cette disposition à savoir utiliser sa force, comment la doser ou la retenir. Elle est relativement patiente avec Jubei, qui est un personnage un peu foufou. On aimerait tous avoir sa sagesse et sa maturité. Je pense qu’elle est très inspirante.

Les tome 1 et 2 avaient eu une couverture exclusive en édition limitée seulement disponible chez les libraires partenaires. En dehors de ses mangas, vous pouvez retrouver les travaux de Yoann sur son compte Instagram @Yoann le Scoul

Comment s’est déroulée la création de ta série ?

Pour le 1e tome, ce qui a prit le plus de temps, c’était de tomber d’accord avec mon éditeur sur la narration, le rythme, le style graphique. Forcément entre le moment où il y a eu le script et la sortie du mangas, il s’est passé quasiment 2 ans. Mais ça m’a prit en réalité un an et demi car une fois le premier tome fini on a tout de suite enchaîné sur la suite. Entre le changement d’édition, de H2T à Nouvelle Hydre, il y a eu un petit hiatus. Mais si on voit le tome 2 dans toute sa globalité, ça a prit 8-9 mois un peu près. Je pense que ça sera aussi pour le dernier tome (encore en cours).

Qu’est-ce-qui différencie, selon toi, les mangas français des japonais ?

Pour moi, ce qui les différencie, c’est la culture tout simplement. Ça peut être assez classique comme réponse mais c’est ce que l’on observe. Quand on sait que notre éducation diffère de celle japonaise, il ne peut pas y avoir la même façon d’écrire ni de présenter l’univers. Il y aura forcément des questionnements différents sur l’adolescence, le dépassement de soi, que l’on ne va pas du tout traiter de la même manière. Parce que l’on connait au Japon une forme de relative existence paisible, dès l’école primaire, par le prisme d’une coexistence sociale particulière. Alors que nous en France on nous invite à nous questionner et à confronter nos avis.  On a un rapport beaucoup plus chaotique entre citoyens qu’au Japon. 

Par exemple, concernant le dépassement de soi, on n’a pas le même questionnement ni le même type de maturité ni le même plafond de verre. Il est intéressant de voir à quel point culturellement ça s’explique. Ça peut être enrichissant de changer de point de vue, d’échanger nos casquettes avec un auteur japonais par exemple. 

Globalement, le manga tel qu’on le connait provient d’une culture paraissant exotique. On le ressent comme quelque chose d’intriguant (culturellement) qui nous questionne. Alors que le mangas français va nous renvoyer directement notre propre culture. J’ai l’impression que plus on questionne le même sujet, plus il se renouvelle et gagne en intérêt.

As-tu un message à faire passer aux mangaka et aux lecteurs de mangas français ?

Ce qui est intéressant, c’est de se dire que si les japonais apprécient les mangas dans leur pays, rien n’empêchent les français d’en faire de même avec ceux produits en France. Nous devons croire en notre propre potentiel à créer de l’intérêt. On peut croire que l’herbe est toujours plus verte à côté, ce qui est une vision très française. En réalité, si le monde littéraire au niveau mondial est tel qu’il est, c’est grâce aussi à toutes les avancées qu’ont fait les littéraires français. 

En fait il faut pouvoir croire en soi, ce qui est une façon d’encourager le marché français. On doit créer et se procurer des mangas français en se disant qu’ils sont tout aussi intéressant que les autres. Ça ne veut pas non plus dire qu’il faut arrêter d’acheter du mangas japonais, au contraire. Mais c’est bien de pouvoir, comme pour l’alimentation, toucher à tout.

Extraits du premier tome de Bravest Journey de Yoann le Scoul ©Nouvelle Hydre

Nous remercions toute l’équipe de Cherisy Mangas et la ville de Cherisy d’avoir organisé ce formidable week-end, toute l’équipe de Nouvelle Hydre d’avoir concrétiser ces instructives et amusantes animations, et Yoann pour cette passionnante interview. Rendez-vous demain pour la seconde partie en compagnie de Eruthoth et d’ Hachin.

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