Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy – Prenez place, le procès va commencer !

Après une compilation dédiée à ses trois premiers épisodes, la série culte de procès complètement fous mais ô combien fascinants de Capcom Ace Attorney revenait en ce mois de janvier 2024. Comportant les trois opus se focalisant sur l’avocat débutant Apollo Justice, celle-ci nous offre le plaisir d’enfin pouvoir jouer à ces jeux sur grand écran et traduits dans de nombreuses langues. Allons donc juger de ce que vaut cette compilation !

Visuel officiel de Apollo Justice Ace Attorney Trilogyublié par Capcom.
2007, 2013, 2016, 2024 ©Capcom.
Captures de jeu prises par JDJ. Pour tout autre visuel, ©Capcom 2024

Test effectué à partir de la version Steam gracieusement fournie par l’éditeur.

Déclaration préliminaire

Bien, commençons le procès de Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy sur le champ. En 2019 apparaissait une première compilation comprenant les trois premiers jeux de la série, tous les trois sortis sur Game Boy Advance à la base puis portés internationalement sur Nintendo DS. Ceux-ci sont parus respectivement en 2001 (Phoenix Wright : Ace Attorney), 2002 (Justice for All) et 2004 (Trials et Tribulations) au Japon puis entre 2006 et 2008 (un par an) en Europe. Ils mettaient en scène le personnage éponyme, Phoenix Wright, un jeune avocat de la défense à la coiffure digne d’un hérisson bleu, au travers d’enquêtes plus saugrenues les unes que les autres.

Au fil des années, la série a pris en popularité. Déjà forts d’un grand succès au Japon uniquement, celui-ci s’est étendu au monde entier au point d’être décliné en film live (produit par Takashi MIIKE), bandes-dessinées, anime, figurines et autres produits dérivés, et aussi apparaître dans d’autres licences telles que Professeur Layton. Il était donc normal de continuer, tout en faisant du nouveau : ainsi apparut notre héros du jour, Apollo Justice (c’est son nom, oui) et qui deviendra un personnage important.

Cette seconde compilation comporte les jeux Apollo Justice : Ace Attorney, Phoenix Wright : Dual Destinies et Phoenix Wright : Spirit of Justice (parus respectivement en 2007, 2013 et 2016). Sortie en janvier 2024, celle-ci est disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox One/X/S, Nintendo Switch et Steam. Les jeux sont intégralement en français, textes et voix, et peuvent être aussi bien joués à la manette qu’à la souris et clavier sans aucun problème, ce qui peut simuler un stylet de console portable sans problème si on le souhaite.

Revoyons les faits une nouvelle fois !

Faisons une piqûre de rappel rapide sur la manière dont se déroule un procès : tout commence généralement dans une salle d’audience, dans laquelle les faits, le suspect et le crime qu’il a commis sont exposés. Il ou elle racontera d’abord sa version de faits, et ensuite, ça sera à l’avocat de la défense – Apollo ou Phoenix selon le procès – de procéder à des « contre-interrogatoires ». Là, le joueur devra lire les différentes parties du témoignage du suspect ou toute autre personne convoquée à la barre et les interroger s’il le souhaite. Pouvant consulter le dossier de l’affaire à tout moment, le joueur devra faire une « Objection ! » avec une preuve qui contredit les dires de la personne interrogée…

Bien sûr, il vaut mieux éviter de faire des erreurs. Cinq fautes lors d’un procès et ça sera la fin pour le suspect, qui aura bien évidemment été accusé à tort. Mensonges à révéler, contradictions à exposer, nos pauvres avocats de la défense sont loin d’être au bout de leurs surprises. Rivalisant d’ingéniosité et d’imagination, les affaires à régler ne manqueront pas de triturer les méninges des joueurs, parfois de façon évidente et parfois, malheureusement, avec une logique un peu moins facile à suivre et qui ne manquera pas de soulever un « aaah… ouais ? J’aurais jamais pensé à ça… » devant son écran.

Des preuves, il nous faut des preuves

Examiner les pièces à conviction et témoignages revient à les retourner dans tous les sens : on peut effectivement parfois regarder un objet sous toutes ses coutures pour tenter d’y trouver un élément qui n’y aurait pas sa place ; et de même, certaines déclarations de suspects et autres personnes convoquées à la barre demandent une bonne dose de réflexion qui s’avèrera toujours satisfaisante et gratifiante lorsque c’était la bonne chose à mettre en avant… jusqu’à la fois suivante ! Mais le jeu n’est pas juste une succession de procès en interne. On visitera, au cours des affaires, différents lieux qui rendront le lore du jeu plus persistant et accrocheur, en révélant des détails sur leurs acteurs principaux. Et que ne seraient pas ces procès sans les enquêtes à mener soi-même sur le terrain pour découvrir des éléments cachés mais possiblement salvateurs pour une audience ?

En cherchant bien, on finit par trouver

En dehors des procès, l’avocat devra mener sa propre enquête au travers de différents lieux. Sur place, il est possible d’observer la plupart de ce qui nous entoure en cliquant sur quelque chose qui attirerait notre attention à l’écran (et on appréciera qu’il y ait une petite marque pour indiquer un élément déjà examiné). Discuter avec son acolyte (le plus souvent Athena Cykes, compère et collègue avocate d’Apollo) et d’autres personnes aux alentours est important et permet souvent de trouver de nouveaux éléments et même des preuves, qu’il est possible de consulter à tout moment dans le dossier de l’enquête. La progression est scriptée : impossible de manquer quelque chose de capital. Ce coté point’n’click est, par ailleurs, très agréable et aisé à prendre en main depuis toujours et ne change pas beaucoup de la trilogie précédente. Pour le meilleur et…. pour le meilleur ?

Quelques autres mécaniques viendront se greffer à l’aventure qui nous attend, mais nous nous permettrons de dissimuler ces faits afin de garder la surprise pour tout nouvel avocat en herbe de la cour…

L’audience va commencer. Prenez place !

Comme dit plus haut, cette compilation contient trois jeux. On peut y sentir, de fait, l’évolution technique et les ambitions des scénaristes et développeurs pour en mettre toujours plus plein la vue. Si Apollo Justice premier du nom reste dans la veine des précédents épisodes sortis sur la Nintendo DS, il améliore la recette en proposant des mises en scènes toujours plus intéressantes et des affaires toujours plus longues. Mais l’évolution se fait surtout sur les deux épisodes suivants, eux originellement parus sur Nintendo 3DS. Sprites retravaillés, nouvelle bande-son améliorée, séquences cinématiques en animation accrocheuse et personnages doublés en français : les enquêtes ont pris un niveau supérieur.

Vérité Wright, la fille de Phoenix. (… ?à

C’est une console votre Honneur !

Bien que provenant de consoles portables, les graphismes des jeux sont plutôt honnêtes et satisfaisants à voir. Ne nous attendons pas à de la HD 4K et tout le reste (rappelons que le jeu est sorti sur XBOX ONE et PS4… et pas Xbox Series et 5, soit la génération précédente). On peut ainsi sentir un léger flou à l’écran par moments, probablement à cause de l’étirement de l’image. Rien de bien catastrophique cela dit, loin de là. Les textes, eux aussi, sont lisibles sans aucun problème.

La compilation elle-même a pris un niveau supérieur par rapport à la précédente : ergonomique au possible, celle-ci propose des menus intuitifs et évidents, et plus particulièrement agréables à utiliser sur les versions PC et Switch qui peuvent forcément simuler un stylet. Impossible de se perdre dans les menus et interface, on est dans un vrai point’n’click à l’ancienne de ce coté, simple et efficace. Le jeu propose plus d’une dizaine de fichiers de sauvegarde pour chaque opus, permettant de bien protéger ses arrières en cas de besoin, et on appréciera pouvoir charger ses sauvegardes directement via le menu principal pour le jeu voulu plutôt que d’avoir à le lancer puis charger. On en ajoute encore une couche ? Il y a des sauvegardes automatiques, tout est là pour éviter une catastrophe en cours de jeu.

La défense a un point bonus

On saluera également un coté « collector » dans ces portages : à travers ses bonus fort appréciables, elle donne accès à des artworks originaux créés pour chaque jeu ainsi que la bande-son intégrale de chaque opus et un orchestre reprenant certains thèmes majeurs. Frissons garantis pour les plus grands fans de la série !

Nous ne jugerons pas chaque jeu séparément dans cette review, bien entendu. Mais que vous ayez tenté la première trilogie ou non auparavant, ces trois épisodes suivants peuvent être appréciés sans aucun problème ni crainte d’être perdu au milieu de nulle part. On a bien entendu quelques références à des affaires passées, mais elles restent légères. Chaque volet explique à nouveau comment jouer et comment se déroule le jeu, donc de ce coté là, aucun problème non plus.

Verdict : Coupable…. d’être réussi !

Si la première compilation Ace Attorney se « contentait » de proposer les trois premiers épisodes, on peut dire que Capcom a carrément fait honneur à sa série de Visual Novels fétiche en proposant un portage de qualité, de son interface globale plaisante jusqu’à son contenu et ses bonus qui ne manqueront pas de satisfaire aussi bien les habitués que ceux qui voudraient découvrir la série. On pourrait conclure par un sobre : Bon travail, aucune objection possible, votre Honneur !

Voici le trailer officiel. Attention, il est 50 fois
plus spoiler que le reste de l’article…

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