Lectures du Japon #9 : de nouveaux mangas inédits en France pour finir l’année !
Après une pause estivale, nos lectures du Japon sont de retour et vous propose, dans leur 9e épisode, de vous présenter de nouveaux mangas inédits en France ou méconnus du grand public. Pour ce mois d’octobre, toujours en partenariat avec la librairie en ligne Giant Books, nous allons suivre une jeune magicienne qui veut délivrer sa sœur, mais aussi l’histoire d’un légendaire guide sur les dragons et enfin celle d’un appartement hanté par un… shiba ! C’est parti !



Sign Witch – サインウィッチ- Dice
Avant d’être un mangaka, Dice est un illustrateur qui s’est fait connaître en 2017 avec une fan fiction nommée Pokemon Dreamwalker, publiée sur la plateforme NicoNico manga et qui s’est terminée en 2023. Mais il doit sa popularité à ses dessins et son ensemble d’illustrations sous forme de NFT nommé Kusama Girls. Le succès lui permet de quitter son travail et de lancer, en 2022, le projet Astar Sign Witch. Il réalise alors des illustrations de sorcières en lien avec les constellations et la réussite de ce projet lui donne l’occasion de réaliser son rêve d’enfant, à savoir celui de devenir mangaka. Sign Witch, qui paraît en 2023 chez l’éditeur Kadokawa, est ainsi son premier manga et les personnages qu’il a créés pour son projet de NFT sont adaptés. Le manga s’est terminé en 2024.


Synopsis : Alice est une jeune étudiante à l’école de magie de Nébuleuse. Mais contrairement à d’autres élèves, elle n’est pas ici pour simplement apprendre les rudiments de la magie. Elle est à la recherche de la sorcière qui a pétrifié sa sœur… et la coupable est assurément au sein de l’académie.
Série courte en trois tomes, Sign Witch est le premier et, à ce jour, le seul manga de l’auteur Dice. Œuvre dense et intense, l’histoire nous emmène dans la quête d’Alice qui cherche à libérer sa sœur du sort qui l’a transformée en statue. L’auteur a indiqué avoir été grandement inspiré par Harry Potter et Le Seigneur des Anneaux, et ce sont des références qui transparaissent facilement lors de la lecture. Mais ces hommages ne prennent pas le dessus sur l’histoire qui est réellement menée tambour battant et qui nous fait découvrir des élèves toutes plus intéressantes, et potentiellement coupables, les unes que les autres. Les affrontements sont très bien mis en scène et les dessins peuvent rappeler L’Atelier des Sorciers dans leur finesse et cette sensation de magie qui s’en dégage.

Sign Witch est disponible sur le site de Giant Books.
Izumi et le livre des dragons – イズミと竜の図鑑 – Nagimi Sou
À ses débuts, Nagimi Sou souhaite travailler dans l’industrie du jeu vidéo. Dès lors, au lieu de s’orienter vers une école d’art, il se tourne vers une école d’infographie. Un professeur repère ses dessins sur tablette, ce qui lui permet de travailler sur des jeux pour la SNES et la Playstation. Après quelques années à effectuer ce travail, il quitte son poste et réalise quelques travaux en freelance du fait de sa maîtrise du numérique, peu répandue au début des années 2000. En parallèle, il décide aussi de se lancer dans l’illustration et prend le nom de Nagimiso (なぎみそ).
Il n’était pas prédisposé à devenir mangaka. En effet, ses premiers travaux d’illustrations ont commencé dans la communauté des vocaloid (personnages créés à partir de voix de synthèse dont la plus connue est Hatsune Miku). À cette époque, il fait paraître un artbook intitulé Quantum Flower qui regroupe ses travaux d’illustrateurs. Mais il remarque que la communauté des illustrateurs pour vocaloid regorge d’artistes talentueux. Il décide alors de réaliser un manga pour une chanson de Hatsune Miku, composée par Iroha Sasaki (producteur de vocaloid). Ainsi, il pense que ses illustrations pourront toucher plus de personnes. Mais, n’étant pas encore doué pour les dialogues, il aboutit à un manga muet.



Son premier travail en tant que mangaka est la série Poncha – ぱん女さん – publiée chez Seikasha Comics (éditeur appartenant à Kodansha) en 2014. À la fin de la publication de celle-ci, l’éditeur Katsushi Ōta (aujourd’hui président de Seikaisha) vient à sa rencontre et lui explique que les mangas humoristiques ne lui conviennent pas. Il ajoute que maintenant qu’il est aussi scénariste, il devrait travailler sur ses propres projets et passer du temps à réfléchir à ceux-ci. Il publie le manga Kunkungâru – くんくんガール en 2017, dans lequel on suit une jeune femme obsédée par les odeurs. Son premier projet est une histoire courte intitulée Yukino est ronde et mignonne (ユキノちゃんはふくよかわいい), publiée dans le magazine Kuragebunch en 2019, chez l’éditeur Shinchosha. Son premier manga, inspiré par ce one shot et sa passion pour les motos, se nomme Tourin Girl et paraît la même année au sein de l’éditeur Takeshobo. Il se termine en 2022 avec le quatrième tome. C’est pendant cette période qu’il s’affirme en tant que mangaka. II modifie sa manière de travailler afin d’étudier au mieux tout ce qu’il souhaite rendre dans le manga comme la sensation de voyage ou le visuel de la nourriture. C’est au cours de la publication de ce manga qu’il change son nom de plume en Nagimi Sou (凪水そう), en partie pour exprimer ce changement.



Il revient en 2023 chez Kadokawa avec le manga dont nous allons aujourd’hui parler, Izumi et le livre du dragon.
Synopsis : Le guide des donjons, le magazine des armements, le magazine des aventuriers, toutes ces revues sont publiées par l’éditeur Épées et amis. Godo, le directeur du deuxième département a un projet complètement fou : il veut faire réviser le guide illustré sur les dragons, l’ouvrage le plus populaire et le plus vendu de leur histoire. Pour ça, il fait appel à Alfred, un aventurier, et à Izumi, une jeune journaliste barde victime d’une malédiction et dotée d’une mémoire exceptionnelle. Ensemble, ils vont parcourir le monde à la recherche des secrets des dragons afin de proposer le meilleur livre possible.
Ce qui frappe en premier, c’est le changement d’univers amorcé par le mangaka. Loin de notre monde, Nagimi Sou nous emmène dans un univers fantastique dans lequel les livres ont une importance capitale. La lutte entre les éditeurs est féroce et seul un livre pourrait donner l’ascendant à Epées et amis, le guide sur les dragons. Avec cette prémisse unique, Nagimi Sou nous emmène voyager à travers de nombreuses régions afin de nous faire découvrir les dragons contrairement à d’autres œuvres qui se contentent des clichés de cet animal fantastique, vu et revu.




Izumi et le livre des dragons est disponible sur le site de Giant Books.
Shiba Inu Rooms – シバつき物件 – Omori Esu
Omori Esu fait ses débuts au sein du Shônen Jump, de l’éditeur Shueisha, dans la catégorie Rookie créée en 2016. Cette initiative permet aux mangakas de faire leur début et d’être repérés si leur publication rencontre un certain succès. Amoureuse des animaux depuis son plus jeune âge, elle prend l’habitude de recopier les livres d’images et encyclopédies animalières qu’elle trouve. Ses premières histoires, qui paraissent en 2021 sur le Rookie Shônen Jump, mettent en scène des animaux et elle publie l’année suivante deux histoires courtes sur Shônen Jump +.
La première, Tanuki and Tamaki, qui paraît en août 2021, met en scène un homme qui doit parvenir à différencier sa petite sœur d’un tanuki qui a pris son apparence. La seconde, Kirai Kirai Name, publiée en octobre de la même année, raconte l’histoire d’une jeune fille, Tamura, qui ne parvient pas à rédiger une dissertation sur l’origine de son prénom, qu’elle déteste.
Depuis 2020, la mangaka est aussi membre du studio Ninq, qui travaille sur des ouvrages pour enfants.



C’est en 2023 qu’elle publie le one shot Shiba Inu Rooms (シバつき物件) qui, du fait d’une très grande popularité (plus de 1,3 million de vue), deviendra une série en juin 2024.
Synopsis : Un superbe appartement tout équipé pour seulement 29 euros par mois, voilà une affaire en or pour Kaori. Mais il y a un piège. La résidence Shiba est hantée par des fantômes de… shiba inus. Et celui de la chambre 101, le dénommé Mu, n’est pas le plus tendre. Cela ne dérange pas Kaori, immunisée à toute forme de peur. Mais la cohabitation ne va pas être de tout repos avec un chien doté de la parole, qui a toujours été seul et qui est assez… têtu. Mais ils vont petit à petit apprendre à se connaître et à se rapprocher. Mais pas trop ! Car si vous donnez trop d’affection à un fantôme de shiba, il s’élèvera au paradis.
Omori Esu nous offre une histoire vraiment très drôle à partir d’un postulat original. Les personnages sont attachants, drôles, les différents chiens sont très mignons et cela est dû au fait qu’elle offre aux traits qu’elle considère comme mignons chez ces animaux (les joues rondes, les pattes arrière) un aspect exagéré, proche du cartoon, qui complète parfaitement l’aspect fantastique du scénario. On finit par avoir l’impression d’habiter aussi dans cet immeuble et de partager les rires, les joies et aussi les moments de chagrin. C’est un manga reposant qui vous donnera assurément le sourire.


Shiba Inu Rooms est disponible sur le site de Giant Books.
C’est tout pour ce mois-ci. On se retrouve le mois prochain pour un épisode dédié aux artbooks.
D’ici là, retrouvez nos autres recommandations dans notre rubrique #lecturesdujapon. On attend vos découvertes en commentaire !
