Final Fantasy XIV – Dad of Light : Tu seras un joueur, mon père

Le Journal du Japon en a déjà fait part à plusieurs reprises, Netflix est aujourd’hui un acteur qui compte dans le monde du drama, et qui contribue largement à sa diffusion et sa popularisation dans nos frontières. Parmi les derniers nés du géant américain, Final Fantasy XIV : Dad of Light, débarqué sur nos écrans le 16 avril 2017 et qui , comme son nom l’annonce, fait la part belle au MMORPG de Square-Enix.

Alors, Dad of Light, game over immédiat ou agréable surprise ?

Dad-of-Light

Une famille en or

Inspiré d’une histoire vraie racontée par Ichigeki Kakusatsu SS Nikki sur son blog dans une série d’articles intitulés Hikari no Otosan, la série suit les tentatives de retrouvailles orchestrées entre Akio Inaba (joué par CHIBA Yudai, également vu dans le sentai Tensou Sentai Goseiger) et son père, Hirotaro Inaba (joué par OSUGI Ren, précédemment aperçu dans Hana-Bi, de KITANO Takeshi), autour du jeu Final Fantasy XIV.

Lorsqu’Akio était petit, dans les années 90, son père avait en effet cédé à ses multiples demandes et lui avait acheté une Famicom (la NES au Japon) ainsi que le jeu Final Fantasy III, sorti en 1990 au Japon. Bien qu’Hirotaro ait au départ été un peu circonspect face à ce nouveau loisir, il avait finalement été séduit et n’avait pas hésité à s’entraîner en cachette de son fils afin de pouvoir, par la suite, l’aider dans le jeu. Ce rapprochement n’avait toutefois été qu’éphémère et, les années passant, ils avaient peu à peu cessé de communiquer. Le début de la série se focalise donc sur le moment où Akio, le fils, et Kimiko, la mère, découvrent avec stupeur que Hirotaro a démissionné de l’entreprise dans laquelle il avait travaillé toute sa vie, et dont il aurait un jour pu devenir le président. Inquiet, Akio décide d’acheter à son père une Playstation 4 ainsi que Final Fantasy XIV, auquel il joue lui-même sur PC. Avec l’aide de sa guilde, Akio compte bien utiliser Maidy, son personnage, pour se rapprocher de son père et découvrir pourquoi il a démissionné.

Des pyjamas assortis pour découvrir Final Fantasy III jusqu'au bout de la nuit - Final Fantasy XIV

Des pyjamas assortis pour découvrir Final Fantasy III jusqu’au bout de la nuit

« Ce jeu…est assez marrant » 

Après plusieurs années de développement, Final Fantasy XIV sort sur Windows le 30 septembre 2010 et provoque instantanément…une réelle déception. Inquiétant pour un jeu vidéo : l’absence de contenu et les carences techniques ne permettent absolument pas aux joueurs de découvrir dans des conditions optimales la région du monde d’Hydaelyn représentée, Eorzéa. Pour résoudre ce problème, une nouvelle version du jeu, intitulée Final Fantasy XIV : A Realm Reborn sort sur Windows et PlayStation 3 le 27 août 2013, et sur PlayStation 4 le 14 avril 2014 : c’est à cette version que jouent Akio et son père. La région d’Eorzéa abrite plusieurs cités-Etats aux relations ambiguës : réunies par leur croyance religieuse, elles n’en sont pas moins souvent en conflit. Le jeu débute alors qu’un empire lointain menace Eorzéa et compte profiter des dissensions entre les différentes cités. Au sein de cet univers, les joueurs interprètent des personnages dont la classe est déterminée par un type d’arme ou d’outil à équiper pour en changer, ce qui leur permet de développer la totalité des classes proposées pour un même personnage. Il leur est également possible, et même conseillé, d’utiliser des compétences multiples, pouvant compenser certains points faibles d’une autre classe, ou bien optimiser leur personnage.

L'adaptation est un peu plus compliquée sur PlayStation 4 - Final Fantasy XIV

L’adaptation est un peu plus compliquée sur PlayStation 4

Pourtant, si l’on sait que la partie de construction et de création d’un personnage est une première étape importante, qui participe grandement à l’immersion dans un RPG, Dad of Light choisit de ne pas se concentrer dessus : l’essentiel n’est pas la représentation virtuelle du père, et l’apparence qu’il se choisit dans le jeu, mais bien le lien concret qu’il parviendra à nouer avec son fils. Ainsi, si la série se divise entre passages en prises de vue réelles (à la maison, au bureau, etc.) et passages in-game, ces derniers se concentrent exclusivement sur les plans élaborés par le fiston pour permettre à son père d’apprécier le jeu, ou bien sur les moments qu’ils partagent à l’insu du père. Plus qu’une référence à un jeu en particulier, c’est donc l’aspect MMORPG qui est mis en avant et privilégié par les scénaristes, symbole des liens à retisser.

A gauche, le fils, à droite, le père - Final Fantasy XIV

A gauche, le fils, à droite, le père

Mes voisins les Inaba

En mettant en scène une famille japonaise avec un seul enfant, un père salaryman et un fils essayant de marcher dans ses pas, mais également Final Fantasy, une des séries les plus populaires du Japon, Netflix semble nous présenter un modèle de la parfaite petite famille typique. Peu d’originalité donc dans la forme, mais des personnages attachants, sans développements inutiles et interprétés par des acteurs de talent. En effet, la série ne se consacre pas uniquement au côté « drama » qui entoure la recherche de la vérité derrière la démission du père, et des petites séquences comiques, in-game ou IRL viennent régulièrement détendre l’atmosphère. 

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, qu’il s’agisse des amis « virtuels » d’Akio, faisant partie de la même guilde que lui, comme de ses collègues de travail ou bien tout simplement des connaissances professionnelles de son père. Ils sont l’occasion pour le téléspectateur occidental de confirmer les idées reçues sur le monde des grandes entreprises au Japon et sont également les comic reliefs lors de certaines situations tendues. Final Fantasy XIV: Dad of Light participe donc à cette occasion de la démystification du joueur de MMORPG qui resterait enfermé chez lui. Au contraire, Akio correspond parfaitement aux attentes professionnelles de ses parents, il a un emploi de salaryman débutant tout à fait commun, s’entend bien avec ses collègues de travail et se plie en quatre pour répondre aux attentes de son patron : on est bien loin de l’image associée en Occident aux joueurs de « meuporg ». Ce sont souvent d’ailleurs ses interactions avec ses collègues et ses connaissances IRL qui lui permettent de trouver des solutions à ses problèmes in-game, son avatar devenant alors réellement une extension de lui-même.

En bref, les sept épisodes de la série (ainsi que l’épisode bonus, plus dispensable) d’une vingtaine de minutes chacun sont une porte d’entrée agréable vers le monde de Final Fantasy XIV. Les connaisseurs seront contents de prolonger l’expérience grâce à un autre média, et pourront ainsi faire découvrir leur passion à leur famille ou à leurs amis, tandis que les novices suivront une histoire certes peu ambitieuse mais très agréable, émouvante quand il le faut et jamais larmoyante. En somme, une bonne surprise !

 

 

3 réponses

  1. 13 décembre 2017

    […] les fenêtres sur la société japonaise qu’étaient, chacun dans leur genre, Terrace House et Final Fantasy XIV : Daddy of Light, les abonnés français peuvent découvrir depuis le 10 novembre 2017 cette nouvelle série à […]

  2. 10 juillet 2019

    […] son jeu, ou encore que la plateforme américaine Netflix, après avoir réalisé le drama Dad of Light, remette les couverts pour une nouvelle série live basée sur Final Fantasy XIV (cette fois-ci […]

  3. 7 avril 2020

    […] Si vous voulez en savoir plus sur cette série, nous lui avions dédié une critique à l’époque de sa sortie : Final Fantasy XIV – Dad of Light : Tu seras un joueur, mon père. […]

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