Tourisme : les châteaux japonais

Majestueux par leur architecture, mystérieux par leurs espaces intérieurs souvent vides, les châteaux japonais sont les témoins d’un passé glorieux où se croisaient samouraïs et shoguns. En venant au Japon, par agence ou seul, le visiteur a de fortes chances d’en visiter un. Journal du Japon vous propose une sélection des plus beaux édifices à voir au pays du Soleil Levant.

 

Des siècles de construction

Même si le feu et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont souvent eu raison de ces monstres construits en bois, la plupart des châteaux ont été reconstruits pour témoigner du passé guerrier du Japon, grande puissance féodale. Les premiers châteaux firent leur apparition à partir du XIIIe siècle ; de construction simple, ils permettaient de protéger les villes et les villages des invasions voisines.Au XVe siècle, les chantiers se multiplient dans le pays et les stratégies militaires se développent ; les châteaux sont construits sur des lieux en hauteur afin d’avoir l’avantage d’une vue dégagée et large sur les alentours.

Hiroshima aussi, possède son magnifique château.

La période phare des grandes et imposantes forteresses se situe dans les années 1500 et la stabilisation du pays par Oda NOBUNAGA. Les constructions sont supposées effrayer l’ennemi et l’empêcher par tous les moyens d’accéder à l’édifice. Les soldats vivaient dans des pièces sombres et dénudées de meubles. C’est pour cela que les châteaux japonais sont vides.

À partir de 1603, lorsque Ieyasu TOKUGAWA devient shôgun, les châteaux deviennent des places politiques fortes, les nouvelles constructions sont des habitations du pouvoir, situées en ville au milieu du peuple. La défense est limitée et l’opulence est représentée. Depuis cette période, le feu, les guerres, les catastrophes naturelles et la destruction volontaire lors de la restructuration ont eu raison de la plupart des édifices. Il reste, aujourd’hui, 12 authentiques châteaux, les autres ayants été soit reconstruits soit à l’état de ruines.

Le château d’Himeji

Certainement le plus connu de tous les châteaux au Japon, le château d’Himeji est authentique. Surnommé le château du héron blanc à cause de sa couleur blanche, il a été construit en 1609. Le visiteur se rend dans tous les étages, au nombre de six jusqu’à son sommet. L’intérieur est entièrement vide, mais un prospectus disponible en français, explique au visiteur les fonctions des différentes salles et l’utilité de certains détails comme les étagères à sabres. Parfaitement rénové entre 2010 et 2015, il attire de nombreux touristes et en période de haute saison, les visiteurs se suivent de très prés. Profitez-en pour visiter le jardin attenant, réputé pour sa beauté. Facile d’accès en sortant de la gare, il se repère au bout de la rue principale. Prix de l’entrée : 1000 yens.

Plus de renseignements sur le site de la ville d’Himeji qui propose une version française.




Le château de Marugame

Authentique et d’origine, ce château a 400 ans d’histoire. Le visiteur doit grimper une petite colline pour s’y rendre et découvre ainsi des remparts gigantesques construisent selon une technique bien particulière. La légende dit que lorsque le constructeur Juzaburo Hasaka eu fini son oeuvre, le seigneur fut impressionné et déclara : « Personne ne peut franchir ses remparts, mis à part un oiseau ». Juzaburo lui répondit :  » Mon seigneur, si vous me donnez une barre de fer, je peux grimper ce mur facilement ». Et c’est ce qu’il fit. Suite à cela le seigneur eu crainte que le secret pour escalader les murs ne s’ébruite, il ordonna à  l’architecte de descendre dans le puits du château et il le tua en recouvrant son corps de pierres.

Le puits de cette légende est visible, près des cerisiers dans la cour du château.

La réputation glauque de ce château ne s’arrête pas là, puisque selon la légende, les  bâtisseurs ont  capturé un vendeur de tofu lors de son passage au pied du château, un jour de pluie et l’auraient brûlé vivant en sacrifice pour l’édifice. Depuis ce jour, lorsqu’il pleut, le visiteur est susceptible d’entendre le fantôme d’un vendeur de tofu en train de crier : « Tofu, tofu ! ».




Peut-être est-ce la faute du fantôme, mais lors de violentes pluies en juillet 2018, une partie des remparts se sont effondrées. Depuis, l’association qui gère le château a mis en place un parcours de tampons qui composent une image souvenir, afin d’attirer les touristes. Les fonds du ticket d’entrée permettent de rénover les remparts petit à petit.

Prix de l’entrée : 200 yens pour les adultes, 100 yens pour les enfants. Accès à 10 minutes à pied de la gare de Marugame.

Le château de Yoshida

Petit château, réputé imprenable, il se situe entre deux rivières, bénéficiant d’un point de vue exceptionnel sur son environnement. Château fort par excellence, sa visite courte est agréable car le lieu n’est pas surpeuplé, ce qui saura charmer le visiteur. On trouve sur ses trois étages un musée comprenant des objets de la vie féodale. Construit en 1505, il partit en fumée en 1873. Depuis il a été reconstruit. Une grande rénovation en 2016 lui a redonné son aspect originel.

Plus de renseignements sur le site de la ville de Toyohashi qui propose une version anglaise.

Le château de Yoshida, petit, mais robuste. Crédits : Lombroso

Le château de Matsumoto

Splendeur architecturale, ce château est d’une couleur noire qui lui vaut le surnom du château du corbeau. Édifice d’origine, il est très prisé des photographes grâce notamment à ses douves encore pleines d’eau  – et de carpes koi – qui entoure le château et son parc. Situé en plein cœur des Alpes japonaises, il se dresse à une place stratégique. Attention aux escaliers, de plus en plus raides au fur et à mesure de la montée dans les étages. Au sommet, la terrasse semi-ouverte offre un magnifique panorama. Prix d’entrée: 610 yens.

Plus de renseignements sur le site de la ville de Matsumoto qui propose une version anglaise.




Le château de Wakayama

On ne connaît pas la date exacte de sa construction qui est estimée aux années 1500, période où il était connu sous le nom du château d’Ota, détruit par des inondations. Reconstruit sur le même emplacement, le château de Wakayama a été assiégé et détruit à son tour en partie. Cependant, la restauration de ce monument a été réalisée tôt dans l’histoire au XVIIe siècle, ce qui permet d’avoir un bout de l’histoire du Japon face à soi lorsque l’on visite ce monument…sur le plan architectural seulement puisque la Seconde Guerre mondiale a tout détruit par la suite. Reconstruit par la ville en 1958, en béton cette fois-ci, il possède une curiosité : un pont couvert dans ses douves. Prix d’entrée : 410 yens.

Plus de renseignements sur le site de la ville de Wakayama.

Entouré par des mûrs épais, le château de Wakayama est le point le plus touristique de la ville. Crédits : Wak89

Le château d’Osaka

Véritable attraction touristique de la ville d’Osaka, ce château construit en 1583 fût assiégé et détruit en 1615, puis reconstruit avant de subir un incendie en 1665. La rénovation a lieu en 1931. Accessible pour les personnes à mobilité réduite grâce à son ascenseur, il possède aussi un jardin de cerisiers qui le rendent magique au printemps. Prix d’entrée 700 yens.

Plus de renseignements sur le site du château qui propose une version anglaise.




Le château de Toyama

Construit en 1543, il fût assiégé par 100 000 soldats en 1585 sous les ordres de Hashiba HIDEYOSHI. Reconstruit en 1597, le feu aura raison du lieu en 1609. Sauvé par la persévérance des hommes, il renaît de ses cendres en 1661. Démantelé lors de la restauration de l’ère Meiji en 1868 et subissant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, son histoire redeviendra plus glorieuse en 1954, lorsqu’il est reconstruit et ouvert au public. Le parc qui l’entoure est un jardin public accessible par tous. Dans le château, on trouve deux musées, un sur la vie locale et le second est le mémorial de Sato MEMORI. Petit plus : l’entrée est gratuite.

Plus de renseignements sur le site de la ville de Toyama.

Le château de Toyama est un des rares châteaux gratuits.

Le château d’Hikone

Situé sur la rive du lac Biwa, le château d’Hikone est d’origine. Construit en 1603, il offre un panorama à couper le souffle sur le lac. Avec un billet simple vous pourrez simplement visiter son parc et admirer sa façade, mais cela vaut le détour. Le billet d’entrée au musée, lui, permet de voir son intérieur. Privilégiez l’automne, lorsque le parc s’orne de feuilles rouges. Prix d’entrée : 600 yens.

Plus de renseignements sur le site de la ville d’Hikone.




Le château de Shimabara

Avec son donjon impressionnant ce château peu connu des touristes français vaut pourtant le détour. Construit en 1618, il est un caprice de Matsukura SHIGEMASA. Impressionnant par sa grandeur, avec ses quatre étages et ses immenses douves de 15 mètres de profondeur, il a été financé en grande partie par les impôts locaux de l’époque. Pesant très lourd sur les habitants de la ville de Nagasaki, ces impôts s’ajoutent à des réprimandes contre le catholicisme très ancré dans la région. Lassés de devoir payer, les habitants mettent en place une rébellion, permettant ainsi de réclamer le droit de pratiquer leur religion, avec succès. Ce château est donc un témoin important de l’histoire des chrétiens au Japon.

C’est finalement la restructuration durant l’ère Meiji qui aura raison de son donjon, démantelé en 1873 ; mais les habitants de la ville demandèrent sa reconstruction. En visitant le château, profitez-en pour vous rendre dans les maisons de samouraïs, authentiques, accolées au parc. Prix d’entrée : 540 yens.

Plus de renseignements sur le site du château qui propose une version anglaise.

Avec sa tour démesurément grande, le château de Shimabara impressionne. Crédits : Heartoftheworld

Le château de Shuri

Son architecture ressemble à un temple bouddhiste, d’un rouge flamboyant ; ce château est unique sur l’archipel. Situé à Okinawa, il est l’un des plus visités du pays. Le château est l’ancienne résidence du royaume Ryukyu et avait donc une fonction d’habitation uniquement. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, il a accueilli le G8 en 2000. Toute l’année, des manifestations sont organisées ce qui en fait une place touristique fortement prisée. Prix d’entrée : 820 yens.

Plus de renseignements sur le site du château.

Le château du Nijo

Kyoto aussi possède son château, le château de Nijo. Ancienne forteresse construite en 1603, puis résidence du shôgun il a la particularité d’avoir un plancher dit « chantant », afin de repérer à l’oreille les intrus. Complètement ravagé par un incendie en 1788, il est reconstruit en 1862 . En 1868, il accueille les cabinets impériaux où les décisions sont prises durant l’ère Meiji. Les pièces sont toutes recouvertes de tatamis et les peintures sont extrêmement bien conservées. Visite incontournable à Kyoto, le château permet de découvrir comment vivaient les nobles du temps passé. Prix d’entrée : 600 yens.

Plus de renseignements sur le site de la ville de Kyoto qui propose une version anglaise.

Connu des visiteurs, le Nijo-jo surprend toujours. Photo de ifritwei sur Pixabay.

 

Pour en savoir plus

Il existe un guide axé uniquement sur les châteaux japonais : « Japon châteaux et sac à dos«  de Julien et Denis Mentzer.   Chaque édifice est présenté sous forme d’un carnet de voyage avec des informations sur les heures d’ouvertures et les circuits de visites. Les auteurs nous présentent coups de cœur et ressentis au fil de leur épopée. On y trouve aussi des anecdotes et des bons plans.

Un web documentaire a été crée, la première partie étant visible ci-dessous :




 

Passionné des châteaux japonais ou simple curieux, cet article vous donne les clefs pour planifier quelques visites supplémentaires sur votre feuille de route et faire le plein de découvertes à travers le Japon. Dites-nous en commentaire lequel est votre préféré et partagez vos souvenirs !

Madeline Chollet

@mad_ctravel

1 réponse

  1. 30 juillet 2020

    […] Après les sièges et les forts, vient très logiquement le chapitre sur les châteaux qui revient sur leur évolution (des forts saku aux châteaux shiro / jō) ; leur structure avec les différentes parties (les fondations en pierre, les enceintes, les donjons) ; et présente les plus grands châteaux japonais avec notamment Azuchi et Himeji (pour en savoir plus, retrouvez notre article consacré aux châteaux japonais). […]

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