Monster Hunter Wilds : préparez-vous pour la chasse !
Il y a maintenant 7 ans, Capcom sortait Monster Hunter World. Ce titre majeur réussissait alors l’exploit de transformer une licence jusqu’ici assez niche, hors du Japon, en un phénomène mondial. Après avoir exploré Monster Hunter Rise en 2021 et son extension Sunbreak en 2022, les chasseurs en herbe attendaient impatiemment un véritable successeur à World. C’est désormais chose faite avec Monster Hunter Wilds, disponible depuis le 28 février 2025 sur PlayStation 5, Xbox Series et PC. Alors, Capcom a-t-il réussi à dépasser l’expérience de World et à nous offrir une aventure marquante ? Réponse dans notre test détaillé.

Un récit au service de l’exploration
La saga Monster Hunter a parcouru un long chemin depuis ses modestes débuts en 2004 sur PlayStation 2. Le premier opus, malgré ses contrôles rigides et son interface peu intuitive, posait déjà les fondations d’une formule unique : préparation méticuleuse, chasses stratégiques et fabrication d’équipement à partir des matériaux récoltés sur les monstres. Si le succès fut initialement limité à l’international, le jeu trouva immédiatement un public enthousiaste au Japon.
L’arrivée de Monster Hunter Freedom (2005) sur PSP marqua un tournant décisif, déclenchant une véritable explosion de popularité dans l’archipel nippon. Le format portable se révéla parfaitement adapté aux sessions de chasse collaboratives. Les suites Freedom 2 (2007) et Freedom Unite (2008) amplifièrent ce succès en enrichissant considérablement le contenu avec davantage de monstres, d’armes et de quêtes.
Pendant près d’une décennie, la franchise demeura essentiellement un phénomène japonais. Les tentatives d’exportation sur Wii (Monster Hunter Tri, 2009) et 3DS (Monster Hunter 4, 2013) reçurent un accueil favorable mais mesuré en Occident, loin des chiffres impressionnants du marché japonais. Plusieurs facteurs expliquaient cette réception mitigée : complexité des mécaniques, rareté des tutoriels accessibles et présentation parfois austère, constituant d’importantes barrières pour les nouveaux joueurs occidentaux.
L’explosion à l’international
La métamorphose survint en 2018 avec Monster Hunter World. Pour la première fois, Capcom repensait intégralement l’expérience pour la rendre plus accessible sans sacrifier sa profondeur caractéristique. Cette approche s’avéra payante : avec plus de 21 millions d’exemplaires vendus, World s’imposa comme le plus grand succès commercial de l’histoire de Capcom.
Monster Hunter Rise (2021) poursuivit cette dynamique en fusionnant les avancées de World avec un retour aux sources plus arcade, tout en introduisant une mobilité inédite grâce aux filoptères et aux montures Chumskys. D’abord exclusif à la Nintendo Switch puis porté sur PC et autres consoles, Rise et son extension Sunbreak consolidèrent définitivement la position de Monster Hunter comme franchise majeure du jeu vidéo à l’échelle internationale.
Un nouveau titre à la hauteur des précédents !
Aujourd’hui, Monster Hunter Wilds représente l’aboutissement de plus de deux décennies d’affinement d’une formule unique en son genre, franchissant une nouvelle étape évolutive majeure. Pour la première fois dans l’histoire de la série, la narration occupe une place centrale dans l’expérience : au-delà d’un simple prétexte, elle devient un véritable fil conducteur structurant la progression du joueur.
L’aventure s’ouvre sur votre rencontre bouleversante avec Nata, jeune rescapé ayant survécu à l’attaque du redoutable Spectre Blanc – créature mythique dont l’existence même était jusqu’alors contestée. Unique survivant à ses côtés, vous découvrez que cet enfant appartient au mystérieux clan des Veilleurs, une civilisation ancestrale oubliée. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple artifice narratif se transforme en une campagne d’une vingtaine d’heures brillamment rythmée, servant intelligemment de tutoriel étendu.
La relation qui se développe alors crée une dynamique inédite dans la série : vous explorez les biomes et rencontrez les créatures à travers le regard curieux et parfois naïf de Nata, établissant un lien émotionnel avec l’univers qui enrichit considérablement l’expérience par rapport aux précédents opus.

Un gameplay plus dynamique
Si Monster Hunter Wilds excelle bien dans une chose, c’est avant tout dans sa proposition ludique. L’introduction du « mode Focus » transforme radicalement l’approche tactique des affrontements. Cette mécanique permet de cibler avec précision les points faibles des créatures pour déclencher des attaques dévastatrices, ajoutant une dimension stratégique inédite aux combats. La satisfaction ressentie lorsqu’une créature titanesque chancelle sous vos coups ciblés procure une gratification immédiate qui manquait parfois aux précédents opus.
Comparé aux Chumskys introduits dans Monster Hunter Rise — des compagnons montables qui apportaient déjà un gain de mobilité significatif — le Seikret pousse encore plus loin cette mécanique. Là où les Chumskys permettaient principalement de se déplacer plus vite et d’attaquer légèrement en mouvement, le Seikret agit comme un véritable centre de commandement mobile : on peut y changer d’arme, consommer des objets, aiguiser son équipement, et même s’éloigner rapidement d’un affrontement critique. Cette évolution souligne la volonté de Capcom de fluidifier encore davantage l’expérience sans interrompre le rythme de la chasse.

Bien réfléchir à son build
Par ailleurs, le jeu conserve ses quatorze types d’armes emblématiques, chacune bénéficiant de nouvelles attaques et combos. La possibilité d’emporter deux armes simultanément ajoute une dimension supplémentaire aux stratégies de chasse, encourageant à expérimenter différents styles de combat. Cette flexibilité s’accompagne d’un système d’optimisation approfondi via des talismans et des joyaux, permettant aux chasseurs les plus méticuleux de peaufiner leurs build dans les moindres détails.
Déjà présent dans certains opus précédents de la série, ce système reste fidèle à sa forme classique sans réelle évolution notable : chaque joyau peut être inséré dans les emplacements d’armure pour activer ou renforcer des compétences spécifiques, tandis que les talismans offrent des bonus passifs qui peuvent totalement transformer un style de jeu. L’efficacité de la chasse dépend alors non seulement de votre arme ou de votre esquive, mais aussi de votre capacité à composer un ensemble cohérent et adapté à la situation. Les amateurs de theorycrafting y trouveront largement leur compte.
Un écosystème organique
Monster Hunter Wilds pousse l’immersion environnementale à un niveau rarement atteint dans la série. Chaque biome – des vastes Plaines Venteuses aux mystérieuses Ruines de Wyveria, en passant par le Bassin Pétrolier – bénéficie d’un design minutieux et d’une direction artistique inspirée qui incite constamment à l’exploration.



L’innovation majeure réside dans l’introduction des saisons, qui transforment radicalement l’apparence et la dynamique des zones. La période d’Abondance métamorphose les environnements en écosystèmes florissants où ressources et créatures prolifèrent. À l’inverse, le Déclin présente une raréfaction des ressources et une agressivité accrue de certains prédateurs. Ce cycle naturel influence directement le comportement des monstres, leurs territoires et leurs interactions, créant une impression de monde véritablement organique et réactif.
Un univers immersif et vivant
Les affrontements spontanés entre créatures, les comportements territoriaux, la chaîne alimentaire et les hordes de monstres dirigées par un leader renforce l’impression d’évoluer au sein d’un écosystème authentique et autonome. Observer un Doshaguma disputer son territoire à un Balahara procure un sentiment d’immersion rarement égalé dans d’autres jeux d’action-aventure.
Sur le plan technique, Monster Hunter Wilds impressionne sans toutefois être irréprochable. Si le RE Engine offre des cinématiques sublimes et des animations des monstres saisissantes, on regrette un manque de finition dans certaines textures et un clipping notable en exploration libre. Le jeu reste cependant fluide et stable.
Toujours plus de contenu post-lancement
Comme pour Monster Hunter World, Capcom compte gâter les joueurs en fournissant du contenu post-lancement qui amènera son lot de défi supplémentaires, de nouveaux monstres et nouveaux équipements. La première mise à jour, d’ailleurs disponible depuis le 4 avril, introduit déjà quelques nouveautés. Parmi elles, le retour du Mizutsune très attendu par les fans et accessible à partir du rang de chasseur 21 via une quête spéciale. La mise à jour inclut également l’arrivée du Rey Dau Alpha Suprême (que vous pourrez affronter à partir du 30 avril).
Autre nouveauté, le nouveau hub central : le grand camp, fait son apparition. Les chasseurs peuvent s’y réunir pour participer à des activités inédites comme le Bowling Baril, qui permettra de gagner des récompenses comme les tickets repas à la cantine. Le Grand-Camp propose également un comptoir de quêtes, des événements selon les saisons ainsi que d’autres surprises à découvrir. Bref, Capcom n’a pas fini de nous gâter.
Monster Hunter Wilds a réussi le pari de satisfaire les attentes des vétérans (même si pour le moment la facilité du jeu fait débat) et l’intégration des nouveaux joueurs (on parle tout de même déjà de 16 millions de ventes tout support confondu). Capcom nous propose ici un écosystème organique, des mécaniques de gameplay enrichies et une narration plus immersive que jamais, ce qui est une première pour la série. Et même si quelques imperfections techniques subsistent et que certains puristes regrettent une trop grande facilité, ces points ne diminuent pas l’importance de ce titre qui marque une nouvelle étape pour la licence. Avec un contenu de base conséquent et une feuille de route prometteuse, Monster Hunter Wilds s’impose déjà comme une référence incontournable du genre et comme l’une des expériences vidéo-ludiques les plus marquantes de cette année 2025 tout juste commencée !