Annecy 2024 : Le Japon venu en force, repart (presque) bredouille

Avec pas moins de 25 œuvres programmées pour cette édition 2024, le festival d’Annecy fait la part belle au cinéma japonais cette année. On les retrouve sur des formats variés : court métrage, long métrage, œuvre VR, séries TV… Et pour tous les goûts : films de franchise (Blue Lock, Kitarô), réalisateurs acclamés (Yamada, Oshiyama, Kamiyama…), ou bien Work in progress avec Kinoshita (Odd Taxi) et Iwaisawa (On Gaku notre rock). Plongez avec nous dans cette édition pour découvrir le présent et le futur du cinéma japonais ! 

SOMMAIRE

Les films en sélection officielle

Anzu, chat fantôme : entre cinéma live et animation

Anzu, chat-fantôme est à l’origine un manga de Takashi IMASHIRO, auteur respecté de bande dessinée au Japon dont seul un titre, Colère nucléaire, est arrivé jusqu’en en France. Habitué aux mangas au ton mature, Anzu, chat-fantôme qu’il dessine de 2006 à 2007 est une œuvre plus légère ouverte au public plus jeune. Le manga raconte la vie quotidienne d’Anzu, un chat devenu soudainement un bakeneko, créature féline du folklore japonais douée de transformation, lors de son 30ème anniversaire, et de sa relation avec Karin, une enfant de 11 ans au caractère trempé. Le projet d’adapter ce manga en film d’animation voit le jour sous l’impulsion du producteur Keiichi KONDÔ producteur du studio Shin-Ei Animation, notamment célèbre pour les séries Doraemon et Shin-chan (et leurs incroyables films). Pour mener à bien son projet, KONDÔ contacte deux réalisateurs : Nobuhiro YAMASHITA et Yôko KUNO dont le choix n’est pas dû au hasard.

Anzu et Karin sur un vélo
© SHIN-EI ANIMATION CO., LTD., Keiichi KONDO, MIYU PRODUCTIONS,

Ils sont déjà fan du manga, et plus généralement, du travail de Takashi IMASHIRO. Yôko KUNO est une artiste touche à touche surtout célèbre pour son travail sur la rotoscopie, l’animation tracée à partir de film en prise de vue réelle, avec son rôle de superviseure de l’animation sur Hana et Alice mènent l’enquête de Shunji IWAI. Elle collabore également fréquemment avec Shin-Ei Animation pour les design de leur film Shin-chan, à l’opposé du réalisme de la rotoscopie. Elle signe également le character design du film Anzu, chat-fantôme. Le deuxième personnage, Nobuhiro YAMASHITA ne vient pas du monde de l’animation mais du cinéma japonais. Réalisateur multi-primé au Japon derrière Linda Linda Linda et des épisodes de Midnight Dinner, YAMASHITA adapte dès 2018 le manga Hard-Core de Takashi IMASHIRO pour le cinéma

Comme l’annonce ce choix des deux réalisateurs, Anzu, chat-fantôme est un film d’animation en rotoscopie : les scènes sont d’abord tournées avec une caméra puis servent de support à l’animation. Une technique qui a pu faire de nombreux mécontents (on pense notamment à l’adaptation en anime des Fleurs du mal), mais dont le résultat, comme toute technique, ne dépend que de la manière dont elle est utilisée. Ici, les designs expressifs de la réalisatrice, ainsi que l’expérience du réalisateur dans le cinéma du quotidien permettent d’aboutir à un très beau résultat.

Le film est réalisé en co-production avec le studio français Miyu Productions qui s’est chargé des décors, de la couleur et du compositing. Shin-Ei Animation s’est de son côté chargé de l’animation de personnages, ainsi que d’une partie de la colorisation des personnages et du compositing. Pour le réalisateur, Nobuhiro Yamashita “le ton unique de ce film a pu être atteint grâce aux subtiles différences entre Japon et Europe en termes de lumières du soleil et ressenti des couleurs”. 

The colors Within (Kimi no Iro) : Naoko YAMADA voit la vie en rose

A seulement 39 ans, Naoko YAMADA possède déjà une carrière impressionnante, sur laquelle il est difficile de revenir en quelques mots. Mais si l’on devait s’y essayer, que dirait-on ?  Déjà qu’elle a fait ses premières armes au studio Kyoto Animation dès 2005 comme animatrice clef, sur des séries comme Air, Clannad ou la mélancolie de Haruhi Suzumiya, avant de réaliser son premier travail de réalisatrice en 2009 sur la série K-ON! Parmi ses œuvres notoires en série on ajoutera aussi Tamako Market et Hibike! Euphonium. Ces séries types tranche-de-vie avaient pour thématique centrale l’adolescence et le passage du temps durant cette période charnière où l’on veut tout faire pour ne pas y penser. A partir de 2016 avec l’adaptation du manga A Silent Voice (Koe no katachi) puis Liz et l’Oiseau Bleu (Liz To Aoi Tori) en 2018, elle opère un changement de perspective en se focalisant cette fois-ci sur “les effets du passage du temps objectif sur les temporalités subjectives des individus”, l’adolescence n’est plus la thématique en soi, mais un élément du contexte. En revanche, toute son œuvre est traversée par la même absence d’enjeu narratif fort, pour se concentrer sur la recherche de réalisme à travers les interactions entre les personnages et petits détails de la vie quotidienne. YAMADA se distingue enfin par sa maîtrise subtile du Show don’t tell que ce soit par ses cadrages iconiques sur les jambes et pieds de ses protagonistes qui en disent souvent bien plus que les dialogues ; ou bien par son utilisation paradoxale du médium animé, qui bien que résolument réaliste dans l’acting des personnages, les parties (normalement) inanimées du corps paraîtront, elles, les plus vivantes. 

Totsuko est une lycéenne capable de voir les « couleurs » des autres. Bonheur, excitation, sérénité, et bien plus encore, se révèlent à ses yeux de façon unique. Kimi, une camarade de classe de son école, exhale la plus belle de toutes les couleurs. Bien qu’elle ne joue pas d’un instrument,Totsuko forme un groupe avec Kimi et Rui, un passionné de musique, qu’elles rencontrent dans une librairie de seconde main. Au fil de leurs répétitions dans une église abandonnée, la musique les rapproche peu à peu, scellant leur amitié et renforçant leurs sentiments. Vont-ils découvrir leurs vraies « couleurs » ?

Totsuko Rui et Kimi sur  la plage
© STORY INC., Yoshihiro FURUSAWA, STORY INC., Genki KAWAMURA, SCIENCE SARU INC., Eunyoung CHOI

Avec Kimi no Iro, Yamada semble revenir aux intrigues adolescentes comme dans K-On!! ou Tamako Market : c’est une histoire à propos d’un trio de lycéens qui vont devoir se quitter à la fin de l’année, ainsi le concert final est un véritable enjeu et climax dramatique. En parallèle le film est jalonné de marqueur de temps objectifs qui nous permettent de nous repérer tout au long de l’année scolaire, au contraire de Liz et l’oiseau bleu. Elle semble alors s’éloigner du pur virage formaliste, pour revenir avec un film rempli de dialogues comme dans Silent Voice. Mais comme dans ce dernier, une grande attention est portée au langage corporel (cadrage sur les mains serrées d’anxiété, les jambes croisées, le positionnement des doigts sur les instruments… ). Ainsi, le film se place dans la filiation des autres œuvres de Yamada en traitant avant tout du sujet de la communication, notamment à travers la musique. Le retour d’un aspect coming-of-age story plus classique rend les personnages plus facilement attachants et l’histoire plus facile à appréhender. Toujours servi par une photographie extrêmement poussée entre décors au style aquarelle, yeux brillants comme des billes et atmosphère nostalgique à travers le jaune façon Jean-Pierre Jeunet du bord de mer.

The Imaginary : enfin du neuf chez Ponoc

Après Marie et la Fleur de la Sorcière en 2017, le Studio Ponoc revient avec un second long métrage, cette fois-ci programmé en compétition officielle au Festival d’Annecy. Fondé par un ancien producteur de Studio Ghibli, Yoshiaki NISHIMURA, Ponoc n’est pas étranger au festival. Rappelez-vous, ils étaient déjà venus présenter leur anthologie de courts métrages Modest Heroes, lors de l’édition 2019. Aux commandes de ce The Imaginary (Yaneura no Rudger), on retrouve d’ailleurs Yoshiyuki MOMOSE, qui s’était chargé du deuxième segment de Modest Heroes : Samurai Egg, un court métrage de 15 min, autour de la relation entre une mère et son fils allergique aux œufs, et comment cette maladie impacte leurs quotidiens respectifs. Bien qu’ayant travaillé sur les films les plus fantastiques du Studio Ghibli, comme Le Voyage de Chihiro, il est intéressant de noter sa participation sur les œuvres les plus occupées à dépeindre le quotidien banal (ou dramatique!) des protagonistes : Mes voisins les Yamada, Si tu tends l’oreille, Le Tombeau des lucioles, Souvenirs Goutte à Goutte, … 

Ainsi après un Marie et la fleur de la sorcière réalisé par Hiromasa YONEBAYASHI, très proche du “style Ghibli” (entendu au sens courant, comme celui de Hayao Miyazaki) autant dans le chara-design que dans la manière de raconter les histoires, MOMOSE s’écarte esthétiquement de l’héritage Ghibli, tout en proposant une adaptation du roman britannique “The Imaginary”, dans la tradition des succès historiques du studio. Ce dernier raconte l’histoire d’Amanda et de son ami imaginaire, Rudger, dont l’ “existence” est menacée par un certain M. Bunting, chasseur et mangeur d’amis imaginaires…

rudger et amanda sur un traineau
© STUDIO PONOC INC., Yoshiaki NISHIMURA

Un nouveau long-métrage Ponoc qui pour le meilleur s’écarte, même si ce n’est qu’un petit pas de côté, de son héritage Ghibli. MOMOSE revient sur des thématiques proches de son travail de réalisateur sur le jeu vidéo Ni no Kuni, entre mondes imaginaires, relation parents/enfants et créatures farfelues. Supervisée par Ken.ichi KONISHI, ancien animateur de Ghibli récemment remarqué pour son travail sur Les Enfants de la mer et La chance sourit à madame Nikuko, les mouvements et les designs des personnages ne sont pas sans rappeler ceux du studio mère. C’est sur les couleurs et donc la texture de ses personnages que The Imaginary trouve (enfin) une nouvelle voie à explorer : loin de l’aspect celluloïd classique des films d’animation japonais, les couleurs de The Imaginary sont toutes dessinées de manières dégradées, comme si on avait posé une source de lumière face à un modèle 3D. Une recherche graphique entamée depuis Samurai Egg qui semble enfin porter ses fruits. Les décors font eux aussi un usage extensif des graphismes 3D avec de nombreux objets (livres, débris, origami,…) tournoyant dans les airs à la moindre occasion. L’histoire, quant à elle, arrive à viser juste et émouvoir le spectateur en le plongeant dans des thématiques universelles de l’enfance. The Imaginary s’impose comme l’une des toutes meilleures œuvres du encore jeune Studio Ponoc.

Le film sera disponible sur la plateforme Netflix, dès le 5 juillet 2024

Totto-chan : the Little Girl at the Window – Un quotidien sous la guerre

Adaptation du roman autobiographique de Tetsuko KUROYANAGI (née en 1933), Totto-Chan raconte l’histoire d’une jeune fille grandissant dans les Japon des années 1940. Le livre est accompagné des illustrations de l’artiste Chihiro IWASAKI (1918-1974), très connue pour ses peintures d’aquarelles au Japon. On retrouve d’ailleurs dans le film un chara-design et une palette de couleurs qui s’inspire du style de l’illustratrice originel, même si sa patte est particulièrement difficile à adapter pour le grand écran. On retrouve tout de même dans le chara-design de Shizue KANEKO, le visage poupon et joues rosées des poupées d’antan qui sied bien à ce film représentant une jeunesse issue de cette époque. 

Totto chan
© SHIN-EI ANIMATION CO., LTD., Takanashi RENA

Premier film du réalisateur Shinnosuke YAKUWA à ne pas être issu de la franchise Doraemon, totto-Chan est toutefois lui aussi produit par Shin-Ei Animation, comme le célèbre chat bleu. Du côté du casting des voix, on retrouve avec plaisir Kôji YAKUSHO, que le public international a largement découvert grâce à son rôle dans Perfect Days, du réalisateur allemand Wim Wenders. Plus connu pour ses rôles dans les films lives, Yakusho n’en est pas à son coup d’essai dans le domaine de l’animation avec les rôles de Kumatetsu dans Le garçon et la bête et du père de Suzu dans BELLE

Tout comme le roman, le long-métrage dépeint la vie quotidienne de Totto-chan, petite fille hyperactive, et son arrivée dans l’école de Tomoe alors que le Japon sombre de plus en plus profondément dans l’idéologie militaire. Ce mélange de scène du quotidien et de reconstitution historique minutieuse rappelle le travail de Sunao KATABUCHI sur Dans un recoin de ce monde ou bien, évidemment Le tombeau des lucioles de Isao TAKAHATA. YAKUWA, le réalisateur, nous confiait également le soin apporté à la représentation de Yasuki, camarade de classe atteint par la poliomyélite, notamment sur ses mouvements et sa manière d’interagir avec les autres. Autre point fort du film : ses scènes de rêveries qui laissent place à la créativité des animateurs pour exprimer l’intériorité des bambins du film. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le film et son réalisateur, restez attentifs à la publication de notre entretien avec le réalisateur qui arrivera prochainement sur le site ! Totto-chan est d’ailleurs le seul métrage japonais à repartir avec une récompense cette année au festival d’Annecy avec le prix Paul Grimault.

Long métrage Contrechamp

The Birth of Kitarô Birth: The Mystery of GeGeGe – Le passage à l’âge adulte

En 1956, Mizuki, un employé de banque, se rend au village de Nagura pour y accomplir une mission secrète. Gegero va aussi au village à la recherche de son épouse. Une lutte pour la succession fait rage dans le clan Ryuga, qui manipule secrètement le Japon. Soudain, un membre du clan est assassiné. Cela marque le début d’un enchaînement terrifiant d’événements surnaturels.

Pour le centenaire de la naissance de son auteur Shigeru MIZUKI, un film dérivé de la licence Gegege No Kitarô est annoncé en 2022, et diffusé à l’automne 2023 au Japon. Issu du manga éponyme datant de 1965, ce dernier a connu de nombreuses adaptations au cours des cinq dernières décennies, chacune s’accordant avec la zeitgeist de son époque. Ainsi la série de 1968 se concentrait autour des problèmes d’addiction aux drogues, celle de 1971 la critique de l’industrialisation, 1988 viendra se moquer du modèle du salarymen, et celle de 2018 de la génération YouTube. La première itération restant la plus fidèle au manga original de Mizuki, mais chacune se basant toujours sur ses recherches extensives sur les yokai. La légende de Kitaro remonte même jusqu’au théâtre itinérant kamishibai en 1933, à l’époque connu sous le nom de “Hakaba Kitaro” (Le cimetière de Kitaro). 

Projeté pour la première fois en France à l’occasion du festival d’Annecy, La naissance de Kitarô est un film beaucoup plus sombre que la série de 2018. La série TV, à destination des enfants, suit un schéma assez classique : “un épisode  = un yokai”, où Kitaro qui se présente en outsider, entre le monde des yôkai et des humains, viendra régler les conflits de manière impartiale. Les personnages récurrents sont souvent grotesques comme le perfide Nezumi Otoko souvent tourné en ridicule, le vieux sabre Sunakake Baba ou bien l’ivrogne Konaki jiji. 

Le film présente un aspect film noir beaucoup plus marqué, avec des enjeux politiques et dramatiques qui tournent autour d’une guerre de succession d’une famille fortunée aux sombres secrets. L’aspect visuel du film vient épouser ce scénario plus mature, avec un chara-design plus adulte, exit les personnages grotesques. Parmi les Superviseur de l’Animation on retrouve Akihiro OTA, connu pour son style surréaliste où les formes des personnages deviennent presque vaporeuses, comme cette fameuse séquence de transformation en Gear 5 où le corps de Luffy semble s’échapper en fumée. Le directeur de la photographie, Tomoyuki ISHIYAMA, a travaillé sur d’autres séries très sombres comme Deadman Wonderland, Shingeki no Kyojin ou bien encore D.Gray-Man. Ainsi son expertise permet d’insuffler une véritable tension dans les plans et vient renforcer la tragédie qui se joue ici. Enfin, la bande originale est signée Kenji KAWAI, célèbre compositeur, entre autres, du film Ghost in the Shell ou bien de la série Higurashi: When They Cry. Des œuvres encore une fois très sombres, connues et reconnues pour posséder des BO mémorables, voire terrifiantes en ce qui concerne Higurashi…. 

A noter le succès conséquent du film au box office japonais, avec 1 900 000 entrées et rapportant un total de 2 700 000 000 yens (presque 16 millions d’euros). Ainsi que le prix du meilleur film d’animation à la 47eme édition des Japanese Academy Awards en mars dernier. Pour la France encore aucune date de sortie n’a été annoncée, et le film repart bredouille d’Annecy en termes de récompenses. Les références importantes au folklore japonais, à la saga Kitarô, ainsi qu’à la situation politique et économique du pays, peuvent rendre l’export compliqué ; on espère tout de même qu’un distributeur parviendra à relever le défi un jour ou l’autre !

Les films de télévisions

Blue Eye Samurai « The Tale of the Ronin and the Bride » : Une fresque de sabre épique

Une série d’animation créée par Michael Green et Amber Noizumi. Saison 1 de huit épisodes disponible exclusivement sur Netflix.

Japon, début de l’ère Edo. Mizu, la fille adoptive d’un forgeron, a appris très jeune à manier le sabre pour se défendre. Métisse aux yeux bleus, elle traque quatre dangereux européens qui résident secrètement dans le pays, sans savoir lequel d’entre eux lui a un jour donné la vie. Le sillage de sa lame inspire la crainte à ses ennemis, mais aussi une profonde admiration pour les alliés qu’elle rencontre. Dans cette ère de paix illusoire où tous les coups semblent permis, chacun doit lutter pour survivre et s’accomplir, peu importe d’où il vient.

Un récit de vengeance inspiré des films d’Akira KUROSAWA, par le scénariste des films Logan ou Blade Runner 2049. Des personnages attachants, jamais monolithiques dans leur caractère, et qui savent nous surprendre. Une mise en scène éblouissante et une qualité d’animation 2D/3D irréprochable, fruit du studio français Blue Spirit (derrière la nouvelle série des Mystérieuses cités d’or). Blues Eyes Samurai s’est révélée une agréable surprise fin 2023. Les auteurs esquissent pour Netflix une nouvelle estampe épique sur quatre saisons, la deuxième ayant d’ores et déjà été confirmée un mois après l’immense succès de la série.

https://www.youtube.com/watch?v=-y4fNAmIFMI

Pokemon Concierge épisode 2 : tout est mignon en stop-motion

© DWARF STUDIOS, Yuriko Okada MIYAJI, THE POKÉMON COMPANY, Hidenaga KATAKAMI, Taiki SAKURAI

Sortie discrètement en fin d’année dernière sur Netflix, la mini-série La réceptionniste Pokémon, n’avait pas fait beaucoup de bruit à l’époque. Avec seulement quatre épisodes au compteur, tous réalisés en stop-motion, narrant le quotidien de Haru, réceptionniste dans un Resort pour Pokémon, donc bien loin des combats énervés auxquels on est habitués, la série pouvait sembler assez niche. Pourtant, le studio Dwarf, spécialiste de cette technique d’animation et des séries feel good (Rilakkuma et Kaoru), réussit encore une fois à créer une atmosphère reposante et cotonneuse, malgré le fait que notre héroïne soit constamment en prise avec les problèmes des clients, ces derniers nous permettent au moins de nous évader et prendre du recul sur nos propres embûches du quotidien. 

Pour plus de détails sur cette série, retrouvez ici notre article complet ! 

Zom 100: Bucket List of the Dead (Akira de la mort – ep 1) – Sauvé par les zombies

Dans la plus pure tradition des Shaun of The Dead et autre Bienvenue à Zombieland, Zom 100 propose de revisiter le mythe du zombie déjà sérieusement suranné depuis le Night of the living Dead de George Romero en 1969, via un angle humoristique. Ce premier épisode nous montre le quotidien d’Akira, employé dans une société de production, complètement en burn out à force d’enchaîner les journées de travail interminables tout en supportant son patron oppressif et toxique. Jusqu’au jour où l’apocalypse zombie vient…le délivrer ! Alors que cette dernière avait toujours été dépeinte comme une catastrophe pour le genre humain, la société néolibérale dans laquelle nous évoluons a atteint un tel stade qu’il en vient à être préférable de passer ses journées à échapper aux zombies plutôt qu’à devoir pointer au travail. l’ironie ici est qu’au moment de sa diffusion pour la saison automne 2023, les retards de production en cascade ont conduit la série à prendre une pause de trois mois entre l’épisode 8 et le triple épisode final ! La jeune société BUG Films qui avait seulement fait du travail de sous-traitance pour d’autres studios jusqu’à présent, a dû se retrouver débordée par la charge de travail autrement conséquente liée à la production complète d’une série animée… 

Néanmoins, la série est parvenue à garder tout du long un très bon niveau d’animation avec des bonnes idées de mises en scènes et de réalisation, donc aucune raison de bouder son plaisir ! Dès le premier épisode on peut voir une ingénieuse utilisation du letterboxing, où Akira, écrasé par la pression du travail évolue dans un format d’image étriqué aux couleurs ternes. Mais au moment où il se sent enfin libéré, on le voit pousser littéralement les bords du cadre pour mettre l’image au format cinéma et entrer ainsi dans un monde rempli de couleurs flamboyantes ! Encore une bonne idée visuelle pour contourner la censure et rendre les éclaboussures de sang aussi fun qu’une partie de paintball !

Annecy Présente

Blue Lock : Episode of Nag(u)i – N’oubliez pas le… football !

Un beau jour, Nagi reçoit une invitation pour participer à un projet mystérieux nommé « Blue Lock », où il retrouvera les plus grands attaquants du football lycéen japonais. Le rêve qu’il partage avec Reo de devenir les meilleurs joueurs motivera le prodige à explorer de nouveaux horizons dans le monde inconnu qui l’attend. Un génie ne se dévoile comme tel que quand on découvre son potentiel… et c’est au tour de Nagi d’enflammer le monde du football avec son incroyable talent et sa personnalité hors du commun.

Nagi
© IGHT BIT, Manon ARLOT

Blue Lock, avec sa vision inédite du manga de sport, a fait parler de lui lors de sa sortie en manga en 2021 suivi de son adaptation en 2022. Le concept est simple : mélanger football et battre royal, deux thèmes dont la popularité n’a plus rien aujourd’hui. Blue Lock : Episode of Nagi est un objet hybride. Il est à la fois l’adaptation du manga spin off du même titre se concentrant sur le parcours de Seishirô Nagi, et un film récapitulatif pour remettre les spectateurs dans le bain en prévision de la seconde saison annoncée pour cet automne. Pas de grand changement dans l’équipe créative : le film est toujours produit par Eight bit et réalisé par Tetsuaki WATANABE déjà au poste pour la première saison.

Detective Conan : L’étoile à 1 million de dollars – Conan, toujours plus loin

Detective Conan : L’étoile à 1 million de dollars, 27ème film de la franchise, sorti en avril dernier au Japon a dépassé les records du précédent film de la saga au box-office lors de sa semaine d’ouverture. A la réalisation on retrouve Chiga NAGAOKA qui s’était déjà occupée des films Le poing de Sapphire Bleu et The Scarlet Bullet.

kaito kid conan heiji hattori
© DETECTIVE CONAN PRODUCTION COMMITTEE

Dans une interview accordée au magazine Nikkei Entertainment! La réalisatrice explique qu’elle parvient à se renouveler grâce au casting impressionnant de personnage dans l’œuvre originale, qui permet de déplacer le focus sur l’un ou l’autre en fonction des films. Et cette année on bénéficie d’ailleurs d’un casting incroyable, avec le mystérieux Kaito Kid et Heiji Hattori (respectivement 4ème et 5ème personnage favoris des lecteurs francophones). Un des aspects qui rendent Le Kid si énigmatique est son étrange ressemblance avec Shinichi Kudo (La version adulte de Conan pour rappel) ; l’auteur du manga, Gosho AOYAMA a d’ailleurs expliqué clairement dès les débuts de la production sa volonté de centrer l’histoire autour de ce personnage pour “révéler un secret à son propos”. Son autre souhait était de voir une romance développée autour du charmant Hattori. A partir de ces demandes, l’équipe de production est parvenue à tisser une intrigue solide et cohérente. Ainsi, le film se déroule dans la région Hakodate, un des plus beaux paysages nocturnes du Japon, parfait pour la confession de Hattori avec son amie d’enfance Kazuha. Et en même temps, Hakodate est un haut lieu historique où se sont affrontés les hommes du shogun Tokugawa et les forces impériales japonaises ; un décor parfait pour une histoire de sabre précieux à voler, tout en déployant les talents de Heiji pour le kendo. Une idée proposée par le scénariste Takahiro OKURA, habitué à travailler sur le personnage de Kaito Kid, comme dans le film Le poing de Sapphire Bleu.

Mais pas de panique, L’étoile à 1 million de dollars, reste bien un film Detective Conan, qui reste la vraie star du show, volant la vedette dans les moments importants, surtout quand il s’agit de révéler la clef du mystère! On remarque d’ailleurs dans les crédits que l’auteur, Gosho Aoyama est particulièrement impliqué dans la réalisation du film, allant même jusqu’à dessiner quelques animations clefs lui-même !

En France le film distribué par EUROZOOM est sorti le 19 juin 2024 au cinéma. 

Give It All (Ganbatte Ikimasshoi) : Tout pour l’aviron

Cinq ans après avoir présenté son premier film en compétition à Annecy, Yuuhei SAKURAGI revient avec un nouveau long-métrage cette fois-ci dans la catégorie grand public “Annecy Présente”. Ce nouveau projet intitulé Give It All (Ganbatte Ikimassho), adaptation du roman de Yoshiko SHIKIMURA, met en scène un groupe de lycéennes et leurs activités dans le club d’aviron de leur établissement. Après Relative Worlds en 2019, film de science-fiction traitant du thème des mondes parallèles, Sakuragi semble revenir au style “tranche-de-vie”, comme lors du court métrage qu’il avait réalisé pour la Japan Animators Exhibition en 2016 : Neon Genesis IMPACTS. Nous vous disions déjà à l’époque en quoi ce segment nous rappelait K-ON! avec ses musiques de j-pop et son aspect Yuri.

aviron

Give It All prend la même direction en rajoutant en plus l’aspect supokon, en suivant le quotidien d’un groupe de lycéennes autour de leur passion pour l’aviron. Un scénario plus léger et la présence d’un matériel d’origine sur lequel s’appuyer, permet d’éviter certains écueils inhérents à la complexité des scénarios de SF. On retrouve toutefois de nouveaux des personnages très archétypaux, entre la tsundere mélancolique, la tsundere à l’égo surdimensionné et la tsundere survoltée. Le personnage masculin quant à lui est rapidement évincé et peu caractérisé, comme dans une sorte de “Bechdel renversé”. Pas que cela soit forcément une mauvaise chose, pour une fois que les filles prennent toute la lumière ! Mais globalement ce fait s’ajoute à des personnages au développement assez peu maîtrisé et parfois incohérents… Après un ventre mou autour des deux tiers du film, les dernières compétitions d’aviron de l’année s’enchaînent mais on est déjà déconnecté des enjeux du film, et nous assistons à la fin, relativement peu impliqués dans ce qui constitue pourtant le climax du film… 

Du côté technique, Sakuragi semble s’être amélioré dans sa maîtrise de la 3D CGI, le film présente un rendu type “animé cellulo”, et les expressions des personnages sont moins rigides. Cette maîtrise se traduit notamment dans le fait de consciemment effacer la légère inertie autour des corps immobiles dans le cas du grand-père responsable du local, pour accentuer l’effet comique autour de son aspect “élément du décor”. Dans une interview pour Variety, Hayao MIYAZAKI déclarait : “Je pense que tout part du talent. Plus que les outils utilisés, ce qui compte c’est le talent qui les manie. Il n’y a rien d’intrinsèquement bon ou mauvais avec un outil, que ce soit un crayon ou la 3D-CGI”. On attend donc de voir les progrès du réalisateur Yuuhei SAKURAGI d’ici son prochain film ! En attendant, le film présente tout de même l’avantage de synthétiser en 1h30 les principaux aspects d’un animé type supokon de 24 épisodes ! Mais avec quelques lacunes… 

Look Back : une fabuleuse démonstration de style

Comment ne pas se souvenir de la réaction d’internet le jour de la publication du one-shot Look Back de Tatsuki FUJIMOTO (Fire Punch, Chainsaw Man) il y a maintenant près de trois ans ? En seulement 143 pages, le mangaka s’est révélé au plus haut de sa maîtrise graphique et sa réflexion intime sur la création et l’inspiration a réussi à réunir plus de 4 millions de lecteurs, en comptant seulement le Japon, en l’espace de deux jours. C’est ensuite en février 2024 que le manga refait surface dans les esprits : on apprend qu’une adaptation en film d’animation est en cours de production au sein du studio Durian. Un projet qui, nous en sommes certains, restera dans les mémoires de nombreux fans d’animation.

Le nom de Durian ne vous rappelle peut-être rien à la première écoute, de même que celui du réalisateur Kiyotaka OSHIYAMA alors que pourtant, leurs parcours méritent largement une meilleure reconnaissance. OSHIYAMA débute sa carrière en tant qu’animateur en 2004 et gravi les échelons pour devenir superviseur de l’animation en 2007 sur le chef d’oeuvre SF Dennô Coil (Mitsuo ISO) puis se tourne vers la réalisation d’épisode sur l’ovni Space Dandy (Shin.ichirô WATANABE) saison 1 et 2 en 2013-2014 pour ensuite réaliser son premier projet en tant que réalisateur de série en 2016 : l’inimitable Flip Flappers. Durant la décennie des années 2010 s’affirme comme une figure talentueuse et respectée du milieu comme le montre ses participations actives au club sélect d’animateur des films Ghibli, au sommet duquel le tout récent Le Garçon et le héron de Hayao MIYAZAKI, mais aussi chez d’autres grands réalisateurs : Hideaki ANNO, Masaaki YUASA, Mamoru OSHII

OSHIYAMA fonde sa propre structure en 2017 accompagné du producteur Yûki NAGANO et continue de participer à de formidables projets d’horizons variés comme à l’animation du film hybride The First Slam Dunk, aux designs des effets du remake du classique de SF Trigun par le studio Orange, ou bien sur le clip Heikôsen pour la marque de chocolat Lotte en collaboration avec le groupe en vogue Eve.

Kyomoto et Fujino

Concernant la production de Look Back, OSHIYAMA a déclaré abandonner le système de seconde animation clef : une organisation des tâches surtout en place depuis les années 2000 qui consiste à partager le travail d’animation clef entre plusieurs animateurs (l’un fait un brouillon, c’est la première animation clef, et un second nettoie son brouillon, c’est la seconde animation clef citée plus haut). Le réalisateur souhaite être au plus près des traits des animateurs qui travaillent sur le projet, et retranscrire ainsi le trait vivant et imprévisible de Tatsuki FUJIMOTO. Un désir de liberté d’expression pour les animateurs en conflit avec le contrôle maniaque du réalisateur sur son œuvre : il confiait lors de la première projection du film au Japon n’avoir pas quitté son studio pendant plus de deux mois et avoue avoir rendu la version finale uniquement la veille de la projection. Quant à Annecy, le festival projetait une version antérieure à la version finale dévoilée au Japon : quelques images et détails manquaient à l’image (on pense par exemple à la scène où l’héroïne lit un shonen jump aux pages étrangement vierges)

Ainsi, lors de la séance d’Annecy, l’absence de bruitages dans le film n’était pas surprenante, pensant finalement visionner une sorte de “Work in Progress”. Mais il s’agissait en vérité d’une erreur technique de la part de la régie. Heureusement, notre expérience de visionnage n’a été que peu affectée par cette mésaventure, nous laissant tout le loisir de nous concentrer sur l’animation, la mise en scène et le jeu des actrices. Le film projeté à Annecy est une version inédite de l’œuvre ne contenant pas les dernières retouches du réalisateur contrairement à la version japonaise sortant à la fin du mois dans l’archipel.

Oshiyama parvient à retranscrire à merveille le trait “brut” de Fujimoto. Le money shot du film étant bien entendu la fameuse scène de course de Fujino sous la pluie, ses poings disparaissant dans un flou de mouvement continu au fur et à mesure de sa course. Parmi les autres moments iconiques superbement animés on retrouve les champs-contre-champs entre Fujino qui tient la main à Kyômoto courant derrière elle. On ressent alors dans l’attitude de Kyômoto cette admiration teintée d’une volonté de voler de ses propres ailes, sans rester dans l’ombre de Fujino pour toujours. 

Le film n’a pas encore de date de distribution française annoncée, mais on espère que Look Back saura illuminer OSHIYAMA comme elle a su révéler une nouvelle fois Tatsuki FUJIMOTO. En attendant, retrouvez notre critique détaillée du film, accompagnée de l’interview du réalisateur, prochainement sur Journal du Japon ! 

Sand Land : l’autre TORIYAMA

Si 2024 est tristement marquée par le décès du mangaka légendaire Akira TORIYAMA, elle est aussi l’année d’un revival autour de ses œuvres en animation avec le projet Dragon Ball Daima mais aussi les multiples adaptations de Sand Land en jeu-vidéo, série télé, mais aussi, film d’animation. Tout d’abord manga one-shot paru en 2000, Sand Land est adapté en film d’animation hybridant 2D et 3D en collaboration entre les mythiques studio de Sunrise et Kamikaze Dôga célèbre pour le 3D en cell shading de Batman Ninja épaulé par le studio Anima.

Voici le synopsis donné par le Festival d’Annecy : Dans un monde désertique où les démons et les humains souffrent d’une pénurie d’eau extrême, le prince des démons Beelzebub, le démon Thief et le shérif humain Rao partent à l’aventure à la recherche de la Source légendaire, quelque part en plein milieu du désert.

Le film sort en août 2023 au Japon et est le premier pas du réalisateur Toshihisa YOKOSHIMA pour un long-métrage de cinéma, un vétéran de Kamikaze Dôga notamment réalisateur et scénariste du moyen métrage de science-fiction COCOLORS. Conséquence malheureuse du calendrier, l’intérêt du film se trouve assez limité suite à la diffusion internationale de la série sur Disney + en mars dernier. Diffusée après la projection du film au Japon, mais avant cette dernière en France, les six premiers épisodes de la série sont un remontage, agrémenté de scènes inédites, des événements du long-métrage. Quant au 7 épisodes suivant (la série s’arrêtant à 13), c’est un tout nouvel arc narratif qui est proposé. Reste aux personnes n’ayant pas encore vu la série de la découvrir par le film, mais celles s’y étant déjà penché risquent d’avoir un fort sentiment de déjà-vu…

Work In Progress : see you soon

Planètes : au plus près du vivant

Réalisé par Momoko SETO, les racines du  projet de long-métrage Planètes sont profondes. Momoko SETO est japonaise, mais fait sa scolarité au lycée français de Tôkyô puis poursuit ses études supérieures en France à l’École supérieure des beaux-arts de Marseille ainsi qu’au Studio National des Arts Contemporains Le Fresnoy. Elle est aujourd’hui réalisatrice de documentaire pour le CNRS et en parallèle de nombreux court-métrages expérimentaux, dont la série des PLANET. C’est en 2008 qu’elle réalise PLANET A, un court-métrage en timelapse autour de la formation de cristaux de sel. En 2011, un deuxième court-métrage, PLANET Z, voit le jour avec un principe similaire mais avec pour objet des moisissures et des champignons. C’est ensuite PLANET ∑ ou des cadavres d’insectes semble sortir de glaciers immémoriaux. PLANET se mue en projet de long-métrage, Planètes, où des graines de pissenlits survivent à la fin de l’humanité et s’envolent dans l’espace pour explorer une planète inconnue. Momoko SETO est venu présenter à Annecy, accompagnée de son producteur, Emmanuel-Alain Raynal (Miyu Production), son projet singulier de long-métrage entre timelapse, poésie, macro et micro écosystème. 

Tanguy Olivier, Directeur de production, expliquait notamment les défis rencontrés au niveau du pipeline de production pour faire coexister les différentes composantes de ce projet hybride. Ainsi, les décors et environnements sont dans un premier temps dessinés à la main par la réalisatrice, puis modélisés en 3D pour la prévisualisation, et enfin réalisés en maquette grandeur nature, avec l’aide de botanistes pour respecter le cycle de croissance de chacunes des plantes. En parallèle de ces micro-environnements, l’équipe de tournage s’est rendue en Islande pour capturer des images lives de torrents ou montagnes, sur lesquels seront ajoutés en post-production les modèles d’akène (partie de la graine de pissenlit) en 3D. Concernant ces derniers, la réalisatrice nous a montré les “chara-design” de ces akènes, les 4 personnages du film. Mais sans yeux, ni bouche ou autre éléments de personnification, la réalisatrice préférant jouer sur les caractéristiques intrinsèques des plantes en faisant varier le nombre de pappus par exemple. En revanche, les animaux interagissant dans le film (papillon, grenouille, mante religieuse,…), sont de véritables “acteurs” et “actrices” que l’équipe est allée chercher en Australie, ou bien sur certaines îles du Japon. Mais encore une fois, comme pour les plantes, toute cette troupe d’acteurs a bénéficié de la plus grande attention, en collaboration avec des conservateurs de musées d’histoires naturelles et autres chercheurs. 

Franck Malmin, directeur de post-production, a quant à lui insisté sur le défi de faire coexister toutes ces différentes techniques et échelles dans un même environnement cohérent : les paysages islandais, les modèles d’akène, les insectes filmés en time-lapse, etc. 

La sortie du film est prévue pour courant 2025. 

Housenka : yakuza en animation

Après l’incroyable série Odd Taxi qui explorait sous couvert d’animaux antropormophisés les recoins les plus obscurs de la société japonaise, le duo du scénariste Kazuya KONOMOTO et du réalisateur Baku KINOSHITA reviennent pour présenter leur projet d’un nouveau long-métrage au sujet tout aussi dramatique : Housenka. Akutsu, un ancien yakuza condamné à perpétuité se remémore sa vie passée au fil d’une conversation avec une fleur de mimosa poussant dans sa cellule. Un synopsis poétique dans la suite des thématiques explorées dans Odd Taxi. Le réalisateur Baku KINOSHITA était présent accompagné du producteur de l’animation Ryôichirô MATSUO et de Toge MICHINOKU, artiste indépendant crédité au Concept Art.

personnage de dos

Avec Housenka, le réalisateur abandonne les anthropomorphes pour des personnages entièrement humains, tout en gardant un chara-design assez simple basé sur des formes géométriques. Dans le court extrait de storyboard diffusé avec un doublage préliminaire par le réalisateur, on voit que le co-scénariste KONOMOTO n’a rien perdu de son talent. Dans une superbe scène de dialogue à la fois touchante et drôle, avec les répliques du tac au tac, style Tarantino, dont le KINOSHITA ne se cache pas être un grand fan ! Ce dernier soulignait également son désir de vouloir faire passer dans chaque mouvement l’intégralité du caractère de chaque personnage : un défi corsé mais dont le court extrait du storyboard vidéo nous conforte dans sa résolution. Le reste du WIP était consacré au travail de Toge MICHINOKU sur les concept art du film. Le but était de rendre le passé de Akutsu, les années 80, à la fois reconnaissable par le spectateur (identifiable visuellement à cette période) et cohérent avec les souvenirs et la personnalité du personnage. 

Hyakuemu

Il y a maintenant près de trois ans de cela, Journal du Japon accompagnait la sortie blu-ray et DVD d’un film comme il n’y en a pas deux : On-Gaku : Notre Rock ! du stakhanoviste Kenji IWAISAWA. Cette-fois ci accompagné de l’animateur talentueux Keisuke KOJIMA (entré en contact avec le réalisateur suite au choc artistique On-Gaku) au character design et à la supervision de l’animation, son nouveau projet de film Hyakuemu s’éloigne drastiquement de l’esthétique naïve du manga de Hiroyuki ÔHASHI en empruntant un style plus photo-réaliste.

deux hommes se préparent à faire un sprint

Le film est en réalité l’adaptation d’un manga du même titre, première œuvre du mangaka Uoto, dont son autre titre phare Du Mouvement de la Terre (qui faisait partie de notre liste des meilleures nouveautés 2023) va également être adapté, en série d’animation de son côté. Le récit change aussi radicalement comparé à On-Gaku : on suit l’histoire de deux adolescents, Togashi et Komiya, autour de la course de 100 mètres, de leur apprentissage commun à leur rivalité. Un pitch aux accents supokon classiques mais dont la course va sans aucun doute être l’espace d’expression de la folie visuelle du réalisateur et de son équipe. Le réalisateur Kenji IWAISAWA, l’animateur Keisuke KOJIMA ainsi que l’artiste Keikankun YAMAGUCHI responsable des décors seront accompagnés de la productrice Akane TAKETSUGU.

Lors de la présentation, Keisuke KOJIMA expliquait la méthode de production inédite du film. Après une période de tournage (comme dans On-Gaku) suivi du montage par le réalisateur, le résultat est transféré sur le logiciel Clip Studio Ex pour que les animateurs puissent créer les dessins à partir du film. De la même manière, la directrice des décors Keikankun YAMAGUCHI nous présentait un extrait du film où, comme dans On-Gaku, elle construit une séquence d’animation entièrement composée de décors. Le dynamisme créatif de cette équipe semble tout à fait convenir au dynamisme et la rapidité de la course de 100 mètres au centre du manga original.

Mobile Suit Gundam: Silver Phantom – Gundam comme si on y était

Mobile Suit Gundam: Silver Phantom est à part des autres sélections WIP des œuvres japonaises, jusqu’ici toutes des projets de longs-métrages. Il fait partie de la catégorie XR, acronyme de eXtend Reality, autrement dit c’est un projet faisant appel aux nouvelles technologies de réalité virtuelle. Annoncé fin mars avec un teaser consacré, Silver Phantom se présente comme le premier long-métrage VR au monde. Il se déroule dans l’univers mythique de la saga Gundam, l’Universal Century, trois ans après les événements du film Char’s Counterattack. Un groupe de mercenaires est engagé pour retrouver un commandant de la Fédération Terrienne ayant déserté pour rejoindre les Sleeves, groupe de rebelles héritier de l’idéologie de Zeon notamment au centre de la série Unicorn. Le film VR est une coopération entre Sunrise (Bandai Namco Filmworks) et le studios de production Atlas V. L’animation est produite en France par la studio Albyon. Malheureusement, le réalisateur, Ken.ichi SUZUKI (Jojo’s, Gundam Evolves, Drifters,…) n’a pas pu être présent sur place, mais la présentation était rythmée par des interventions vidéos de sa part, permettant d’avoir la vision du réalisateur en plus de celles de l’équipe technique et des producteurs. 

Le début du WIP était surtout marqué par les témoignages du réalisateur et du producteur Ken.ichi IYADOMI (Sunrise/Bandai) autour du film et de la particularité de l’expérience VR. Silver Phantom se déroule dans l’univers UC0096, où le spectateur sera placé aux premières loges pour assister aux événements du film, prenant tour à tour la place du héros ou bien des autres personnages (parfois directement depuis le cockpit du Mobile Suit-MS). Ce projet a notamment permis de tester de nouveaux angles de caméras à 360°, avec un nouveau type de storyboard impliquant plusieurs plans de caméra simultanés sur une même page afin d’exploiter au maximum les capacités de la technologie VR.  

Par la suite, le producteur d’Albyon (Vincent Dudouet) et le Directeur Artistique (Gaël Chaize), ont détaillé le processus de production et les outils techniques qui ont été développés pour exploiter ce projet en VR. Sur la partie technique, le film tournera sur Meta Quest, à 72 IPS, avec 6 GB de RAM et un rendu 4K, supporté par le système Snapdragon. Par ailleurs, adapter la saga Gundam sur ce format a été un véritable défi technique, les MS présentant un maillage polygonal très détaillé, un travail sur le texturing poussé, des shaders complexes, les ombres , la nécessité que le film puisse être streamé tout en restant fluide, et la gestion des close-up, tout comme des plans larges à 360°.

De plus, le support final étant le casque VR, il était nécessaire de pouvoir générer un rendu très rapide de la séquence afin de la visionner et pouvoir la modifier immédiatement. Du côté du pipeline de production, Atlas V a expliqué fonctionner par itération pour laisser la plus grande créativité et flexibilité aux animateurs. Ainsi le pipeline de production linéaire à la japonaise, où chaque étape est sécurisée avant de passer à la suivante, ne fonctionnait pas dans ce type de production. Les producteurs ont préféré développer une méthode Agile qui permet d’intégrer ce processus itératif et les nombreux allers-retours à travers les étapes de création. 

Le réalisateur a finalement conclu la présentation en annonçant qu’il espérait pouvoir le présenter l’an prochain en compétition officielle. 

Evénements 

Ultraman : Rising – Le géant de lumière au pays de la liberté

Depuis 2021, la production du film d’animation Ultraman : Rising distribué par Netflix fait parler de lui au sein de fans de la saga mythique de tokusatsu. La production aux États-Unis d’un film d’animation 3D de la licence japonaise de monstre et aliens géant pouvait inquiéter : le contenu sera-t-il fidèle à l’esprit original ? Un véritable film Ultraman en 3D est-il possible ? Comment réussir à toucher au-delà du public cible restreint des fans du géant de lumière ? 

Les premiers trailers tendaient à nous rassurer avec l’esthétique stylisée du film, se plaçant dans la lignée de la tendance Spiderverse, mais aussi grâce au design du héros, à la fois proche des origines et très différent de ce qu’il s’est fait jusqu’ici dans la licence avec son corps tout (trop ?) en finesse. Et heureusement pour nous et pour le film, Ultraman : Rising réussit à être plus que convaincant pour les fans, mais aussi le nouveau public.

ultraman avec sur son dos un bébé kaiju

Ken Satô est déjà un joueur de baseball de génie, mais son talent ne s’arrête pas là : fils de Ultraman, il hérite des pouvoirs et de la responsabilité de son père de protéger les humains des kaiju. Pourtant, les kaiju ne sont pas aussi maléfiques qu’il n’y paraît et Ken Satô, devenu père adoptif d’un bébé gigantron réalisera très vite la beauté mais aussi la difficulté d’élever de telles créatures.

Ultraman : Rising est un film familial dans tous les sens du terme. Tout d’abord dans son public cible : l’histoire est simple, émouvante et spectaculaire dans ses scènes d’action. Ensuite, il base son histoire sur les relations complexes entre Ken Satô, son père et Emi, la nouvelle créature arrivée dans la famille. Le réalisateur Shannon Tindle était présent sur scène, accompagné du coréalisateur John Aoshima, mais aussi de sa famille dans le public qui, on l’imagine, était au centre des pensées du réalisateur lors de la création du film.

Lors du making of, l’équipe du film est revenue sur de nombreux points dont un nous semble important dans la réussite visuelle du long métrage : les concept art de Sunmin Inn que toute l’équipe s’est consacrée à conserver les couleurs et l’atmosphère au fur et à mesure de la production. Certains d’entre eux, comme le tableau du ciel étoilé lors de la naissance de Emi, ont même fait leur chemin jusqu’au résultat final (presque) sans être modifié. Une réappropriation visuelle et narrative qui plaît à voir dans la saga du géant de lumière et dont on ne peut que vouloir de nouveaux développements.

Le film est disponible sur la plateforme Netflix depuis le 14 juin 2024

The Lord of the Rings : The War of the Rohirrim – mise en bouche

Prenant place 183 ans avant les événements dépeints dans le film “Les deux tours”, La guerre des Rohirrim revient sur le conflit qui opposa l’armée des Dunlendings au roi légendaire du Rohan Helm Hammerhand, donnant ainsi son nom à la fameuse forteresse du “Gouffre de Helm”. Kenji KAMIYAMA, le réalisateur s’était particulièrement illustré dans le domaine de la science-fiction, en accompagnant Mamoru OSHII et Hiroyuki OKIURA sur son Jin Roh : la brigade des loups, au poste d’assistant réalisateur. Il a par la suite réalisé ses propres séries : Ghost in the Shell  : SAC, et Eden of the East ; ainsi que plus récemment et dans un registre fantastique Hirune Hime, rêves éveillés.

Il n’est pas étonnant de retrouver KAMIYAMA sur ce genre de co-production américano-japonaise quand l’on sait que le réalisateur avait déjà réalisé Blade Runner : Black Lotus (Crunchyroll) en duo avec Shinji ARAMAKI, tout comme la série Ultraman sortie sur la plateforme Netflix. 

La projection événement qui s’est déroulée à Annecy cette année révélait les 20 premières minutes du film, présentée par le réalisateur ainsi que l’acteur Andy Serkis, célèbre pour son rôle de Gollum dans la trilogie de Peter Jackson. Il a d’ailleurs été révélé à cette occasion, que ce dernier s’était chargé du storyboard du film, en duo avec la scénariste et productrice Fran Walsh. La sortie est prévue pour le 13 décembre 2024, via Warner Bros.Pictures aux Etats-Unis. 

Courts métrages et films de fin d’études

Kawauso : loutre à la loupe

Présenté en compétition officielle des court-métrages, Kawauso fait référence à la loutre japonaise. Le court nous montre une jeune fille essayant de communiquer avec cette dernière sans grand succès. Pour le réalisateur, Akihito IZUHARA, cet animal, éteint depuis 2012 au Japon, est un moyen d’évoquer la biodiversité sacrifiée sur l’autel de la croissance économique dans un contexte de post-seconde guerre mondiale. 

Misérable Miracle 

Inspiré des poèmes et des dessins d’Henri Michaux sur son expérience avec la mescaline, Misérable Miracle explore les limites du langage et de la perception, créant des correspondances entre le son, le sens, le trait et le mouvement. Le film est le fruit d’une coproduction franco-japonaise entre le réalisateur Ryo ORIKASA et la société de production Miyu Production. Il semble que Miyu s’occupera également de distribuer le film à travers sa branche Miyu distribution.

Le court métrage est construit autour de l’animation des phrases du poème qui se transforment selon le sens direct ou la portée métaphorique de ces dernières. Flammes, tourbillons, foules, colère, paysages, … le texte évolue au fil des mots selon l’imagination combinée du poème original et du réalisateur ORIKASA tout comme si le spectateur vivait les scènes décrites à l’écran. 

ORIKASA semble être un admirateur de longue date de l’écrivain et poète Henri Michaux, confiant en interview vouloir adapter son œuvre au cinéma depuis plus de dix ans. L’élément déclencheur pour le réalisateur a été la prise de conscience de l’aspect limitant de notre langage actuel, entendu comme outil de communication codifié entre  semblables. Pour s’exprimer pleinement, ORIKASA s’est alors tourné vers la poésie, forme d’expression plus libre et flexible, permettant de conjurer le sentiment d’impuissance ressenti face aux limites de notre langage quotidien.

Return : formes aquatiques

Court métrage toujours, mais dans la catégorie “films de fin d’études”, on retrouve Return, réalisé par Lindong CHEN au sein de la Tama Art university. Le film montre un protagoniste s’échapper d’une piscine et s’enfuir vers la mer. Un film d’animation en volume employant des matériaux comme du « slime » et du papier plastifié, qui joue admirablement sur les textures des différents objets et décors animés pour transporter le spectateur dans l’intériorité de ce personnage qui se transforme au fur et à mesure de sa nage. Le court métrage est disponible sur le chaîne youtube de l’université de Tama : 

Yapolaponky : étranges créatures

Réalisé par Masataka KIHARA, également au sein de la Tama Art university, le film met en scène l’étrange rencontre entre un homme et une créature mystérieuse : Yapolaponky. Réalisé dans un style pastel avec des personnages très simplifiés, comme dans le manga On-Gaku, le court métrage semble évoquer la question du deuil et la manière d’y faire face à travers la relation entre le protagoniste et cette étrange créature. Encore une fois, le film est visible sur le chaîne youtube de l’université : 

Midnight Specials

Who Said Death Is Beautiful ? : la faute à l’IA ?

A peine annoncé par la programmation du festival, le film de Ryo NAKAJIMA avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Programmé dans la section Midnight Specials, une catégorie faisant la part belle aux “esprits téméraires triés sur le volet, films osés diffusés la nuit pour les audacieux, un programme WTF (complètement déjanté)”; le film possède la particularité d’avoir été conçu en s’aidant d’IA generative. C’est cette dernière information qui a déclenché un tollé général de la part des spectateurs et professionnels du milieu. 

Le public a été prompt à clouer le réalisateur au pilori, quand en réalité, la part laissée à l’IA reste minime, et se concentre seulement sur le compositing en utilisant le logiciel Stable Diffusion afin d’améliorer détails, teintes de peau et ombres par exemple. L’animation en elle-même a été réalisée par des animateurs 3D à partir de rush en motion capture. Et la mise en scène complétée par l’utilisation d’une caméra virtuelle simulée à partir d’un Ipad. 

Ceci étant dit, l’utilisation du logiciel Stable Diffusion reste problématique, décrite ici par trois artistes comme “un système de collage qui se base sur le travail de millions d’artistes sous copyright”. De plus, toute la communication autour du film est basée autour de l’utilisation de cette technologie : “The world’s first full-length animated film using AI generation (Stable Diffusion).” 

On est alors en droit de se méfier, l’utilisation de l’IA de quelque manière que ce soit créée un précédent appelant à sa démocratisation ; surtout dans un contexte de grève récente des scénaristes menacés de se faire remplacer par chat GPT eux aussi. Encore une fois, la communication assumée du film est éclairante “It [the movie] achieves high-quality 3D visuals with a hand drawn texture using a very small team, as opposed to the large teams required until now” : comment faire pareil avec moins de moyens, et surtout moins de créatifs à payer ! 

Le réalisateur de son côté explique que Stable Diffusion lui permet d’exprimer sa vision du monde à travers son film. Et c’est là l’attrait premier de l’IA pour les non artistes/dessinateurs, il n’est plus nécessaire de passer des heures à maîtriser des techniques pour y avoir accès ! Le problème étant que les véritables artistes se retrouvent au chômage, et le résultat reste bien souvent peu convaincant…

Et c’est le réalisateur qui le dit lui même au final, durant une séance publique de Q&A, il a avoué n’être satisfait qu’à 50% du film ! Si ce n’est pour l’excuse de l’IA comment expliquer ces graphismes qui feraient honte à la PS1 ? 

Le directeur artistique, Marcel Jean, explique dans un communiqué officiel, que le festival d’Annecy se refusait à toute approche dogmatique en termes de technique d’animation, pour rester à l’avant-garde du médium. Il cite en exemple Tango de Zbigniew Rybczyński qui avait lui aussi reçu de vive critique à l’époque de sa sortie, pour avoir utilisé la technique de pixilation, trop expérimentale pour être qualifié de “film d’animation”. Mais le débat ici est tout autre que celui de la simple technique, et  touche aux questions de propriété intellectuelle et de créativité artistique. 

Comme l’explique Samantha K. Jackson dans un récent post linkedin “Je suis moi-même une puriste en ce qui concerne l’animation 2D traditionnelle […] mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas apprécier la beauté, le talent et les compétences déployées pour créer une chef d’oeuvre comme Across the Spider-Verse.” La question ici est : quelle part de volonté artistique reste-t-il dans un projet basé sur l’IA générative ?

C’est un sujet dont il faut discuter effectivement, et un cycle de conférences ou bien des tables rondes auraient été les bienvenues…

Oeuvres en VR

My Inner Ear Quartet : nouvelle dimension pour un réalisateur vétéran

synopsis : Qu’est-ce qui habite l’oreille de ce garçon solitaire ? Et pourquoi l’oreille de ce garçon ? Le garçon, qui est devenu un homme, se lance dans un voyage pour rassembler les voix solitaires à nouveau. Que finira-t-il par trouver ? 

Kôji YAMAMURA est un réalisateur reconnu mondialement de l’univers de l’animation indépendante japonaise, acclamé à de nombreux festivals pour ces court-métrages explorant divers techniques d’animation. Sa participation à une œuvre en réalité virtuelle ne fait qu’ajouter à son caractère de défricheur de nouvelles méthodes et technologies d’animation. Depuis 2023, l’œuvre a déjà reçu 8 récompenses à travers le monde.


Trailer de la programmation japonaise Annecy 2024 (made in JDJ)

Rédacteurs : Elliot Têtedoie et Quentin Dumas

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