Balade automnale dans l’univers des studios Ghibli
Peut-être avez-vous grandi auprès de San, Nausicaä et Hauru. Peut-être avez-vous rêvé sur les musiques de Joe Hisaishi. Peut-être avez-vous pleuré en découvrant Le garçon et le héron, nouveau chef-d’œuvre de Miyazaki… Si vous faites partie de ces milliers de personnes pour qui les œuvres magistrales du studio Ghibli furent bien plus que de simples dessins animés, mais plutôt des portes enluminées vers un univers qui ne cesse de vous fasciner, alors, cet article est fait pour vous ! Bonne lecture et bon voyage…
S!ck #022 Le jardin de l’infini

Ce numéro spécial du magazine S!ck, paru en juin 2022 et toujours disponible sur leur site, propose de redécouvrir les studios en passant par le godai, les cinq éléments traditionnels japonais : la Terre 地, l’Eau 水, le Feu 火, le Vent 風 et le Vide ou Ciel 空. Ceux-là même servaient de chapitres au fameux Gorin no sho, le Traité des cinq roues de Miyamoto Musashi. Fil conducteur des soixante pages consacrées au studio, ces cinq éléments permettent de rattacher les différents films en soulignant le lien à la nature et aux croyances qui émanent de ces œuvres.
La présentation du dossier se conclut ainsi :
Étalée sous nos yeux, la beauté est juste là. Prête à éclore dans un début de rictus, dans le mouvement d’une feuille, dans la modestie du quotidien. Encore faut-il être capable de la déceler.
Et c’est bien cela que les présents textes tendent à mettre en avant : saisir toute la beauté, si simple et si magique, qui enlumine ces dessins animés. Ressentir la puissance de la nature jusqu’aux tréfonds de son être, se laisser étreindre par des sentiments dévastateurs de réalisme, ressentir la magie de sensations vertigineuses et parfois inaccessibles comme le fait de voler…
Le magazine propose des analyses profondes et passionnantes en reliant les films au fil des thèmes explorés, mettant ainsi en exergue des éléments que l’on n’aurait pas forcément pensé à associer.
La féminité se détache de cette hypersexualisation que l’on peut retrouver dans certains mangas. Une idée qui s’exprime aussi dans le design des protagonistes adultes, dont les formes ne sont jamais mises en avant (elles ne sont pas réprimées non plus). Loin d’être un symptôme de pruderie, cette discrétion nous prive d’un regard superficiel vis-à-vis de ces héroïnes, qui sont avant tout définies par leurs actions.

Avec des sujets parfois vastes, tels que le refus de sexualiser ses héroïnes ou la magie que ces films insufflent dans le quotidien, les textes vont à l’essentiel tout en apportant de nouvelles clés de compréhension pour mieux pousser la porte de toutes ces œuvres. Nombre d’anecdotes documentées parsèment l’ouvrage, par exemple sur les origines ou les inspirations d’un film. Aviez-vous déjà remarqué les similitudes entre Mon voisin Totoro et Alice au pays des merveilles ? Saviez-vous que la petite-fille au caractère bien trempé d’un collègue de Miyazaki lui avait servi d’inspiration pour créer le personnage de Ponyo ?
Un film après l’autre, Ghibli semble nous guider vers de meilleurs lendemains. « Faire un film, c’est changer le monde » expliquait Miyazaki dans le documentaire d’Arakawa. « Même si dans le fond, rien ne change vraiment ».
Ainsi se clôt ce magnifique dossier, largement illustré par des extraits de films en couleur. À noter que des articles bonus, proposant notamment des playlists et une analyse poussée des kodama, les petits esprits de la forêt que nous croisons dans Princesse Mononoke, sont également disponible en complément sur le site du magazine !
S!ck #022 Le jardin de l’infini est disponible au prix de 15€
Livre de coloriage par numéros : Ghibli

404 Éditions, un éditeur spécialisé dans la culture pop nous régale depuis un moment déjà avec ses beaux livres de coloriages. Parmi eux, l’œuvre de Célia Beauduc consacrée aux studios Ghibli vient particulièrement raviver en nous la flamme de l’enfance. Avec 50 dessins à colorier, de Nausicaä de la vallée du vent à Le garçon et le héron en passant par Arietty, Ponyo sur la falaise ou Les souvenirs de Marnie, vous revivrez à travers eux vos scènes préférées de ces films légendaires !
Les coups de crayon de Célia Beauduc ont leur propre originalité, une rondeur différente des originaux de Miyazaki, mais ils restent très fidèles aux œuvres originales et reprennent la disposition exacte des scènes issues de ces différents films. Quelques-uns cependant laissent déborder son imagination, en faisant par exemple se côtoyer Totoro, Calcifer et les Sylvains sur une même page ! Sans fioritures, le livre est composé uniquement des 50 modèles (détachables) et, à la fin, des exemples de coloriages pour chacun d’entre eux. Sous chaque dessin, dans lequel les zones de la plus petite à la plus grande comportent un chiffre, se trouve une palette de couleurs correspondant à chaque chiffre. Il faut compter entre 12 et 31 couleurs différentes pour compléter ces tableaux.
Si l’ouvrage semble être pensé pour le colorier aux crayons, vous pouvez tout à fait varier les techniques en utilisant des marqueurs à l’eau ou des feutres encre. Seul bémol, mais qui fait partie du jeux, pour les couleurs les plus pales, les chiffres restent visible sous le coloriage. À moins peut-être d’utiliser de l’acrylique… À vous d’essayer ce qui vous convient le mieux ! Personnellement, nous avons adoré colorier l’impressionnant établissement des bains qui sert de décor à Le voyage de Chihiro…
Le Livre de coloriage par numéros : Ghibli est disponible au prix de 14€95


Hayao Miyazaki sur les ailes du vent

En juin de cette année est paru un nouvel ouvrage sur le maître de l’animation et le cofondateur des studios Ghibli, nous avons nommé : Hayao Miyazaki. Dans ce livre d’environ 350 pages, Yannick Chazareng revient sur la vie et l’œuvre de Miyazaki à travers ses grandes thématiques, des citations de l’auteur, des extraits d’interviews, etc. Les affiches en noir et blanc de ses différents films accompagnent le tout, dans diverses versions qui changent selon les pays. À noter que l’ouvrage est préfacé par Stéphanie Chaptal, à qui nous devons notamment Hommage à Isao Takahata, de Heidi à Ghibli et Hommage à Hayao Miyazaki, un cœur à l’ouvrage.
Je préfère mourir avec une raison de vivre.
L’auteur articule son ouvrage autour de trois axes (Biographie, Filmographie et Thèmes récurrents), et autant de sous-partie systématiquement accompagnées d’une citation du cinéaste, comme celle inscrite ci-dessus, qui ouvre le chapitre « Vieillesse ». Nous y trouvons entre autres une bibliographie présentant les œuvres papier de Miyazaki, la liste de ses courts-métrages présentés uniquement dans les cinémas du musée Ghibli à Tôkyô et du parc Ghibli à Nagoya, ainsi que la présentation de chacun de ses films en parallèle des analyses classées par thèmes. La structure intelligente de ce livre donne une nouvelle approche pour un sujet ô combien traité en France.

L’écriture est fluide et agréable à lire, tandis que la construction permet tout aussi bien de le lire de manière linéaire, que de le picorer bout par bout au gré de ses envies. Ce qui est certain, c’est qu’une fois refermé, il nous tarde de nous (re)plonger dans toute la filmographie de ce grand artiste !
La vérité sur la vie n’est pas quelque chose de lumineux ou de juste. Cela contient tout, y compris une part de grotesque. Il était temps de créer une œuvre en extrayant des choses tapies au plus profond de moi-même.
Ces phrases, Miyazaki les écrit au sujet de son dernier film (en date !) : Le garçon et le héron. Comme pour les autres dessins animés, Yannick Chazareng s’appuie sur des témoignages et interviews des différents protagonistes du studio pour proposer son analyse d’une œuvre particulièrement complexe. Quel membre de l’équipe se cache derrière Mahito, derrière le héron ou le grand-père ? Vous en saurez plus en vous plongeant dans ce passionnant ouvrage !
Hayao Miyazaki sur les ailes du vent est disponible au prix de 20,90€
Ghibli Room – La plus grande collection Studio Ghibli au monde

Cet été, les éditions Imho reviennent en force avec un nouvel ouvrage à leur catalogue : le livre de Eloïse Von Velvet, une française entrée dans le Guinness World Records pour rassemblé la plus grande collection d’objets Ghibli au monde ! Avec plus de 23000 fans sur Instagram (ghibli.fan.france), la jeune femme s’est fait connaître à travers sa passion sans limites pour les œuvres de Miyazaki, Takahata et les autres. Tout a commencé à l’âge de douze ans, lorsque sa grande sœur lui offre trois figurines du Château Ambulant. Ce sera le début d’une course effrénée pour obtenir le plus d’objets Ghibli sous licence. Au fil des années, Eloïse cherche sur internet, dans les brocantes, participe aux enchères, se rend au Japon… Et rassemble des centaines, des milliers d’objets. Elle en possède désormais plus de 2000. Une passion qui l’amènera à vivre des rencontres et des évènements incroyables : rencontre de Gorô Miyazaki pour la remise de la Palme d’Or d’honneur aux studios en 2024, invitation au festival de Cannes, collaborations multiples avec de grandes marques, plateaux télé, etc.
J’en conclus qu’il est possible de faire quelque chose d’extraordinaire simplement en cultivant une passion, en l’aimant profondément et en la partageant avec sincérité. J’en suis la preuve. Lorsqu’on est animé par un amour inconditionnel, on est capables de réaliser de belles choses !
Ce livre est tout simplement la présentation d’une partie de sa collection. Présentés films par films, dans un ordre chronologique, les objets glanés ici et là s’exposent avec pour chacun une petite légende dans laquelle la collectionneuse raconte comment elle l’a déniché, ce qu’il lui inspire, etc. Quelques pages spéciales présentent le musée et le parc Ghibli, à travers des photographies de la collectionneuse, ou encore ses tatouages, bijoux et vêtements, ou gâteaux sur-mesure liés aux studios. De Nausicaä de la vallée du vent à Le garçon et le héron, les films se dévoilent à l’aune de leurs produits dérivés : cache-pots, figurines, horloges, statues en bois, boîtes à musique, vaisselle, porte-encens, serre-livre… Et même un ocarina à effigie de Totoro trouvé dans l’enceinte du musée Ghibli à Mitaka !
Cet objet me ramène immédiatement à l’un des moments les plus magiques de mon voyage au Japon, le musée Ghibli. C’était le soir, le soleil se couchait, l’atmosphère était douce et chaleureuse. Je me trouvais à l’extérieur, près du café du musée, en train de déguster une limonade bleue et un chiffon cake, quand j’ai remarqué une petite dame japonaise. Sur son stand, elle vendait des ocarinas, identiques à celui avec lequel Totoro joue en haut du grand arbre. Et là, moment de pure magie, elle s’est mise à jouer la musique de Totoro sur son ocarina, créant une ambiance à couper le souffle. J’étais totalement hypnotisée (…).
Si certaines légendes – comme celle présentée ci-dessus – apportent de jolies anecdotes, la plupart décrivent simplement le parcours d’Eloïse pour acquérir l’objet et/ou son rapport sentimental à celui-ci. Cependant, les textes sont assez répétitifs et finalement peu profonds. Le livre, résolument personnel, donne l’impression de visiter l’antre de la collectionneuse à mesure qu’elle nous donne ses impressions sur chaque objet. Entre le catalogue d’exposition et l’autobiographie, l’ouvrage pourra sans doute plaire à celles et ceux qui possèdent une âme de collectionneurs et aimeraient l’ajouter dans leur bibliothèque consacrée aux livres liés aux studios Ghibli !
Ghibli Room – La plus grande collection Studio Ghibli au monde est disponible au prix de 29€
D’un ouvrage analytique à un livre de coloriages, en passant par la collection d’une Française passionnée et un magazine aux couleurs de Princesse Mononoke, il y a moult manières de se plonger dans l’univers des studios Ghibli. Mais ce qui est certain, c’est que le voyage reste toujours aussi envoûtant…
