Slam Dunk : l’édition ultime !

A l’occasion des 25 ans de la série, Slam Dunk revient dans une nouvelle édition : une Deluxe Édition. Mais qu’apporte-t-elle réellement par rapport à la Star Édition ? Est-elle vraiment conforme à l’édition originale japonaise ? C’est ce que vous allez découvrir au travers de cet article.

Une bonne occasion aussi de revenir sur un monument du manga de basket mixant habilement les styles du furyô et du sport, et qui ouvrira la porte à d’autres titres majeurs du genre tels que Kuroko’s Basket, I’ll ou encore Dream Team.

Slam Dunk Deluxe Edition © 1990-2024 by Takehiko Inoue and I. T. Planning, Inc

Résumé officiel

Alors que Hanamichi Sakuragi rentre au lycée le cœur lourd, après avoir enchaîné les déceptions amoureuses au collège, il fait la rencontre de la belle Haruko Akagi.

Prêt à tout pour l’impressionner et la séduire, il prétend être fan de basket et compte bien intégrer l’équipe du lycée Shôhoku. Mais la route vers la gloire pour le génial Sakuragi s’annonce semée d’embûches !

Malgré son manque d’expérience, Hanamichi Sakuragi a un talent indéniable pour ce sport et une motivation à toute épreuve. Entouré de ses coéquipiers, le taciturne Kaede Rukawa, le tacticien Ryôta Miyagi, le déterminé Takenori Akagi et le shooter à l’habilité légendaire Mitsui Hisashi, ils affronteront nombre d’équipes valeureuses lors du tournoi inter-lycées jusqu’au roi de Kainan : Sannô. Sauront-ils triompher de leurs adversaires pour devenir les nouveaux champions ?

Aux origines du mythe

Slam Dunk est un manga qui fut publié entre 1990 et 1996 dans les pages du célèbre magazine Weekly Shônen Jump. On y suit l’histoire d’Hanimichi Sakuragi « roi du rebond », du capitaine Takenori Akagi surnommé « Gorille », de Kaede Rukawa joueur de génie et rival de Sakuragi, de Ryôta Miyagi arrière meneur et de Mitsui Hisashi qui a décroché le titre de MVP au collège.

Très vite, le manga rencontre une réussite fulgurante avec plusieurs millions de copies vendues à travers le monde. Un anime de 101 épisodes voit le jour en 1993. ll remporte également le prix Shôgakukan du meilleur shônen en 1995.

Premier titre de Takehiko INOUE, il s’agit de l’œuvre fondatrice pour son art. Tout au long de l’histoire, on voit son dessin s’améliorer pour se rapprocher du trait hyper réaliste qu’on lui connait aujourd’hui dans Vagabond .

C’est en mêlant habilement furyô (sur les conseils de son éditeur), histoire d’amour et basket que Slam Dunk est né… Et ce pour une raison bien précise : afin de pouvoir réorienter le récit en cas d’échec ! Il n’existait en effet aucun manga de basket à l’époque et c’était un pari risqué que de se lancer sur la sérialisation d’un manga parlant d’un sport encore méconnu au Japon.

Fort du succès qu’il connait, les amourettes de lycéens et les combats de rue disparaissent rapidement pour laisser place au point fort de la série : le basket ! Amitié, effort et victoire sont les trois composantes du dogme éditorial du Shônen Jump et cela INOUE l’a bien compris. Au travers du capitaine Akagi et de son fougueux désir de tournoi national inter-lycées, il sera nécessaire d’affronter des équipes toujours plus fortes les unes que les autres, qui permettront à nos personnages de constituer un lien solide tout en progressant. Une quête pour le dépassement de soi est en marche !

© Printerval

Le furyô comme ressort scénaristique

Hanamichi est loin du basketteur idéal, il ne connaît rien de ce sport et ne possède a priori aucunes aptitudes (du moins au début). C’est même plutôt le contraire : véritable tire-au-flanc, toujours flanqué de son groupe d’amis (dont personne ne se souvient le nom, hormis Yôhei), il zone dans le lycée… toujours partant pour chercher des noises. Il faut dire qu’avec sa grande taille et sa tignasse rouge, il ne passe pas inaperçu. Il se dit même que l’auteur se serait inspiré du célèbre rebounder Dennis Rodman pour son personnage. On comprend mieux le tempérament de feu de Sakuragi.

Le sport est un exutoire servant de rédemption à nos héros. Sakuragi qui n’a aucune passion dans la vie se bagarre tout le temps, mais suite à sa rencontre avec Haruko décide de se mettre au basket, un sport qu’il détestait jusqu’à présent et qu’il vient à aimer profondément.

Après avoir été élu meilleur shooter au collège, Mitsui se blesse au genou pendant 2 ans et devient un délinquant notoire. Terrorisé de ne pas retrouver son niveau d’antan, il se persuade qu’il hait le basket alors que c’est tout le contraire. Un évènement majeur va se produire et faire office d’élément déclencheur lorsqu’il vient saccager le gymnase avec sa bande pour se venger de Ryôta. Après une bagarre générale où toute l’équipe y va de sa contribution, Mitsui finit par fondre en larmes au pied de l’entraîneur M.Anzai en lui demandant de le réintégrer dans l’équipe de basket. La réhabilitation est en bonne voie.

Que dire, enfin, de Ryôta qui a un don pour se mettre dans des situations abracadabrantesques où il doit toujours en découdre avec les poings pour se faire comprendre. Au final, seuls Rukawa et Akagi semblent véritablement « équilibrés ».

Outre le basket, on sent que Takehiko INOUE a été largement influencé par Tôru FUJISAWA et Onizuka dans Young GTO – Shonan Junaï Gumi ou encore de Masanori MORITA et Maeda dans Rokudenashi Blues. Le furyô est le fil conducteur narratif qui sert le récit jusqu’à la composition finale de l’équipe.

Un dessin polyvalent

Entre humour et réalisme

Takehiko INOUE est passé maître dans l’art du dessin. Caricatural lorsqu’il s’agit des scènes comiques et réaliste lorsqu’il décrit les scènes d’action durant les matchs. On a véritablement l’impression d’assister à un match de basket avec les gouttelettes de sueur qui perlent des différents joueurs. L’état de fatigue des personnages est brillamment retranscrit, notamment celui de Mitsui qui après avoir arrêté de pratiquer le basket pendant près de deux ans souffre d’un manque criant d’endurance, mais continue de jouer à la limite de l’évanouissement. On reste alors captivé par le dessin comme suspendu par le temps en espérant que Mitsui tienne le coup. Les gros plans sur les personnages lors des moments de tension participent à l’immersion la plus totale dans les matchs.

L’auteur ne fait pas dans les fioritures et souhaite véritablement illustrer la manière dont se déroule un match de basket. C’est pourquoi, il décompose les différentes phases d’action pour indiquer au lecteur où sont positionnés les joueurs sur le terrain, quels sont leurs gestes techniques et comment ils se matérialisent. Il y a même un petit lexique où l’auteur : le professeur « T » se met en scène pour partager une information ou expliciter un concept lié à ce sport. Petite anecdote : on estime à 3mn de temps de jeu réel pour 200 pages de récit ! Cela n’est pas sans rappeler un certain Captain Tsubasa.

L’inspiration Jordan

Takehiko INOUE est fan de basket, pratiquant lui-même ce sport au lycée et ça se sent ! Pour rappel, Slam Dunk fut publié dans les années 90 à l’époque où Michael Jordan, le « His Airness » surpassait la concurrence. Les Chicago Bulls ont en effet remporté 3 années de suite la NBA en 1991, 1992 et 1993, puis de 1996 à 1998. Avec 6 six titres de champion de NBA, les Bulls figurent parmi la 4e équipe la plus titrée de l’histoire derrière les Lakers de Los Angeles, Les Celtics de Boston et les Golden State Warriors, titres tous acquis sous l’air Jordan.

L’inspiration de Takehiko INOUE pour ce joueur est si forte que le design des maillots de l’équipe de Shôhoku est directement inspiré par celui des Chicago Bulls. De plus, le personnage de Kaede Rukawa au travers de son bandeau au bras gauche, de ses prédispositions naturelles et de sa capacité manifeste a faire basculer le cours d’un match font irrémédiablement penser à MJ.

Star, Deluxe : quèsaco ?

Maintenant que le décor est planté, qu’apporte réellement cette édition par rapport à la précédente ?

Chaque jaquette de L’Édition Deluxe met en scène un personnage de la série. Comme son éditeur (ndlr : Les Éditions Kana le précise), il a fallu retravailler entièrement les couvertures sur la base de l’édition japonaise en scannant les illustrations. Seules les pages couleurs ayant été envoyées par l’ayant-droit.

Elle contient un vernis brillant sur les jaquettes, une page de papier calque rouge en début de tome qui vient se superposer sur l’illustration couleur, des gardes en noir et blanc en début et fin de tome qui reprennent les croquis de couverture, de nombreuses pages couleurs, un plus grand format (A5), une traduction et un lettrage revu entièrement.

A contrario, il n’y a pas de résumé sur la C4, ni de scènettes avec les personnages caricaturés sur les inter-chapitres contrairement à la Star Édition. La Star Édition ayant pour vocation de remplacer l’édition originale, la comparaison n’a pas lieu d’être. L’Édition Deluxe comportera 24 tomes contre 20 pour la Star Édition.

Ci-dessous, un comparatif des principales différences entre la Star Édition et la Deluxe Édition.

STAR EDITION
(adaptation de la Shinsō saihen-ban au Japon)
ÉDITION DELUXE
Nombre de volumes : 20Nombre de volumes : 24
Année de publication française : 2019Année de publication française : 2024
Format : 115 mm x 175mmFormat : 148mm x 210mm (A5)
Design jaquette :
– Une illustration originale par volume
– Frise représentée sur les dos des 20 volumes
– Un résumé sur la C4
– Pas de mot d’auteur
Design jaquette :
– Une illustration originale par volume visible pleinement sur toute la jaquette
– Pas de résumé
– Pas de mot d’auteur
Intérieur :
– Papier classique, Holmen 60g
– Pages noir & blanc
– Illustrations pages inter-chapitres
– Découpage des volumes adapté selon Takehiko Inoue
Intérieur :
– Papier de qualité, Condat Mat 130g
– Gardes présentes
– Page en papier calque présente
– Pages couleurs
– Pas de découpage spécifique, +-240 pages par volume
Prix d’un tome : 9,95 €
Prix total de la collection : 199€
Prix d’un tome : 13,95 €
Prix total de la collection : 334,80 €

Source : Kana

Après le manga, le film !

Exit Hanamichi Sakuragi et welcome Ryôta Miyagi !

Contrairement à l’anime qui s’arrête avant l’affrontement final entre Sannô et Shôhoku, ici c’est bien le propos du film en toile de fond, tout en se concentrant sur l’évolution de Ryôta. Personnage relégué au second plan au sein du manga, mais qui grâce à cette adaptation a le droit à une belle séance de rattrapage. On découvre le jeune garçon jouant au basket au côté de son frère aîné Sôta, s’entraînant à dribbler pour déjà devenir le meilleur meneur du Japon. Malheureusement son frère, espoir de l’équipe de basket local d’Okinawa, décède brutalement lors d’une sortie en mer et le poids de son absence et de son aura se font ressentir. Ryôta doit désormais prouver qu’il a le potentiel d’un véritable meneur et réaliser de facto le rêve de son frère !

Plutôt que de nous narrer une énième fois l’histoire de Slam Dunk, mais au travers d’un autre protagoniste, le film s’attarde avant tout sur les sentiments entre les personnages, de sa mère qui ne supporte pas l’absence de son aîné et de Ryôta qui s’en veut de ne pas avoir été celui à disparaître… Entre mélancolie, abnégation et résilience, The First Slam Dunk est un véritable hymne à la vie !

Ecrit, réalisé et chara-designé par Takehiko INOUE lui-même, on sent que l’auteur n’a rien perdu de son savoir-faire pour animer Slam Dunk sur grand écran – tout en réussissant le pari de respecter l’œuvre originale – en convaincant à la fois les puristes et une nouvelle génération qui découvrirait le manga à travers le film ! Pour plus d’informations concernant celui-ci, nous vous invitons à découvrir notre article complet sur The First Slam Dunk.

The First Slam Dunk

Quand la fiction rattrape la réalité

Slam Dunk s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le Japon et a participé au rayonnement du basket dans le pays. La multiplication de terrains, de nouveaux clubs et une ligue professionnelle majeure plus tard, on peut aisément dire que le manga a permis l’émancipation de ce sport et n’était pas seulement un épiphénomène. L’auteur et Shueisha ont même crée un fond pour envoyer de jeunes japonais réaliser leur rêve en NBA. Consécration ultime lorsqu’en 2010, la Fédération Japonaise de Basketball a décoré Takehiko INOUE pour l’influence qu’il a eu dans ce sport.

Slam Dunk est une ode au basketball pour toute personne souhaitant découvrir ou prolonger sa passion pour ce sport. Et quoi de mieux qu’une Édition Deluxe avec des pages couleurs et un grand format pour apprécier pleinement ce titre. Découvrez dès aujourd’hui le titre en librairie ou sur la boutique de Kana.

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