Cinéma japonais : le bilan des sorties 2024 en France
Qui dit début d’année, dit bilan 2024 des films japonais au cinéma en France ! S’il n’y avait pas de Makoto Shinkai ou de Ghibli, il y avait un beau programme avec entre autres, le nouveau film de Ryusuke Hamaguchi, de belles licences avec des espions, des démons, des super-héros et même notre kaijû préféré !
Comme l’année dernière, l’équipe de Journal du Japon a voté pour les meilleurs films japonais selon diverses catégories ainsi que le meilleur distributeur de films nippons. Pour la deuxième année consécutive, nous avons aussi demandé l’avis de la communauté JDJ pour savoir, selon vous, quels étaient les meilleurs film d’animation, en prises de vues réelles, de franchise, de l’année ainsi que le meilleur distributeur de films japonais. Rendez-vous à la fin de l’article pour connaître les résultats !
Le premier film du classement est un film en prise de vues réelles et pour fêter cette première depuis que l’on effectue nos bilans annuels – c’est-à-dire 6 ans – retrouvez à la toute fin notre interview du distributeur Art House !

La fréquentation en salles boostée par le cinéma français
Dans cet article, le Centre national du cinéma et de l’image animée révèle qu’en 2024, la France affiche 181,3 millions d’entrées en salles de cinéma, en progression de près d’un million par rapport à 2023. La politique culturelle française permet « la meilleure reprise post-Covid de tous les pays comparables » précise le CNC. En effet, dans les grands pays d’Europe mais aussi aux États-Unis, la fréquentation des salles en 2024 est en recul. En France, cette bonne performance est tirée par les films français dont la part de marché est au plus haut (44,4 % bien supérieure à la moyenne d’avant crise de 37,2 %). Le top 5 compte d’ailleurs trois films hexagonaux : Un p’tit truc en plus, la comédie sur le handicap d’Artus qui dépasse les 10 millions d’entrées ; Le Comte de Monte-Cristo, l’adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas avec Pierre Niney qui atteint plus de 9 millions de spectateurs ; et enfin, le succès de fin d’année pour L’Amour ouf et ses presque 5 millions d’entrées.










Une année 2024 assez moyenne en terme d’entrées pour le cinéma japonais
Tout au long de l’année 2024, c’est une vingtaine de films japonais qui sont sortis en salles en France. La rédaction les a chroniqués, pour la plupart (voir nos liens, dans la partie analyse) et ce bilan est l’occasion de faire un panorama assez large du cinéma japonais d’animation ou en prises de vues réelles. Voici donc le classement des films selon leur nombre de spectateurs, que nous analyserons ensuite.
Un film en prises de vues réelles en première position

Depuis que nous écrivons nos bilans annuels sur le cinéma japonais en France, c'est-à-dire depuis 2019, c'est la première année que le leader des films japonais au classement n'est pas un film d'animation. En effet, en 2024, c'est Le mal n'existe pas réalisé par Ryusuke Hamaguchi qui se hisse au premier rang avec presque 200 000 entrées. Pour information, voici les premiers films japonais des années précédentes :
- en 2019, Dragon Ball Super: Broly avec 561 924 entrées
- en 2020, Les Enfants du Temps avec 228 006 entrées
- en 2021, Demon Slayer : le train de l'infini avec 727 889 entrées
- en 2022, One Piece RED atteignant presque le million d'entrées
- en 2023, Le Garçon et le Héron avec presque 1,6 millions de spectateurs
Il faut dire que le réalisateur commence à être bien reconnu en France grâce aux Saisons Hanabi et le distributeur Art House. Que de chemin traversé depuis Senses et la consécration pour Ryusuke Hamaguchi remportant l'Oscar du meilleur film international en mars 2022 pour Drive My Car avec un très beau score d'un peu plus de 200 000 entrées ! Son nouveau film, Le Mal n'existe pas, fait presque aussi bien.
Des espions et des démons en deuxième et troisième position
Le score de 180 000 spectateurs pour SPY x FAMILY CODE: White illustre bien la popularité de la série et de cette famille d’espions pas comme les autres, comme nous l'expliquions dans cet article sur les origines du succès de SPY x FAMILY. Au Japon, en septembre 2023, avec un total de 11 tomes, 31 millions d'exemplaires du shônen étaient en circulation dans l'archipel. En France, en janvier 2022, l'éditeur Kurokawa était heureux d'annoncer sur Twitter/X le million de mangas vendus tous tomes confondus. Pour ce film spin-off, nul besoin d'être à jour dans le manga car il s'agit d'une histoire à part, comme habituellement pour les longs-métrages de franchises comme One Piece ou Detective Conan.
Loin de renouveler le succès du Train de l'infini en 2021 et ses plus de 700 000 spectateurs, En route vers l'entraînement des piliers bat tout de même, avec 151 200 entrées, le score du film En route pour le village des forgerons en 2023 qui avait réuni un peu moins de 110 000 fans de Demon Slayer. La formule du film intégrant le dernier épisode diffusé avec un aperçu du nouvel arc de la saison à venir semble convaincre moins d'adeptes des aventures de Tanjirô au cinéma, préférant sans doute attendre leur diffusion sur Crunchyroll.
Art House et le succès des Saisons Hanabi
Avec les Saisons Hanabi, Art House teste durant une semaine les films que le distributeur déploiera plus tard en sorties nationales. Dans le classement 2024, sur les six films, trois ont été diffusés en avant-première pour l'édition Printemps 2023 : A Man de Kei Ishikawa ; Comme un lundi de Ryo Takebayashi et le film d'animation Pompo the Cinephile de Takayuki Hirao. Plus récemment, cet hiver, les Saisons Hanabi nous proposaient de découvrir My Sunshine de Hiroshi Okuyama, jeune réalisateur qu'Eurozoom nous avait fait découvrir en 2019 avec son premier film Jésus.
Outre le succès et les presque 200 000 entrées pour Le mal n'existe pas, Art House réalise de beaux chiffres avec A Man qui totalise plus de 150 000 billets vendus pour un réalisateur inédit en France. Comme un lundi, la comédie où des collègues d'une agence de publicité tentent de sortir de la boucle temporelle dans laquelle ils sont piégés, réalise un score moyen mais honorable d'un peu plus de 80 000 spectateurs.
La comédie humaine, le nouveau drame de Kôji Fukada - que l'on connait bien en France désormais (Love Life, L'infirmière, Le soupir des vagues, le diptyque Suis-Moi) - a attiré moins de 10 000 spectateurs et enregistre le pire score de sa filmographie en France, juste devant Sayonara et ses 4 000 entrées. Art House distribue peu de films d'animation et son essai avec Pompo the Cinephile a été boudé en salles avec à peine 9 000 entrées.
Godzilla Minus One ou le retour du roi des monstres au box-office
Le dernier film japonais de la franchise Godzilla baptisé Resurgence datait de plus de 7 ans. Ce Shin Godzilla de Hideaki Anno et Shinji Higuchi avait enregistré un box-office domestique record de 8,2 milliards de yens (50 millions de dollars environ) pour un budget de 15 millions de dollars seulement. En France, seules quelques séances avaient eu lieu. Cette fois-ci, Minus One n'est pas une réécriture dans le Japon d’aujourd’hui du Godzilla originel mais une sorte de préquel où le roi des monstres débarque avant le premier film de 1954, à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale, pour faire des ravages dans le Japon de l'après-guerre en pleine reconstruction. Le réalisateur Takashi Yamazaki, un grand fan du kaijû depuis son enfance, livre un film de guerre d'un autre genre sans oublier de rendre hommage au monstre du cinéma japonais. Le 30e film live japonais Godzilla a largement mérité son Oscar des meilleurs effets visuels en 2024 et ses 130 000 entrées grâce à la distribution nationale en salles par Piece of Magic Entertainment.
Le sport et des super-héros en assez belle forme !
Si les 2e et 3e place du classement sont occupées par Spy x Family et Demon Slayer, Crunchyroll a d'autres séries phares dans son catalogue comme Haikyû !!, My Hero Academia et Blue Lock.



En France, le manga Haikyû !! comptant 45 tomes est édité dès 2014 par Kazé / Crunchyroll depuis 2022. Le film Haikyū!! : La Guerre des poubelles est important car c'est la conclusion de la série de quatre saisons produites par le studio Production I.G entre 2014 et 2020. Il fallait être à jour et plus de 100 000 spectateurs se sont rendus en salle, ce qui démontre bien la popularité de la licence dans l’Hexagone.
Là encore, My Hero Academia est un manga fleuve qui date de 2014, avec 42 tomes dont le dernier devrait sortir cette année en France, aux éditions Ki-oon. Avec un tirage total à 100 millions d'exemplaires en avril 2024, MHA est l'un des mangas les plus vendus. Du côté de l’anime, c’est sept saisons diffusées entre 2016 et 2024. Après Two Heroes, Heroes Rising et World Heroes' Mission, You're Next est le 4e film d’animation de la licence avec un score de presque 81 000 super-fans au cinéma et son histoire inédite où Deku (et ses amis) doivent mettre fin aux agissements de Dark Might, un imitateur de son héros favori, All Might.
Et le shônen sportif n'est pas en reste avec Blue Lock qui mélange football et survival qui ne peut que plaire en France où le ballon rond fédère plus de 2 millions de licenciés. Pour l'instant, le manga compte 32 tomes au Japon (25 en France aux éditions Pika) et comptabilise dans l'archipel 3,88 millions de tomes vendus. Comme son nom l'indique, le film produit par le studio d'animation Eight Bit est tiré du manga spin-off Blue Lock: Episode Nagi dont la série est encore en cours avec six tomes sortis au Japon et quatre en France. L'histoire se focalise sur l'un des personnages les plus populaires, Seishirô Nagi. Ne ratez pas notre entretien avec le scénariste de Blue Lock, Muneyuki Kaneshiro qui revient sur son parcours, la genèse du manga et sa passion pour ce sport collectif mêlant esprit d'équipe et rivalité.
De la nostalgie et des films d'animation pour la jeunesse
Viennent ensuite au classement quatre films aux alentours des 50 000 entrées : Nicky Larson : Angel Dust ; Anzu, chat-fantôme ; Sylvanian Families, le film : le cadeau de Freya et Tunnel to Summer. L'animation était très présente cette année et tous ces films ont en commun la nostalgie et de viser un public jeunesse.
Trois années après City Hunter: Shinjuku Private Eyes, Nicky et Laura étaient de retour dans une nouvelle aventure. Ils fêtaient aussi le 35e anniversaire de la diffusion de sa première série animée en avril 1987. Leur mission : retrouver le chat d’Angie, une belle étrangère fraîchement arrivée au Japon. Leur recherche les mène vers un autre objectif qui est de retrouver l'angel dust, une mystérieuse et efficace nanotechnologie qui démultiplie les capacités physiques. Pour les plus nostalgiques, ne ratez pas notre premier épisode des Souvenirs japanimés dédié à City Hunter et notre chronique sur le film Angel Dust :
En sélection officielle au festival d'Annecy 2024, Anzu, chat-fantôme est à l'origine un manga de Takashi Imashiro plus habitué à des tons matures pour ses œuvres. Plus légère et ouverte à un public plus jeune, l'histoire raconte la vie quotidienne d’Anzu, un chat devenu soudainement un bakeneko, yôkai félin du folklore japonais doué de transformation et de sa relation avec Karin, une enfant de 11 ans au caractère bien trempé. La particularité de ce film d'animation : l'utilisation de la rotoscopie, comme pour Hana et Alice mènent l’enquête par exemple, que nous avions adoré.
La franchise Sylvanian Families a été créée en 1985 par la société japonaise Epoch. Vous les connaissiez déjà peut-être grâce à leurs jouets et maisons de poupées pour ces habitants des forêts tout mignons. Le Cadeau de Freya est le premier film et s'avère être une aventure bien pensée pour les tout-petits mêlant poésie et magie.


Avec presque 45 000 entrées, le drame Tunnel to Summer s'en sort plutôt bien en intégrant fantastique et romance sans nous faire oublier le dernier Makoto Shinkai, Suzume et ses 543 466 entrées.
Résumé : Selon une légende urbaine, le mystérieux tunnel d’Urashima offre à celui qui ose s’y aventurer ce qu’il désire le plus mais à un certain prix. Kaoru, un lycéen qui a du mal à se remettre de la disparition de sa petite sœur va faire équipe avec Anzu, une jeune fille énigmatique qui lui propose son aide pour tenter l’aventure.
Eurozoom et la malédiction des 20 000 entrées
En 2024, malgré leur qualité, Look Back, Blue Giant et Detective Conan : l'étoile à 1 million de dollars c'est-à-dire les trois films d'animation distribués par Eurozoom font entre 20 000 et 24 000 entrées.
Présenté hors compétition au Festival d'Annecy, Look Back réalise une belle performance avec ses 23 500 entrées en deux jours d'exploitation en France, les 21 et 22 septembre 2024. Si le réalisateur Kiyotaka Oshiyama et le studio Durian ne sont pas forcément très connus en France, le mangaka derrière l’œuvre originale, Tatsuki Fujimoto, doit plus parler aux spectateurs et lecteurs de mangas français avec son shônen Fire Punch. Le one shot était sorti pendant la pause de son autre série à succès Chainsaw Man.
Blue Giant comptabilise un peu plus de 22 000 entrées sur un mois de diffusion en salles. Quel dommage pour cette adaptation du manga Blue Giant de Shinichi Ishizuka qui est un enchantement et pas seulement à destination des amateurs de jazz. Il réussit à exprimer en images toute l’intensité de la musique jazz et à transmettre des émotions fortes par la virtuosité du dessin en mouvement, de la couleur et de la musique. On vous invite à relire notre chronique sur ce film d'animation :
Le 27e film de Detective Conan, L'étoile à 1 million de dollars, a dépassé, au Japon, les records du précédent film de la saga, intitulé Le sous-marin noir, au box-office lors de sa semaine d’ouverture. Mais en France, uniquement en VOSTFR, il est celui qui a enregistré le moins d'entrées avec seulement 20 376 contre 33 445 pour La fiancée de Shibuya en 2022 par exemple. Devant ces chiffres, les fans du détective peuvent se demander s'il y aura un cinquième film DC au cinéma en France...
CGR Events : des séances pour les fans de japanimation
Du côté des CGR Events, en 2024, il y avait de quoi satisfaire les fans de japanimation avec : Solo Leveling ReAwakening, film résumant la saison 1 avec un aperçu des deux premiers épisodes de la saison 2 ; Gundam Seed Freedom, film qui fait suite à Gundam Seed et Gundam Seed Destiny ; Overlord: The Sacred Kingdom ; et Dan Da Dan : First Encounter, film regroupant les trois premiers épisodes ainsi que les interviews de l’auteur et éditeur du manga original, du réalisateur de la série ainsi que des voix de Momo et Okarun.
Les meilleurs films de l’année selon l’équipe et la communauté JDJ
Comme l'année précédent, retrouvez les films de l'année parmi les nombreux films japonais qui ont été projetés dans nos salles de cinéma en 2024. Voici donc les longs-métrages qui ont récolté le plus de votes dans la communauté Journal du Japon ainsi que dans l’équipe JDJ.
Catégorie | Selon les votes de l’équipe | Selon les votes de la communauté JDJ |
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Meilleur film d’animation | ![]() | ![]() |
Meilleur film en prise de vues réelles | ![]() | ![]() |
Meilleur film de franchise | ![]() | ![]() |
Meilleur film 2024 | ![]() | ![]() |
Meilleur distributeur de films japonais | ![]() | ![]() |
Interview de l'association Hanabi sur les Saisons Hanabi
Journal du Japon : Hiver 2024 est la 6e édition des Saisons Hanabi. Quelle serait la ou les éditions dont vous êtes le plus fier ? Quel bilan feriez-vous ? Quels sont les défis sur la durée pour organiser ce genre d'événement ?

Éric Le Bot, président de la société de distribution Art House : Les Saisons Hanabi est un festival important pour lancer les films japonais sur le territoire dans environ 200 cinémas français au même moment. Chaque édition permet d’affiner les attentes des spectateurs hexagonaux et surtout de découvrir les nouveaux talents de l'archipel. C'est ainsi que La Famille Asada, le deuxième succès de la décennie pour une œuvre en prises de vues réelles entièrement japonaise, après la Palme d’Or Une Affaire de famille, a pu atteindre le public français sans être passé, chose rare, par un autre grand festival international comme Cannes ou Venise.
En termes d’entrées et de cinémas participants, pouvez-vous nous donner des chiffres ou des ordres de grandeur ?
L’édition 2024 a fait 40 000 entrées, soit plus de 35 % de progression par rapport à 2023. Cela en fait le plus grand festival de cinéma japonais au monde en termes de fréquentation.
Plus globalement, est-ce qu'il y a des thématiques plus porteuses que d'autres ?
Non, ce sont les films qui comptent le plus. Cela peut être des éléments modernes comme traditionnels qui attirent les spectateurs. C'est la magie du cinéma de ne pas pouvoir anticiper ce qui va attirer ou plaire.
Quels sont les 10 meilleurs films des Saisons Hanabi par exemple ?
Cela dépend des goûts de chacun pour les meilleurs films mais il existe un prix du public depuis deux ans dont le podium est Le joueur de Go, A Man et Black Box Diaries. Deux d’entre eux sortent en mars !



À l’inverse, quels sont les films les plus décevants en termes d’entrées ? Et pour quelles raisons pensez-vous qu’ils ont raté leur cible ?
Quelques films n'ont en effet pas rencontré le public lors des Saisons Hanabi mais il est vrai que le cinéma d'animation attire moins au sein du festival... sans doute car il s'agit d’un public assez différent de celui « live » et qu’il est difficile d’attirer ces deux publics sur un même événement. Notre ambition de se faire rencontrer les publics de l'animation et du live n’est, en ce sens, pas encore un grand succès. Néanmoins, sur des films tels que Comme un lundi ou Tempura nous pensons que le public de l'animation s'est aussi un peu mobilisé.
Quel est le profil du public des Saisons Hanabi ?
Pour la grande majorité, il s'agit des spectateurs des salles art et essai, soit plutôt féminin et plus de 50 ans. Le public est sans doute plus jeune à Paris.
Sur les réseaux sociaux, pour la promotion du film Egoist, on a lu des commentaires intolérants et homophobes. En France, le cinéma inclusif gay ne rencontre pas un grand succès commercial : on pense notamment à Bros, la comédie romantique gay pourtant distribuée par Universal Pictures qui n’a même pas réalisé 20 000 entrées… Quels ont été les retours lors des avant-premières pour le film de Daishi Matsunaga dont la sortie nationale est prévue pour le 7 mai 2025 ?
Les retours sont excellents : c’est le troisième film préféré de la sélection cette année et il n’a pas démérité en termes d’entrées.

Du côté d'Art House
En 2024, avec pas loin de 200 000 entrées, c’est Le Mal n’existe pas qui occupe la première place du box office des films japonais en France, devant Spy x Family et Demon Slayer, deux licences populaires. C’est encore une belle prouesse pour le réalisateur qui avait dépassé cette barre des 200 000 spectateurs avec Drive My Car en 2021. Vous attendiez-vous à autant de succès avec ce film ?
Nous avons permis de découvrir Ryusuke Hamaguchi en France grâce à trois de ses films au début d’Art House (Senses, Asako I&II, Passion) mais son talent et nos bons résultats ont attiré la convoitise et c’est dorénavant un autre distributeur qui sort ses films en France.
D’ailleurs, quatre films distribués par Art House sont dans le top 10 des films japonais en France. Que de chemin parcouru depuis la création de la société en 2018… Est-ce que, pour vous, la réception des films japonais a changé en France ? Depuis le Covid, avez-vous effectué des changements dans votre façon de distribuer des films et de faire la promotion de ces derniers ?
Depuis nos débuts, nous plaçons chaque année deux ou trois films dans le top 5 des films japonais en prises de vues réelles. Nous réalisons 500 000 entrées en moyenne depuis 2018, de manière assez stable hormis lors de la période Covid bien sûr. L’attrait du cinéma japonais, comme de toutes les cinématographies, dépend surtout beaucoup de films leaders capables d'attirer plusieurs centaines de milliers de spectateurs, que ce soit en animation ou en prises de vues réelles. Une année avec un Kore-Eda ou un Miyazaki sera toujours plus forte que les autres pour le cinéma japonais.


Au fur et à mesure de nos sorties, nous sentons que la connaissance du Japon s’affine chez les spectateurs et les aspects folkloriques font place à davantage de nuances. Ainsi nous permettons-nous sans doute des films plus critiques à l’égard du pays qu’avant (Le Jardin Zen, Comme un lundi, Black Box Diaries, etc.) : c’est aussi peut-être que des voix critiques émergent elles aussi davantage au Japon. Néanmoins, Black Box Diaries n’a toujours pas de distributeurs là-bas malgré les Oscars et nous soutenons l'initiative d’Hanabi qui, avec MeTooMedias a lancé une pétition pour aider le film à sortir dans son pays : https://www.change.org/p/signez-pour-que-le-film-black-box-diaries-sorte-au-japon
Quels sont les films que vous prévoyez pour l’année 2025 ?
À court terme, notre plus grand enjeu est le sublime Joueur de Go qui modernise le film de samouraïs avec densité et virtuosité, dans un récit épique mêlant sens des valeurs et combats de haute volée. Nous allons pour la première fois tenter quelques copies en version française car l’ambition du film est grande.
Quand on parle de cinéma japonais, du côté des distributeurs, on pense directement à Art House pour les films en prises de vues réelles. D’ailleurs, dans nos bilans annuels, cette année c'est la première fois que la communauté JDJ vote pour Art House comme meilleur distributeur de cinéma japonais en France. Pour l’équipe JDJ, le nombre de votes progresse aussi. Ressentez-vous un progrès de notoriété auprès du public, de la presse, des programmateurs, les ayants droit ?
C'est une excellente nouvelle que cette reconnaissance et nous espérons pouvoir nous en montrer digne dans le futur. On ressent une attention plus grande des producteurs japonais mais le chemin est encore long pour acquérir leur pleine confiance.
Un grand merci à Éric Le Bot et bonne continuation à Art House et Hanabi !
Avec la meilleure reprise post-Covid de tous les pays comparables, la fréquentation des salles obscures en France s'est refait une santé. 2024 a été marquée par Le mal n'existe pas, Spy x Family, le retour de Demon Slayer mais aussi Godzilla pour le meilleur avec Minus One. Sans les films de Makoto Shinkai ou de Hayao Miyazaki, le classement atteint des scores relativement bas : à peine 200 000 entrées pour le premier film japonais qui est un film en prises de vues réelles, une grande première en six années de bilans annuels ! Rendez-vous à nouveau dans les salles obscures en 2025, pour savourer encore plus de cinéma japonais ! N’hésitez pas à laisser un commentaire et partager avec nous quels sont les films que vous attendez le plus cette année.